• Retour sur Jean Rouch» du 11 au 14 juillet au Cinéma Le Rio : Propos sur le cinéma africaniste

    «Retour sur Jean Rouch» est le titre de l’atelier d’analyse filmique qu’organise l’association Sentiers du 11 au 14 juillet, au cinéma Le Rio, qui sera animé par le critique de cinéma Tahar Chikhaoui.

    Animateurs de cinéclub, étudiants en cinéma, jeunes journalistes et autres cinéphiles revisiteront les œuvres du cinéaste français à la lumière d’un débat d’idées échangé entre l’un des inspirateurs de la Nouvelle Vague et Sembène Ousmane autour de la représentation de l’Afrique.

    Réalisateur et ethnologue français, Jean Rouch est né le 31 mai 1917 à Paris et mort le 18 février 2004 à Tahoua au Niger.

    Il effectue son premier voyage en Afrique en 1941, alors qu’il est encore ingénieur des Ponts et chaussées. Passionné d’ethnologie, il voit rapidement dans le cinéma un moyen de faire connaître au public européen les traditions et la culture africaines.

    Refusant tout «exotisme», il s’attache à montrer ces rituels à l’état brut, tout en ajoutant un commentaire très personnel, comme dans l’un de ses films les plus célèbres, Les Maîtres fous (primé à Venise en 1957), dans lequel est perceptible le profond respect du réalisateur qui emploie, à propos de son travail, le terme de «ciné-transe». Parallèlement à ses nombreux travaux en Afrique, Jean Rouch se fait connaître en France avec Moi, un Noir, Prix Louis-Delluc 1958, un troublant mélange de documentaire et de fiction dans lequel le cinéaste suit à Abidjan les tribulations tragi-comiques d’émigrés nigériens qui se font appeler Edward G. Robinson ou Eddie Constantine. En 1960, il tourne dans Paris avec le sociologue Edgar Morin Chronique d’un été, primé au Festival de Cannes.

    L’influence considérable de Rouch dépasse le cadre du documentaire. Les cinéastes de la Nouvelle Vague, notamment Jean-Luc Godard, ont ainsi été très marqués par les films—tournés caméra à l’épaule—d’un artiste qui a été dans les années cinquante le fer de lance de ce qu’on appelle alors «cinéma direct» ou «cinéma vérité». Fondateur en 1952 du Comité du film ethnographique, cet homme cultivé et enthousiaste a été directeur de recherche au Cnrs et présidait la Cinémathèque de 1987 à 1991. En 2004, cet amoureux de l’Afrique, réalisateur de plus de cent films, trouve la mort dans un accident de voiture au Niger, à l’âge de 86 ans.

    «Jean Rouch : Je voudrais que tu me dises pourquoi tu n’aimes pas mes films purement ethnographiques, ceux dans lesquels on montre, par exemple, la vie traditionnelle ?

    Sembene Ousmane : Parce qu’on y montre, on y campe une réalité mais sans en voir l’évolution. Ce que je leur reproche, comme je le reproche aux africanistes, c’est de nous regarder comme des insectes…». L’atelier prendra pour départ et matière ces quelques lignes échangées lors d’une discussion en 1965 entre l’un de ceux qui en France ont ouvert la voie à la modernité cinématographique et le «père du cinéma africain», dont on célèbre cette année le centième anniversaire de sa naissance, comme l’explique Tahar Chikhaoui

    Mais au-delà, il y sera question, à ses dires, de revenir sur ce « malentendu » historique, entre une cinématographie naissante, africaine en l’occurrence, et le renouveau que représente la Nouvelle Vague. «Malentendu qui n’en finit pas de se reproduire de façon parfois patente, et plus souvent latente, alimentant selon des modes différents les discours sur les films africains ou tournés en Afrique», ajoute-t-il.

    L’atelier revisitera l’œuvre de Rouch à travers quatre films : «Chronique d’un été» le manifeste du cinéma-vérité coréalisé avec Edgar Morin, «Moi, un noir » apprécié par Sembène, «Les maîtres fous», l’un des plus controversés, et «Les veuves de 15 ans», film tourné à Paris sur un phénomène français.

     

    Au programme également la projection de «Zinder», le film de la cinéaste nigérienne Aïcha Macky qui, comme le note Chikhaoui, dit s’inscrire dans la lignée de Rouch.

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  • UN HOMMAGE LUI A ÉTÉ RENDU à la librairie Chaïb-DzaïrZoom sur Assia Djebar la réalisatrice

    Un hommage a été rendu samedi à l’écrivaine et réalisatrice Assia Djebar à la librairie Chaïb-Dzaïr de l’Anep.

    La rencontre littéraire a été animée par l’universitaire, producteur et critique de cinéma Ahmed Bedjaoui, l’auteur Abdelhamid Bourayou et l’auteure Fatima-Zohra Mebtouche Nedjai. Mohamed Balhi est le modérateur de cette rencontre, organisée à l’occasion du 87e anniversaire de la naissance d’Assia Djebar.


    L’œuvre, le parcours et la vie d’ Assia Djebar, née le 30 juin 1936, ont été au cœur de cette intéressante rencontre littéraire organisée par l’Agence nationale d’édition et de publicité (Anep).

    Dans son intervention, Fatma-Zohra Mebtouche Nedjai a évoqué l’audace d’Assia Djebar à aborder, à l’époque déjà, des questions sur la femme algérienne. Elle a également souligné son talent et sa capacité à narrer avec beaucoup d’émotions les rapports internes de la famille algérienne.


    De son côté, Abdelhamid Bourayou, qui est aussi président de jury du prix Assia-Djebar du roman, a soulevé, notamment, la problématique de la traduction dans la littérature algérienne.


    Il estime que l’État doit soutenir la traduction car cette mission, pour diverses raisons, ne peut être assumée par les éditeurs seuls. Abdelhamid Bourayou a salué l’initiative de Mohamed Yahiatène à traduire l’œuvre d’Assia Djebar.


    «Assia Djebar est une artiste pluridisciplinaire qui a touché à tous les arts. Accordant beaucoup d’importance à l’histoire et la mémoire, elle a mis en exergue une période-clé de l’histoire de l’Algérie contemporaine, à savoir après 1945.


    Elle a soulevé de grandes thématiques comme la relation de l’Algérien avec sa société et son environnement, la transition d’une société rurale à la citadinité, la nostalgie et des frustrations collectives… elle a dépassé les stéréotypes et posé des questions fondamentales sans donner de réponses, elle a juste invité à la réflexion», a-t-il indiqué.
    Abdelhamid Bourayou a lancé un appel pour l’organisation d’un colloque sur l’œuvre d’Assia Djabar (littéraire, cinématographique…).


    Ahmed Bedjaoui a relevé (et révélé) la grande passion d’Assia Djebar pour le cinéma et la musique : «J’ai rencontré Assia Djebar à la cinémathèque algérienne, c’était une cinéphile assidue et une mélomane accomplie. Ces deux films sont d’une rare beauté et je regrette qu’elle n’ait pas pu en réaliser d’autres». Elle a aussi écrit des scénarios qu’elle n’a pas pu monter pour faire des films.

    Ahmed Bedjaoui a aussi montré comment l’idée (et le sujet) initiale se développe chez la réalisatrice Assia Djebar de Alger à travers les cartes postales, qui devient Le Maghreb des années 30, puis Mémoires coloniales pour arriver à la fin à La Zerda et les chants de l'oubli (1982). Pour le conférencier, il y a eu «une colorisation cinématographique» dans les écrits de Assia Djebar.

    Connue surtout comme écrivaine, Assia Djebar a réalisé deux films mêlant fiction et images d'archives : La Nouba des femmes du mont Chenoua (1979) et La Zerda et les chants de l'oubli (1982). Elle fut la première femme cinéaste maghrébine.
    Assia Djebar, de son vrai nom, Fatima-Zohra Imalhayène, née le 30 juin 1936 à Cherchell, est décédée le 6 février 2015 à Paris. Elle est enterrée en Algérie au cimetière de sa ville natale.


    Femme de lettres algérienne d'expression française, elle est l’auteure de plusieurs romans, nouvelles, poésies et essais. Elle a aussi écrit pour le théâtre. Elle est élue à l'Académie française en 2005, devenant ainsi la première écrivaine nord-africaine à y être reçue.
    Kader B.

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  • Le film El Akhira dans les salles en Algérie

    Après avoir été distribué en France et en Suisse, El Akhira sera visible en salle en Algérie à partir du 23 juin, selon le programme communiqué par son distributeur Md Ciné.

    Le long métrage de fiction El Akhira (la dernière reine), une œuvre dédiée au destin de la ville d'Alger et celui de sa dernière reine, Zaphira, au début du XVIe siècle, coréalisé par Adila Bendimerad et Damien Ounouri, a été projeté, mardi, à Alger, en avant- première algérienne.


    D'une durée de 113mn, ce film est une production du Centre algérien pour le développement du cinéma, qui explore le destin houleux de ce personnage haut en couleur, qui appartient à la légende de la ville d'Alger, dernier survivant de la famille du roi Salim Toumi, joué par Mohamed Tahar Zaoui, convoitée par le nouveau maître des lieux Aroudj Barberousse, et qui va tenir tête au nouveau roi et au nouvel ordre établi.


    Après avoir libéré Alger de la tyrannie des Espagnols, Aroudj Barberousse, campé par Dali Bensalah, et ses hommes s'installent progressivement dans cette cité gouvernée par le descendant de Sidi Abderrahmane Ethaâlibi, avant que celui-ci ne soit assassiné et que la rumeur n'accuse le corsaire.

    Cette période de troubles qui règne dans La Casbah d'Alger va pousser la première épouse de Salim Toumi, Chegga (Imen Noel), ses enfants et ses gardes à se retirer pour organiser la reprise de la ville, et les dignitaires d'autres régions à comploter pour assassiner les corsaires. À ce moment, Zaphira, jouée par Adila Bendimerad, est obligée d'accepter d'épouser Aroudj dans l'optique de le tuer pour reprendre la ville et venger la mort de son époux et de son fils.

    Sur le plan du casting, cette œuvre de fiction, qui aborde avec une touche de fraîcheur contemporaine une période trouble et un personnage dont la légende existe sans appui historique, présente une distribution de choix avec entre autres acteurs Mina Lachter, Tenou Khilouli, Tarik Bouarrara, Slimane Benouari, Rabie Oudjaout ou encore Ahmed Zitouni.


    Sorti lors de la dernière Mostra de Venise où il a été primé, El Akhira respire la ville des Benou Mezghenna et évolue dans l'ombre de son saint patron Sidi Abderrahmane Ethaâlibi, omniprésent dans le film. Le nombreux public présent à cette première projection est également unanime sur le haut niveau de performance technique de l'équipe du film mais aussi sur les efforts colossaux de reconstitution de décors et de costumes d'époque.


    Alors que le costume traditionnel algérien est présent tout au long des 113mn du film, le tournage avait élu domicile dans de hauts lieux du patrimoine culturel algérien comme les palais El Mechouar de Tlemcen, Dar Mustapha Pacha, Raïs-Bastion 23, la villa Dar Abdeltif et les rues et mosquées de La Casbah d'Alger, reflétant un patrimoine architectural séculaire. Les décors réalisés par l'architecte et designer Feriel Gasmi Issiakhem ont, eux aussi, grandement contribué à l'immersion du spectateur dans ce qu'aurait été El Djazaïr du début du XVIe.


    Ce film, projeté en présence du conseiller du président de la République, chargé de la culture et de l'audiovisuel, Ahmed Rachedi, a été primé en Arabie Saoudite, en Suède, en Tunisie et plus récemment en Suisse, principalement pour la performance d'actrice de Adila Bendimerad

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  • Fin du tournage du film sur le chahid Zighoud Youcef

    Le tournage du film Zighoud Youcef de Mounès Khammar, un long métrage retraçant la vie et le combat du chahid Zighoud Youcef (1921-1956), a pris fin dernièrement. Le rôle de Zighoud Youcef est interprété par l'acteur Ali Namous. La musique du film est signée Safy Boutella.


    Le tournage de ce film produit par le Centre national de l'industrie cinématographique (CNIC), sous l'égide du ministère des Moudjahidine et des Ayants-droit, a duré deux mois et eu lieu dans «les wilayas de Constantine, Mila, Skikda et Alger», avait précisé son scénariste, Ahcen Tlilani, dans une déclaration à l’agence APS.


    L'équipe de production, a-t-il ajouté, avait souhaité voir ce film prêt pour une éventuelle projection «lors de la commémoration de l'anniversaire de l'offensive du Nord-Constantinois (20 août 1955), mais «vu l'ampleur du film, son montage nécessite plus de temps». Il sera probablement projeté, toujours selon le scénariste, lors du prochain anniversaire du déclenchement de la Révolution du 1er Novembre 1954.


    M. Tlilani a aussi expliqué que cette œuvre cinématographique est «un long métrage historique de guerre restituant la vie et le parcours de Zighoud Youcef depuis son engagement dans le mouvement national jusqu’à son adhésion à l'Organisation spéciale, en passant par son emprisonnement à Annaba et son évasion héroïque de prison en compagnie d'autres moudjahidine».


    Le film évoque en outre «d'autres événements phares du parcours de ce héros», dont sa participation à la réunion du Groupe des 22 à Alger et sa supervision du déclenchement de la Révolution dans le Nord-Constantinois avec Didouche Mourad, en plus de la planification et l'organisation de l'offensive du Nord-Constantinois, le 20 août 1955, et sa mort en martyr le 23 septembre 1956.


    Ce film «donne une image éclatante des événements de la Révolution de libération dans l'Est algérien» et «met en évidence les hauts faits des compagnons du martyr dont Lakhdar Bentobal, Ali Kafi, Amar Benaouda et Didouche Mourad».


    Pour rappel, Le ministre des Moudjahidine et des Ayants-droit, Laid Rebiga, avait donné, en août 2022, à Constantine, le coup d'envoi symbolique du tournage des premières scènes de ce film, et ce, à l'occasion de la Journée nationale du moudjahid, coïncidant avec le 67e anniversaire de l'offensive du Nord-Constantinois et le 66e anniversaire de la tenue du Congrès de la Soummam une année plus tard (20 août 1956).


    Zighoud Youcef est né le 18 février 1921 à Candé-Smendou, une commune de l'est de l’Algérie (dans la wilaya de Constantine) qui porte aujourd'hui son nom.

    Il avait commencé sa carrière politique au Parti du peuple algérien (PPA), puis au Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD), parti qu'il avait représenté à l'Assemblée communale de Condé-Smendou.
    À l'issue de la réunion du groupe historique des 22, tenue le 24 juin 1954 au domicile de Elias Derriche au Clos-Salembier (aujourd’hui El-Madania) à Alger, Zighoud Youcef a été désigné comme adjoint de Didouche Mourad.

    Avant le 20 août 1955, le chef de la Wilaya II historique, qui a dirigé la cellule de l'OS dans sa commune, avait déjà mené plusieurs actions armées, notamment à Guelma.
    Zighoud Youcef est mort au combat le 23 septembre 1956 au lieudit El-Hamri, sur les hauteurs de Sidi Mezghiche, dans la wilaya de Skikda.
    Kader B.

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  • Le court métrage Zair Dalam prochainement dans les salles

    Le réalisateur Ahmed Riad a annoncé que son court métrage Zair Dalam (Rugissement des ténèbres) sera prochainement projeté dans les salles de cinéma, où son tournage vient de s'achever.


    Cette œuvre, réalisée en célébration du soixantenaire de l’indépendance et sous le parrainage du ministère de la Culture et des Arts et le Centre algérien de développement du cinéma, relate l'histoire de deux frères durant la Révolution algérienne et dépeint leur conflit, dont l'un aspire à satisfaire le colonisateur, trahissant ainsi sa patrie et son peuple, tandis que son frère, aveugle, cherche à inciter les gens à se révolter pour l'indépendance de l'Algérie.


    D'une durée de 40 minutes, le scénario de ce film, tourné à Bordj Bou-Arréridj, Constantine et Sétif et rendu par un groupe d'artistes à l'instar de Mohamed Frihmahdi, Hamoudi Hamza, Pascal Bruno, Ahmed Rezak et Nouara Berrah, a été écrit par Hamza Mohamed Foudil.

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  • Le film El Akhira dans les salles en Algérie

    Après avoir été distribué en France et en Suisse, El Akhira sera visible en salle en Algérie à partir du 23 juin, selon le programme communiqué par son distributeur Md Ciné.

    Le long métrage de fiction El Akhira (la dernière reine), une œuvre dédiée au destin de la ville d'Alger et celui de sa dernière reine, Zaphira, au début du XVIe siècle, coréalisé par Adila Bendimerad et Damien Ounouri, a été projeté, mardi, à Alger, en avant- première algérienne.


    D'une durée de 113mn, ce film est une production du Centre algérien pour le développement du cinéma, qui explore le destin houleux de ce personnage haut en couleur, qui appartient à la légende de la ville d'Alger, dernier survivant de la famille du roi Salim Toumi, joué par Mohamed Tahar Zaoui, convoitée par le nouveau maître des lieux Aroudj Barberousse, et qui va tenir tête au nouveau roi et au nouvel ordre établi.


    Après avoir libéré Alger de la tyrannie des Espagnols, Aroudj Barberousse, campé par Dali Bensalah, et ses hommes s'installent progressivement dans cette cité gouvernée par le descendant de Sidi Abderrahmane Ethaâlibi, avant que celui-ci ne soit assassiné et que la rumeur n'accuse le corsaire.

    Cette période de troubles qui règne dans La Casbah d'Alger va pousser la première épouse de Salim Toumi, Chegga (Imen Noel), ses enfants et ses gardes à se retirer pour organiser la reprise de la ville, et les dignitaires d'autres régions à comploter pour assassiner les corsaires.

    À ce moment, Zaphira, jouée par Adila Bendimerad, est obligée d'accepter d'épouser Aroudj dans l'optique de le tuer pour reprendre la ville et venger la mort de son époux et de son fils.

    Sur le plan du casting, cette œuvre de fiction, qui aborde avec une touche de fraîcheur contemporaine une période trouble et un personnage dont la légende existe sans appui historique, présente une distribution de choix avec entre autres acteurs Mina Lachter, Tenou Khilouli, Tarik Bouarrara, Slimane Benouari, Rabie Oudjaout ou encore Ahmed Zitouni.


    Sorti lors de la dernière Mostra de Venise où il a été primé, El Akhira respire la ville des Benou Mezghenna et évolue dans l'ombre de son saint patron Sidi Abderrahmane Ethaâlibi, omniprésent dans le film.

    Le nombreux public présent à cette première projection est également unanime sur le haut niveau de performance technique de l'équipe du film mais aussi sur les efforts colossaux de reconstitution de décors et de costumes d'époque.


    Alors que le costume traditionnel algérien est présent tout au long des 113mn du film, le tournage avait élu domicile dans de hauts lieux du patrimoine culturel algérien comme les palais El Mechouar de Tlemcen, Dar Mustapha Pacha, Raïs-Bastion 23, la villa Dar Abdeltif et les rues et mosquées de La Casbah d'Alger, reflétant un patrimoine architectural séculaire.

    Les décors réalisés par l'architecte et designer Feriel Gasmi Issiakhem ont, eux aussi, grandement contribué à l'immersion du spectateur dans ce qu'aurait été El Djazaïr du début du XVIe.


    Ce film, projeté en présence du conseiller du président de la République, chargé de la culture et de l'audiovisuel, Ahmed Rachedi, a été primé en Arabie Saoudite, en Suède, en Tunisie et plus récemment en Suisse, principalement pour la performance d'actrice de Adila Bendimerad.

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  • Sortie en salle de La dernière reineDu spectacle et peu de substanc

    La dernière reine est actuellement en projection à Alger. Cette fiction historique réalisée par Adila Bendimerad et Damien explore une zone cinématographique vierge en Algérie mais le rendu s’avère peu convaincant.


    Après des mois d’attente, une première projection annulée en décembre et des informations contradictoires sur une éventuelle interdiction, le long métrage La dernière reine est enfin disponible dans les salles algériennes.

    Coréalisée par Damien Ounouri et Adila Bendimerad qui joue également le rôle principal, cette fiction historique repose sur deux partis-pris : briser la pénurie de cinéma sur l’Algérie anté-coloniale et réinventer le rôle des femmes dans l’Histoire.

    Dès sa sortie à l’étranger, les rumeurs allaient bon train sur les thèses du film, la «véracité» historique de son récit ou encore son approche «blasphématoire» pour certains, «salutaire» pour d’autres, quant à la présence ottomane en Algérie. Cette agitation n’a laissé que très peu de place à l’appréciation de la démarche cinématographique.

    Finalement, quel film est La dernière reine ? Quelle est la proposition formelle du binôme Bendimerad-Ounouri à partir de cet Alger mi-fantasmé, mi-historique ?


    D’abord, un certain malaise devant le texte introductif, censé historiciser le contexte, qui brandit une assertion aussi hasardeuse qu’oxymorique : Alger était une espèce de «république monarchique».

    On a très vite une impression de manque de sérieux, renvoyant directement à ces royaumes enchantés des contes de fées où le roi est bon, aimé de tous et où la justice règne !

    Mais passons, nous entrons dans le film par le biais d’une scène lumineuse et bucolique où la reine Zaphira (Adila Bendimerad), épouse du roi d’Alger Salim Toumi (Mohamed Tahar Zaoui), s’amuse avec ses suivantes dans un patio fleuri. Parallèlement, on voit Arroudj Barberousse (Dali Bensalah) fendre sur les Espagnols à Béjaïa, une bataille où il perdra son bras.

    Nous sommes en 1516, Alger est assiégée par les Castillans et les chefs de tribu convainquent Salim d’appeler Arroudj à la rescousse. Au lendemain de la victoire, le premier est assassiné dans son bain, probablement sur ordre du corsaire qui veut régner sur Alger.

    S’engage alors un duel féroce entre Arroudj et Zaphira, passée de reine insouciante à femme à poigne, qui doit désormais venger son époux, protéger sa ville et résister à ses frères qui veulent l’enfermer au nom de l’honneur.
    Visuellement saisissant avec ses décors somptueux conçus par l’architecte Feriel Issiakhem et ses costumes plus vrais que nature signés Jean-Marc Mireté, mais aussi ses scènes de bataille impressionnantes, La dernière reine séduit davantage par sa maîtrise technique que par sa direction d’acteurs, lesquels sombrent souvent dans une théâtralité excessive.

    On peut certes apprécier la prestation sobre et élégante de Imen Noel dans le rôle de Chegga (la première épouse de Salim Toumi) et quelques fulgurances de Adila Bendimerad, mais on s’agace très souvent devant des comédiens surjouant leurs émotions et déclamant des dialogues classieux, le tout semant de fait une distance infranchissable entre les personnages et les spectateurs.

    Si on se laisse porter par la plastique du film, à mi-chemin entre un tableau de Delacroix et le film 300, et surtout son genre inédit en Algérie, on a du mal à s’approprier ce récit trop encombré de sentences et de psychologies peu fouillées.

    Quand on connaît les atmosphères singulières de Damien Ounouri, révélées dans Fidaï (2011) et Kindil El Bahr (2016) et le jeu subtil et complexe de Adila Bendimerad dans ses précédents films, on ne peut que constater une certaine superficialité généralisée propre aux peplums et autres drames historiques moult fois consommés ailleurs.


    Un manque d’épaisseur qui semble engendrer cette surenchère quasi-permanente qui atteint son paroxysme avec la «glamourisation» de la relation Zaphira-Arroudj qui bascule finalement dans une sorte d’amour-haine sensuel, là encore galvaudé par l’industrie hollywoodienne.


    La dernière reine est en projection dans plusieurs villes du pays depuis vendredi dernier. S’il n’est pas le grand film qui réinvente le genre auquel on pouvait s’attendre, il demeure néanmoins un divertissement à découvrir.
    Sarah Haidar

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  • Mohamed Lakhdar-Hamina : Le cinéaste algérien qui a marqué de son empreinte le cinéma national

    Top 10 African Movie Directors (2022)

    Introduction :

     

    Mohamed Lakhdar-Hamina est l'un des cinéastes algériens les plus influents de l'histoire du cinéma national. Son œuvre a laissé une empreinte indélébile sur le paysage cinématographique algérien en abordant des thématiques historiques, politiques et sociales essentielles. Cet article met en lumière la carrière exceptionnelle de Lakhdar-Hamina et son impact sur le cinéma algérien.

     

    Une voix engagée :

     

    Né en 1934 à M'sila, en Algérie, Mohamed Lakhdar-Hamina a été témoin des luttes de son pays pour l'indépendance. Engagé politiquement, il a utilisé le cinéma comme un moyen de raconter l'histoire de l'Algérie et de mettre en lumière les problèmes sociaux et politiques de son époque. Son film emblématique, "Chronique des années de braise" (1975), est considéré comme un chef-d'œuvre du cinéma algérien et a remporté la Palme d'Or au Festival de Cannes en 1975.

     

    Une esthétique visuelle unique :

     

    Lakhdar-Hamina est également reconnu pour son esthétique visuelle distinctive. Ses films sont caractérisés par des paysages grandioses, des scènes d'action intenses et des symboles forts qui renforcent le message politique et émotionnel de ses histoires. Il a réussi à combiner la beauté visuelle avec un discours politique puissant, créant ainsi un langage cinématographique distinctif qui lui est propre.

     

    Exploration de l'histoire et de l'identité :

     

    Les films de Lakhdar-Hamina explorent souvent l'histoire de l'Algérie et son impact sur l'identité nationale. À travers des personnages complexes et des récits poignants, il plonge dans les racines culturelles et les cicatrices de son pays. Ses films soulignent la nécessité de préserver la mémoire collective et de comprendre le passé pour construire un avenir meilleur.

     

    Influence et héritage :

     

    Lakhdar-Hamina a ouvert la voie à une génération de cinéastes algériens en prouvant que le cinéma pouvait être un puissant outil de changement social et politique. Son travail a inspiré de nombreux réalisateurs à aborder des sujets sensibles et à représenter l'histoire et la réalité de l'Algérie avec une perspective authentique. Son héritage continue de se faire sentir dans le cinéma algérien contemporain.

     

    Conclusion :

     

    Mohamed Lakhdar-Hamina a joué un rôle crucial dans l'évolution du cinéma algérien, en apportant des histoires puissantes et des images saisissantes qui ont captivé les publics nationaux et internationaux. Son engagement envers la vérité historique et la représentation authentique de l'Algérie a laissé une empreinte indélébile sur le cinéma national. L'héritage de Lakhdar-Hamina perdure et continue d'inspirer de nouvelles générations de cinéastes à travers le pays.

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  • Le cinéma algérien : une renaissance artistique en plein essor

     

    Introduction :

    Le cinéma algérien connaît une véritable renaissance artistique, avec une nouvelle génération de cinéastes talentueux et audacieux qui émergent sur la scène internationale. En combinant des histoires captivantes, une esthétique visuelle unique et une exploration profonde des réalités sociales, le cinéma algérien offre un regard passionnant sur la culture et l'identité du pays. Cet article explore l'évolution du cinéma algérien, mettant en lumière quelques-uns de ses réalisateurs emblématiques et les thèmes qu'ils abordent dans leurs films.

    Une histoire riche :

    L'histoire du cinéma algérien remonte aux années 1960, lorsque le pays a obtenu son indépendance après une longue lutte contre la colonisation française. Les premiers films algériens étaient souvent engagés politiquement, traitant des questions de décolonisation, de mémoire collective et de reconstruction nationale. Des réalisateurs tels que Mohamed Lakhdar-Hamina et Merzak Allouache ont joué un rôle essentiel dans la création d'une identité cinématographique algérienne forte.

    La nouvelle vague :

    Au cours des dernières décennies, une nouvelle vague de cinéastes a émergé en Algérie, apportant un regard frais et novateur sur le cinéma national. Des réalisateurs comme Tariq Teguia, Karim Moussaoui et Sofia Djama se sont distingués par leur approche esthétique audacieuse et leur narration complexe. Leurs films explorent des thèmes contemporains tels que l'émigration, l'identité culturelle, les conflits générationnels et les problèmes sociaux.

    La reconnaissance internationale :

    Le cinéma algérien a gagné en reconnaissance internationale ces dernières années, avec des films sélectionnés et primés dans de grands festivals de cinéma à travers le monde. "Les Bienheureux" de Sofia Djama, par exemple, a remporté le Lion d'argent du meilleur réalisateur à la Mostra de Venise en 2017. Cette reconnaissance a contribué à attirer l'attention sur le cinéma algérien et à encourager les cinéastes à explorer de nouvelles formes d'expression artistique.

    Les défis et les opportunités :

    Malgré cette renaissance, le cinéma algérien est confronté à de nombreux défis. Les ressources financières limitées, les difficultés de distribution et les contraintes liées à la censure sont autant d'obstacles auxquels les cinéastes algériens doivent faire face. Cependant, ces défis ont également créé des opportunités pour l'innovation et l'exploration de nouvelles formes de production et de diffusion, notamment à travers les festivals de cinéma indépendants et les plateformes de streaming en ligne.

    Conclusion :

    Le cinéma algérien est en pleine effervescence, avec une nouvelle génération de cinéastes qui repoussent les limites créatives et explorent de nouveaux territoires narratifs. Leur engagement envers des histoires authentiques et leur capacité à aborder des questions sociales et politiques complexes font du cinéma algérien un véhicule puissant pour la compréhension et la diffusion de la culture et de l'identité algériennes. Malgré les défis, le cinéma algérien continue de croître et de rayonner sur la scène internationale, laissant présager un avenir prometteur pour cette forme d'art en Algérie.

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  • Salle SahelAbou Leila à l’affiche

    La salle de cinéma Sahel abrite, jusqu’au 4 juin, plusieurs projections de films algériens récents. Située à Cheraga, cette salle est gérée par l’établissement Art et Culture.


    Cinq longs métrages récents sont actuellement projetés à la salle Sahel de Cheraga jusqu’au 4 juin à raison de trois séances quotidiennes (23h, 15h et 17h).


    Sortis ces trois dernières années, ces films ont été rarement vus par les spectateurs algérois en raison d’une distribution aléatoire, due notamment à la crise sanitaire de Covid-19 et la fermeture des espaces culturels qu’elle avait induite.


    Parmi eux, celui qui retient le plus l’attention est, sans doute, Abou Leila de Amine Sidi-Boumediene (2020) ; un regard singulier sur les traumas de la décennie noire, porté par un réalisateur qui s’était déjà distingué avec ses deux courts métrages Demain Alger et L’île.


    Synopsis : « Algérie, 1994. S. et Lotfi, deux amis d’enfance, traversent le désert à la recherche d’Abou Leila, un dangereux criminel.

    La quête semble absurde dans l’immensité du Sahara. Mais S., dont la santé mentale est vacillante, est convaincu d’y trouver Abou Leila. Lotfi, lui, n’a qu’une idée en tête : éloigner S. de la capitale. C’est en s’enfonçant dans le désert qu’ils vont se confronter à leur propre violence.»


    Dans les rôles titres, on retrouve Lyes Salem et Slimane Benouari, dirigés d’une main de maître, dans un récit pourtant difficile, cauchemardesque et lancinant qui fouille au plus profond des non-dits et de l’indicible renfermés par cette blessure majeure dans l’histoire de l’Algérie contemporaine.


    Projeté brièvement à Alger en 2021, le film disparaît des écrans et ne fait pas l’objet d’une véritable sortie nationale. Il est encore à l’affiche du cinéma Sahel vendredi et dimanche.


    Le programme prévoit également la projection du dernier film de Abdelkrim Bahloul Djennia dont la seule présentation au public remonte à son avant-première fin 2022.

    Il s’agit d’un curieux objet cinématographique mêlant le fantastique à l’histoire d’amour en invoquant diverses symboliques mystiques et légendaires de la culture algérienne.

    Avec Belkacem Hadjadj et Sofia Manousha dans les rôles principaux, le film séduit par l’originalité de son scénario et la sobriété de sa mise en scène.


    Jeudi et samedi, deux autres longs métrages sont à l’affiche de la salle Sahel : Matarès de Rachid Benhadj, un récit filmé à hauteur d’enfant dans le cimetière romain de Tipaza où le réalisateur aborde sans concession la problématique de l’accueil des réfugiés subsahariens mais aussi celle de l’enfance abusée.


    Enfin, Héliopolis de Djaâfer Gacem nous plonge dans les coulisses et le préambule du massacre du 8 mai 1945, à travers le destin d’une famille algérienne et les tensions, voire les conflits, politiques qui sous-tendent les rapports entre ses membres.
    Sarah H.

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