• Et si on désactivait l’autofocus ?

    2 février 2013

    Il faut l’avouer, la mise au point automatique est d’une aide précieuse  Aujourd’hui, difficile d’imaginer un appareil photo sans autofocus. Et pourtant malgré les progrès fait en la matière  il existe des situations où l’autofocus est mis en défaut. Petit inventaire des situations où il est nécessaire (ou préférable) de désactiver l’autofocus.

    Quand l’autofocus n’accroche pas

    Il arrive parfois que l’autofocus ne puisse pas accomplir sa tache parce que les conditions de prises de vue l’en empêche. Pour fonctionner correctement, il a besoin de lumière et de contraste.

    Soirée, concert, photo de nuit… dans ces cas, l’autofocus ne pourra correctement faire la mise au point. Souvent les appareils disposent d’un éclairage d’appoint (appelé assistant autofocus) qui éclaire la scène le temps de faire la mise au point. Il y a deux limites à cet assistant:

    • l’éclairage est un gros consommateur de batterie (normal: il faut de la puissance pour éclairer une scène)
    • la portée est très limitée. Au delà de trois mètres, l’assistant autofocus n’est plus vraiment efficace.

    Sur la photo suivante, l’autofocus n’a pas pu accrocher le premier plan a cause de la faible luminosité (l’image est clairs car il s’agit d’une pose très longue: 30s).

    Premier plan flou car l’autofocus n’accroche pas dessus

    Une scène correctement éclairée ne suffit pas: il faut également que le sujet soit contrasté. Les aplats de couleur comme un ciel sans nuage ou un mur risquent de faire mouliner votre autofocus. Les sujets qui présentent trop de petit détails peuvent aussi gêner car l’appareil n’y verra qu’une masse de couleur unie (par exemple une étendu de pelouse apparaîtra comme une tache verte aux yeux de l’appareil).

    Les détails avec peu de contrastes peuvent gêner l’autofocus

    Quand l’autofocus est trop lent

    Les systèmes autofocus des appareils récents sont très performants mais il reste encore des situations où ils ne sont pas assez rapide.

    Pour photographier un mouvement rapide (en photo de sport par exemple), l’autofocus n’a pas toujours le temps d’accrocher le sujet lorsqu’il passe devant l’objectif. Attention, la mise au point manuelle n’est pas plus rapide (loin de la) mais elle peut s’anticiper: il faut préparer la mise au point avant que le sujet passe dans le champs.

    La balançoire est rapide mais le mouvement est prévisible

    Par exemple: vous voulez prendre une voiture en photo lors d’une course. Le tracé de la route vous donne une indication sur la trajectoire de la voiture. Vous pouvez donc anticiper son mouvement et faire la mise au point sur un endroit précis de sa trajectoire avant qu’elle y passe. Le principe est le même pour la plupart des sports (le nageur suit sa ligne d’eau, le footballeur cour vers le but, le marathonien suit le tracé de la course,…). Bien sur ça ne marche pas non plus à chaque fois, parfois le sujet ne va pas suivre exactement ce que vous aviez prévu et il sera en dehors de la zone de netteté…

    En photo haute vitesse: la mise au point est fixée avant que l’évènement se produise

    Là où c’est plus compliqué, c’est lorsque le sujet suit un comportement aléatoire. Difficile de prévoir la trajectoire d’un enfant qui joue dans un parc… dans ces cas là, il va falloir faire preuve de patience et attendre le bon moment.

    Quand l’autofocus manque de précision

    Même quand vous avez le temps, c’est parfois le manque de précision qui limite la mise au point automatique. En effet, il arrive des cas où l’appareil refuse de faire la mise au point à l’endroit où vous le souhaitez.

    C’est le cas lorsqu’un obstacle s’intercale entre vous et le sujet. Il peut s’agir d’une vitre, d’une grille ou d’un grillage: dans ces cas, l’appareil ne sait pas s’il doit faire la mise au point sur l’obstacle ou sur le sujet qui est derrière (l’appareil n’est finalement pas si malin que ça !).

    Mise au point sur la grille

    Il existe un domaine où la mise au point se doit d’être extrêmement précise: la macro. En macro la profondeur de champs est tellement petite que le moindre écart de mise au point peut rendre une photo complètement flou.

    A cause de la faible profondeur de champ, la mise au point manuelle est également complexe: pas facile de régler avec précisions  Et c’est d’autant plus difficile que le viseur est petit: dur de voir correctement les détails de l’image avec un viseur de petite taille.

    La profondeur de champ ne mesure que quelques milimetres

    En macro, il peut être intéressant de faire la mise au point en deux fois: un premier réglage grossier (manuel ou auto) en faisant comme pour n’importe quelle photo. Puis, dans un deuxième temps, pour affiner la mise au point, vous pouvez avancer ou reculer l’appareil du sujet (la mise au point dépend de la distance sujet-appareil). Les sujets macro étant de faible dimension, le mouvement à effectuer est lui aussi très faible. Vous pouvez ainsi placer avec précision la zone de netteté sur la scène.

    Quand le post-traitement l’impose

    Certain montage photo sont basés sur l’utilisation de plusieurs photo fusionnée. Dans ces conditions, la mise au point ne doit pas bouger d’un image à l’autre (cloner un personnagefaire de  la photo HDRréaliser un panoramique par assemblage,…).

    Le HDR impose une mise au point fixe

    Ces montages imposent que rien ne change entre plusieurs prise de vue: le cadrage, la focale, l’exposition, la profondeur de champs… et la mise au point. Si vous laissez l’autofocus activé lors de telles prises de vue, l’appareil risque de faire bouger la mise au point et l’effet escompté ne sera pas obtenue.

    Malgré tout, il n’est pas nécessaire de faire la mise au point manuellement. Il suffit d’utiliser l’autofocus pour la première prise de vue et de le désactiver avant de prendre les suivantes. Le réglage de la mise au point restera toujours le même.

    Comment désactiver l’autofocus ?

    Reste un détails important: peut-on désactiver l’autofocus sur tout les appareils ? Et bien pas tout à fait…

    Avec les appareil reflex, pas de soucis. Vous pouvez désactiver l’autofocus en fouillant dans les menus de votre appareil. Plus simple, un bouton situé sur l’objectif permet de passer en mise au point manuel d’un geste. Il suffit alors d’agir sur la bague de mise au point de l’objectif pour rendre votre sujet net.

    Encore mieux, certain objectifs sont doté d’une bague de mise au point repositionnable. C’est a dire que même en mise au point automatique, il est possible d’agir sur la bague pour ajuster la mise au point. Avec ce type d’objectif vous pouvez faire la mise au point automatiquement et, si elle ne vous convient pas, l’ajuster manuellement directement sans passer en mode manuel.

    Pour les compact et bridge, c’est un peu plus compliqué. L’autofocus n’est pas désactivable sur tous les modèles. Vérifiez dans la notice de votre appareil pour voir si c’est le cas pour le votre.

    Si vous pouvez désactiver l’autofocus de votre compact (ou bridge), il reste un problème:  il n’y a pas de bague de réglage manuel sur ce type d’appareil. Dans ce cas, il faut entrer dans les menu de l’appareil et définir manuellement une distance de mise au point. Le problème est que ce réglage rend la mise au point très approximative.

    Conclusion

    J’ai essayé de faire le tour des situations mais il en existe surement d’autres. Et même si la liste des cas est ici plutôt longue, ça reste des cas particuliers, dans la plupart du temps l’autofocus est le bien venu !

    Une fois que vous avez choisit de désactiver l’autofocus, il reste encore à faire la mise au point manuelle. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les appareil récent ne nous facilitent pas le travail. Les autofocus d’aujourd’hui sont tellement performant que les fabriquants ne travaillent plus vraiment sur des moyens de faire la mise au point manuellement simplement.

    Heureusement, certaines technique « d’autrefois » (c’était il n’y a pas si longtemps!) restent valables commel’hyperfocale par exemple. Mais ça, c’est un autre sujet…

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  • Le projet photo: un outil pour façonner l’experience du photographe

    20 mars 2013

     

    Pour traiter le thème imposé de cette édition, je vais tout faire pour que vous vous lanciez dans un projet photo. Il n’y a en effet rien de mieux pour progresser et consolider votre expérience. Je vais essayer de vous dire pourquoi…

    Pourquoi un projet photo ?

    Obligation de suivre un thème  toujours utiliser la même technique, s’imposer des contraintes de matériel, de temps, de lieu… Vous allez me dire que se lancer dans un projet photo, c’est s’ajouter des contraintes. Et bien justement ! C’est parce qu’il est contraignant que le projet photo est intéressant.

    Un jour, vous manquerez de temps, un autre ce sera la motivation ou l’inspiration qui feront défaut. Dans tous les cas, il vous faut garder la ligne directrice du projet. Vous serez peut-être obligé de publier une photo non aboutie ou non conforme à vos attentes mais ça fait partie du jeu. Cette photo qui ne vous plait pas, vous ne l’aurez surement jamais fait en dehors de ce projet. Et c’est tant mieux: d’une part une photo ne peut pas être bonne si elle n’est pas prise (et oui !) et ensuite, une photo raté permet d’observer et de corriger ses erreurs. En gros, il vaut mieux mal faire plutôt que rien faire du tout !

    Ajouter de la cohérence

    L’autre idée, c’est d’ajouter de la cohérence à votre travail. Un projet, c’est l’occasion de montrer (ne serait-ce qu’à vous même) que vous êtes capable de traiter un sujet et de l’exploiter à fond. Dans cette logique, vous ajoutez un lien entre vos créations et leur donnez un sens plus profond.

    Pour aller plus loin, c’est aussi l’occasion de « professionnaliser » votre pratique de la photo. Même si vous ne voulez pas faire de la photo votre travail, ça permet de montrer que vous êtes capable de vous fixer des objectifs et de les tenir. Si vous voulez présenter vos photos à une galerie (pas besoin d’être pro pour ça) c’est plus intéressant de montrer une série cohérente que des images « en vrac ».

    Publier votre travail

    La meilleur façon de se tenir à un projet, c’est de le publier. En lançant un petit site web avec les photos que vous postez au fur et a mesure, vous vous engagez vis à vis de votre « lectorat ». Vous passez une sorte de contrat moral qui vous obliger à tenir le projet jusqu’au bout. Des plateformes de publication très simples existent pour ne pas perdre de temps sur le coté technique de la chose. Tumblr ou WordPress permettent par exemple de créer un blog très rapidement. Encore plus simple, une page Facebook peut faire l’affaire.

    Wordress.com propose des modèles de blog adaptés aux photographes

    Wordress.com propose des modèles de blog adaptés aux photographes

    Publier, c’est aussi l’occasion d’échanger autour de vos images. Vous pourrez y expliquer votre démarche et les détails de votre travail sur telle ou telle image. Et la encore, le partage est une solution pour progresser. Ca vous obligera aussi à développement véritablement votre démarche artistique avec un projet qui doit, à sa façon, raconter une histoire.

    Un projet oui, mais lequel ?

    La définition d’un projet photo dépend de vos affinités avec tel sujet ou telle technique. En gros c’est à voir avec vos envie du moment ! Le choix doit être naturel, il ne faut pas vraiment se poser de question. Cependant voici quelques idées pour vous donner des pistes:

    • Fixer une contrainte de temps: le projet 365 par exemple (une photo par jour pendant un an) que vous pouvez décliner à votre convenance (une photo par semaine, 100 photos dans l’année…)
    • Fixer une contrainte matérielle: photos à l’appareil jetable, uniquement au téléobjectif,…
    • Fixer une contrainte sur la technique de prise de vue: série sur les poses longues, en hight key, uniquement des contres jours

    C’est des idées en vrac, on peut en imaginer des tonnes d’autres: créer un roman photo, réaliser un photo-reportage sur la couleur rouge, faire une fresque géante de portrait, photographier toutes les fêtes foraines de France, prendre en photo toutes les portes que vous ouvrez, faire uniquement des portraits de dos, photographier toute la route de Lille à Perpignan en time lapse, prendre un portrait de votre chien par jour à 14h37… Il n’y a pas de limites, même les projets les plus loufoques ont un sens créatif.

    Note: Si vous avez des idées de projet photo (propositions débiles acceptées), n’hésitez pas à les poster dans les commentaires. J’offrirai un petit cadeau à celui qui me donnera la meilleur idée ;-) .

    Bilan

    Vous l’aurez compris, je vous conseille vivement de vous lancer dans un projet photo. Ça ne peut qu’être bénéfique pour votre pratique de la photo. Les motivations peuvent être nombreuses mais surtout, c’est l’occasion de progresser en se forçant à développer un sujet: en somme une façon très simple de se forcer une expérience pratique de la photo.

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  • Composer avec les cadres naturels

    28 avril 2013

    Dans cet article, nous allons nous intéresser à une astuce incontournable de la composition: le cadre naturel. Cette façon de composer une photo permet à la fois d’habiller l’image tout en lui donnant une signification particulière  Dans cet article, je vous propose de voir quelques pistes pour exploiter ce principe.

    Qu’est ce qu’un cadre naturel ?

    On ne parle pas ici d’encadrement de tirage papier. Ce que j’entend par cadre naturel tout ce qui entoure le sujet d’une photo. Il peut s’agir de n’importe quel élément de l’image qui va se placer autour du sujet principal. On peut par exemple utiliser le feuillage d’un arbre, le cadre d’un pont ou un montant de porte… En fait, on peut trouver un cadre dans quasiment toutes les situations.

    Un exemple de cadre naturel

    On peut également aller vers des choses plus abstraites. Ce n’est pas forcement un élément  »physique ». Le cadre peut être un aplat de couleur qui tranche avec le reste l’image, un jeu de lumière qui isole un élément ou une foule qui entoure un personnage…

    Un jeu de lumière peut faire office de cadre

    A quoi a sert ?

    Comme tous les éléments de la composition, le cadre doit servir le sens de l’image.

    On peut l’utiliser pour masquer un élément gênant. Le cadre offre en effet une solution simple pour se débarrasser de tout ce qui entoure le sujet.

    Il peut également servir à appuyer une sensation d’isolement. Symboliquement, le cadre permet de couper le sujet du reste de son environnement. Pour un sujet seul, ça renforce l’idée de solitude. A l’inverse, pour un groupe, ça accentue l’idée de communauté.

    Le cadre est aussi une façon d’attirer le lecteur de l’image vers le sujet et donc de guider son regard (et contredire une fois de plus le principe de sens de lecture en photographie).

    Bilan

    Ce qu’il faut retenir est que le cadre est une astuce de plus pour raconter une histoire avec une photo (condition bien sur que ce que vous voulez raconter coïncide bien avec cette astuce !).

    Une fois de plus avec ce genre d’article, il ne s’agit que d’évoquer des pistes pour créer vos propres images. Une photo se construit avec des astuces et celle-ci n’est qu’une parmi tant d’autres…

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  • La bonne heure pour prendre des photos

    12 mai 2013

    Le photographe capable d’analyser et de comprendre la lumière peut complètement maîtriser sa prise de vue. Or en extérieur  la lumière dépend directement de la position du soleil dans le ciel. Il est donc très important de savoir à quel moment sortir son appareil pour profiter de la meilleure lumière que nous offre le soleil.

    Les Golden Hours

    Le meilleur moment pour faire des photos est ce qu’on appelle les golden hours. Ces « heures dorées » correspondent aux deux moments dans la journée où le soleil est suffisamment bas sur l’horizon pour offrir une lumière douce et diffuse.

    Une lumière douce de fin de journée

    Ces horaires correspondent (en gros) à une heure le matin autour du lever du soleil et une heure le soir autour du couché. Pour avoir plus de détails sur le moment exact de la journée, allez faire un tour sur le site golden-hour.com. Vous y trouverez les golden hours en fonction de la date et de votre position sur le globe.

    Un éphéméride des Golden Hours

    Vous l’aurez compris, les horaire à éviter sont les autres heures de la journée, le pire étant entre 10h et 16h. A cette heure, l’intensité lumineuse est la plus grande, c’est très pratique pour faire des photos rapides (avec un court temps de pose) mais c’est aussi le moment où la lumière est la moins bonne.

    Pourquoi cet horaire ?

    A ce moment de la journée, la lumière est beaucoup plus diffuse qu’au milieu de la journée et les ombres sont beaucoup moins dures. Les ombres douces permettent de faire ressortir les volumes, ce qui permet de faire ressortir le relief d’un visage par exemple. De plus cela évite les ombres disgracieuses qui vont littéralement découper l’image.

    En milieu de journée, la lumière dure génère des ombres tranchées

    Pour des photos de portrait, les golden hours sont idéales car le modèle n’est pas gêné par la lumière. En plein après midi, la lumière est trop forte ce qui fait que votre modèle risque d’avoir les yeux plissés (voir fermés) alors qu’ils seront grand ouverts avec une plus faible intensité.

    Autre avantage: comme le soleil est bas sur l’horizon, la lumière ne vient pas du dessus des cotés. Pour un portrait, le nez forme une ombre disgracieuse quand la lumière vient du dessus, ce qui n’est pas le cas pendant les golden hours. En revanche, une lumière rasante peut vite générer un contre-jour alors attention à votre cadrage.

    Enfin, le dernier point est la teinte de la lumière. A cette heure, les couleurs tendent vers le rouge/orangé ce qui ajoute une composante colorée à la scène et renforce l’esthétique de la photo. Si par chance, vous avez un ciel nuageux, les nuages vont prendre tout un tas de couleurs et qui pourront ajouter un réel plus à l’image.

    Soyez prêt

    La lumière est meilleure pendant les golden hours mais le revers de la médaille c’est que ça ne dure pas longtemps. Pendant le lever et le couché de soleil, la lumière varie très rapidement: 20 minutes passent (parfois moins) et la scène n’est plus du tout éclairée de la même façon.

    Il faut être rapide pour capter une telle lumière

    Dans ce délais très court, il faut être en place rapidement et ne pas perdre de temps. L’idéal est d’avoir fait un repérage précis à l’avance. Avec un modèle, il est bon de savoir globalement quelles poses vous allez traiter car vous n’allez pas avoir le temps de le faire en live.

    Bilan

    Les heures dorées sont un truc bien connu des photographes. Cependant, comme tous les conseils, il faut les prendre avec mesure. Toutes les photos prises en dehors de ces horaires ne sont pas bonnes à jeter. Si vous avez l’occasion de programmer une séance photo, arrangez-vous pour faire ça à ce moment là, le résultat n’en sera que meilleur.

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  • La pose longue avec le mode bulb

    19 mai 2013

    Dans cet article, nous allons nous intéresser à une fonction méconnue mais qui équipe pourtant la plupart des appareils photos: le mode bulb. C’est un mode qui permet d’agir sur le temps de pose d’une façon particulière.

    Qu’est ce que le mode bulb ?

    Lorsque vous choisissez de régler le temps de pose (en mode manuel ou priorité vitesse), vous devez choisir le réglage avant de déclencher la prise de vue. En bulb, le temps de pose n’est pas prédéfini mais il se contrôle pendant la prise de vue : l’obturateur reste ouvert tant que vous restez appuyé sur le déclencheur.

    En général les appareils fonctionnent et de la même façon: pour passer en mode bulb, réglez l’exposition sur M (manuel) puis augmentez le temps de pose au maximum. Au delà du temps de pose maxi (souvent 30s mais ça dépend de l’appareil), l’appareil passe en mode bulb.

    L’appareil photo en mode bulb

    A quoi sert le mode bulb ?

    Vous l’aurez compris, le bulb sert essentiellement aux poses longues. Il permet notamment des poses très longues: plusieurs minutes, bien au delà du temps de poses maxi réglable sur l’appareil.

    En dehors des temps de pose extrêmes, le mode bulb est très utile pour capturer des événements imprévisibles et/ou très brefs. Prenons un exemple: lors d’un feu d’artifice, vous voulez une photo avec deux gerbes lumineuses. Si vous programmez un temps de pose quelconque (avec le réglage habituel), vous ne pouvez pas savoir à l’avance combien vous capturerez d’éclairs. En mode bulb, vous lancez l’exposition, vous attendez deux éclairs puis vous refermez. De cette façon, quelque soit le temps qui s’écoule entre deux éclairs, vous les capturerez.

    On peut appliquer cette méthode pour tous les événements lumineux imprévisibles: les éclairs d’un orage, le passage d’une voiture en pleine nuit,…

    Comment mesurer l’exposition en bulb ?

    Vaste question. On peut dire sans trop se mouiller que régler en bulb c’est comme régler en manuel mais en pire ! La cellule de votre appareil ne pourra pas vous guider: ne connaissant pas le temps de pose, l’appareil ne peut déterminer l’exposition. Il va falloir vous débrouiller tout seul, c’est à vous de choisir l’ouverture, la sensibilité et le temps de pose.

    Dans cette situation, je vous conseille de passer d’abord par un mode d’exposition automatique pour avoir une idée des paramètres. Voici une proposition de marche à suivre (proposition car il en existe d’autres tout aussi efficaces):

    1. Fixez la sensibilité au plus bas (100 ou 200ISO en fonction de votre appareil).
    2. Réglez l’appareil en priorité vitesse puis choisissez le temps de pose maximal de votre appareil.
    3. Faites une photo test et relevez le réglage de l’ouverture de cette photo (déterminée par l’appareil).
    4. Passez en mode bulb en réglant la même ouverture et la même sensibilité que celles de la photo test.

    Ensuite, vous pouvez affiner en fonction des résultats que vous obtenez. Si vous manquez de luminosité, augmentez l’ouverture. Si elle est au maxi, augmentez alors la sensibilité (afin de garder le bruit ISO au plus bas).

    Avec cette méthode, vous n’avez pas de calcul complexe à faire pour mesurer l’exposition et vous profiter d’un bruit le plus bas possible.

    Éviter les flous de mouvements

    Qui dit pose longue, dit risque de flou de mouvements. Sauf cas particulier, le trépied est obligatoire. Mais même avec un trépied, il n’est pas impossible d’éviter tous les mouvements. Le fait d’appuyer sur le déclencheur peut induire un mouvement. Vous pouvez parer ce problème en utilisant une télécommande, un déclencheur souple ou le retardateur.

    Dans le cas où le temps de pose est très long (plusieurs minutes), les mouvements de l’appareil au déclenchement pourront être négligeables. En effet, la quantité de lumière qui entre dans l’appareil pendant qu’il bouge est très faible devant le temps de pose total.

    Bilan

    Le mode bulb est une fonction méconnue de nos appareils et c’est bien dommage car elle peut dépanner dans bien des situations. De plus elle offre un confort d’utilisation qu’un réglage manuel « habituel » ne permet pas.

    Pour aller plus loin, vous pouvez combiner l’utilisation du mode bulb avec la technique de l’open flash pour d’obtenir des effets originaux tout en ayant un contrôle parfait de l’éclairage.

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