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    Gérard Depardieu

    Actuellement au cinéma dans : Les InvinciblesLa Marque des anges : MiserereL'Homme qui ritAstérix et Obélix : au service de sa Majesté,Le Grand Soir

    Acteur et réalisateur né le 27 décembre 1948 (France).

    Biographie de Gérard Depardieu

    Gérard Depardieu grandit dans un milieu prolétaire et connaît une adolescence tumultueuse durant laquelle il bascule un temps dans la petite délinquance. Après avoir découvert le théâtre par hasard en se rendant dans la capitale, il décide de s'inscrire au cours de Jean-Laurent Cochet. Il y rencontre Elisabeth Guignot qui deviendra sa femme et lui donnera deux enfants devenus également comédiens : Guillaume et Julie

    La révélation avec "Les Valseuses"

    Encouragé par son professeur, Gérard Depardieu dévore avec passion tous les grands textes classiques et se forge une culture d'autodidacte. Il se fait remarquer dans la pièce Les Garçons de la bande, puis tourne le long métrage Nathalie Granger de Marguerite Duras. Doté d'une carrure et d'une force physique exceptionnelles, Gérard Depardieu se fait peu à peu une place au cinéma dans des rôles de voyous (Le Viager, 1971 ; La Scoumoune, 1972). Mais il est très vite engagé dans des films d'auteur où son naturel et son instinct sont utilisés de façon plus subversive. C'est le cas en 1973 avec Les Valseuses de Bertrand Blier qui est un succès doublé d'un scandale en raison des dialogues crus et de la sexualité débridée des personnages. Depardieu, qui tient dans ce film le haut de l'affiche avec Patrick Dewaere, devient le symbole de toute une nouvelle génération d'acteurs. 

    Vedette des années 80

    Il fascine de nombreux intellectuels mais est encore souvent sollicité pour sa carrure (Vincent, François, Paul et les autres de Claude Sautet et La Dernière femme de Marco Ferreri, 1974 ; Barocco d'André Téchiné, 1976). Gérard Depardieu tisse des relations privilégiés avec certains réalisateurs comme Bertrand Blier avec qui il tournera encore sept longs métrages (Préparez vos mouchoirsBuffet froidTenue de soiréeTrop belle pour toiMerci la vieLes ActeursCombien tu m'aimes ?) ou encore Alain Resnais (Stavisky,Mon Oncle d'AmériqueI Want to go homeL'An 01). 

    Dans les années 80, sa carrière est marquée par sa collaboration avec François Truffaut qui l'engage dans Le Dernier métro (1980, César du Meilleur acteur), et La Femme d'à côté (1981). Mais il va surtout marquer le public grâce au duo comique qu'il forme avec Pierre Richard dans les films de Francis Veber. Après le succès du couple De Funès/Bourvil dans les années soixante, le tandem Depardieu/Richard triomphe dans La Chèvre (1981), Les Compères (1983) et Les Fugitifs (1986). Le comédien réussit cependant à alterner longs métrages populaires et films d'auteur comme Le Retour de Martin Guerre, et Fort Saganne. Il traîne encore derrière lui un petit parfum de scandale en travesti dans Tenue de soirée, tandis que Claude Berrilui offre deux très beaux rôles dans Jean de Florette et Uranus

    Une star internationale

    La popularité de Gérard Depardieu passe encore un cap avec Cyrano de Bergerac de Jean-Paul Rappeneau dont il interprète le rôle titre. Ce film lui permet de remporter le prix d'interprétation au Festival de Cannes et un César, tout en devenant une véritable star internationale, ainsi qu'une idole nationale. Le rythme de travail du comédien s'emballe alors : il tourne désormais entre trois et quatre films par an, sans compter sa participation à des téléfilms et sa volonté de monter régulièrement sur les planches. Il s'essaye même à la réalisation en signant en 1999 le long métrage Un Pont entre deux rives dans lequel sa compagne Carole Bouquet apparaît. Il connaît un certain succès aux Etats-Unis (Green Card, Christophe Colomb) et n'hésite plus à s'engager dans des comédies à la qualité contestable (Les Anges gardiens, XXL). 

    Sa frénésie concerne également les affaires : il investit de l'argent dans des vignes, des restaurants, des gisements de pétrole et suscite la polémique en se liant avec Fidel Castro ou Rafik Khalifa. Il paye cette suractivité en tombant dans certains excès alimentaires et alcooliques, sans compter de nombreux accidents de moto. 

    La lassitude

    Devenu un véritable monstre sacré en France, il incarne avec plaisir de grandes figures historiques ou littéraires, principalement à la télévision sous la direction de Josée Dayan. Il avait auparavant prêté ses traits à Danton (d'Andrzej Wajda, 1983) et Rodin (Camille Claudel de Bruno Nuytten, 1988), il se glisse désormais dans la peau d'Edmond Dantès (Le Comte de Monte-Cristo), Balzac (Balzac), Vatel (de Roland Joffé), Fouché (Napoléon d'Yves Simoneau), Vidocq (de Pitoff) et Jacques de Molay (Les Rois maudits). 

    Gérard Depardieu annonce mettre fin à sa carrière sur le tournage de Michou d'Auber dont la sortie est prévue courant 2006. Sa participation au troisième volet des aventures d'Astérix (Astérix aux jeux olympiques) avait pourtant été préalablement confirmée.

    Filmographie de Gérard Depardieu

    Récompenses de Gérard Depardieu

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  • Isabelle Huppert Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
    Écrit par Christophe Dordain   
    29-07-2013

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    "Tip Top". Un film de Serge Bozon avec Isabelle Huppert, Sandrine Kiberlain, François Damiens.

    Sortie le 11 septembre 2013.

    Crédits photographiques : Rezo Films.

    PORTRAIT

    Isabelle Huppert est née le 16 mars 1953 à Paris. A 17 ans, après avoir obtenu son baccalauréat et le concours d'entrée au Conservatoire de Versailles et après avoir passé une licence de russe, elle s'inscrit au Conservatoire d'Art Dramatique, à Paris. C'est là que lui parviennent les premières propositions : une figuration dans Faustine et le bel été de Nina Companeez et une dramatique télé de Claude Santelli, "Madame Baptiste", d'après Maupassant. Le cinéma s'intéresse vraiment à elle avec "César et Rosalie", où elle incarne la petite sœur de Romy Schneider, ainsi que "Le bar de la fourche", aux côtés de Jacques Brel. Son nom deviendra populaire grâce aux "Valseuses" de Bertrand Blier, où elle incarne un adolescente bourgeoise tentée par le dévergondage sexuel.

    En 1974, elle tourne pour la première fois en Amérique dans "Rosebud", sous la direction d'Otto Preminger, et y effectue une tournée théâtrale avec "L'avare". Elle gagne ses galons de comédienne populaire un peu plus tard grâce au film de Bertrand Tavernier "Le juge et l'assassin", pour lequel elle reçoit le prix Suzanne-Bianchetti, qui récompense alors les meilleurs espoirs. Après l'extraordinaire succès de "La dentellière", Isabelle Huppert, à peine 20 ans, peut déjà se permettre de refuser des rôles.

    Avec un prix obtenu à Cannes pour sa prestation dans le "Violette Nozière" de Chabrol et un beau succès d'estime pour le "Loulou" de Pialat, elle part pour Hollywood pour y tourner "La porte du paradis", de Michael Cimino. L'échec commercial historique du film, ainsi que les conditions de tournage dans lesquelles elle y a évolué (interdiction totale de parler français à qui que ce soit) la font rappliquer dare-dare en France, où elle retrouve Bertrand Tavernier ("Coup de torchon"), s'acoquine avec Jean-Luc Godard ("Sauve qui peut (la vie"), puis "Passion"), Marco Ferreri ("L'histoire de Piera") ou bien encore Diane Kurys ("Coup de foudre", superbe histoire d'amitié entre deux femmes durant les années 50), et tous les metteurs en scène qui font le cinéma français de première classe.

    Protéiforme, capabale de passer du drame à la comédie (glacée) avec une certaine propension à l'intellectualisation, elle retrouve Claude Chabrol en 1988 avec "Une affaire de femmes", où, filmée quasiment en gros plan d'un bout à l'autre du film, elle reçoit pour l'occasion le Prix d'Interprétation au Festival de Venise. S'il lui est arrivé d'être passionnée et romantique ("La dame aux camélias" de Mauro Bolognini, "Les ailes de la colombe" de Benoît Jacquot), Isabelle Huppert a d'ores et déjà imposé une image de la perversité faite femme, ou dissimulée sous le masque de l'innocence ("Eaux profondes" de Michel Deville, "La truite" de Joseph Losey, "La femme de mon pote" de Bertrand Blier, "La garce" de Christine Pascal).

    Une image qu'elle cherche aussi à casser avec ses personnages de "Signé Charlotte", signé de sa sœur Caroline Huppert, où elle joue une chanteuse punk, et de "Sac de nœuds", de Josiane Balasko, dans lequel elle campe une sorte de Marilyn de banlieue en robe rose fluo. Depuis 1989, Isabelle Huppert est remontée sur les planches pour interpréter "Un mois à la campagne" de Tourgueniev, "Jeanne au Bûcher" d'Arthur Honegger et Paul Claudel, et "Orlando" de Virginia Woolf.

    Actrice de prestige s'il en est, celle qui a été nommée un nombre incalculable de fois au César de la Meilleure actrice n'a reçu ce prix qu'une seule fois, encore sous l'égide de Claude Chabrol et dans le sillage du triomphe commercial remporté par "La cérémonie". Un temps présidente de la commission de l'Avance sur Recettes et la plus internationale des actrices françaises, Isabelle Huppert tourne en Australie ("Cactus"), en Russie ("L'inondation", d'après un court roman de Zamiatine), en Allemagne ("Malina" et "Poussières d'amour", de Werner Schroeter), en Italie ("Les affinités électives", des frères Taviani) ou aux Etats-Unis ("Amateur", de Hal Hartley), affronte Béatrice Dalle dans "La vengeance d'une femme" sous l'égide de Jacques Doillon, quitte Daniel Auteuil dans "La séparation" puis retrouve Benoît Jacquot qui la fait tourner coup sur coup dans "Pas de scandale" et "La fausse suivante"

    Stakhanoviste des tournages depuis quelques années, Isabelle Huppert a enchaîné La vie moderne, où elle campait une sorte d'Emma Bovary moderne, "Saint-Cyr", dans lequelle elle incarne Madame de Maintenon, "La comédie de L'innocence" (ex-Fils de deux mères), un drame intimiste sous la direction de Raoul Ruiz, "Les destinées sentimentales", épopée costumée signée Olivier Assayas où elle était l'épouse délaissée du personnage joué par Charles Berling. Sèche et étrange PDG dans "Merci pour le chocolat", tourné sous la direction de Claude Chabrol avec lequel elle a déjà fait six films (ça crée des liens), elle est ensuite l'héroïne sulfureuse du film de Michael Haneke, "La pianiste", où elle incarnait une névrosée en quête de sensations que l'amour “ordinaire” ne peut lui offrir. Un rôle hallucinant pour un film qui fait logiquement scandale à Cannes et qui lui vaut le Prix d'interprétation décerné à l'unanimité du jury.

    L'unanimité, l'actrice la fait aussi en gorgonne frigide et langue de vipère, l'une des "8 femmes" outrancières et magnifiées par un François Ozon très joueur. Après sa nouvelle métamorphose dans "La vie promise" en prostituée et mère indigne, notre chère Isabelle retrouvait deux cinéastes qui l'avaient déjà précipitée dans les abîmes de la folie : Werner Shroeter avec "Deux" et Michael Haneke avec "Le temps des loups".

    L'exigence et la passion du renouvellement sont plus que jamais au cœur de son parcours, lorsqu'elle accepte d'être "Ma mère", celle que George Bataille a dépeinte abruptement et à laquelle Christophe Honoré fait un sort cinématographique : libre et monstrueuse, indépendante et castratrice. C'est une nouvelle performance pour Isabelle Huppert, mais le public préfère lui faire un triomphe dans le registre de la comédie, celui des "Sœurs fâchées", où elle affrontait Catherine Frot, la délurée.

    Après un nouvel essai américain non transformé en dépit d'une distribution de luxe ("J'adore Huckabees"), la comédienne a retrouvé Pascal Greggory, trois ans après "La vie promise", et découvrait l'univers de Patrice Chéreau en incarnant le rôle titre de "Gabrielle", avant de présenter en 2005 "L'ivresse du pouvoir" sous la direction de son complice Claude Chabrol, où elle incarnait une juge aux prises avec une affaire politico-économique de très grande envergure.

    Les facettes de son talent protéiforme ont encore été visibles dans "Nue Propriété" de Joachim Lafosse et dans "Home" de Ursula Meier. En ce début d'année 2009, on l'a vue dans le film de Rithy Panh : "Un Barrage contre le Pacifique". Après "Amour Cachée" aux côtés de Mélanie Laurent et d'Olivier Gourmet, "White Material" de Claire Denis, "Copacabana" de Marc Fitoussi, "Sans Queue ni Tête", "My Little Princess" et "Mon Pire Cauchemar" aux côtés de Benoît Poelvoorde, elle a été une journaliste kidnappée dans "Captive" avant "In Another Country", film qui était sorti en octobre 2012 sur les écrans nationaux. Sont attendus d'ici la fin de l'année "Tip Top" de Serge Bozon et "Abus de Faiblesse" de Catherine Breillat.

    (Sources consultées : dossier de presse du film)

     

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    FILMOGRAPHIE 

    1971 - Faustine (Nina Companez)

    1972 - Le bar de la fourche (Claude Sautet)

    1973 - L'amelopède (Rachel Weinberg)

    1974 - Les valseuses (Bertrand Blier)

    1975 - Docteur Françoise Gailland (Jean-Louis Bertucelli)

    1975 - Le juge et l'assassin (Bertrand Tavernier)

    1975 - Aloise (Liliane De Kermadec)

    1975 - Le petit Marcel (Jacques Fansten)

    1975 - Je suis Pierre Rivière (Christine Lupinska)

    1975 - Le grand délire (Denis Berry)

    1975 - Sérieux comme le plaisir (Robert Benayou)

    1975 - Dupont Lajoie (Yves Boisset)

    1976 - La dentellière (Claude Goretta)

    1977 - La belle emmerdeuse (Roger Coggio)

    1977 - Les indiens sont encore loin (Patricia Moraz)

    1978 - Violette Nozière (Claude Chabrol)

    1979 - Retour à la bien aimée (Jean-françois Adam)

    1979 - Sauve qui peut la vie (Jean-Luc Godard)

    1979 - Les soeurs Brönte (André Téchiné)

    1980 - Les portes du paradis (Michael Cimino)

    1980 - Loulou (Maurice Pialat)

    1980 - Les ailes de la Colombe (Benoît Jacquot)

    1980 - Les héritières (Marta Meszaros)

    1981 - Eaux profondes (Michel Deville)

    1981 - La dame aux camélias (Mauro Bologni)

    1981 - Coup du torchon (Bertrand Tavernier)

    1982 - La storia di piera (Marco Ferreri)

    1982 - Passion (Jean-Luc Godard)

    1982 - La truite (Joseph Losey)

    1983 - La femme de mon pote (Bertrand Blier)

    1983 - Coup de foudre (Diane Kurys)

    1984 - Signé Charlotte (Caroline Huppert)

    1984 - Sac de noeuds (Josiane Balasko)

    1986 - Faux témoin (Curtis Hanson)

    1987 - Migrations (Alexandar Petrovic)

    1987 - Milan Noir (Roland Chammah)

    1987 - Les possédés (Andrzej Wajda)

    1988 - Une affaire de femme (Claude Chabrol)

    1989 - La vengeance d'une femme (Jacques Doillon)

    1991 - Madame Bovary (Claude Chabrol)

    1991 - Contre l'oubli (Court-métrage)

    1991 - Malina (Werner Schroeter)

    1992 - Après l'amour (Diane Kurys)

    1993 - L'inondation (Igor Minayev)

    1994 - Amateur (Hal Hartley)

    1994 - La séparation (Christian Vincent)

    1995 - La cérémonie (Claude Chabrol)

    1996 - Le affinità elettive (Paolo & Vittorio Taviani)

    1996 - Poussières d'amour (Werner Schroeder)

    1997 - Rien ne va plus (Claude Chabrol)

    1997 - Les palmes de Mr Shutz (Claude Pinoteau)

    1998 - L'école de la chair (Benoît Jacquot)

    1999 - La fausse suivante (Benoît Jacquot)

    1999 - Pas de scandale (Benoît Jacquot)

    1999 - Saint Cyr (Patricia Mazuy)

    1999 - La vie moderne (Laurence Ferreira Barbosa)

    1999 - Fils de deux mères (Raoul Ruiz)

    1999 - Les destinées sentimentales (Olivier Assayas)

    2000 - La comédie de l'innocence (Ruiz)

    2000 - Merci pour le chocolat (Claude Chabrol)

    2001 - La pianiste (Haneke)

    2001 - 8 femmes (François Ozon)

    2002 - La vie promise (Olivier Dahan)

    2002 - Deux (Shroeter)

    2002 - Le temps des loups (Michael Haneke)

    2003 - La Fleur du Mal (Chabrol)

    2004 - Ma mère (Honoré)

    2004 - I Love Huckabee’s (David O Russel)

    2004 - Les sœurs fâchées (Leclère)

    2005 - Gabrielle (Patrice Chéreau)

    2005 - L'ivresse du pouvoir (Claude Chabrol)

    2007 - Nue Propriété (Joachim Lafosse)

    2008 - Home (Ursula Meier)

    2009 - I'm Not A Fucking Princess (Ionesco)

    2009 - Villa Amalia (Benoît Jacquot)

    2009 - Un Barrage contre le Pacifique (Pahn)

    2009 - Amour Caché (Capone)

    2010 - White Material (Denis)

    2010 - Copacabana (Fitoussi)

    2010 - Sans Queue ni Tête (Labrune)

    2011 - Médée Miracle (De Bernardi)

    2011 - My Little Princess (Ionesco)

    2011 - Mon Pire Cauchemar (Fontaine)

    2012 - Captive (Mendonza)

    2012 - In Another Country (Sang-Soo)

    2012 - Amour (Haneke)

    2013 - Tip Top (Bozon)

    2013 - Abus de Faiblesse (Breillat)

    Dernière mise à jour : ( 30-07-2013 )

     

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  • Catherine Deneuve Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
    Écrit par Christophe Dordain   
    22-08-2013

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    "Elle s'en va". Un film de Emmanuelle Bercot avec Catherine Deneuve, Nemo Schiffman, Gérard Garouste.

    Sortie le 18 septembre 2013.

    Crédits photographiques : Wild Bunch Distribution.

    PORTRAIT

    Catherine Deneuve, de son vrai nom Catherine Dorléac, est née le 22 octobre 1943. Son père, Maurice Dorléac, s'était déjà fait un nom au théâtre et sa mère, née Deneuve, était également comédienne. Sa sœur, Françoise Dorléac, décédée tragiquement en 1967, était son aînée de dix-huit mois. la jeune Catherine débute à l'écran à l'âge de 13 ans, lancée par Roger Vadim, pygmalion des stars féminines. Mais c'est grâce à Jacques Demy que Catherine Deneuve, jolie blonde dans la lignée des Dany Saval et Mireille Darc de l'époque, connaît la renommée. La Palme d'or à Cannes pour "Les parapluies de Cherbourg" n'y est évidemment pas pour rien, tout comme le succès rencontré par la film dans le monde entier.

    L'image de la jolie jeune fille, blonde et lisse, telle qu'elle apparaît dans "Les parapluies...", n'a pas fini de hanter la comédienne, malgré un désir de sa part, dès le début, de jouer en des eaux plus troubles : l'exemple le plus frappant étant évidemment sa composition de schizophrène frigide dans le londonien "Répulsion", signé Roman Polanski. Plus tard, Luis Buñuel continuera à explorer les sombres dessous de la beauté féminine, telle qu'elle en est l'archétype. Dans "Belle de jour", il en fait une jeune femme de bonne famille aux fantasmes inavouables, qui s'adonne à la prostitution par pur désir. "Tristana" la plonge bientôt dans l'Espagne aristocratique où, jeune pupille, elle se livre sans détour à son tuteur puis se retrouve amputée d'une jambe.

    Ces années seront, cinémtographiquement parlant, les plus belles de la comédienne, qui suscite le désir des plus grands cinéastes, et provoque les rencontres les plus magiques, dont bientôt Jacques Demy à nouveau, qui lui confie le rôle-titre de "Peau d'âne". Inaccessible, diaphane, majestueuse, elle incarne alors l'éternel féminin dans toute sa splendeur. Les années 70, outre un film sombre et difficile de Marco Ferreri ("Liza"), seront marquées par une accession vers une cinéma plus populaire. La maturité la voit ainsi se recycler dans un registre de fantaisie, où Deneuve sait exceller ("Touche pas à la femme blanche", "Zig-Zig", "Courage, fuyons !" et, surtout, "Le sauvage").

    Convoitée par l'étranger mais peu encline à tourner plus loin que l'Europe, elle passe pourtant 1977 à l'étranger, en Italie et en Grande-Bretagne : dans "Ames perdues", de Dino Risi, elle est l'épouse d'un Vittorio Gassman en proie à la folie ; dans "Il était une fois la Légion", de Dick Richards, elle se retrouve dans la peau de la maîtresse de Gene Hackman et dans "Casotto", de Sergio Citti, elle ne fait qu'une brève apparition, dans le rêve d'un des protagoniste de ce film inédit en France.

    Détective privée dans "Ecoute voir", pharmacienne amoureuse d'un truand - Jacques Dutronc - dans "A nous deux", elle triomphe en 1980 grâce à son interprétation de Marion Steiner dans "Le dernier métro", de François Truffaut, qui lui vaudra le César de la Meilleure actrice. La même année, elle inspire à Claude Berri le personnage d'Alice, femme libre en quête d'un amour durable, l'héroïne de "Je vous aime". Deux films qui marqueront les années 80 de l'empreinte d'une autre Deneuve : femme glacée, sophistiquée et définitivement inaccessible. Son rôle de vampire lesbienne dans "Les prédateurs" envenime cette perception, et la comédienne aura toutes les peines du monde à se débarrasser de cette étiquette très collante.

    En 1988, elle apparaît enfin, terriblement humaine et vulnérable, dans "Drôle d'endroit pour une rencontre", de François Dupeyron, qui ne rencontre hélas pas le succès espéré. Entre-temps, la rencontre avec André Téchiné, qui lui offrit, avec "Hôtel des Amériques", une très romantique histoire d'amour avec Patrick Dewaere, porte ses fruits, et Deneuve endosse bientôt pour ce dernier des personnages complexes, ambigus, à l'image d'Emilie dans "Ma saison préférée". Seul contre-emploi manifeste avec Jean-Pierre Mocky, qui modifie totalement son apparence pour "Agent trouble" : lunettes et perruque rousse bouclée, elle incarne une vieille fille, mêlée malgré elle à une histoire policière.

    Prise comme modèle du nouveau buste officiel de Marianne, symbole de la République figurant depuis 1986 dans le Petit Larousse, symbole de la notoriété, hôtesse des plus prestigieuses manifestations cinématographiques, Catherine Deneuve devient la grande dame incontestée du cinéma français, consacrée par un nouveau César pour "Indochine" en 1992. Depuis quelques années, la comédienne s'ingénie encore et toujours à brouiller les pistes en tournant plus et avec des metteurs en scène très différents : marquise poudrée dans "La partie d'échec"s, d'Yves Anchar, bourgeoise alcoolique dans "Place Vendôme", de Nicole Garcia, elle tourne bientôt coup sur coup avec Leos Carax ("Pola X"), Gabriel Aghion ("Belle maman)" et l'austère Philippe Garrel ("Le vent de la nuit").

    L'année 1999 l'a vue dans le film de Raoul Ruiz, "Le temps retrouvé", d'après Proust, puis dans la saga franco-slave "Est-Ouest" de Régis Wargnier, en actrice qui vient au secours de Sandrine Bonnaire. Souvent associée à des projets excitants et ambitieux, on la retrouve dans la Palme d'or de Cannes 2000, "Dancer in the dark", où elle est la collègue d'usine de l'héroïne incarnée par Björk. Un rôle évidemmement à contre-emploi, qui lui demande également de pousser la chansonnette et de danser.

    Les films continuent à se suivre sans se ressembler, entre la grosse production américaine ("D'Artagnan") et le film d'auteur français de prestige ("Le petit Poucet"), deux films dans lesquels elle tient le rôle de la reine. Nouveau coup d'éclat, début 2002, alors qu'elle incarne l'une des "8 femmes" du film de François Ozon, matriarche replète soupçonnée d'avoir tué son mari. Un rôle en or qui exige humour et second degré, ce dont l'actrice fait une nouvelle fois preuve.

    Si elle apparaît très brièvement dans "Je rentre à la maison" et dans "Absolument fabuleux", si elle donne uniquement de la voix dans "Nuages", un documentaire (vu à Cannes) réalisé par la Belge Marion Hänsel, les rôles qui ont suivi ont été bien plus consistants pour l'actrice : radieuse comme jamais dans "Au plus près du paradis", tricoté sur mesure par une Tonie Marshall qui voit en elle l'héritière des grandes héroïnes romantiques des années 50. "Les temps qui changent" (Téchiné), "Rois et Reines" (Despléchin), "Le concile de Pierre" (Nicloux), "Le héros de la famille" (Klifa), "Après Lui" (Morel) et "Le conte de Noël" de Arnaud Despléchin ont confirmé cette tendance.

    Place désormais à un retour à la comédie légère avec "Mes Stars et Moi" aux côtés de Kad Merad et d'Emmanuelle Béart ou plus brutale avec "Cyprien". On l'a quand même préférée dans "La Fille du RER", d'André Téchiné, sorti en mars sur les écrans, et on dans "Mère et Fille" en octobre 2009. Ont suivi "L"Homme qui voulait vivre sa vie" d'Eric Lartigau et "Potiche" de François Ozon qui a enregistré un beau succès auprès du public et "Les Yeux de sa Mère" de Thierry Klifa ? A l'automne 2012, Catherine Deneuve participait à la quatrième aventure du célèbre gaulois Astérix pour un résultat final que nous qualifierons de l'euphémisme : raté ! On attend donc bien plus de son nouveau film : "Elle s'en va".

    (Sources consultées : dossier de presse du film).

     

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    FILMOGRAPHIE

    1966 - Les demoiselles de Rochefort (Jacques Demy)

    1966 - Belle de jour (Luis Buñuel)

    1967 - Manon 70 (Aurel)

    1968 - Benjamin ou les mémoires d'un puceau (Deville)

    1968 - Mayerling (Young)

    1968 - La chamade (Cavalier)

    1969 - Les fous d'avril (Stuart Rosenberg)

    1969 - La sirène du Mississipi (François Truffaut)

    1970 - Tristana (Luis Buñuel)

    1970 - Peau d'âne (Jacques Demy)

    1971 - Ça n'arrive qu'aux autres (Trintignant)

    1971 - Liza (Ferreri)

    1972 - L'événement le plus important depuis que l'homme a marché sur la lune (Jacques Demy)

    1972 - Un flic (Jean-Pierre Melville)

    1973 - Touche pas à la femme blanche (Ferreri)

    1974 - La grande bourgeoise (Bolognini)

    1974 - L'agression (Pirès)

    1974 - La femme aux bottes rouges (J. Buñuel)

    1974 - Zig Zig (Szabo)

    1975 - Le sauvage (Jean-Paul Rappeneau)

    1975 - La cité des dangers (Robert Aldrich)

    1976 - Si c'était à refaire (Claude Lelouch)

    1976 - Ames perdues (Risi) 1977 - Il était une fois la Légion (Richards)

    1977 - Ils sont grands ces petits (Santoni)

    1977 - Casotto (Citti)

    1978 - L'argent des autres (Chalonge)

    1978 - Ecoute voir (Santiago)

    1979 - A nous deux (Claude Lelouch)

    1979 - Courage, fuyons ! (Yves Robert)

    1980 - Le dernier métro (François Truffaut)

    1980 - Je vous aime (Claude Berri)

    1981 - Le choix des armes (Alain Corneau)

    1981 - Hôtel des Amériques (André Téchiné)

    1982 - L'Africain (Philippe De Broca)

    1983 - Les prédateurs (Tony Scott)

    1984 - Le bon plaisir (Girod)

    1984 - Fort Saganne (Alain Corneau)

    1984 - Paroles et musique (Elie Chouraqui)

    1986 - Le lieu du crime (André Téchiné)

    1986 - Pourvu que ce soit une fille (Monicelli)

    1987 - Agent trouble (Jean-Pierre Mocky)

    1988 - Drôle d'endroit pour une rencontre (François Dupeyron)

    1988 - Fréquence meurtre (Elizabeth Rappeneau)

    1989 - Frames form the Edge (Maben)

    1991 - La reine blanche (Jean-Loup Hubert)

    1992 - Indochine (Régis Wargnier)

    1992 - Les demoiselles ont eu 25 ans (Agnès Varda)

    1993 - Ma saison préférée (André Téchiné)

    1994 - La partie d'échecs (Hanchar)

    1994 - Les cent et une nuits (Agnès Varda)

    1995 - Le couvent (Manoel de Oliveira)

    1995 - Les voleurs (André Téchiné)

    1996 - Généalogies d'un crime (Ruiz)

    1997 - Place Vendôme (Nicole Garcia)

    1997 - Pola X (Léo Carax)

    1998 - Le vent de la nuit (Garrel)

    1998 - Belle maman (Gabriel Aghion)

    1998 - Est Ouest (Régis Wargnier)

    1999 - Le temps retrouvé (Ruiz)

    2000 - D'Artagnan (Peter Hyams)

    2000 - Dancer in the Dark (Von Trier)

    2001 - Le petit Poucet (Dahan)

    2001 - Je rentre à la maison (Oliveira)

    2001 - Absolument fabuleux (Gabriel Aghion)

    2001 - 8 femmes (François Ozon)

    2002 - Au plus près du paradis (Marshall)

    2003 - Un film parlé (de Olivera)

    2004 - Les temps qui changent (Téchiné)

    2004 - Rois et Reines (Despléchin)

    2006 - Le concile de Pierre (Nicloux)

    2006 - Le héros de la famille (Klifa)

    2007 - Après Lui (Morel)

    2008 - Un Conte de Noël (Despléchin)

    2008 - Bancs publics (Podalydès)

    2008 - Mes stars et moi (Colombani)

    2009 - Cyprien (Charhon)

    2009 - La Fille du RER (Téchiné)

    2009 - Bancs Publics (Podalydès)

    2009 - Mère et Fille (Lopes-Curval)

    2009 - Lettre à Anna (Bergkraut)

    2010 - L'Homme qui voulait vivre sa Vie (Lartigau)

    2010 - Potiche (Ozon)

    2011 - Les Yeux de sa Mère (Klifa)

    2012 - Astérix et Obélix : Au Service de sa Majesté (Tirard)

    2013 - Elle s'en va (Bercot)

    Dernière mise à jour : ( 22-08-2013 )
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