• HISTOIRE DU CINEMA ALGERIEN

     

    0I- LA CAMERA ET LE FUSIL :

            1957

                An III de la lutte de Libération Nationale. Wilaya I Zone V : quatre ou cinq djounoud ( qui     tomberont pour la plupart au champ d'honneur )  se constituent après avoir appris quelques rudiments du métier, en équipe de tournage cinématographique.

                Cette équipe va produire 4 émissions pour la télévision qui seront portées à la connaissance de l'opinion internationale par le canal des télévisions des pays socialistes. Parmi ces émission spéciales retenons une émission sur cette "cellule cinématographique de l'A.L.N", un document spécial sur le rôle des infirmières de l'A.L.N., des images d'une attaque des moudjahidine (maquisards) contre les mines de l'OUENZA, fief de la colonisation.

           1960-1961

                Le cinéma algérien entame son organisation par le constitution d'un comité de cinéma (lié au G.P.R.A.) puis par la création d'un SERVICE du CINEMA du G.P.R.A., enfin par la mise sur pied d'un SERVICE du CINEMA de l'A.L.N. pour des raisons de sécurité et de conservation, les négatifs des films tournés dans les maquis, sont évacués vers la Yougoslavie pays ami solidaire de la cause du peuple Algérien.

                Ainsi se créent les premières archives du Cinéma Algérien.

    LES PREMIERES REALISATIONS :

       1956-1957    

    "Les réfugies".
    Court métrage 16 mm réalisé par Cécile CUJIS (tourné en Tunisie) ce film valut à son réalisateur deux années de détention dans les prison françaises.

       1957    

    Films court métrage tourné par les élèves de l'Ecole de Formation du Cinéma.
    "L'Ecole de Formation de Cinéma".
    "Les Infirmières de l'A.L.N.".
    "L'Attaque des mines de l'Ouenza".

       1957-1958    

    "L'Algérie en flammes".
    Court métrage 16 mm couleurs réalisé par VAUTHIER, produit par R.VAUTIER et la D.E.F.A. (R.D.A.).

         1958    

    "Sakiet Sidi Youssef".
    Court métrage réalisé par Pierre CLEMENT.
    "Les réfugies".
    Court métrage produit et réalisé par P.CLEMENT.

        1960-1961    

    "Djazairouna".
    Long métrage basé sur des images de "Une Nation, l'Algérie" réalisé par R.VAUTHIER en 1955 et des images de Djamel CHANDERLI prises au maquis.
    Réalisation: Docteur CHAULET. Djamel CHANDERLI. Mohamed LAKHDAR HAMINA.
    Producteur: Service Cinéma G.P.R.A.

        1961    

    "J'ai Huit Ans".
    Court métrage réalisé par YANN et Olga LE MASSON et R.VAUTHIER.
    La préparation du film fut confiée à Frantz FANON et R.VAUTIER.
    Producteur: Comité Maurice AUDIN.
    "Yasmina".
    Court métrage réalisé par Djamel CHANDERLI et Mohamed LAKHDAR HAMINA.
    Producteur: Service Cinéma G.P.R.A.
    "La voix du peuple".
    Réalisé par: M. LAKHDAR HAMINA. D. CHANDERLI.
    Producteur: Service Cinéma G.P.R.A.
    "Les fusils de la liberté".
    Réalisé par: D. CHANDERLI et M. LAKHDAR HAMINA. sur un
    Scénario de: Serge MICHEL.
    Producteur: Service Cinéma G.P.R.A.

    1960-1961    

    "Cinq hommes et un peuple".
    Réalisation: R. VAUTHIER.

    II- STRUCTURES DU CINEMA ALGERIEN DEPUIS L'INDEPENDANCE ET PRINCIPALES DECISIONS SE RAPPORTANT A LA REGLEMENTATION DE L'ART ET DE L'INDUSTRIE CINEMATOGRAPHIQUES :

            1962

    Création de C.A.S.B.A.H.-Films.
    Société privée de production et de distribution cinématographiques. Constitution d'un
    centre Audio Visuel sous l'impulsion du Ministère de la Jeunesse et des Sports.

           1963

    Création du "Centre de Diffusion Populaire" (C.D.P).
    Décret N.°63-15, du 9 juillet 1963.
    Création de "L'Office des Actualités Algérien" (O.A.A).
    Décret N.°63-15, du 9 janvier 1963.

           1964

    Création du "Centre National du Cinéma Algérien" (C.N.C).
    Décret N.°64-164, du 8 juin 1964. (modifié et complété par Décret N.°64-261, du 31 août 1964).

    NATIONALISATION DE L'EXPLOITATION CINEMATOGRAPHIQUE :

    Décret N.°64-241, du 19 Août 1964.
    Création de "L'Institut National du Cinéma" (I.N.C.), place sous l'autorité du C.N.C
    Création de la "Cinémathèque Nationale Algérienne".
    Décret N.°64-164, du 8 juin 1964.

           1967

    Dissolution du C.N.C. et de l'I.N.C.
    Ordonnance N.°67-49, du 17 mars 1967.
    Création du "Centre Algérien du Cinéma" (C.A.C)

    Ordonnance N.°67-50, du 17 mars 1967 (réorganisé par ordonnance N.°68-611, du 15 novembre 1968).

    CREATION DE L'OFFICE NATIONAL POUR LE COMMERCE ET L'INDUSTRIE CINEMATOGRAPHIQUE (O.N.C.I.C) :

    Réglementation de l'art et de l'industrie cinématographique
    Ordonnance N.°67-52, du 17 mars 1967, modifiée et complétée par ordonnance N.°68-612, du 15 novembre 1968, modifiée par ordonnance N.° 69-34, du 22 mai 1969 (monopole de l'importation et de la distribution confiés exclusivement à l'ON.C.I.C.).
    Arrêté du 15 mai 1970 fixant la date d'entrée en vigueur (1 juin 1970) du monopole attribué à l'O.N.C.I.C. dans le domaine de la co-production.

           1968

    Création de "Centre de Diffusion Cinématographique" (C.D.C)
    Décret N.° 68-623, du 15 novembre 1968 (modifié par décret N.°69-95, du 8 juillet 1969.

           1974

    Intégration de l'O.A.A à l'O.N.C.I.C.
    Ordonnance N.°74-47, du 31-1-1974
    L'O.N.C.I.C. est chargé de la production de la Presse Filmée.

           1974

     

    Restructuration du secteur audio-visuel.
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  • Panorama historique du cinéma algérien

     

    12-13C’est au cœur de la « guerre de libération » que le cinéma algérien a fait ses débuts. Malgré de faibles échos dans les programmations occidentales, il recèle des œuvres de qualité : le film de Mohammed Lakhdar-HaminaChronique des années de braise (palme d’or1975 au festival de Cannes), celui de Mohamed ZinetAlger insolite (TahyiayaDidou)Omar Gatlato de MerzakAllouache.  Le septième art algérien s’est développé avec les festivals et les autres activités culturelles. L’Algérie, dans les années soixante, a également participé à des coproductions de grande valeur : La Bataille d’Alger (1966), L’Étranger (1967), Z (1969), Remparts d’argile (1970).

     L’arrivée du cinéma en Algérie s’est faite sous la domination française. Le cinéma était principalement utilisé à des fins de propagande auprès de la population algérienne. Le cinéma colonial servait à justifier les politiques établies, et à gagner la sympathie des Algériens. Le colonisateur empêchait le développement de l’industrie algérienne au profit de la production française et faisait obstacle à l’édification d’une industrie nationale de production de films. Bien qu’une quinzaine de films fussent tournées par année, il n’y avait aucune industrie sur place et toute la postproduction était faite en France. Ces films dressaient généralement un portrait caricatural des Algériens et des Arabes. Les personnages arabes étaient sans profondeur, interchangeables et intemporels, et toujours joués par des acteurs français. Le film Le Désir (1928) d’Albert Durec, qui aborde le sujet de la polygamie, est un exemple de l’approche superficielle du cinéma colonial. Les décors sont tout aussi caricaturaux : palmiers, chameaux, femmes lascives…

     

    Naissance du cinéma algérien

     1957 : Dans la Wilaya I Zone V : quatre ou cinq combattants de l’A.L.N. ayant appris quelques rudiments du métier, se constituent en équipe de tournage cinématographique. Cette équipe réalise pour la télévision quatre émissions dont l’audience internationale s’élargira par le relais des télévisions des pays socialistes. L’une de ces émissions présente « la cellule cinématographique de l’A.L.N », les autres documents concernent le rôle des infirmières de l’A.L.N., une attaque des moudjahidine (maquisards) contre les mines de l’Ouenza, symbole de la colonisation.

    1960-1961 : Le cinéma algérien s’organise par la constitution d’un comité de cinéma (lié au GPRA) puis par la création d’un Service du cinéma du G.P.R.A., enfin par la mise sur pied d’un Service du cinéma de l’A.L.N. Les négatifs des films tournés dans les maquis, sont mis en sécurité en Yougoslavie pays solidaire de la cause de l’indépendance algérienne. Ainsi se créent les premières archives du Cinéma Algérien.

     

    Les premières réalisations

     1956-1957 :Les Réfugiés, court métrage 16 mm réalisé par Cécile Decugis (tourné en Tunisie). Sa participation au Réseau Jeanson valut à la réalisatrice deux années de détention dans les prisons françaises.

    1957 : Courts métrages tournés par les élèves de l’École de formation du cinéma.

    L’École de Formation de Cinéma

    Les Infirmières de l’A.L.N.

    L’Attaque des mines de l’Ouenza

    1957-1958 : L’Algérie en flammes, court métrage 16 mm couleurs réalisé par René Vautier, produit par René Vautier et la D.E.F.A. (R.D.A.).

    1958 : Sakiet Sidi Youssef, court métrage réalisé par Pierre Clément.

    1960-1961 : Djazairouna, long métrage basé sur des images de Une nation, l’Algérie réalisé par René Vautier en 1955 et des images de Djamel Chanderli prises au maquis. Réalisation: Docteur Chaulet, Djamel Chanderli, Mohammed Lakhdar-Hamina. Producteur: Service Cinéma G.P.R.A.

    1961 : J’ai huit ans, court métrage réalisé par Yann et Olga Le Masson et René Vautier. La préparation du film fut assurée par Jacques Charby et Frantz Fanon. Producteur: Comité Maurice Audin.

    Yasmina, court métrage réalisé par Djamel Chanderli et Mohammed Lakhdar-Hamina. Producteur: Service Cinéma G.P.R.A.

    La Voix du peuple, réalisé par: Mohammed Lakhdar-Hamina. Djamel Chanderli. Producteur: Service Cinéma G.P.R.A.

    Les Fusils de la liberté, réalisé par: Djamel Chanderli et Mohammed Lakhdar-Hamina. sur un scénario de Serge Michel. Producteur: Service cinéma G.P.R.A.

    1960-1961 : Cinq hommes et un peuple, réalisation: René Vautier.

    Structures du cinéma algérien depuis l’indépendance

    1962 : Création de C.A.S.B.A.H.-Films. Société privée de production et de distribution cinématographiques. Constitution d’un centre Audio Visuel sous l’impulsion du Ministère de la Jeunesse et des Sports.

    1963 : Création du « Centre de Diffusion Populaire » (C.D.P). Décret N.°63-15, du 9 juillet 1963. Création de « L’Office des Actualités Algérien » (O.A.A). Décret N.°63-15, du 9 janvier 1963.

    1964 : Création du « Centre National du Cinéma Algérien » (C.N.C). Décret N.°64-164, du 8 juin 1964. (modifié et complété par Décret N.°64-261, du 31 août 1964).

     

    Historique

     Une équipe de cinéastes quasi amateurs, vu la précarité de leur formation, produit pour la télévision de 1957 quatre émissions. L’une a pour sujet des infirmières, l’autre capture des images de maquisards en pleine attaque du fief de la colonisation, Ouenza. Le cinéma s’organise alors selon une structure plus cohérente, par les constitutions successives d’un comité de cinéma et de Services du cinéma. Afin d’être protégés, les négatifs des prises dans les maquis sont expatriés en Yougoslavie, solidaire de la cause algérienne. En conclusion, un climat d’insécurité plane sur la création des premières archives du cinéma algérien.

     

    Principales récompenses

     Une si jeune paix : Prix du Jeune Cinéma à Moscou en 1965.

    La Bataille d’Alger : Lion d’or à la Mostra de Venise 1966, ce qui provoqua la colère de la délégation française.-  Primé à Cannes et nommé aux Oscars.

    Z : Prix spécial du jury à Cannes en 1969 – Oscar du meilleur film étranger à Los Angeles en 1970.

    Remparts d’argile : Prix Jean-Vigo en 1971

    Chronique des années de braise : Palme d’Or au Festival de Cannes en 1975.

    Le Vent des Aurès :  Prix de la première Œuvre au festival de Cannes. – Prix du meilleur scénario. – Grand prix de l’Union des écrivains soviétiques. – Gazelle d’Or à Tanger (Maroc) en 1968.

    Le Charbonnier : Tanit d’argent au Festival de Carthage en 1972. – Prix de la Critique Internationale du 7e art à Ouagadougou en 1973. – Sélection au prix Georges Sadoul en 1973. – Prix de l’Office Catholique International de Berlin en 1974.

    Omar Gatlato :  Médaille d’Argent à Moscou en 1977. – Sélection à Cannes en 1977. – Prix à Karlovyvary en 1978.

    Les Aventures d’un héros : Tanit d’Or eu Festival de Carthage en 1978.

    Les Enfants du vent :  Prix de la fiction au 7e Festival du Court Métrage et du Documentaire à Lille (France) décembre 1979. – Prix de Critique. Venise 1981. – Sélection par le Festival Panafricain du cinéma à Ouagadougou 1979.

    Moissons d’acier : Épée d’Or Grand Prix du Festival de Damas 1983. – Prix du Syndicat de l’Union des Artistes. Festival de Damas. – Sélection au Festival International de Moscou 1983.

    Aliénations :  Grand Prix de la Biennale des cinémas arabes, 2004. – Grand Prix des Bibliothèques, Festival du cinéma du réel 2004. – Magnolia Award, Festival international de Shanghaï.

    La Chine est encore loin : Grand Prix du festival de Munich 2009. – Prix du jury, Festival des 3 Continents, Nantes 2008.

    La Place : Prix de la meilleure musique de film au festival du cinéma méditerranéen de Montpellier (France), 2011. – Prix du système des Nations Unies au festival du cinéma de OuagaDougo (Burkina Faso), 2011. – Double prix de la meilleure interprétation féminine et celle masculine au festival du cinéma arabe d’Oran (Algérie), 2011. – Mention spéciale du jury au festival du cinéma de Tétouan (Maroc), 2011.

    Moufida B.

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