• Cinema egyptien

     
    Cinema egyptien

    Cinéma égyptien

    Le Cinéma égyptien a longtemps dominé les écrans du monde arabe par la qualité et la quantité de sa production. Le septième art n'y est pas un apport récent des décolonisations.

    Sommaire

    La naissance

    En 1895, les Frères Lumières, concepteurs du cinématographe, font leur première projection cinématographique privée leur résidence, le Château Lumière à La Ciotat. Une année plus tard, en Égypte à lieux les premières projections qui se font dans le hammam Schneider qui sera transformé en salle de cinéma et à Alexandrie.Les premières projections se font dans des lieux fait pour d’autres usages. De nombreux cafés ont déjà leur projection d'images animées en 1896. En 1906, apparaît la première salle de cinéma et 5 ans plus tard 6 cinémas existent déjà au Caire.En 1917, le nombre monte à plus de 80 salles de cinéma en Égypte. Les premiers cinémas appartenaient presque exclusivement à des descendants européens et étaient dans des mains économique étrangères.

    Au début, les spectateurs égyptiens ne pouvaient assister qu'à des films français et quelques films italiens. Tous les films étaient des films muets. Ce n'est que vers les années 1912-1915 que les premières scènes de films sont tournées en Égypte. Ces petits films montrent principalement des scènes du quotidien. Le premier films égyptien est un moyen métrage produit en coopération italo-égyptienne d'une durée d'environ 35 minutes qui reste sans succès parce que sans fond intéressant et joué par des acteurs étrangers

    Dès 1917,Muhammad Bayyumi tournait le Fonctionnaire, comédie satirique à succès, alors que Muhammad Karim incarnait le héros dans l'Honneur d'un Bédouin. Le premier long-métrage égyptien, Leila, est réalisé par Wadad Orfi en 1927.

    Mais c'est dans les années 1930, avec l'arrivée du son, que le cinéma égyptien se développe. En 1932Awlad al-Zawat, avec Yusuf Wahbi et Amina Rizk, est le premier film parlant. En 1935Talaat Harb fonde les studios Misr , ce qui permettra à l'Égypte d'avoir des studios équivalant aux principaux studios Hollywoodiens. Le cinéma deviendra le secteur industriel le plus profitable après le textile.

    Du parlant aux années 50

    Le cinéma s'est développé beaucoup plus rapidement en Égypte que dans tous les autres pays du Moyen-Orient dû au contexte politique et social. La vie y était dynamique et multiculturel et elle ne pas trop influencer par les colonialistes.Le gouvernement protège la langue arabe en 1942. L'arabe devient obligatoire ce qui aurait été impossible sous protectorat. En Algérie la culture locale était régis par des lois stricts interdiction de théâtre. Dans la colonie française, l’arabe n’était pas favoriser et le français était enseigner dans l’école. En Syrie, sous protectorat français, l’économie est trop faible pour avoir des entrepreneurs influents pour la production de films et la vie culturel était affaiblit par le départ des artistes et intellectuels qui ont émigré en Égypte.

    L'arrivée du cinéma parlant (1932) permet l'entrée en scène de la comédie musicale, genre au sein duquel se retrouveront tous les grands de la chanson égyptienne: Farid El Atrache,Chadia, Muhammad Abd al-Wahhab, Oum Kalsoum,Layla Murad, Sabah . Certains films marquent l'époque tels que la Rose blanche (1932), de Muhammad Karim, et Widad d'Ahmad Badrakhan, premier film musical dans lequel chante Oum Kalsoum. Le son dans le cinéma permet d'exploiter le succès de la chanson populaires et les chanteurs ce qui a un peu entraver le développement du cinéma dans d'autres pays arabes.

    Avant la révolution nassérienne de 1952, "Les directives gouvernementales,plus sévères pour le cinéma que pour la littérature[…], prohibaient à l'écran toute critique contre les étrangers,les fonctionnaires, la religion, les systèmes monarchique présents ou passés!..." [1].

    Le Mélodrame

    Jusqu'en 1940, les metteurs en scène se limitent à la farce ou au mélodrame: leur thème privilégié est celui de l'amour impossible entre une bergère et un prince, alors que les dénouements des intrigues complexes garantissent la victoire de l'innocence sur le vice. Aux moments d'intense suspense, des chansons aèrent la tension, et l'entièreté des acteurs ne tardent pas à pousser une chansonnette. Dans les années 40, la fin des restrictions d'importation et la fin de la 2e guerre mondiale permettent le mélange des genres au cinéma. On retrouve la danse orientale (danse du ventre) et folklorique qui se mélangent aux éléments du Music Hall américain. On retrouve de nombreuses adaptations du cinéma américain.

    À la veille de la Seconde Guerre mondiale, le cinéma égyptien va tenter de quitter confort ou loisir, pour se rendre dans les rues et ruelles du Caire. En 1938, les Studios Misrproduisent un film du réalisateur allemand Fritz Kramp: Lachine. Le films salué par la critique pour son excellente qualité technique dresse le portrait de la situation politique et social au temps du roi Farouk. Parlant de la relation entre l'État et son peuple, le film fut interdit le lendemain de sa grande première et les projections ne repris que huit mots plus tard avec un scénario largement modifié. Ce film permettra malgré tout de démontrer le grand savoir faire des Studios Misr.

    Le cinéma réaliste

    L'année suivante, Abd al-Ghani Kamal Salim (1913-1945)est le premier réalisateur égyptien à faire partager ses préoccupations politiques dans "La Volonté" (al-'Azima,1939). Salim, de retour de son séjour en France, est passer de scénariste à assistant-réalisateur, puis est réalisateur en 1937 pour le film "Dans l'ombre" (Fi al-Dbill). Dans son film "La Volonté", il explore les problèmes de la société égyptienne sans chants ni danse. "Le succès fut immédiat grâce à son sujet,[…] tiré de la vie réelle de la petite et moyenne bourgeoisie urbaine, le principal public des films égyptiens (la grande bourgeoisie préférant les films étrangers)" [1]. Le film met en vedette, Fatma Rouchdi et Hussein Sedky. Salim réalisera de nombreux autres films dont une adaptation égyptienne des "Misérables" de Victor Hugo (1943). À sa mort, à 32 ans, il aura réalisé 11 long-métrages; "La Volonté" sera le seul profondément réaliste.

    En 1945, Kamal Al-Telmessani (1915-1972)écrit et réalise "Le marché noire" (al suq al-sawda) qui explore le thème des profiteurs de guerre enrichis par le trafic illégal. Le film est produit, encore une fois par le mythique Studios Misr. Étant le film le plus fort de son temps, il est banni et est un échec commercial. En 1947, les autorité renforceront la censure et éradiqueront des écrans la pauvreté, les appels à la révolte, la remise en question des valeurs patriarcales...

    Ahmad Kamal Mursi, avec Retour à la terre (1940), l'Ouvrier (1943) puis le Procureur public (1946), se donne pour ligne de conduite ce même besoin réaliste.

    Un cinéma républicain

    Après la révolution de 1952, des lois sont promulguées pour soutenir l'industrie du cinéma. L'abolition de la monarchie renforce la quête nouvelle de l'Égypte réelle, passant le relais aux réalisateurs de films patriotiques, historiques ou sociaux. Durant cette décennie, le réalisme peut se développer, entre autres, par la révolution nassérienne et l'influence italienne (par la formation de techniciens et réalisateur à l'étranger).

    Dans les années 1960, l'industrie est nationalisée. Entre 1963 et 1972, l'État égyptien créé l'Organisation général égyptien pour le cinéma et les firmes de production, dont les Studio Misr, sont nationalisées. 153 long-métrages seront produits, dont la plupart sont des films d'auteur produits à perte et à peine diffusés. La conscience politique était très faible et limitée à une critique sociale inoffensive. Il n’y avait pas de conviction socialiste ou politique très claire. Le nassérisme était parfois glorifié. Le réalisme évite de faire des énoncés trop évidents. Les protagonistes sont rarement à un stade où ils peuvent changer consciemment leur sort (fatalisme).

    De nombreuses comédies musicales sont tournées, assurant le succès des films à travers le monde; on voit également apparaître une génération d'acteurs charismatiques comme Souad HosniOmar Sharif ou Ismail Yasin.

    Portrait de Youssef Chahine
    Youssef Chahine

    Les profonds bouleversements sociaux des années 1970, avec la disparition de Nasser, coïncident avec l'affirmation de renommées:

    1. Tawfiq Saleh
    2. Hussein Kamal
    3. Salah Abou-Sayf
    4. Youssef Chahine

    Ce dernier, davantage connu à l'étranger, mène une quête personnelle non conformiste, à laquelle s'identifie certains jeunes réalisateurs. Ce qui lui vaut aussi l'inimitié des islamistes. Dans les années 70 et 80, c'est surtout son travail (comme réalisateur puis comme producteur) qui est connu à l'étranger.

    De nouveaux thèmes apparaissent et de nouveaux ennemis sont dénoncés: la corruption, le matérialisme, la désintégration de la famille, l'ouverture économique. Les histoires sont beaucoup plus dramatiques et le style relève plus du film d'action. Le matérialisme sans contrôle est dénoncé. Le concept de l'humanité diffère beaucoup de celui des années 1950 et 1960. Le déterminisme est dépassé et les héros ont le désir de se défendre et de se battre dans la violence.

    Malgré une vie fugace, Chadi Abd al-Salam mérite de l'attention : scénariste, décorateur, costumier, il n'a donné qu'un très beau film, la Momie (1969), et un remarquable court métrage, le Paysan éloquent(1970).

    La production connait une "nouvelle vague" à la fin des années 80 avec des réalisateurs tels que Mohamed Khan et Yousri Nasrallah. La réalisatrice libanaise Jocelyne Saab signe en 2005 avec Dunia un film courageux (cf Télérama) d'hommage à la sensualité dans la culture orientale (poèsie,danse) et au Soufisme.Le film aborde les thèmes explosifs de l'excision et de l'interdiction du Conte Les Mille et Une Nuits en Egypte pour pornographie.

    Le cinéma égyptien, financé par le gouvernement et soutenu par le monde arabe, garde une production élevée. De nouveaux noms sont apparus, comme Yusri Nasrallah, dont le film Vols d'été (1990) a reçu une bonne critique internationale, et Asma al-Bakri, dont la mise en scène du roman d'Albert CosseryMendiants et orgueilleux (1992), s'est vue maintes fois récompensée.

    Malgré la concurrence télévisuelle, le cinéma garde le cap, consistant, dans tout le monde arabe, en un important vercteur de l'influence culturelle et linguistique de l'Égypte. Grâce à lui et à la chanson, le dialecte du Caire est devenu pour l'ensemble arabophone une langue comprise de tous (permettant une communication orale imprévue). De la sorte, il contribue à la définition d'une identité culturelle arabe contemporaine.

    L'influence de la littérature

    Fichier:Mahfouz.jpg
    Naguib Mahfouz

    La littérature demeure toutefois une source d'inspiration dominante, notamment avec les œuvres de Naguib Mahfouz (qui est également scénariste) mais aussi celles de Tawfiq al-Hakim ou de Taha Hussein .

    Naguid Mahfouz est l’auteur égyptien qui a eu le plus d’influence au cinéma avec 17 adaptations de romans. Il était aussi en charge de la censure et à travaillé au Ministère de la Culture. En tout 18 de ses scénarios portés à l’écran entrent dans la catégorie de films réaliste.

    Les livres étrangers comme La Dame aux caméliasThérèse RaquinCrime et Châtiment et Les Misérables (plusieurs fois) ont été adapté au cinéma égyptien. Les réalisateurs égyptiens ont beaucoup d'intérêts pour la littérature réaliste car elle est gage de succès au cinéma.

    Quelques réalisateurs égyptiens

    Notes et références

    1. ↑ a  et b YVES THOROVAL, REGARDS SUR LE CINÉMA ÉGYPTIEN, L'harmattan, 1997, 164 p. (ISBN 2738448518)

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  • Critique] Gare centrale (1958)

     
    Gare centrale de Youssef Chahine (1958)

     
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    Décédé en 2008 à l’âge de 82 ans, Youssef Chahine fermait avec lui toute une page du cinéma international du XXème siècle. 36 longs métrages à son actif, jamais vraiment reconnu dans les grands festivals de cinéma si ce n’est un ours d’argent reçu à Berlin pour Alexandrie pourquoi? en 1979 et un prix spécial pour l’ensemble de sa […]

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    Texte de 

     

     
    CRITIQUE
     

    Décédé en 2008 à l’âge de 82 ans, Youssef Chahine fermait avec lui toute une page du cinéma international du XXème siècle. 36 longs métrages à son actif, jamais vraiment reconnu dans les grands festivals de cinéma si ce n’est un ours d’argent reçu à Berlin pour Alexandrie pourquoi? en 1979 et un prix spécial pour l’ensemble de sa carrière lors du cinquantième festival de Cannes (5 fois en compétition mais jamais honoré), il est pourtant encore aujourd’hui LE symbole du cinéma égyptien. Lui qui lança la carrière d’Omar Sharif avec Le Démon du désert, qui lutta pendant toute sa carrière contre la censure et poursuivit sa démarche contre l’intégrisme polluant le pays qu’il aimait tant et qui était le sien, c’est avec Gare centralequ’il se fit un nom. On est alors en 1958 et Youssef Chahine a déjà à son actif une bonne dizaine de films, dont certains se sont plutôt bien fait voir à l’international, et pour la première fois il se met en scène, chose qu’il ne refera qu’à trois reprise dont Le Sixième jour, dans lequel il fit tourner DalidaGare centrale, considéré comme un condensé des thématiques éparses développées dans ses films précédents, est une oeuvre incroyable de modernité, un film qui, s’il est clairement considéré comme un classique, étonne en permanence.

    gare centrale 1 [Critique] Gare centrale (1958)

    Avec une unité de lieu, tout se passe à l’intérieur de la gare centrale du Caire, Youssef Chahine développe le portrait d’un véritable microcosme. Lequel doit se voir comme un véritable précipité de la société égyptienne à l’aube des années 60. Tout à fait conscient des limites d’un tel projet, il concentre son récit sur un peu plus d’une heure seulement et va construire ce qui s’apparente à un véritable film choral avec multiplicité des sous-intrigues. Ainsi, venant d’un pays qui ne fait pas forcément partie des “grands” pays de cinéma,Youssef Chahine livre un film qui n’a pas à rougir face aux ténors de cette années 1958 et qui sont tout de même La Soif du malHiroshima mon amour ou encore Sueurs froides. Avec gare central, Chahineaffirme un goût prononcé pour l’étrangeté et les laissés pour compte, ainsi qu’une tendance claire à s’approprier la narration hollywoodienne tout en la déconstruisant quelque peu. Pour poser les bases de son puzzle dramatique, qui lorgne sérieusement du côté du thriller dans sa dernière partie, il va faire appel à deux figures classiques : l’idiot et la femme fatale. Une figure de la tragédie et une autre du film noir qui tira sa révérence la même année, tut cela est très logique finalement. C’est une histoire d’amour impossible qui fait le coeur de Gare centrale, un amour fou et “frustré” de ce pauvre type, non seulement idiot mais aussi boiteux, envers un symbole puissant de féminité et de sensualité, sorte d’Esmeralda égyptienne sous les traits de Hind Rostom, la Marilyn Monroe arabe comme elle était surnommée. Elle possède tous les attributs de la femme fatale, utilisant son charme de façon très égoïste, manipulant les hommes pour arriver à ses fins. Gare centrale étonne d’ailleurs par ses portraits de femmes, dans lesquels se télescopent tradition (la femme que Kenaoui reluque “car elle avait enlevé son voile”) et modernité (les vendeuses de soda), proposant une vision du monde arabe assez rare finalement, et sans doute bien plus proche de la réalité que nombre de clichés véhiculés ici et là. Autour de cette histoire d’amour et de la tournure très noire qu’elle va prendre,Youssef Chahine tisse une toile de sous-intrigues qui portent un coup de projecteur sur une société méconnue, dans laquelle les échanges ne sont que trafics et arrangements entre marchands et policiers, où les pauvres gens travaillent clandestinement, où le progrès – la mise en place d’un syndicat en toile de fond – se voit sans cesse mettre des bâtons dans les roues. Et finalement, tout cela est très actuel.

    gare centrale 2 [Critique] Gare centrale (1958)

    Ce qui étonne également c’est l’énergie qui se dégage de la mise en scène de Youssef Chahine. Dans un noir et blanc assez majestueux hérité du grand Hollywood, il développe une grammaire cinématographique très élaborée, faite de mouvements aussi élégants qu’inattendus parfois, laissant tout autant vivre ses cadres comme autant d’instantanés de vie ou usant de figures propres au cinéma du regard. Ainsi, il contemple ses personnages frontalement mais parfois à travers un miroir ou une surface de verre déformante, proposant un jeu étudié sur les reflets qu’il oppose à des plans très voyeurs et en vue subjective, caché derrière un meuble ou un pan de mur. Ces regards anonymes, il va les mettre en perspective avec celui de Kenaoui, son personnage central sur lequel il s’attardera longtemps et en très gros plan. Kenaoui, c’est égalementYoussef Chahine, idiot facétieux qui s’amuse devant la caméra, clown triste et mal-aimé, figure tragique de l’amour destructeur et de la folie latente. On regretterait presque qu’il ne se soit pas plié plus souvent au jeu de l’acteur tant il insuffle de la vie à ce personnage. Mais finalement qu’importe, son oeuvre derrière la caméra parle pour lui, et Gare centrale en est un bien beau jalon dans lequel s’annonce déjà la grandiloquence des numéros musicaux et au détour d’un plan magnifique qui le place sous le regard d’un pharaon, il entame une réflexion fascinante sur le peuple égyptien.

     

     

    coffret DVD Chahine [Critique] Gare centrale (1958)COFFRET 4 FILMS DE YOUSSEF CHAHINE : GARE CENTRALE (1958), LA TERRE (1969), LE MOINEAU (1973) et LE RETOUR DE L’ENFANT PRODIGUE (1976)

    Coffret 4 DVD et 1 livret disponible le 5 octobre 2011 – Films en version restaurée – Editeur : Pyramide Vidéo

    Si le film fait clairement son âge, la restauration effectuée lui redonne une seconde jeunesse. l’image est relativement propre et les contrastes appuyés. la bande son également nettoyée permet de mettre en avant la composition et le jeu très coloré des acteurs même si l’ensemble arrive vite à ses limites en terme de puissance.

    Côté bonus, chaque film du coffret bénéficie d’une préface de Thierry Jousse, ancien rédacteur en chef des Cahiers du Cinéma, et gare centrale possède également un documentaire passionnant sur le film et ce qu’il a engendré pour Youssef Chahine. Egalement à noter la présence d’un livret tout aussi instructif.

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    © Misr International Films

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  • [Critique] Après la bataille (Yousry Nasrallah, 2012)

     
    Apres la bataille affiche

     
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    Yousry Nasrallah s’est donné pour noble cause de dénoncer le traitement de la femme au sein de la société égyptienne. Il traitait son sujet en s’inspirant de la magie d’Almodovar dans le très beau Femmes du Caire et adopte cette fois un angle tout autre. Après la bataille est un film d’une noblesse sans faille […]

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    Yousry Nasrallah s’est donné pour noble cause de dénoncer le traitement de la femme au sein de la société égyptienne. Il traitait son sujet en s’inspirant de la magie d’Almodovar dans le très beau Femmes du Caireet adopte cette fois un angle tout autre. Après la bataille est un film d’une noblesse sans faille sur le papier, c’est un fait. Aborder le lendemain de la révolution de 2011, avec le prisme de la place Tahrir, et à travers des portraits croisés de femmes gravitant autour d’un homme héros malheureux de la charge des chameliers, est une excellente idée. Dénoncer la stagnation totale de la place de la femme dans cette société post-révolution également. Sauf qu’à l’écran, ça coince. Yousry Nasrallah se perd dans son récit et cède aux sirènes d’une mise en scène légèrement à côté de ses pompes, malgré son côté très faste. Dommage, car avec un tel sujet le réalisateur tenait une mine d’or qu’il peine à exploiter. Il l’observe seulement.

    apres la bataille 1 [Critique] Après la bataille (Yousry Nasrallah, 2012)

    Après la bataille fait partie de ces films bien difficiles à attaquer, de par leur sujet justement. Comment en vouloir à Yousry Nasrallah de porter son regard sur les conséquences de cet évènement à priori essentiel pour son pays. Il s’y était déjà frotté dans le film collectif 18 Jours, et Après la bataille constitue une sorte de continuité à cette réflexion : que reste-t-il après ces 18 jours ? A cette question il prend beaucoup de temps pour répondre, et sur les deux heures de film il livre une première heure difficilement supportable tant tout n’y est que confusion. Avec son trio de personnages extrêmement marqués, difficilement définis, il tente une construction éclatée. Là encore, une bonne idée puisqu’il s’agit d’une représentation d’une situation chaotique, sauf qu’à trop brouiller les cartes il finit par perdre le spectateur. Le gros problème d’Après la bataille tient donc dans la confusion totale qu’il entraîne dans toute sa première heure. L’effort est louable car Yousry Nasrallah ne prend pas le spectateur pour un idiot, mais il prend le chemin inverse en supposant qu’il connait sur le bout des doigts les tenants et aboutissants, ainsi que tous les rapports de force de la révolution égyptienne. En ressort une sensation désagréable de se trouver face à un réalisateur qui prend des airs élitistes en n’expliquant pas grand chose. Sauf qu’au bout d’une heure, il se décide enfin à expliquer les motivations pas claires du tout de ses personnages qui semblent jouer des rôles de girouettes, quand ils parviennent à jouer. Voilà un autre problème : les acteurs. Nahed El Sebaï et Menna Shalabi sont sublimes, c’est un fait, mais elles peinent à donner du corps à leurs personnages, jouant la confusion des émotions dans leurs regards pas très clairs et difficilement appréciables en terme de sens. Mais elles sont exceptionnelle en comparaison de Bassem Samra qui livre une prestation franchement médiocre alors qu’il hérite d’un personnage fascinant. En fait, le vrai problème vient du fait que Yousry Nasrallah fait un choix casse-gueule, celui de marier politique, propos social engagé, et romance pas très finaude. En résulte une mixture parfois indigeste malgré quelques très beaux moments. Les idées les plus intéressantes se situent dans la désillusion et l’utopie que peut être cette révolution qui sonne à l’écran comme un coup d’épée dans l’eau. Elles sont traitées après le “trio amoureux” qui s’avère beaucoup moins riche en intérêt.

    apres la bataille 2 [Critique] Après la bataille (Yousry Nasrallah, 2012)

    Reste qu’Après la bataille comporte quelques belles images. Plus que cette tendance un brin malheureuse à user d’une mise en scène très démonstrative, multipliant les mouvements de caméra grandioses ou complexes pour pas grand chose tant ils ne servent que rarement la progression dramatique du film. Là est le cœur du problème : un manque de cohésion constant, un sujet en béton sacrifié au profit d’un autre somme toute banal (comme s’il suffisait d’une leçon de morale et d’un baiser pour changer une culture toute entière), des sentiments et enjeux délicats traités avec une lourdeur pachydermique, et un certain manque de recul. Tout semble forcé et les vrais moments de grâce se comptent sur les doigts d’une seule main. Mais ils existent, à l’image du final, plutôt beau dans sa symbolique et qui vient conclure tous les plus beaux plans du films. A savoir ceux qui mettent en opposition la grandeur de l’Egypte des pyramides avec celle en lambeaux d’aujourd’hui. Le thème est beau, celui d’une civilisation qui regarde sa gloire passé derrière un mur ou un grillage, mais là encore le message n’est pas très clair. Faudrait-il revenir en arrière ou avancer sur des bases chaotiques ? Cette question passionnante ne trouve malheureusement pas l’écho qu’elle mérite.Après la bataille aurait pu être un beau film, fort et plein de sens, il reste un film très moyen qui tisse mal son récit autour d’un sujet inattaquable. Reste ces moments rares où le maniérisme s’efface au profit d’une vraie sincérité (très belle scène du père qui éprouve enfin de la fierté à voir ses enfants reproduire ce qu’il est), reste la beauté de ces femmes dans une condition difficile, reste le témoignage d’un pays qui se soulève, reste le constat édifiant sur la manipulation des faibles et les conséquences de ses actes. On est en droit de se demander ce qu’en aurait fait un certain Youssef Chahine

     

     

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  • Samia Gamal



    Date et Lieu de naissance : 22 février 1922 (Wana, Egypte)
    Date et Lieu de décès : 1er décembre 1994 (Le Caire, Egypte)
    Nom Réel : Zainab Ibrahim Mahfuz (سامية جمال)

    ACTRICE

    C’est dans le région de Wana, petite ville du Royaume d’Egypte, que Zainab Ibrahim Mahfuz vient au monde le 22 février 1922. Alors qu’elle n’est encore qu’une enfant, la famille Mahfuz s’installe au Caire. Très vite remarquée pour ses talents de danseuse, elle intègre la troupe de danse orientale moderne de Badia Massabni. Elle adopte comme nom de scène: Samia Gamal, qui signifie «beauté» en égyptien. Dès le début de sa carrière, elle révolutionne la danse orientale en chaussant des talons hauts sur scène. Ce seul détail confère à son art plus de grâce et de sensualité. Elle est alors propulsée vers la célébrité.

    Au début des années quarante, Samia Gamal fait une rencontre déterminante, en la personne de Farid El Atrache, un prince syro-libanais devenu un des plus grands chanteurs et joueurs de luth du monde arabe. Samia et Farid forment, à la scène comme à la ville, le couple d’artistes le plus célèbre de la vie culturelle orientale de la décennie. Entre temps, après quelques apparitions, la jeune femme débute vraiment au cinéma, en 1944, dans «Une balle dans le cœur» de Mohamed Karim. Elle devient nouvelle reine des comedies musicales orientales, adulée par des millions d’admirateurs. Le couple Gamal-El Atrache est réuni à l’écran dans «L’amour de ma vie» (1947) et «Madame la diablesse», (1948). Les films sont d’énormes succès commerciaux et les deux vedettes tournent encore ensembles à plusieurs reprises, notamment dans: «C’est toi que j’aime» (1949) et «Dernier mensonge» (1949) tous deux réalisés par Ahmed Badrakhan, «Viens saluer » (1951) de Helmy Rafla et «Ne le dis à personne» (1952) de Henry Barakat. En 1949, elle tourne en Italie « L’épervier du Nil » de Giacomo Gentilomo avec Vittorio Gassman. Immense star dans le monde arabe, Samia Gamal ne laisse pas insensible le Roi Farouk. Celui-ci lui octroie le titre honorifique de première danseuse nationale.

    En 1952, Samia Gamal épouse Sheppard King, un riche américain, originaire du Texas. En 1954, elle profite d’un séjour à Hollywood, pour faire une apparition dans «La vallée des rois» de Robert Pirosh, et où elle interprète une danseuse du ventre aux côtés de Robert Taylor. La même année, elle incarne la jeune Morgiane auprès de Fernandel, dans «Ali Baba et les quarante voleurs», une production française de Jacques Becker. En 1955, dans «Un verre et une cigarette» de Niazi Mostafa, elle partage l’affiche avec une autre belle égyptienne, qui va également se faire un nom en France… Dalida. Un an plus tard, elle participe à la production internationale «Le fils du Cheik» de Goffredo Alessandrini avec Ricardo MontalbanCarmen Sevilla et Gino Cervi.

    À la fin des années cinquante, Samia Gamal divorce et revient définitivement dans son pays natal. Elle y tourne deux de ses plus grand succès, «Zannouba» (1957) aux côtés de Shukry Sarhan et «Rendez-vous avec l’inconnu» (1959) avec Omar Sharif. En 1958, elle épouse en secondes noces, le jeune premier Ruschy Abaza, dont elle divorce en 1977. Ils sont réunis à l’écran dans «Le deuxième homme» (1960) de Ezzel Dine Zulficar et dans «Le diable et l’automne» (1963) de Kamal Attia. Sa carrière cinématographique s’achève en 1972. Par la suite, Samia Gamal se consacre exclusivement à la danse. Elle pratique passionnément son art jusqu’au début des années quatre-vingt-dix. Elle s’éteint le 1er décembre 1994, au Caire, capitale égyptienne, emportée par un cancer.

    © Philippe PELLETIER

    copyright
    1935 Monsieur Bahbah ( el muallem Bahbah / لمعلم بحبح ) de Chukri Madi & Fawzi El Gazaerli avec Ehsane El Gazaerli
    1939 Détermination ( لعزيمة ) de Kamal Selim avec Hussein Sedki
    1941 Victoire de la jeunesse ( intisar al-chabab / نتصار الشباب ) de Ahmed Badrakhan avec Asmahane
    1942 Amour interdit ( mamnou’a el hub / ممنوع الحب ) de Mohammed Karim avec Mohamed Abdel Wahab 
    Sur la scène la vie ( ala masra el hayat / على مسرح الحياة ) de Ahmed Badrakhan avec Rawhiyya Khaled 
    Les secrets de la ville ( خفايا المدينة ) de ? 
    Ali Baba et les 40 voleurs ( Ali Baba wa al arbain harame / علي بابا والأربعين حرامي ) de Togo Mizrahi avec Ismail Yasseen 
    Gawhara, la perle ( Gawarah / جوهر ) de Youssef Wahby avec Hassan Fayek
    1943 La route de la vie ( من فات قديمه ) de ?
    1944 Une balle dans le cœur ( russassa fil kalb / رصاصة في القلب ) de Mohamed Karim avec Faten Hamama 
    Premier amour / Amour d’adolescence ( لحب الأول ) de ? avec Mahmoud El-Meliguy
    1945 Taxi-calèche / Hello taxi ( taxi hantur / تاكسي حنطور ) de Ahmed Badrakhan avec Mohamed Abdel Mouttaleb 
    Le casino du plaisir ( casino el latafa / كازينو للطافة ) de Gamal Madkoor avec Abbas Fares 
    L’être humain / Les fils d’Adam / Les trois ânes ( al-bani Adam / لبني آدم ) de Niazi Mostafa avec Bechara Wakim 
    Le beau sexe ( el jins el latif / لجنس اللطيف ) de Ahmed Kamel Morsi avec Mohamed Amine
    1946 Rouge à lèvres ( ahmar shayef / أحمر شفايف ) de Wali Eddine Sameh avec Naguib Al Rihani 
    Shéhérazade (Shahrzad / شهرزاد ) de Fouad El Jazairly avec Elham Hussein 
    Le bossu ( el ahbab / لأحدب ) de Hassan Hilmy avec Mahmoud Ismail
    1947 L’amour de ma vie / Le vieux Habib ( Habib al omr / حبيب العمر ) de Henry Barakat avec Farid El Atrache 
    Les trois prétendants / Lune de miel à trois ( el ersane talata / سان الثلاثة ) de Hassan Hilmy avec Mohammed Salman
    1948 Mademoiselle Diable / Madame la diablesse ( afrita hanem / عفريتة هانم ) de Henry Barakat avec Farid El Atrache 
    La chanceuse / Fille de la chance ( bint haz / بنت حظ ) de Abdel Fattah Hassan avec Mohamed Fawzi 
    La propriétaire de l’immeuble ( sahibat el amara / صاحبة العمارة ) de Abdel Fattah Hassan avec Mohamed Fawzi 
    L’aventurier ( el mughamer / لمغامر ) de Hassan Reda avec Mahmoud El Meliguy
    1949 L’épervier du Nil ( lo spaviero del Nilo ) de Giacomo Gentilomo avec Vittorio Gassman 
    C’est toi que j’aime / Je t’aime ( ahebbak inta / أحبك إنت ) de Ahmed Badrakhan avec Choukoukou 
    Vacances en enfer ( agaza fel gahannam / جزة في جهنم ) de Ezzel Dine Zulficar avec Stephan Rosti 
    Le chacal du désert / La vengeance de l’être aimé ( intekam el habib / انتقام الحبيب ) de Gianni Vernuccio avec Yehia Chahine
    1950 Le faucon ( el sakr / لصقر ) de Salah Abou Seif & Giacomo Gentilomo avec Imad Hamdi 
    Le beau brun / Brune et jolie ( asmar wa gamil / سمر وجمي ) de Abbas Kamel avec Abdel Aziz Mahmoud 
    Le prince de la veangeance / Le prince de la tour / Le comte de Monte Cristo ( amir el antikam / أمير الإنتقام ) de Henry Barakat avec Anwar Wagdi 
    Dernier mensonge ( akher kedba / آخر كذبة ) de Ahmed Badrakhan avec Abdel Salam Al Nabulsy 
    Les six sages ( ست الحسن ) de Niazi Mostafa avec Ismail Yassine 
    CM La nuit des étoiles – de Louis Fehr-Lutz avec Robert Lamoureux 
        Seulement apparition
    1951 Viens saluer / Viens me saluer ( taa la salim / تعال سلم ) de Helmy Rafla avec Farid Shawqi 
    L’étreinte de mon aimée / La joue de la belle ( khad el jamil / خد لجميل ) de Abbas Kamel avec Hassan Fayek
    1952 Ne le dites à personne ( ma takulshi la hada / ما تقولش لحد ) de Henry Barakat avec Farid El Atrache
    1953 Train de nuit ( ketar el lail / قطار الليل ) de Ezzel Dine Zulficar avec Imad Hamdi 
    Mademoiselle la Voleuse / Lady Pickpocket ( nachala hanem / نشالة هانم ) de Hassan El- Seify avec Farid Shawqi
    1954 Le monstre ( el wahsh / لوحش ) de Salah Abou Seif avec Mahmoud El-Meliguy 
    La danse de l’adieu ( raqsat al-wadah / رقصة الوداع) de Ezzel Dine Zulficar avec Hussein Riad 
    La vallée des rois ( valley of the kings ) de Robert Pirosh avec Robert Taylor 
    Ali Baba et les quarante voleurs / Ali Baba – de Jacques Becker avec Fernandel
    1955 Un verre et une cigarette ( sigarah was kas / سيجاره وكاس ) de Niazi Mostafa avec Dalida 
    Premier amour / Son premier amour ( awwal gharam ) de Niazi Mostafa avec Mohamed Marei
    1956 Le fils du Cheik ( los amantes del desierto / gli amanti del deserto / la figlia dello sceicco / desert warrior ) de Goffredo Alessandrini, Fernando Cerchio, Léon Klimovsky, Ricardo Muñoz Suay & Gianni Vernuccio avec Ricardo Montalban 
    Zannouba ( Zannuba / زنوبه ) de Helmy Rafla avec Shukry Sarhan
    1957 L’amour du millionaire ( gharam al millionaire / غرام المليونير ) de Atef Salem avec Abdel Salam Al Nabulsy
    1958 Mon amour brun ( habibi al asmar / حبيبي الأسمر ) de Hassan El-Seify avec Taheyo Carioca 
    Chaque battement de mon cœur ( kull daqqa fi qalbi / كل دقة في قلبي) de Ahmed Diaeddin avec Muhammad Fawzi
    1959 Rendez-vous avec l’inconnu ( maweed maa maghoul / موعد مع المجهول ) de Atef Salem avec Omar Sharif 
    Madame Soukkar ( Soukkar hanim / سكر هانم ) de Al-Sayed Bedeir avec Kamal El Chennawi
    1960 Mélodie triste / Triste mélodie ( el nagham el hazine / النغم الحزين ) de Hassan El-Seify avec Maher Al Attar 
    Le deuxième homme ( el rajul el thani / الرجل الثاني ) de Ezzel Dine Zulficar avec Rushdy Abaza 
    Et l’amour revient / L’amour est revenu ( waada el hub / وعاد الحب ) de Fatin Abdel Wahab avec Mohammed Tawfik 
    Ils vont me render fou ! / j’en devient fou ! ( hayganninouni / حيجننوني ) de Fatin Abdel Wahab avec Ismail Yassine 
    Abou la nuit ( Abou al Layl / ابو الليل ) de Houssam Eddine Mostafa avec Ahmed Ramzi
    1962 Bienvenue à l’amour / Bonjour l’amour ( marhaba ayuhal hub / مرحبا أيها الحب ) de Mohamed Salman avec Youssef Fakhr Eddine
    1963 La voie du démon / La route du diable ( Tarik al shaitan / طريق الشيطان ) de Kamal Attia avec Tewfik El Dekn
    1971 Le diable et l’automne / L’automne et le démon ( shaitan wa lkharif / لشيطان والخريف ) de Anwar El Chennawi avec Rushdy Abaza
    1972 Le compte à rebours ( saat al sfir / ساعة الصفر ) de Hussein Helmi El Mouhandes avec Nahed Sherif
    Fiche créée le 13 octobre 2005 | Modifiée le 2 mai 2010 | Cette fiche a été vue 17136 fois
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  • Cent ans de cinéma égyptien

    Histoire
    Réalisateurs
       
     
     
     


    Par le Docteur Rafik Al Sabban 
    Dramaturge, scénariste et critique de cinéma. 

    cinema egyptien

     

     

    L'image des premiers films produits en Egypte, l'histoire du cinéma égyp­tien est un véritable conte, où se mêlent larmes et sourires, et où les drames s entrelacent au chant et à la danse.
    Son commencement est la découverte faite par Mohammed Al-Kalioubi - qui réali­sait un documentaire sur la vie d'un des pionniers du cinéma des années 20, Mohammed Bayoumi - de quelques boîtes de vieux films, laissées à l'abandon dans la
    cave obscure de la vieille maison de Bayoumi. AI-Kalioubi découvrit ainsi un ensemble de filins de fiction réalisés par Bayoumi dans les années 20, et par conséquent plus anciens que le film de Aziza Amir, Laila, datant de 1928, et considéré jusqu'alors comme
    le premier film de fiction. Cette trouvaille obligea tous les critiques et tous les historiens à reconsidérer leurs écrits sur la naissance de ce cinéma.

    Mais bien avant ces films, l'Egypte avait connu le cinéma des frères Lumière, grâce à la communauté française, importante en Egypte. Et c'est comme cela que le peuple égyptien se familiarisa avec cette invention, qui deviendrait plus tard l'un des arts les plus importants du 20ème siècle. Les
    films Lumière et les films de Méliès étaient projetés sur les écrans des cafés, au Caire et à Alexandrie. Ils enflammaient le coeur des égyptiens, qui laissaient ainsi libre cours à leurs rêves et voyaient dans cet art la possibilité d'exprimer ce qu'ils ressentaient intérieurement. Ajoutez à cela la capacité de cc nouvel
    art d'enregistrer sur le vif des événements mondiaux et de les reproduire sur les écrans...

    Mais, revenons à notre propos initial. On se rend compte que le cinéma égyptien est lié en grande partie grâce aux femmes, une originalité qu'on ne retrouve nulle part ailleurs, y compris dans les pays les plus développés. Ses débuts sont dignes des meilleurs mélodrames écrits par Hassan AI Imam et produits par Douglas Sirk.
    Tort commença lorsqu'un beau jeune homme d'origine turque, Wedad Arafï, arriva an Caire Cet homme. ambi­tieux et intelligent, pressentit l'impact du cinéma sur le coeur des belles femmes. Grâce à sou charme ci à ses phrases mielleuses, il manipula un grand nombre de stars du théâtre et de la haute société, leur promettant gloire.
    succès et argent grâce au cinéma. Et bien que Wedad Arafi ne possédât aucune expérience cinématographique. ni aucun talent, à part sa beauté et la douceur de son verbe, Fatma Roschdi, la Sarah Bernhardt orientale, fut sa première victime, en acceptant de produire un film, réalisé par Wedad, où elle tenait le rôle principal. Mais une serrure plus
    tard, découvrant le piège, elle arrêta le tournage et brûla tous les négatifs, renvoyant cette expérience aux oubliettes.
    Sa deuxième victime fur Bahija, une fille de bonne famille qui, sur un coup de tête, décida de rompre avec les u alitions et de devenir célèbre. Elle aussi tomba dans le piège, mais elle découvrit le complot et décida de se débarrasser du réalisateur. Quelques mois plus tard, Bahija finit par réaliser le film elle-même, devenant ainsi la première femme réalisatrice de
    l'histoire du cinéma égyptien, voire du cinéma mondial tout court.
    La même histoire se reproduisit avec Aziza Amir qui, deux semaines après le début du tournage de Laila, découvrit que Wedad Arafi en savait autant sur le cinéma qu'elle-même sur la langue chinoise ! Elle lui claqua la porte au nez et appela sur le champ Stéphane Rusti qui avait appris quelques bases cinématographiques en Italie. Ce film fut longtemps considéré comme le premier long métrage de fiction de l'histoire du cinéma égyptien, du moins avant la découverte des films de Bayourni.

    Le succès de Laila et des filins, peu nombreux, qui suivirent encouragea un certain nombre de participants à l'aventure. Mais l'appari­tion du parlant et l'émergence de l'immense chanteur Mohamed Abdel Wahab dans son film La noce blanche firent naître un genre nouveau,
    qui durant trente ans rivalisa avec le succès. L'énorme réussite de la comédie musicale permit ainsi au cinéma égyptien de dominer


    Lire la suite : cent ans de cinéma égyptien

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