• Entretien avec Said Hilmi

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    Entretien avec Said Hilmi

     

    « Pour l'artiste, l'affection est la meilleure thérapeutique »

    La nouvelle de son hospitalisation a fait l'effet d'une bombe parmi ses nombreux admirateurs. Grâce à Dieu, il nous revient frais et dispos de son séjour parisien dont il garde un souvenir impérissable. Il en parle, les larmes aux yeux, plus fort que jamais, transporté qu'il est par l'élan de sympathie et de sollicitude que son seul statut a suscité çà et là ... 

    L'Expression : Faute d'informations fiables, l'on a beaucoup épilogue sur ton état de santé. Qu'en est-il au juste ? 

    Saïd Hilmi : A vrai dire, la maladie est venue subitement. Elle s'est manifestée tout d'abord par quelques douleurs. Il s'est avéré que c'est une maladie congénitale, d'ordre urologique pour ne pas se perdre dans les détails. Arrivé à l'Hôpital Mustapha Bâcha, j'ai été très vite pris en charge par des médecins certes compétents mais qui, malheureusement, n'ont pas la latitude d'imposer leur savoir comme il se doit. J'ai tout de suite compris qu'il me fallait passer par la table d'opération, par le professeur Rebiha, un chirurgien privé dont on m'a tellement vanté les mérites. 

    Est-ce à dire que les praticiens publics ne seraient pas à la hauteur ? 

    Loin s'en faut ! Mais il a fallu parer au plus pressé. En plus, je ne m'appartenais plus. Vous comprenez qu'avec un frère comme le mien, affolé de surcroît, il ne me restait qu'à subir stoïquement sa gestion des opérations. Les conclusions du professeur Rebiha sont faxées à Paris et la décision d'y être hospitalisé d'urgence ne tarda pas à m'être signifiée. 

    Aviez-vous bénéficié pour ce faire d'une prise en charge ? 

    Il faut reconnaître qu'elle a tardé à venir. Mais avec la compréhension et l'efficacité du ministre de la Communication et de la Culture, mes voeux ont été finalement exaucés. Je profite de l'occasion que vous m'offrez là pour remercier M. Mohamed Abou, non pas en sa qualité de ministre, mais en tant qu'ami et frère. J'ai été particulièrement touché par autant de sollicitude et ses incessants coups de fil, ainsi que ceux de Hamraoui Habib Chawki de la télévision, Hamza Tedjini de la radio et de Abdelhakim Taoussar, alors directeur général de l'ONDA. 

    Comment avez-vous vécu cette disponibilité ? 

    J'avais tout simplement l'impression, de rêver. Sursitaire que j'étais alors, chaque instant avait une importance significative dans mon imaginaire. 

    Comment s'est déroulé votre accueil en France ? 

    Je fus tout de suite admis à l'Hôpital Saint-Louis où j'eus droit à tous les égards, particulièrement du professeur Desgranchamps. 

     
     
    Soirée de clôture de la 2ème édition du festival international des arts et de la Poésie d'Azeffoun avec, comme invité d'honneur, Said HILMI 
    Centre culturel algérien à Paris 29-09-2011


    Comme par enchantement ? 

    A ce propos, je vous conseille de vous adresser à mon infirmier attitré qui n'est autre que M. Mohamed Hilmi, mon inévitable frère. 

    Étiez-vous au courant des démarches préliminaires ? 

    Mais alors pas du tout. Il a tout fait à mon insu, y compris mon immédiate programmation sur le billard. Comme s'il réglait une mise en scène où j'étais un des protagonistes. En somme, je donnais même l'impression d'être, quelque part, le mouton de l'Aïd. Il est tout simplement increvable cet incorrigible frère. 

    Aviez-vous, au moment où vous étiez admis en salle d'opération, éprouvé des sentiments particuliers ? 

    Que de drames et de bonheur sont nés de ce simple mot appelé fatalité. Sitôt la peur d'être charcuté dépassée, j'ai eu la grande satisfaction de me réconcilier avec mon statut d'artiste. 

    Quels sont les moments forts que vous avez pu tirer de cette mauvaise fortune ? 

    J'y arrive. Je ne voulais pas être linéaire. Je préfère parler tout d'abord de ce que je ressens le plus. Lorsque vous êtes à la maison, vous savez que vous êtes malade, l'idée de comptabiliser votre temps, votre intelligence vous prend alors. Je ne savais plus si j'avais fait du bien ou du mal. Mais lorsque la sonnerie du téléphone retentit pour vous souhaiter la guérison et que de nombreux artistes et journalistes débarquent chez vous, cela vous réconcilie avec vous-même, rétablit votre fierté d'appartenir à une corporation qui, si elle ne brasse pas d'argent, n'en propose pas moins l'essentiel, je veux parler de l'affection, la meilleure des thérapeutiques. 

    Un sentiment de fierté ? 

    Et comment ! Je suis parti à Paris gonflé de fierté et d'orgueil, un sentiment vite renforcé par la considération dont j'ai été entouré à l'Hôpital Saint-Louis. Le fait que l'Ambassadeur d'Algérie en France n'ait pas daigné me rendre visite n'a nullement entamé le sentiment en question. 

    Etes-vous sûr de ne rien me cacher ? 

    Archisûr, tant cette absence est passée vraiment inaperçue. Il ne pouvait en être autrement, surtout avec les témoignages de sympathie venant le plus souvent de ressortissants maghrébins. Très suivie en France, la chaîne Canal Algérie a réussi là où les politiques ont échoué. Je ne savais pas que les artistes algériens avaient un grand public maghrébin. C'est fou l'impact de l'image. 

    Et la réaction des artistes algériens vivant en France ? 

    Elle fut tout simplement magnifique. Sid Ahmed Agoumi, Chérif Kheddem, Ait Menguelett, Ben Mohamed ainsi que de nombreux journalistes m'ont rendu visite, m'enveloppant dans un manteau d'affection inestimable. 

    Un témoignage particulier que vous voudriez mettre en exergue ? 

    Oui, avant que je n'oublie. C'était à l'occasion de mon retour a Algier. Je ne savais pas que la Présidence de la République pouvait être au courant de la maladie du petit comédien que je suis. Reconnaissant, j'ai répondu à l'appel téléphonique. Le Chef du Gouvernement qui s'inquiète de la maladie d'un artiste et je passe du singulier au pluriel, toujours reconnaissant, mais fier de la fonction sociale de l'artiste qui ne peut laisser indifférent. Jusqu'au général Larbi Belkheir qui a signé ainsi la lettre qu'il m'a adressée : Votre frère. 

    Comment aviez-vous été rattrapé par les tragiques inondations de Bab El-Oued et de ses environs ? 

    Grâce aux informations que vous recevez comme n'importe quel émigré. La rupture des liaisons téléphoniques entre la France et l'Algérie a accentué le désarroi et rendu la situation plus dramatique encore. Heureusement qu'il y avait les images diffusées par Canal Algérie pour constater que la prise en charge des douloureux événements s'était faite rapidement, avec beaucoup de professionnalisme. 

    Où en êtes-vous, présentement, avec votre état de santé ? 

    Je dois faire un contrôle très prochainement, dans moins de trois mois. Je souhaite ne pas rencontrer de problèmes inhérents à la prise en charge. Mais la guérison prime sur la douleur. Je tiens à remercier chaleureusement la presse nationale pour m'avoir médiatisé, pour avoir compati à ma souffrance intime et familiale et créé un climat favorable à la réconciliation de l'artiste avec son pays. 


    ABDELHAKIM MEZIANI 
    L'Expression mercredi 12 decembre 2001
    « PROGRAMME OFFICIEL DU 7ème PANORAMA DU CINEMA ALGERIEN, 17, 18 Et 19 OCTOBRE 2013Brahim Haggiag »
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