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Par hechache2 le 14 Novembre 2023 à 00:27
FAIRPLAY DE CHLOE DOMONTDouble scalpel
Sorti sur Netflix début octobre, le film Fairplay de Chloe Domont dissèque implacablement les violences sexistes ordinaires et l’inénarrable férocité du monde de la finance.
Projeté en avant-première au Festival de Sundance, ce thriller psychologique commence comme une banale histoire d’amour newyorkaise pour se muer, subrepticement, en un implacable réquisitoire féministe.Un couple très amoureux et harmonieux, Emily (Phoebe Dynevor) et Luke (Alden Ehrenreich) travaillent dans un fonds spéculatif au cœur de la jungle de Wall Street.
Dans cette boîte, les relations intimes entre employés sont strictement interdites et les deux protagonistes doivent donc cacher la leur au risque de se faire virer. Alors que Luke s’attend à une promotion imminente, c’est Emily qui monte en grade et devient sa responsable hiérarchique.
S’ensuit alors un crescendo lancinant de jalousie et de sabotage car Luke supporte mal que sa compagne grimpe les échelons alors qu’il s’estime, lui, plus méritant. Or, le spectateur voit bien qu’Emily, d’une intelligence vive et intuitive, est largement supérieure à son amoureux sur le plan professionnel.Qu’importe : au-delà de la rivalité féroce entre collègues, ce qui se joue ici c’est l’illusion de la surpuissance phallique au sein d’un couple aux apparences modernes et égalitaires.
Alors que la femme tente par tous les moyens d’aider son fiancé et de ne pas lui faire sentir leur différence hiérarchique, ce dernier redouble les sabotages autant émotionnels que psychologiques, allant même jusqu’à brandir la sempiternelle accusation de «la promotion canapé» contre Emily.
Ce premier long-métrage indépendant de Chloe Domont, acheté à 20 millions de dollars par Netflix, s’engouffre dans les mécaniques de domination au sein du couple, mettant en lumière les violences les plus imperceptibles, où le moindre sentiment d’une menace contre la virilité de l’homme peut entraîner les pires exactions, sournoises certes mais destructrices.La réalisatrice dépouille avec brio les rapports de force en amenant de manière fluide mais tendue les éléments de plus en plus anxiogènes d’une masculinité vénéneuse.
Elle réussit, en parallèle, à dépeindre l’extrême violence du monde de la finance où l’humain est réduit à un statut d’esclave dont la survie dépend de ses seules performances toujours plus pénibles à atteindre mais aussi de sa capacité à écraser ses semblables.
Pertinent et percutant, Fairplay a le mérite de dévoiler la persistance, voire la recrudescence, des violences au sein du couple, d’autant plus destructrices qu’elles sont polymorphes et intériorisées.Des violences qui prennent du relief dans un monde où les maigres conquêtes des femmes semblent plus que jamais provoquer des ripostes déloyales et toxiques.
S. H.votre commentaire
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Par hechache2 le 8 Novembre 2023 à 23:06
FAIRPLAY DE CHLOE DOMONT Double scalpel
Sorti sur Netflix début octobre, le film Fairplay de Chloe Domont dissèque implacablement les violences sexistes ordinaires et l’inénarrable férocité du monde de la finance.
Projeté en avant-première au Festival de Sundance, ce thriller psychologique commence comme une banale histoire d’amour newyorkaise pour se muer, subrepticement, en un implacable réquisitoire féministe. Un couple très amoureux et harmonieux, Emily (Phoebe Dynevor) et Luke (Alden Ehrenreich) travaillent dans un fonds spéculatif au cœur de la jungle de Wall Street.Dans cette boîte, les relations intimes entre employés sont strictement interdites et les deux protagonistes doivent donc cacher la leur au risque de se faire virer.
Alors que Luke s’attend à une promotion imminente, c’est Emily qui monte en grade et devient sa responsable hiérarchique.
S’ensuit alors un crescendo lancinant de jalousie et de sabotage car Luke supporte mal que sa compagne grimpe les échelons alors qu’il s’estime, lui, plus méritant.Or, le spectateur voit bien qu’Emily, d’une intelligence vive et intuitive, est largement supérieure à son amoureux sur le plan professionnel. Qu’importe : au-delà de la rivalité féroce entre collègues, ce qui se joue ici c’est l’illusion de la surpuissance phallique au sein d’un couple aux apparences modernes et égalitaires.
Alors que la femme tente par tous les moyens d’aider son fiancé et de ne pas lui faire sentir leur différence hiérarchique, ce dernier redouble les sabotages autant émotionnels que psychologiques, allant même jusqu’à brandir la sempiternelle accusation de «la promotion canapé» contre Emily.
Ce premier long-métrage indépendant de Chloe Domont, acheté à 20 millions de dollars par Netflix, s’engouffre dans les mécaniques de domination au sein du couple, mettant en lumière les violences les plus imperceptibles, où le moindre sentiment d’une menace contre la virilité de l’homme peut entraîner les pires exactions, sournoises certes mais destructrices.La réalisatrice dépouille avec brio les rapports de force en amenant de manière fluide mais tendue les éléments de plus en plus anxiogènes d’une masculinité vénéneuse. Elle réussit, en parallèle, à dépeindre l’extrême violence du monde de la finance où l’humain est réduit à un statut d’esclave dont la survie dépend de ses seules performances toujours plus pénibles à atteindre mais aussi de sa capacité à écraser ses semblables.
Pertinent et percutant, Fairplay a le mérite de dévoiler la persistance, voire la recrudescence, des violences au sein du couple, d’autant plus destructrices qu’elles sont polymorphes et intériorisées.Des violences qui prennent du relief dans un monde où les maigres conquêtes des femmes semblent plus que jamais provoquer des ripostes déloyales et toxiques.
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Par hechache2 le 1 Novembre 2023 à 01:25
Disparition de Abdelhalim ZribiHommage unanime
Le comédien algérien Abdelhalim Zribi, connu pour ses nombreux rôles au théâtre, au cinéma et à la télévision, est décédé mercredi à l'âge de 60 ans, a-t-on appris auprès du Théâtre national algérien (TNA).
Né à Tindouf, le défunt a rejoint l'Institut supérieur des arts dramatiques de Damas (Syrie) en 1987, avant de se lancer dans une carrière au théâtre en jouant dans plusieurs œuvres, dont Zir Salem, El Mouhakama El Adjiba et Nihayat El Louaba.
Il a ensuite participé avec le TNA à El Hakawati el Akhir, Apulée, Banat Lear et Alf Layla wa Layla.Abdelhalim Zribi a également campé plusieurs rôles au cinéma, notamment dans Lotfi et Les sept remparts de la citadelle d’Ahmed Rachedi, et plus récemment La Dernière Reine de Adila Bendimerad et Damien Ounouri, en plus de sa participation dans des séries diffusées durant le Ramadhan comme L'imam, Babour Ellouh, Ouled Lahlal et El Khawa 2.
La dernière apparition du défunt aura été dans la pièce produite par le TNA, Qahwat El Guelmi, dans le rôle du moudjahid «Ammi Ali».
Abdelhalim Zribi a reçu de nombreuses distinctions en Algérie et à l'étranger, notamment le prix du «Meilleur rôle masculin» au Festival national du théâtre professionnel en 2009 et un prix au Festival d'Edimbourg (Écosse) en 2011.
Depuis l’annonce de son décès prématuré, comédiens, réalisateurs et producteurs algériens rendent hommage à cet «artiste discret, digne et généreux».Plusieurs vidéos immortalisant ses performances au théâtre, au cinéma et à la télévision sont abondamment partagées sur les réseaux sociaux pour saluer la mémoire d’un «comédien hors pair», «un acteur discipliné et rigoureux» et «une perte tragique pour l’art algérien».
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Par hechache2 le 27 Octobre 2023 à 00:28
AlgerProjection du long-métrage documentaire Pierre Clément, cinéma et révolution
Le long-métrage documentaire Pierre Clément, cinéma et révolution, réalisé par Abdenour Zahzah, a été projeté samedi à Alger en avant-première.
Le film met en lumière le parcours militant de Pierre Clément, cinéaste français qui a rejoint la révolution algérienne, en se servant de sa caméra pour immortaliser les exploits des Algériens.
Cette œuvre humanitaire et historique, produite en 2023, explore le parcours de lutte de Clément (1927-2007), ce réalisateur qui a consacré l'objectif de sa caméra au service de la cause algérienne en immortalisant les exploits du peuple algérien pendant la révolution à travers trois de ses films les plus importants, à savoir Sakiet Sidi Youssef (1958), Réfugiés algériens (1958), réalisé avec Djamel Eddine Chanderli, ainsi que L'ALN au combat.
Ce documentaire, un témoignage enregistré par le réalisateur en 2004, trois ans avant sa mort, revient sur ses trois films, mettant particulièrement l'accent sur les crimes de génocide commis par le colonisateur français contre le peuple algérien et son déplacement forcé en Tunisie après l'adoption de la politique de la terre brûlée.Il aborde également la fraternité entre les peuples algérien et tunisien, ainsi que le rôle joué par ses films pour sensibiliser à la cause algérienne à l'échelle mondiale.
Clément revient également sur les circonstances de la réalisation de ses œuvres pionnières et son style cinématographique en matière de tournage et de montage.Il évoque, ensuite, son engagement aux côtés des moudjahidine avant d'être arrêté par les autorités coloniales françaises, jugé devant le tribunal militaire d'Annaba, torturé et emprisonné pendant environ quatre ans jusqu'à sa mise en liberté après l'indépendance en octobre 1962.
La deuxième partie du film a mis en lumière les célébrations du peuple algérien pour l'indépendance, tandis que Clément est parti en Suisse après sa sortie de prison, puis est retourné en Algérie pour finalement s'installer définitivement en France jusqu'à sa mort.Il a toujours gardé un amour constant pour l'Algérie, le pays qu'il aimait ainsi que son peuple, sa culture et son histoire, selon ses mémoires.
Pour rappel, Clément a travaillé après l'indépendance en tant que directeur de la photographie dans de nombreux films algériens, tunisiens et français réalisés notamment par son compatriote, le réalisateur et militant connu, René Vautier, tels que Avoir vingt ans dans l'Aurès (1972), et il a également travaillé dans le film Tahya ya Didou (1971) de Mohammed Zinet.
Après la projection du film, le réalisateur Zahzah a déclaré que Clément «aimait sincèrement l'Algérie et qu'il était toujours une personne honnête et humble, tandis que les événements de Sakiet Sidi Youssef en Tunisie l'ont le plus marqué en tant que réalisateur et individu...», ajoutant que ce projet a été tourné en 2004 en France, mais «les circonstances n'ont permis sa sortie qu'en 2023».
Né en 1979 à Blida, Zahzah a déjà réalisé plusieurs films narratifs et documentaires qui ont été primés dans de nombreux festivals nationaux et internationaux, tels que le court-métrage narratif Qaraqouz (2010) et le long-métrage documentaire L'oued (2013).
Dans une déclaration à l'APS avant la projection du film, Zahzah a fait savoir que son long-métrage sur Frantz Fanon a été «achevé et sera projeté dans les semaines à venir».
Cette projection, d'une durée de 70 minutes, s'est déroulée en présence de plusieurs artistes et amateurs du septième art venus pour voir cette nouvelle œuvre réalisée par le Centre algérien de développement du cinéma (CADC), dans le cadre de la célébration du soixantième anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale.
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Par hechache2 le 27 Octobre 2023 à 00:25
ÉgypteReport du 45e Festival du Caire
Le Festival international du film du Caire a annulé sa 45e édition, qui devait débuter bientôt, en raison du conflit entre Israël et le Hamas.
Les organisateurs du festival ont annoncé la décision mercredi dans un communiqué publié sur Instagram : «La ministre de la Culture, la Dr Nevine el-Kelany, a décidé de reporter la 45e édition du Festival international du film du Caire, qui devait avoir lieu du 15 au 24 novembre.La nouvelle date du festival sera déterminée ultérieurement.»
Cependant, le bureau de presse du festival a précisé par la suite que le festival ne serait pas reporté mais annulé, selon le magazine Variety.
La semaine dernière, le Festival du film d’El-Gouna en Égypte a également été reporté.
Le Festival d’El-Gouna a déclaré dans un communiqué que l’événement se tiendrait du 27 octobre au 2 novembre, au lieu des dates précédentes du 13 au 20 octobre.
Avant que le festival ne soit reporté, la chanteuse palestino-chilienne Elyanna, qui devait donner un concert lors du festival, a elle aussi fait part de son désir de ne pas se produire «pour le moment». «C’était un honneur d’être invitée (...) cependant, je ne participerai pas pour le moment», écrit-elle sur Instagram.votre commentaire
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Par hechache2 le 27 Octobre 2023 à 00:23
Journées cinématographiques de Mila29 films au programme
29 films au programme L’association Milah de la commune de Mila a reçu 29 œuvres artistiques candidates aux journées nationales Milah du film documentaire et court métrage, a indiqué lundi le président de l’association, Mohamed Lotfi Koudri.
Ces œuvres représentent, durant cette manifestation placée sous le slogan «Notre histoire est inspiration, notre présent est créativité», 26 wilayas dont Tlemcen, Alger, Laghouat, Sidi-Bel-Abbès, Mostaganem, Jijel, Médéa et Mila, a précisé Koudri à l’APS.
Les 17 courts métrages et 12 films documentaires concourent durant ces journées du 31 octobre au 2 novembre mais qui pourraient être reportées du fait de la suspension des activités culturelles en raison de l’agression sioniste contre la Palestine, selon la même source.
Les œuvres retenues de durée n’excédant pas 40 minutes ont été produites entre 2020 et 2023, a déclaré Koudri qui a souligné que les trois premières œuvres dans chaque catégorie seront primées.
Le programme de ces journées qui se tiendront à la maison de la culture Moubarek-El-Mili prévoit également une exposition sur l’histoire du cinéma algérien et des ateliers de formation à la réalisation de documentaire et court métrage, a indiqué le président de l’association Milah.
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Par hechache2 le 16 Octobre 2023 à 07:04
Kamel Abdat, invité de «Diasporama»Plus qu’un start-upper, un comédien multiple
L’humoriste et chercheur universitaire Kamel Abdat était l’invité, jeudi dernier de l’émission «Diasporama» animée par Maya Zerrouki sur les plateformes du Soir d’Algérie.
Établi depuis deux ans en France, Kamel Abdat joue déjà à guichets fermés dans les salles parisiennes. Vedette de l’humour algérien et de la défunte émission satirique Qahwet El Gusto puis Jornane El Gusto, il est souvent qualifié de «Nouveau Fellag», notamment en raison de leurs origines communes et du regard caustique porté sur la société et l’émigration algériennes. Interrogé à ce propos par Maya Zerrouki dans le cadre de l’émission «Diasporama du Soir d’Algérie, l’humoriste rappelle que Fellag, étant un pionnier et une référence incontournable, demeure une source d’inspiration pour la génération actuelle.
Évoquant ses débuts, Kamel Abdat se définit d’abord comme comédien, lui qui vient du théâtre ; un héritage visible dans ses one man shows (terme qu’il préfère au stand-up) où il joue plusieurs personnages et situations. «Rester statique sur scène pour raconter la quotidienneté en vannes et traits d’esprit, ce n’est pas trop mon délire. Je préfère donner corps et voix à chaque personnage, imiter, exagérer peut-être, leurs traits et leurs caractères, me démultiplier sur scène et impulser du mouvement au récit», explique-t-il.
Né à Iferhounene sur les hauteurs d’Aïn El Hammam, où il passe son enfance avant de s’installer avec sa famille à Tizi-Ouzou où il poursuit ses études secondaires et universitaires, puis à Alger où il fait son magister tout en travaillant à la radio nationale (Chaîne II). Très jeune, ses parents l’inscrivent à des cours de théâtre, d’abord pour dépasser sa timidité : «Enfant, j’étais très (trop) sage, timide et effacé», raconte-t-il à Maya Zerrouki. Mais ce sont sans doute ces traits de caractère qui lui ont permis d’observer son entourage, notamment «cet univers féminin» qu’il continue à réincarner sur scène. Parallèlement à sa passion pour le 4e art et l’humour, Kamel Abdat, bien qu’ayant un bac scientifique, choisit la littérature française à l’université, qu’il enseignera plus tard à la faculté de Bouzaréah. Deux vocations qu’il réussira non seulement à concilier mais à associer : son magister avait pour thème le théâtre de Kateb Yacine, lequel se verra également dans ses premiers pas sur scène où, accompagné d’une troupe, il était plutôt dans le registre du théâtre populaire.
Interrogé par Maya Zerrouki sur son expérience dans les émissions satiriques politiques, interdites plus tard, Qahwet El Gusto et Jornane El Gusto, Kamel Abdat en garde un souvenir indélébile : «Avec une troupe dont les membres sont issus de plusieurs régions du pays, nous avons fait rire le public tout en démythifiant et, parfois en humanisant, le politique. Cela a duré six années et j’espère qu’un jour, ce genre d’émission jusque-là unique dans l’histoire de la télévision algérienne, puisse revenir.» Suite à la censure et l’arrêt et la censure de ces émissions, Kamel Abdat continue à animer des talk-shows politiques pour des chaînes privées jusqu’en 2020. Ce goût pour la satire sera reconverti en langage théâtral et devient incontournable dans ses one man shows actuels qu’il donne en France et au Canada.
Interrogé sur le racisme en France, Kamel Abdat déclare qu’il est plutôt ressenti dans le milieu universitaire (où il prépare sa thèse de doctorat) : «Quand on est Algérien, on a moins accès aux laboratoires de recherches, aux postes de l’enseignement, etc.» alors que dans le monde du spectacle, ce phénomène est beaucoup moins présent, malgré l’absence de sponsors et de soutiens aux artistes algériens. À ce propos, l’humoriste plaide pour la promotion des talents algériens, l’ouverture sur le monde et la fin de l’autarcie algérienne : « ll faut qu’on apprenne, à l’instar d’autres pays notamment africains, à exporter et faire rayonner notre culture».
Concernant la situation de l’art humoristique algérien, Kamel Abdat estime que le public algérien est l’un des plus réceptifs à l’humour, qu’il en est même producteur puisque «nous aimons rire de tout au quotidien, même dans les moments les plus dramatiques». Il évoque également l’explosion des talents sur les réseaux sociaux, un terreau confiné malheureusement dans le virtuel, «inexploité et privé d’espaces réels d’expression». Une énergie créatrice qui mérite d’être découverte et canalisée, notamment à travers la création de comedy-clubs mais aussi la relance du cinéma comique, à l’instar de celui qui faisait le bonheur des Algériens dans les années 1960-1970. Des solutions qui ne pourraient voir le jour, selon lui, sans une réelle volonté politique.
Kamel Abdat qualifie son art de «rassembleur» et qu’au-delà de l’ironie et de la satire, il lui tient à cœur de véhiculer des idées de vivre-ensemble et de tolérance, en dépit des différences régionales, idéologiques ou philosophiques.
L’artiste qui se produit en France, en Suisse et au Québec, réussit à remplir les salles grâce à un humour haut en couleur, inspiré à la fois de la ruralité kabyle, de la quotidienneté algérienne et de l’émigration. Bienveillant mais parfois féroce, il jouit d’une grande popularité auprès de la diaspora, étant quasiment le seul humoriste algérien qui se produit actuellement sur scène.
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Par hechache2 le 10 Octobre 2023 à 06:53
Le film «Le petit Omar» projeté à Alger
Portrait du martyr Omar Yacef
Le film documentaire «Le petit Omar», un récit biographique sur le martyr Omar Yacef et un des héros de la bataille d'Alger, tombé au champ d'honneur à l'âge de 13 ans, a été projeté samedi soir à Alger en présence du ministre des Moudjahidine et des Ayants droit, Laïd Rebiga.
Produit en 2023 par le ministère des Moudjahidine dans le cadre du 60ème anniversaire de l'indépendance, le documentaire de 42 mn, retrace le parcours d'Omar Yacef, dit «Petit Omar», tombé au champ d'honneur le 8 octobre 1957 à la casbah d' Alger avec trois autres martyrs lors de la bataille d'Alger.
Réalisé par Nourredine Chekired sur un scénario de Abdelkrim Chekrouche, le film dresse un portrait émouvant du «Petit Omar», neveu du moudjahid décédé Yacef Saâdi, qui a rejoint très jeune le combat libérateur comme «agent de liaison» chargé de transmettre des renseignements et consignes des chefs révolutionnaires aux moudjahidine lors de la bataille d'Alger.Suivant un ordre chronologique narratif, le documentaire se base sur un récit historique et des images d'archive, appuyés de témoignages recueillis auprès de ses compagnons d'armes et ses proches, en plus de personnages fictifs.
Le moudjahid Mahmoud Arbadji, Djamel Hantali ou encore Fadila Bouhamidi, soeur de Mahmoud Bouahmidi, un des quatre martyrs avec Ali la Pointe, Hassiba Ben Bouali, Omar Yacef, de l'explosion de leur cache par l'armée coloniale le 8 octobre 1957 à la Casbah, ont évoqué l'enfance d'Omar dans la Casbah et leurs liens directs avec ce «garçon», décrit comme un enfant «courageux» et «déterminé», engagé très jeune dans le combat libérateur.
Ils ont également relevé les rapports étroits qu'entretenaient «le petit soldat» avec les leaders révolutionnaires lors de la bataille d'Alger, notamment Larbi Ben M'hidi qui lui servait de guide pour les opérations de guérilla dans cette cité historique.
Fadila Bouhamidi raconte que leur domicile familial abritait la cache des quatre martyrs dont son frère adolescent qui, a-t-elle rappelé, avait pour mission de fournir des renseignements au Front de Libération nationale (FLN).
Le ministre des Moudjahidine, Laïd Rebiga, a déclaré à l'issue de la projection, que le documentaire «Le petit Omar» est une oeuvre qui vise à préserver la Mémoire nationale, en ciblant les enfants auxquels il faut transmettre et inculquer les hautes valeurs du sacrifice, inspirées de la glorieuse Guerre de Libération nationale.
«Le petit Omar»est un cas parmi d'autres enfants qui ont aimé le pays et marqué de leur empreinte son histoire et son combat pour l'indépendance».
De son côté, la ministre de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji, a estimé que le film «représente une valeur ajoutée à la mémoire et aux archives afin de faire connaitre aux enfants les sacrifices de leurs ancêtres pour la souveraineté».votre commentaire
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Par hechache2 le 10 Octobre 2023 à 06:50
GuelmaUn cinéma revient à la vie
La salle de cinéma «El Intissar» du centre-ville de Guelma a rouvert ses portes au public mardi, après plusieurs années de fermeture.
La réouverture de cette unique salle de cinéma de Guelma est venue après la cession de son exploitation à un jeune investisseur en vertu d’un acte de location renouvelable et un cahier des charges qui en détermine les domaines d’activité, a précisé Boudjemaâ Benamirouche, directeur de wilaya de la culture et des arts, dans une déclaration de presse en marge de la cérémonie d’ouverture.
Rénovée en 2010 mais demeurée fermée, cette salle réalisée en 1910 sous l’occupation française en plein cœur de la ville de Guelma est appelée à relancer les spectacles cinématographiques, théâtraux et artistiques avec ses 419 sièges dont 158 en balcon, selon le même cadre.La salle est louée pour une période de cinq ans renouvelable après accord du ministère de tutelle et de la wali de Guelma, conformément aux conditions définies par l’Office national de la culture et de l’information (Onci) et consignées dans le cahier des charges de la location effectuée après une mise aux enchères ouverte nationale, a ajouté le même responsable.
Cette salle est une des 12 salles de cinéma réhabilitées à travers le pays par le ministère de la Culture et des Arts, a relevé son nouveau gérant, Mohamed Himri, qui a assuré qu’un programme riche de films algériens et étrangers a été fixé pour attirer les cinéphiles guelmis outre la création d’un club de rencontre pour les artistes locaux.
La cérémonie d’ouverture de la salle a donné lieu à la projection du film Héliopolis de Djaâfar Gacem sur les massacres du 8 Mai 1945 et à un concert de musique malouf et aïssaoua.votre commentaire
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Par hechache2 le 10 Octobre 2023 à 06:44
La Kaza blanche de Rida BelghiatExil multiple et mémoire vivante
Projeté aux Rencontres cinématographiques de Béjaïa et plus récemment à la salle Djurdjura de Tizi-Ouzou, le documentaire La Kaza blanche de Rida Belghiat revient sur le parcours d’un chanteur emblématique du chaâbi kabyle.
Dans son film consacré au maître de la chanson chaabi d'expression kabyle, Cheikh El Hasnaoui, le réalisateur franco-algérien Rida Belghiat revient sur le parcours atypique d'un artiste qui, écrira-t-il dans le synopsis, «a choisi l'exil comme leitmotiv de son œuvre et de sa vie».
Transcription en créole de La maison blanche, titre de la célèbre chanson de Cheikh El Hasnaoui, La Kaza blanche est un voyage au bout d’un long exil.
À la fin des années 1930, poussé par la misère et le dénuement, le jeune Mohamed Khelout quitte son village natal d'Ihasnaouene, sur les hauteurs de Tizi-Ouzou, vers Alger, puis vers les faubourgs ouvriers de la capitale française où il exerça son art dans les cafés fréquentés par le prolétariat algérien, puis, à Nice, au sud de la France, et enfin, l'île de la Réunion dans le Pacifique où il décède le 6 juillet 2002.
«J'ai essayé de résumer un parcours immense étalé sur trois continents. Cheikh El Hasnaoui a, non seulement, brisé la notion de frontières mais il a réussi à rapprocher l'île de la Réunion, au milieu du Pacifique, de l'Algérie.Le lien qu'il a créé est perceptible, comme on l'a vu dans le film, à travers le recueillement sur sa tombe par des Réunionnais et des Algériens», a déclaré Rida Belghiat lors de la récente projection de son documentaire, au cinéma Djurdjura de Tizi-Ouzou.
En 52 minutes, la caméra de Rida Belghiat a tenté de restituer, par bribes et sous forme d’interviews et de témoignages, un passé fécond en création artistique avec lequel le chanteur a tenté de «couper les ponts».
Après sa retraite niçoise, prise après sa décision de quitter définitivement la scène artistique en 1968, El Hasnaoui mit le cap, en 1986, avec son épouse Denise, sur l'île française de la Réunion pour élire domicile dans la ville de Saint-Pierre.
Dans cette petite ville, au milieu du Pacifique, Cheikh El Hasnaoui et son épouse feront connaissance avec Frank Robert, agent immobilier réunionnais qui sera un véritable samaritain pour le vieux couple, et ne tardera pas à devenir l'homme de confiance de l'artiste qui en fera son fils spirituel et son légataire universel.
Frank Robert, que l'on verra dans plusieurs séquences du film et qui se charge désormais de protéger les droits d'auteur de Cheikh El Hasnaoui auprès de la Sacem, s'est attelé depuis des années à faire connaître le chanteur dans l’île française du Pacifique.
Grâce à lui, le nom de Cheikh El Hasnaoui finira par échapper à l'anonymat qu'il a voulu s'imposer. Il sera ainsi apposé sur des plaques commémoratives trônant au centre de l'agglomération de Saint-Pierre.
Frank Robert poursuivra son ambition de participer à la préservation de la mémoire et de l'héritage du maître de la chanson chaabi d'expression kabyle en contribuant à la réalisation du film qui lui est consacré par Rida Belghiat dont le tournage a débuté au courant de l’année 2021 en Algérie, dans le village natal de l’artiste, sur les hauteurs Tizi-Ouzou ; à Alger, puis en France et enfin à Saint-Pierre de le Réunion.
Le projet de consacrer un documentaire à l'auteur de «Ya noudjoum ellil» est né au hasard d'une balade du réalisateur dans les faubourgs de Saint-Pierre où il était en repérage pour les besoins du tournage d'une fiction.
«Tout a commencé durant mon séjour à l’île de la Réunion de 2016 à 2017 pour le tournage de Tangente. J’ai habité dans le centre-ville de Saint-Pierre.
En mars 2017, lors d’une balade, je suis tombé par hasard sur une plaque commémorative de la star de la musique chaâbi kabyle et algéroise Cheikh El Hasnaoui, installée par les autorités de la ville dans un petit jardin tout près du front de mer ; et puis sur une seconde plaque pas loin de la mairie.Ce fut une grande surprise pour moi qui suis algérien et qui ai grandi en Petite-Kabylie, baigné par sa musique dès ma tendre enfance, et ayant dansé sur ses airs dans les fêtes. Ce fut même un vrai moment d'émotion. J'avais le sentiment soudain de retrouver une part de moi ici, à des milliers de kilomètres de chez moi.
Mais ce sentiment s'accompagnait de questionnements sur sa renommée d’artiste à la Réunion. Peu après, j'ai voulu aller me recueillir sur sa tombe. J’ai réussi à trouver sa trace dans le cimetière
paysager de Saint-Pierre aux côtés de son épouse.
Le gardien du cimetière qui m’a guidé jusqu’à sa tombe m’a parlé de lui avec beaucoup d’enthousiasme. J'étais touché par l'évocation de cet inconnu, qui me parlait d’El Hasnaoui comme de la star du cimetière.
J’avais le sentiment que nous partagions un patrimoine commun. Cette rencontre fut un début de réponse à la question que je me suis posée sur la place qu'occupait l’artiste ici. Ce sentiment est devenu une conviction et l’élément déclencheur de mon envie de faire un film sur Cheikh El Hasnaoui», témoigne Rida Belghiat.
Le jeune réalisateur n'a pas manqué de rendre hommage au vice-président de l'association culturelle Cheikh El Hasnaoui, Mohamed Ouamrane, qui a joué un rôle prépondérant dans la réalisation de son film. Enseignant universitaire à la retraite et membre actif de l'association, Mohamed Ouamrane a accompagné Rida Belghiat dans la préparation et la maturation du projet artistique.
C'est à lui qu'est revenue la tâche d'établir la liste, ici en Algérie, en France, et dans l'île de la Réunion des artistes et des personnalités qui seront interviewés par le réalisateur.
Le rocker Ali Amrane qui prépare un album où il revisite l’œuvre du maître ; le tandem Mouss et Hakim qui ont revisité ses chansons dans l’album Origines contrôlées ; Salah Mammar, Bheidja Rahal, Madjid Aït Rahmane, alias Petit El Hasnaoui, Rachid Mesbahi, Rabah Khalfa, Kamel Bouyakoub ; Daniel Waro, un poète et chanteur réunionnais qui est à l’origine du renouveau du maloya, un genre musical local ; Arno Bazin, un autre chanteur réunionnais… et bien d'autres rendront hommage par le chant ou le témoignage au maître du chaâbi.
Signalons que la projection du film qui n'est pas encore distribué en Algérie a été initiée par l'association culturelle Cheikh El Hasnaoui avec le concours de la Direction de la culture et des arts de Tizi-Ouzou.
S. Ait Mebarekvotre commentaire
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