•  

    Un vieux proverbe chinois dit : "quand un homme a faim, mieux vaut lui apprendre à pêcher que de lui donner du poisson : Confucius". Même si c'est un peu technique, ces lignes serviront certainement aux passionnés de la camera en quête d'idées et d'astuces. Je partage volontiers le peu de connaissance en la matière, acquise depuis mes débuts dans le cinéma amateur, dans les années soixante dix. Acette époque, aucun renseignement sur cet art à des centaines de kilomètres à la ronde, la documentation était rare et pas facile à retrouver.

     

    On commence par ce petit exemple de scénario, un fragment d'un film adapté et réalisé par George Régnier d'après une nouvelle d'Emmanuel Roblès : "Le Rossignol de Kabylie".

    Cette nouvelle qui était écrite en partie à la première personne, donnant la parole au personnage principal, un vieux poète kabyle (c'est lui qu'on a surnommé : "Le Rossignol de Kabylie") a amené l'adaptateur à utiliser la forme du "monologue intérieur" ou, dans le jargon du cinéma : de la voix "off" c'est-à-dire que le personnage présent sur l'écran ne s'exprime plus seulement par le dialogue mais nous met aussi dans 1a confidence de sa pensée.

     

    L'action se passe en Algérie, en 1960 c'est-à-dire en pleine guerre. Un jeune lieutenant français Humez, se présente dans la maison du vieil Ahiéddine un poète, dans le village kabyle habité par celui-ci. C'est le point de départ de l'histoire... C'est aussi le moment précis de l'exemple de scenario que vous pouvez suivre sur le tableau et le film ci-dessous.

     

    Le rôle du scénario

    Certains auteurs de films, partisans d'une forme très achevée du découpage, prétendent (qu'un film est déjà fait)) lors- qu'il est mis sur le papier. C'est vouloir exprimer qu'un film est "écrit" avant d'être "réalisé" et que les difficultés qui surviendront ensuite, seront purement matérielles. Ainsi, sont célèbres, pour la précision de leur écriture et leurs détails, les découpages de René Clair, Au contraire une école plus moderne dit " vouloir être inspirée par ce qui se passe devant la caméra, plutôt que de l'inspirer". On tourne d'après un simple cane-vas, comme jadis on jouait la "Commedia dell'Arte" Aux comédiens d'avoir du talent ! On aboutit ainsi au "happening" c'est-à-dire à l'improvisation, tant des acteurs que de la caméra. On est alors évidemment très loin du découpage.

    Quelle technique le cinéaste amateur adoptera-t-il ?

    On serait tenté de lui dire : celle qu'il sent la plus proche de son tempérament.

    Il n'a certes pas besoin de scénario s'il ne fait que rassembler des souvenirs ou enregistrer les images d'un voyage ou celles d'un reportage, mais le scénario lui sera très utile pour tout genre de film plus construit : documentaire ou film romancé. En outre, il y a dans le fait de découper un récit pour le mettre en images, une nécessaire prise de position du cinéaste en face de son sujet. Il se voit obliger de le penser avec des images et non plus seulement avec des mots, de le concrétiser dans son esprit, de s'en donner la représentation à soi-même. Certes, il restera toujours une marge d'imprécision entre cette vue de l'esprit et les éléments concrets qui devront en suite la traduire. C'est dans cette marge d'adaptation, d'improvisation que joueront les qualités propres du réalisateur, mais elles s'exprimeront d'autant mieux que son dessein aura été précisé.

                                                                                                                                               Georges Régnier

     

     

     

    N° de Plan

    Technique

    Action

    commentaires ou dialogue. Effets

     

     

     

    12

    Pl. Rap

     

     

     

    Recul à P. M.

    Le lieutenant Humez entre

    Il s'arrête un instant sur le seuil

     

     

    Pour inclure Ahiéddine dans le cadre

    Humez ôte son béret

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Ahiéddine demande le café (en kabyle) à sa femme. Il fait geste pour faire entrer le lieutenant et pousse la porte derrière lui.

    HUMEZ. Ahiéddine Aït Kaci ?

    AHIEDDINE. Oui.

    HUMEZ. Lieutenant Humez…

    Est-ce que je peux entrer ?

    AHIEDDINE. Entre.

     

    AHIEDDINE. (méfiant). Que veux-tu de mois... Je suis vieux je ne sais rien de la guerre.

    HUMEZ. Je ne qu'à pas ici pour la guerre... enfin... pas dans ce moment. Mon régiment est cantonné à Béni-Douala; de suis venu pour te... (iI se reprend) pour vous saluer, Ahiéddine.

     

    AHIEDDINE. Tu me connais donc ?

    HUMEZ. Ahiéddine Ait Kaci. Le Poète, est connu... même des Français. Je sais qu'on vous a surnommé "L e Rossignol de Kabylie".

     

    AHIEDDINE. A thamettouth ! souggahd el qahoual

     

     

     

    13

    Pl. Rap. Pano,

    pour suivre Ahiéddine, Ahiéddine revient vers son hôte, dépose natte enroulée, fait signe à Humez de s'asseoir.

    Il s'assied lui-même en face du lieutenant et l'observe en silence

     

    AHIEDDINE. (voix off). Que me veut-il ?... Il dit qu'il me connaît. Sans doute, veut-il des renseignements... Il va me poser des questions sur les fellagha... mais je ne sais rien et le peu que je sais, je ne le dirai pas. (A voix articulée). Comment peux-tu me connaître ?

     

     

     

    14

     

    14 PI. Rap.

    Le lieutenant dépose son béret à coté de lui

    HUMEZ. J'ai entendu à Alger des disques que vous avez enregistrés… Je connais un peu la langue kabyle – oh, très peu. J'avais commencé de l'étudier, à l'école des langues orientales, mais il y a eu la guerre. Il y a longtemps que j'attendais cette occasion. Je m'avais dit : si je passe un jour dans le D'jbel des Souaïs j'irais saluer Ahiéddine Aït Kaci… lui dire que j'aime sa poésie, même si je ne la comprends pas très bien.

     

    15

    Gros Plan

    Ahiéddine écoute, un peu surpris

    AHIEDDINE. Pourquoi fais tu la guerre si tu aimes la poésie ?

    16

    Gros Plan

    Humez hausse les épaules.

     

    Retire son chèche en le faisant glisser de son cou.

    On entend la porte s'ouvrir.

    HUMEZ. Pourquoi fait on la guerre ?… Je ne la fais pas volontiers. J'aime ce pays, je l'aimais déjà avant de le connaître… Je ne pensais pas venir ici avec des armes.

    17

    Pl. Rap. Recul à Pl. Moyen

    La femme entre, pose devant Ahiéddine le plateau avec la cafetière et les deux petites tasses.

    (On resserre le cadre.) Ahiéddine verse le café.

    HUMEZ. A Paris j'avais des amis Algériens. Je voulais écrire une thèse sur la poésie berbère… J'aurais voulu venir ici en ami… J'ai cru que même dans la guerre, il pouvait encore y avoir place pour la compréhension, pour l'amitié…Maintenant que je suis ici, je ne vois plus que la haine… la haine et la peur.

     

    18

    Pl. Rap. (avec amorce)

    Ahiéddine a rempli les tasses. Il en tend une au lieutenant. Il boit lui-même une ou deux gorgées en observant l'officier.

    AHIEDDINE. (Voix off). Peut être ce qu'il dit est vrai… Il a l'air sincère; il ne pose pas de questions.

    19

    Pl. Rap.

    Le lieutenant boit aussi une gorgée, puis reprend :

    Il vide la tasse de café.

     

    HUMEZ. J'aurais voulu me promener seul dans ces montagnes… recueillir des chants comme ceux que vous composez…

    20

    Gros Plan

    Ahiéddine vide la sienne à petites gorgées.

    AHIEDDINE. (Voix off). Il a de l'amertume dans sa voix… et dans ses yeux…

    De l'amertume et de la tristesse.

    21

    Gros Plan

    Le lieutenant repose la tasse.

    HUMEZ. Ahiéddine, je voudrais vous demander quelque chose…

    22

    Reprendre n° 20

    Ahiéddine pose, lui aussi, la tasse en plissant un peu les yeux.

    AHIEDDINE. (Voix off). Ah, nous y voilà ! Est-ce que je me serais trompé?... (à voix articulée) Oui demande.

     


     
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  • Encodage

    encodage
     

    Maintenant que votre film est monté, ce n'est pas fini ! La dernière étape consiste à l'encoder, c'est à dire l'exporter depuis votre logiciel de montage vers un fichier vidéo. En fonction de la façon dont vous souhaitez diffuser votre film (DVD? sur le web?), différents formats sont à privilégier. Enfin, nous aborderons justement les solutions pour diffuser votre film ! Voici donc les différentes parties qui vous attendent :

    Encodage > Les formats video

    Attention ce point est extrêmement important ! C’est un peu technique mais absolument fondamental ! Voici les différents formats que l’on peut trouver à la sortie d’un caméscope :

    En SD (Standard Definition) : caméscope miniDV

    En Europe on utilise le format PAL. L’image est constituée de 720 pixels par ligne et de 576 pixels par colonne. Vous remarquerez que le rapport ne fait pas 4/3 mais 1,25 : les pixels ne sont en fait pas carrés ! (ceci est hérité des vieilles technologies TV, ça tend à disparaître de nos jours). De même lorsqu’on filme en mode 16/9, c’est toujours du 720x576, les pixels sont encore plus étirés pour l’affichage. Il est très important d’avoir ça à l’esprit quand on encode ! Par exemple si on a un film en PAL 720x576 mode 16/9 et qu’on encode en divx 720x576, les pixels deviendront carrés, l’image sera alors complètement déformée. La solution consiste à adapter le nombre de pixels pour obtenir un rapport 16/9 avec des pixels carrés. En pratique, pour un encodage Web standard, je choisis du 720x405.

    Pixel carrés ou anamorphosés : attention aux distorsions de l’image !

    De plus en PAL il y a 25 images par secondes, ça suffit pour que l’œil reconstitue le mouvement, mais il se crée un effet de papillotement lumineux désagréable. C’est pourquoi lorsque ce format a été créé on a décidé d’afficher 50 demi-images par secondes (50Hz, justement la fréquence du réseau EDF), qui sont entrelacées ligne par ligne, noté 25i (25 images entrelacées par seconde). Pour faire simple : l’écran affiche d’abord toutes les lignes paires, ça lui prend 1/50s, puis toutes les lignes impaires, encore 1/50s, on a donc une image complète en 1/25s ! Ouf !

    Cependant l’entrelacement est aujourd’hui obsolète est n’est utile que sur les vielles télés à tube cathodique. Sur les écrans d’ordinateur, LCD, plasma ou vidéo projecteurs, le papillotement n’est plus un problème. L’entrelacement peut au contraire sur ces écrans numériques produire un effet de peigne très moche. Comme votre film sera aujourd’hui dans 99,9% des cas visionné sur un de ces supports, je vous conseille donc très fortement au moment de l’encodage de cocher la case « désentrelacement » pour enlever cet effet indésirable. On parle alors dans ce cas de vidéo « progressive », et on note 25p.

    Effet de peigne dû à l'entrelacement.

    Aux États-Unis et au Japon, on utilise le format NTSC, c’est exactement le même principe, mais on a 640x480 pixels. C’est déjà dans un rapport 4/3, les pixels sont donc carrés dans ce mode, mais toujours « anamorphosés » (c’est-à-dire étirés) pour le mode 16/9. Comme le courant électrique est de 60Hz, on a choisi d’afficher 60 trames (demi-images) par secondes, soit 30 images pleines par seconde (ce qui est noté 30i).

    En HD (Haute définition) :

    • Full HD : 1920x1080 pixels, rapport 16/9 par défaut, les pixels sont donc carrés (quand je disais que le 4/3 c’était mort). C’est le format qui commence à se répandre le plus. Les images peuvent être entrelacées ou non, on note alors selon les cas 1080p ou 1080i. Sur les caméscopes l’encodage est généralement en h.264, je vous passe les détails techniques sur les normes de compression vidéo…
    • HD Ready : 1280x720 pixels, plus couramment appelé 720p (ou 720i si c’est entrelacé). L’intérêt de ce format et de donner des fichiers moins volumineux, plus facilement exploitables sur des pc moins puissants, tout en gardant une qualité relativement bonne. Certains caméscope permettent à cette résolution de filmer 50p, soit 2 fois plus d’images que normalement,ce qui peut s'avérer très intéressant pour faire des ralentis, notamment dans des vidéos de sport.

    Encodage > Encodage pratique pour le web

     

    Commencez par exporter une première fois votre film dans le format d’origine (DV par exemple), certains effets prennent du temps à calculer et il vaut mieux avoir une version de son film en qualité optimale.

    On peut alors faire un encodage compressé à partir de cette version. Pour le web,si c'est une vidéo SD je vous conseille de choisir les options suivantes : 720x405 pixels carrés mode désentrelacé, débit de 1Mb/s. Pour le format d’encodage, vous avez le choix : divx, xvid… de toute façon, les sites d’hébergement convertissent automatiquement votre vidéo dans leur format. Parfois, on peut essayer d’encoder directement au format FLV (utilisé par youtube, dailymotion), ça permet de sauter l’étape où ils réencodent la vidéo, celle-ci est directement mise en ligne. Mais ce format tend à disparaître.

    En HD je vous conseille le format mp4 H264. Le deuxième paramètre important est le débit : ça ne sert à rien d'aller au dessus de 6 Mb/s, car les hébergeur tels que Youtube ne vont pas au-delà et recompresseront dans tous les cas votre vidéo.

    Voilà, votre film est maintenant prêt à être diffusé. En ce qui concerne l’hébergement, vous pouvez bien sûr le stocker directement sur votre site, mais je vous conseille vivement de passer par un service tiers tel que Youtube, Dailymotion ou encore Vimeo : Ces services s'occuperont d'optimiser votre vidéo, de s'assurer qu'elle est accessible par tout le monde, et vous apporteront des spectateurs. Personnellement je vous conseille Vimeo : très bonne qualité, pas de limite de durée (mais limite de taille), vidéos HD par défaut, et un lecteur design. Cependant si votre objectif est de faire de l'audience, il vaut mieux diffuser sur Youtube ou Dailymotion car ces plateformes attirent beaucou plus d'utilisateurs.

     

     

     

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  •  

    Le montage videomontage

     

     

    Continuons avec cette partie dans laquelle vous allez découvrir les bases du montage vidéo. A partir des prises de vues réalisées lors du tournage, c'est ici que le film prend finalement forme ! Voici les différentes parties qui vous attendent :

    • Montage Vidéo : quelles sont les règles de base du montage ? Quelles transitions et titrages appliquer ?
    • Montage sonore : Comment ajouter de la musique à son film ? Où trouver des musiques libre de droits ?
    • Etalonnage et effets spéciaux : Comment appliquer des filtres vidéos pour donner un look plus esthétique à son film ? Comment débuter facilement dans les effets spéciaux ?
    • Pour aller plus loin : Comme toujours une petite liste de références utiles pour approfondir.
    • Montage > Montage Video

      Le decoupage

      Ne pas hésiter à sélectionner les meilleurs morceaux issus de différentes prises (plutôt que de mettre une seule prise en intégralité), mais encore une fois attention aux faux raccords !

      Pour éviter que le spectateur s’ennuie, varier le rythme ! Par exemple, alterner scènes en musique et scène dialoguées.

      Les transitions

      Oubliez les transitions comme celle-ci dans Star Wars

      Oubliez les transitions compliquées que l'ont peut voir notamment dans Star Wars , c’est extrêmement kitsch (à moins que ce ne soit l’effet recherché). Il n’y a que trois types de transitions valables, qui correspondent à trois utilisations bien définies :

      • Transition franche (c’est-à-dire qu’on passe directement d’un plan à l’autre sans réelle transition): utilisée dans 99% des cas.
      • Fondu au noir : généralement utilisé entre deux scènes, il suggère une ellipse temporelle, à la limite spatiale.
      • Fondu enchaîné : On peut l’utiliser dans une scène évoquant une forte intensité émotionnelle, ou pour suggérer le rêve…

      Les Titres et generiques

      Je ne peux ici que vous conseiller la sobriété. Il n’y a rien de plus simple et classe qu’un titre blanc sur fond noir. Pour trouver des polices typographiques sympa, je vous recommande les sites internetDafont et Font Squirrel, tous deux gratuits.

      Sinon, des logiciels comme After Effects proposent parfois (ça dépend des versions) des bibliothèques de titres animés intéressants. D’autre part, les sites Video Copilot ou Ayatowebproposent des tutoriaux pour After Effects pour réaliser des titres et logos animés très impressionnants et professionnels, mais il faudra apprendre à utiliser ce logiciel !

      Evitez les génériques finaux à rallonge. C’est assez exaspérant quand dans un film de 3 minutes, il y a 1 minute de générique… Adaptez donc la longueur de votre générique à celle du film total.

    • Montage > Montage Sonore

      La musique

      De nos jours la plupart des films (notamment hollywoodiens) aiment jouer sur la musique. Bien choisie et habilement insérée, elle peut créer de fortes impressions sur le spectateur. Débutant, on est souvent tenté de simplement ajouter sur une piste notre chanson préférée et de mettre un decrescendo à la fin de la scène. Grave erreur ! La scène sera d’autant plus réussie si la musique joue avec les images, par exemple :

      • Le début de la scène correspond au début de la musique,
      • Les changements de plan s’accordent avec la pulsation,
      • De même, une évolution dans la scène est accompagnée d’une modulation de la musique (principalement valable pour la musique classique),
      • Et surtout : la fin de la scène correspond à la fin de la musique.

      Vous me direz, ma scène ne fera jamais pile poil la longueur de la musique… C’est là où ça devient intéressant. Le montage devient alors un jeu entre montage des images et montage de la musique, voici une suggestion sur comment procéder :

      • On commence par assembler grossièrement les différents clips sans la musique.
      • On insère ensuite la musique. Si celle-ci dure trois minutes et la scène une minute, on prend par exemple les trente premières et dernières secondes de la musique, en s’arrangeant pour que la coupure tombe an début d’une mesure en passe inaperçue.
      • Parfois c’est impossible, on ne pourra obtenir par exemple qu’une musique de 1min10s. Deux solutions s’offrent à nous : soit on accélère la musique (pas trop conseillé si on veut éviter les "voix d’écureuil"), soit on adapte notre montage vidéo pour qu’il dure 1min10s (en ajoutant des plans ou en allongeant ceux qui avaient été coupés). Au passage on peut essayer de faire en sorte que les pulsations de la musique soient en accord avec les coupures de plans (mais là ça devient vraiment très difficile).

      Attention, il est illégal d'utiliser des musiques sous copyright dans vos films (à moins que vous ne le diffusiez à personne d'autre que votre famille). Vous avez donc plusieurs solutions :

      • composer votre musique vous-même ( généralement difficile...).
      • Utiliser des musiques libres de droit (c'est-à-dire dont les artistes ont cédé tous leurs droits, mais ce type de musique coûte très cher) ou dans le domaine public, par exemple pour des artistes morts il y a plus de 70 ans. C'est le cas de la musique classique, cependant les enregistrements que l'ont trouve sont généralement la propriété de l'interprète.
      • Utiliser des musiques sous licence Creative Commons : il s'agit de licences qui vous autorisent à utiliser les musiques dans vos films à condition de ne pas en faire une exploitation commerciale, et de citer les noms des artistes. Les musiques Creative Commons sont en téléchargement gratuit. C'est à mon sens le meilleur choix.

      Le site Vimeo vient de sortir son Music Store : un moteur de recherche très puissant qui permet de filtrer par style, genre, ambiance, des milliers de musiques avec différents licences, en téléchargement gratuit ou payant. Extrêmement utile !

      Le son

      Bruit : si le son est bruité, la technique la plus simple est d’appliquer des filtres de type Passe-haut (supprime les sons graves), passe-bas (supprime les sons aigus) ou passe-bande pour essayer de couper la composante indésirable. Malheureusement, le résultat n’est souvent pas fameux, en général le bruit s’étend sur tout le spectre et ses effets affectent souvent le son qu’on veut garder (par exemple, si on applique un passe-haut pour supprimer un bruit de fond grave, la voix subira souvent un léger effet « radio »…)

      Il existe des plug-ins plus puissants dédiés à la suppression de bruit (par exemple de-noisier dansAdobe Premiere), mais le résultat, certes meilleur, n’est pas non plus parfait.

      Bruitages et effets sonores : Ne pas hésiter à ajouter des bruitages : explosions, coup de feu, bruits d’ambiance, etc. De nombreux sites web permettent d’en télécharger gratuitement, je vous recommande Sound-fishing.net. Attention certains sons sont parfois en mono et de mauvaise qualité.

      Normalisez le son ! Cela signifie faire en sorte que le volume soit le même tout au long du film. Encore une fois des plug-ins peuvent le faire automatiquement, mais je vous conseille de le faire à la main. En pratique, lorsque le montage du film est fini, réglez le volume de votre PC sur une valeur normale, puis visualisez votre film en entier. Adaptez alors le volume de chaque clip pour que tout soit parfaitement audible sans avoir à jouer sur le volume du PC.

       

      Une astuce en ce qui concerne l'habillage sonore : Avant de clôturer le montage, fermez les yeux et écoutez en entier votre film. On a souvent tendance à se focaliser sur les images et on oublie le son, cette astuce va vous permettre de détecter des éventuelles erreurs de montage sonore (un son parasite sur un certain plan, les bruits de fond mal égalisés, etc.) et vous assurer que la piste est bien harmonieuse. Ca peut paraître un peu stupide, mais c'est en fait très utile !

    • Montage > Etalonnage et effets speciaux

      L’etalonnage

      L’étalonnage, c’est le travail sur l’aspect et les couleurs de l’image. Si vous avez déjà regardé un making of, vous avez sans doute été frappé par la différence entre les images brutes au moment du tournage et celles du film final. C’est le travail d’étalonnage, qui améliore la qualité de l’image, la rend visuellement plus esthétique et contribue à créer des ambiances.

      L'étalonnage en action

      Voici donc quelques conseils pratiques pour réaliser un étalonnage sommaire pour nous autres les amateurs. Tout d’abord, évitez le Noir et Blanc du genre « je fais un film en N&B parce que c’est stylé ! », en général ça n’apporte rien, c’est la fausse bonne idée pour rendre son film "stylé". Ce n’est pas non plus inconcevable si c’est un choix réfléchi et qu’on a bien pris le temps de voir ce que ça pouvait apporter au film.

      Etalonnage rudimentaire : commencez par augmenter légèrement la luminosité et le contraste, ceci permet de supprimer le voile grisâtre qui apparait souvent avec un caméscope numérique, et de rendre les couleurs plus vives. Cet effet doit être réglé plan par plan pour « normaliser » l’aspect des plans entre eux (par exemple si un nuage a caché le soleil pendant le deuxième plan, la luminosité sera très différente). On peut ensuite jouer sur les dizaines d’effets et de filtres à disposition dans les logiciels de montage, à vous d’expérimenter,mais évitez cependant les effets trop marqués. Essayez notamment les effets de « teinte » ou « filtre photo » selon le logiciel, ils permettent de modifier légèrement les couleurs et créer une petite ambiance : le jaune réchauffe l’ambiance, le bleu refroidit, le vert pour Matrix, etc. les autres réglages importants sont Niveaux (ou Levels en anglais : permet de s'assurer qu'on utilise bien toute la dynamique des couleurs disponibles) et Courbes (permet d'amplifier des couleurs dans une luminosité donnée).

      Etalonnage Elaboré : pour aller plus loin, il existe de nombreux plug-ins très puissants qui permettent de modifier l’étalonnage (par exemple Magic Bullet Looks). Des centaines de réglages sont possibles, certains simulent même des modèles de caméras célèbres. Les préréglages sont intéressants, mais il faut réussir à bien les doser.

      exemple de ce que peut faire Magic Bullet Looks

      Les effets speciaux

      Vaste sujet que voici, ce n’est évidemment pas l’objet de ce siteweb. Voici cependant une brève introduction. En cinéma, on distingue les effets spéciaux 2D et 3D (bien que ceux-ci soient parfois mêlés…) :

      • 2D : le logiciel de référence est After Effects. Très puissant, on peut avec un peu de temps apprendre à s’en servir tout seul en suivant des tutoriaux. On peut très facilement incruster des images tournées sur fond vert, faire du tracking (exemple : remplacer le contenu d’un panneau ou écran alors que celui-ci bouge), découper et assembler des vidéos (exemple : créer des clones d’une même personne), faire des matte painting (modifier le paysage dans le fond d’une vidéo), réaliser toutes sortes d’animations (exemple : sabre laser…). Il existe aussi des banques de données d’explosions, tirs, fumée, etc. tournés par des professionnels sur fond bleu ou noir. Ce sera beaucoup plus réaliste que les effets synthétisés par After Effects.
      • 3D : là, c’est beaucoup plus ardu, et je ne m’y connais pas vraiment. Mais même sans trop s’y connaitre on peut arriver à faire des trucs : des centaines de sites proposent des modèles 3D très réalistes à télécharger. Il « suffit » ensuite de les animer et de les incruster sur notre vidéo réelle. Il existe des logiciels très puissants qui analysent les images pour extraire les mouvements de la caméra, et ainsi incruster le modèle 3D (un vaisseau spatial par exemple) de manière très réaliste !

       

      A moins que votre objectif avoué soit de faire des effets spéciaux, je ne saurais que trop vous conseiller d’y aller mollo avec les effets spéciaux dans votre film : quand on débute, ils sont généralement assez moche et peu réalistes, les spectateurs sont davantage amusés 

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  • Tournage > L'eclairage

     

    C’est l’un des points qui fait toute la différence entre un film amateur et professionnel. L’éclairage au cinéma constitue tout un art, un ensemble de techniques qui permet de modeler les volumes et le rendu de l’image. Je vous livre ici la théorie dans ses (très) grandes lignes.

    Tout d’abord, il y a deux règles fondamentales :

    • l’éclairage n’est jamais frontal : en cinéma il n’y a rien de plus moche qu’un éclairage du type flash d’appareil photo, ceci écrase complètement l’image et annule tout effet de volume. On préfère donc un éclairage plutôt latéral qui crée des ombres et de la profondeur.
    • Bien sûr, le contre-jour (lumière devant la caméra) est à proscrire, sauf dans le cas très précis que nous allons voir.

    En théorie, dans la configuration la plus standard l’éclairage d’une scène se fait avec 3 spots :

    • Eclairage principal : C’est une lumière dure (qui laisse des ombres), assez puissante. Elle est placée en hauteur et latéralement (à environ 40° de la caméra).
    • Eclairage secondaire : Lumière diffuse placée symétriquement par rapport à l’éclairage principal, elle vise à atténuer les ombres trop marquées dues à celui-ci. Elle peut éventuellement être remplacée par un écran blanc.
    • Contre-éclairage : placé en contre-jour ou latéralement, ce spot de faible puissance vise à dégager les personnages du décor en créant un léger halo de lumière autour de leur silhouette. Ceci est très couramment utilisé, notamment dans les sitcoms.
    • Facultatif : un éclairage secondaire qui vise à éclairer le décor.
    L'éclairage en 4 étapes

    En pratique, pour un film à très petit budget réalisé rapidement on n’a pas vraiment les moyens de se payer autant de spots, et souvent on est tenté de laisser tomber et de faire avec la lumière ambiante. Grave erreur ! Un simple spot installé en 5min et judicieusement placé peut considérablement changer l’ambiance d’une scène et apporter du style

    En conclusion, ne négligez pas l’éclairage !

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