• L'histoire vraie de Rachida

     

    YAMINA CHOUIKH A L'EXPRESSION
    L'histoire vraie de « Rachida »



    LA RÉALISATRICE algérienne en vogue actuellement se confie ...

    Quelques heures avant son départ en France pour assister a la promotion de son film Rachida, qui sortira demain dans 60 salles, Yamina Chouikh, femme intrépide et réalisatrice de talent, a accordé à notre journal un entretien dans lequel elle revient sur son parcours cinématographique. 

    L'Expression : Réaliser un film certes, mais pourquoi avoir choisi cette conjoncture (la décennie noire) ? 

    Yamina Chouikh : Vous savez, le peuple algérien a beaucoup souffert, j'avais envie de mettre un visage et de raconter la vie du quotidien dans ce drame. Rachida est l'histoire vraie d'une enseignante qui est décédée, malheureusement, lors d'une explosion de bombe. Son vrai nom est Zakia Guessab. 

    Sur quels critères avez-vous sélectionné l'actrice principale ? 

    Quand j'écrivais le texte de Rachida, le personnage, je la voulais jeune, belle et aussi un nouveau visage dans le cinéma. 
    J'attendais de rencontrer un visage qui m'interpelle et lorsque j'ai vu Ibtissem Djouadi lors du casting je me suis dit, c'est elle ! Rachida, et pas quelqu'un d'autre ... 

    Pendant le générique, on a remarqué que la coproduction du film a été réalisée par Arte Cinéma (France) et Canal+. L'Entv est absente, pourquoi ? 

    Tout simplement, je n'ai pas eu d'argent de la part de l'Entv. On ne met sur le générique que les gens qui ont contribué financièrement au film. A l'exception, de l'Onad, aucune autre institution n'a participé à son financement. Arte y a contribué financièrement alors que la chaîne Canal +, a fait un prêt-achat sur le film. 

    Quel en a été le coût ? 

    Le film a coûté l'argent qui m'a été donné. 

    C'est-à-dire ? 

    Une somme de 70 millions de FF m'a été offerte par le Fonds du Sud. Ce montant ne nous a pas été octroyé à titre personnel, il a été dépensé en France (pour payer les laboratoires, les pellicules et tous les travaux de post- production). Arte Cinéma et Canal + nous ont offert chacun 12 millions et enfin, la fondation GAM-Cinéma, à son tour, nous a fait don de 40 millions. 

    Lors de la projection du film, on a constaté une forte présence féminine. 

    On ne fait pas attention à la présence masculine, parce que les deux principaux personnages, c'est la fille et la mère. Je voulais parler de la quotidienneté des Algériens. 
    C'est vrai que la femme est la première victime quels que soient les conflits. 
    Lorsqu'on veut parler d'une société, surtout comme la nôtre, il faut la raconter au féminin, comme elle est. On a toujours parlé à la place des gens, maintenant on parle d'eux. 

    Vous attendiez-vous à un tel succès ? 

    Franchement, non. Quand on fait un film on ne peut pas appréhender la réaction du public. 

    Vous envisagez un prochain film ? 

    Même si j'avais une idée, c'est trop tôt pour en parler. Lorsque j'ai écrit le scénario de Rachida ça s'est passé dans la discrétion. Je ne voulais pas me disperser à donner des interviews avant la fin du scénario. 

    Des projets en perspective ? 

    Je pense écrire encore et réaliser des films. Quand on décide de faire des choses, il faut aller jusqu'au bout. 

    Un dernier mot ? 

    J'espère qu'à l'avenir on ne sera pas obligé d'écrire des histoi¬res pareilles. On fera des choses plus gaies ... 

    Entretien réalisé par SAMAH BENCHEIKH 
    L'Expression mardi 7 janvier 2003 
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    Entretien avec Said Hilmi

     

    « Pour l'artiste, l'affection est la meilleure thérapeutique »

    La nouvelle de son hospitalisation a fait l'effet d'une bombe parmi ses nombreux admirateurs. Grâce à Dieu, il nous revient frais et dispos de son séjour parisien dont il garde un souvenir impérissable. Il en parle, les larmes aux yeux, plus fort que jamais, transporté qu'il est par l'élan de sympathie et de sollicitude que son seul statut a suscité çà et là ... 

    L'Expression : Faute d'informations fiables, l'on a beaucoup épilogue sur ton état de santé. Qu'en est-il au juste ? 

    Saïd Hilmi : A vrai dire, la maladie est venue subitement. Elle s'est manifestée tout d'abord par quelques douleurs. Il s'est avéré que c'est une maladie congénitale, d'ordre urologique pour ne pas se perdre dans les détails. Arrivé à l'Hôpital Mustapha Bâcha, j'ai été très vite pris en charge par des médecins certes compétents mais qui, malheureusement, n'ont pas la latitude d'imposer leur savoir comme il se doit. J'ai tout de suite compris qu'il me fallait passer par la table d'opération, par le professeur Rebiha, un chirurgien privé dont on m'a tellement vanté les mérites. 

    Est-ce à dire que les praticiens publics ne seraient pas à la hauteur ? 

    Loin s'en faut ! Mais il a fallu parer au plus pressé. En plus, je ne m'appartenais plus. Vous comprenez qu'avec un frère comme le mien, affolé de surcroît, il ne me restait qu'à subir stoïquement sa gestion des opérations. Les conclusions du professeur Rebiha sont faxées à Paris et la décision d'y être hospitalisé d'urgence ne tarda pas à m'être signifiée. 

    Aviez-vous bénéficié pour ce faire d'une prise en charge ? 

    Il faut reconnaître qu'elle a tardé à venir. Mais avec la compréhension et l'efficacité du ministre de la Communication et de la Culture, mes voeux ont été finalement exaucés. Je profite de l'occasion que vous m'offrez là pour remercier M. Mohamed Abou, non pas en sa qualité de ministre, mais en tant qu'ami et frère. J'ai été particulièrement touché par autant de sollicitude et ses incessants coups de fil, ainsi que ceux de Hamraoui Habib Chawki de la télévision, Hamza Tedjini de la radio et de Abdelhakim Taoussar, alors directeur général de l'ONDA. 

    Comment avez-vous vécu cette disponibilité ? 

    J'avais tout simplement l'impression, de rêver. Sursitaire que j'étais alors, chaque instant avait une importance significative dans mon imaginaire. 

    Comment s'est déroulé votre accueil en France ? 

    Je fus tout de suite admis à l'Hôpital Saint-Louis où j'eus droit à tous les égards, particulièrement du professeur Desgranchamps. 

     
     
    Soirée de clôture de la 2ème édition du festival international des arts et de la Poésie d'Azeffoun avec, comme invité d'honneur, Said HILMI 
    Centre culturel algérien à Paris 29-09-2011


    Comme par enchantement ? 

    A ce propos, je vous conseille de vous adresser à mon infirmier attitré qui n'est autre que M. Mohamed Hilmi, mon inévitable frère. 

    Étiez-vous au courant des démarches préliminaires ? 

    Mais alors pas du tout. Il a tout fait à mon insu, y compris mon immédiate programmation sur le billard. Comme s'il réglait une mise en scène où j'étais un des protagonistes. En somme, je donnais même l'impression d'être, quelque part, le mouton de l'Aïd. Il est tout simplement increvable cet incorrigible frère. 

    Aviez-vous, au moment où vous étiez admis en salle d'opération, éprouvé des sentiments particuliers ? 

    Que de drames et de bonheur sont nés de ce simple mot appelé fatalité. Sitôt la peur d'être charcuté dépassée, j'ai eu la grande satisfaction de me réconcilier avec mon statut d'artiste. 

    Quels sont les moments forts que vous avez pu tirer de cette mauvaise fortune ? 

    J'y arrive. Je ne voulais pas être linéaire. Je préfère parler tout d'abord de ce que je ressens le plus. Lorsque vous êtes à la maison, vous savez que vous êtes malade, l'idée de comptabiliser votre temps, votre intelligence vous prend alors. Je ne savais plus si j'avais fait du bien ou du mal. Mais lorsque la sonnerie du téléphone retentit pour vous souhaiter la guérison et que de nombreux artistes et journalistes débarquent chez vous, cela vous réconcilie avec vous-même, rétablit votre fierté d'appartenir à une corporation qui, si elle ne brasse pas d'argent, n'en propose pas moins l'essentiel, je veux parler de l'affection, la meilleure des thérapeutiques. 

    Un sentiment de fierté ? 

    Et comment ! Je suis parti à Paris gonflé de fierté et d'orgueil, un sentiment vite renforcé par la considération dont j'ai été entouré à l'Hôpital Saint-Louis. Le fait que l'Ambassadeur d'Algérie en France n'ait pas daigné me rendre visite n'a nullement entamé le sentiment en question. 

    Etes-vous sûr de ne rien me cacher ? 

    Archisûr, tant cette absence est passée vraiment inaperçue. Il ne pouvait en être autrement, surtout avec les témoignages de sympathie venant le plus souvent de ressortissants maghrébins. Très suivie en France, la chaîne Canal Algérie a réussi là où les politiques ont échoué. Je ne savais pas que les artistes algériens avaient un grand public maghrébin. C'est fou l'impact de l'image. 

    Et la réaction des artistes algériens vivant en France ? 

    Elle fut tout simplement magnifique. Sid Ahmed Agoumi, Chérif Kheddem, Ait Menguelett, Ben Mohamed ainsi que de nombreux journalistes m'ont rendu visite, m'enveloppant dans un manteau d'affection inestimable. 

    Un témoignage particulier que vous voudriez mettre en exergue ? 

    Oui, avant que je n'oublie. C'était à l'occasion de mon retour a Algier. Je ne savais pas que la Présidence de la République pouvait être au courant de la maladie du petit comédien que je suis. Reconnaissant, j'ai répondu à l'appel téléphonique. Le Chef du Gouvernement qui s'inquiète de la maladie d'un artiste et je passe du singulier au pluriel, toujours reconnaissant, mais fier de la fonction sociale de l'artiste qui ne peut laisser indifférent. Jusqu'au général Larbi Belkheir qui a signé ainsi la lettre qu'il m'a adressée : Votre frère. 

    Comment aviez-vous été rattrapé par les tragiques inondations de Bab El-Oued et de ses environs ? 

    Grâce aux informations que vous recevez comme n'importe quel émigré. La rupture des liaisons téléphoniques entre la France et l'Algérie a accentué le désarroi et rendu la situation plus dramatique encore. Heureusement qu'il y avait les images diffusées par Canal Algérie pour constater que la prise en charge des douloureux événements s'était faite rapidement, avec beaucoup de professionnalisme. 

    Où en êtes-vous, présentement, avec votre état de santé ? 

    Je dois faire un contrôle très prochainement, dans moins de trois mois. Je souhaite ne pas rencontrer de problèmes inhérents à la prise en charge. Mais la guérison prime sur la douleur. Je tiens à remercier chaleureusement la presse nationale pour m'avoir médiatisé, pour avoir compati à ma souffrance intime et familiale et créé un climat favorable à la réconciliation de l'artiste avec son pays. 


    ABDELHAKIM MEZIANI 
    L'Expression mercredi 12 decembre 2001
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  • France. Biyouna reçoit la Grande Médaille de Vermeil de la Ville de Paris

    jeudi 21 février 2013 


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    France. Biyouna reçoit la Grande Médaille de Vermeil de la Ville de Paris 
    Le maire de Paris a salué en Biyouna une femme "insolente et indépendante ". Chloé Juhel / LCDA.

    Cette médaille est une marque d’affection de la ville de Paris. C’est ainsi que Bertrand Delanoë a présenté la décoration qu’il a remise à Biyouna. La comédienne et chanteuse algérienne a reçu hier mercredi des mains du maire parisien la Grande Médaille de Vermeil de la Ville de Paris dans les salons de l'Hôtel de Ville.
     

    C’est en petit comité et donc en toute intimité que Biyouna a été décorée par Bertrand Delanoë hier mercredi. Elle a reçu la Grande Médaille de Vermeil de la Ville de Paris, déjà été remise à l’écrivain Harlan Coben, le comédien Lorent Deutsch ou encore la chanteuse Juliette Gréco. Plus récemment, à un certain Alain Delon.

    Dans la salle, quelques journalistes mais surtout des proches venus accompagner l’artiste algérienne. La comédienne Anne Depetrini et la chanteuse Lââm avaient fait le déplacement. Ainsi que la ministre déléguée à la Francophonie Yamina Benguigui. Avant d’entrer au gouvernement, elle avait dirigé Biyouna dans la série « Aïcha ».

     

    « Une grande artiste qui vient de loin »

    « Elle est où ma fiancée ? », s’empresse de demander, le sourire aux lèvres, Bertrand Delanoë. Après une chaleureuse accolade, le maire de Paris prend place au micro pour déverser un flot de compliments à Biyouna, déjà visiblement émue avant même que le discours n’ait commencé.

    « Paris est une ville qui mérite sa réputation avec toute sa diversité de talents », a commencé Bertrand Delanoë. Avant de poursuivre par un message plus personnel adressé à « une grande artiste qui vient de loin, et je ne parle pas de géographie. Elle a quelque chose d’exceptionnel. » Le maire de Paris a enfin salué une femme « insolente, indépendante, qui emmerde les réac’ ! ».

     

    « Je possède deux coeurs »

    Sa réponse, Biyouna a préféré la lire. « Je ne retiens plus aucun texte. Ce doit être la ménopause », a-t-elle murmuré en souriant. « Paris est la capitale de mon deuxième coeur. Je possède deux coeurs. Le premier est sanguin, oriental et fier. Vous l’aurez deviné, il est algérien. Le second est romantique, il aime l’amour et la Tour Eiffel. Celui-là est français. Les artistes et Paris, c’est pour la vie. Merci Paris, merci la France », a-t-elle clamé avant que les flashs ne crépitent et que les applaudissements ne fusent. Et que les youyous, aussitôt exigés par Bertrand Delanoë, ne raisonnent dans les salons de l’Hôtel de Ville.

     

    Et un one-woman-show...

    Biyouna a débuté sa carrière à 17 ans dans de grands cabarets algérois. Très vite, le réalisateur Mustapha Badie la repère et lui fait tourner son premier feuilleton « La Grande Maison » . C'est ce qui la rendra célèbre.

    Pour le cinéma algérien, elle tournera deux films : « Leila et les autres » de Sid Ali Mazi et « La Voisine » de Ghaouti Bendedouche. Biyouna tourne aussi, entre autres, à deux reprises avec le réalisateur Nadir Moknèche, dans « Le Harem de madame Osmane » puis « Délice Paloma ».

    Côté musique, Biyouna continue une carrière de chanteuse. Elle a sorti deux albums "Raid Zone" puis "Une Blonde dans la casbah". Nouvelle corde à son arc, le one-woman-show : Biyouna a enflammé les planches du Théâtre Marigny l’année dernière à Paris avec son premier spectacle solo intitulé simplement « Biyouna ! ».

    Chloé Juhel

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