• 25E FESTIVAL DU FILM ARABE DE FAMECK

    L'Algérie incontournable est présente!

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    L'Algérie incontournable est présente!

    Placée sous le générique «Rencontres des cultures. Un espoir de paix», cette nouvelle édition est dédiée à feu René Cahen, militant infatigable du cinéma et des droits de l'homme, disparu en mars dernier...

    Le Festival du film arabe de Fameck/Val de Fensch (situé à 30 kilomètres de Metz en France) se déroulera cette année du 8 au 20 octobre prochain à Fameck, mais également dans toute la région... Un festival dont nous avons été, pour rappel, membre du jury en 2009 et dont on retient encore de très bons souvenirs lors de cette édition qui était consacrée à l'Algérie en invité d'honneur. Une nouvelle fois et pour sa 25ème édition, le Festival du film arabe de Fameck vous propose de découvrir en avant-première, inédits et en exclusivité des films du Monde arabe soit plus de 40 films, des longs métrages, des documentaires et des courts métrages. C'est avec satisfaction que l'on constate qu'il est arrivé à s'imposer au fil des années, comme un des événements incontournables de la rentrée en région Lorraine et se veut une vitrine de la culture arabe au coeur du bassin sidérurgique lorrain. Une région, pour rappel, à forte concentration maghrébine et d´immigrés d´origines diverses. Elle fut l´un des milieux stratégiques de la sidérurgie jusque dans les années 1980.Une industrie qui, faut-il le noter, a fait appel à une forte main-d´oeuvre d´origine maghrébine ou de provenance des pays du Maghreb.
    C'est pourquoi quand vous débarquez là-bas. Vous êtes vraiment comme chez vous, l'hospitalité ne vous quittant pas. Placé sous le générique «Rencontres des cultures. Un espoir de paix», cette nouvelle édition est placée sous le signe de l'hommage d'un monsieur qui a fait et donné beaucoup pour ce festival. Un homme à tout faire, et d'un savoir incommensurable qui constitue une vraie perte pour cette manifestation. Un homme dont on se souvient encore de son image affable et généreuse.
    «René Cahen, militant infatigable du cinéma et des droits de l'homme. René nous a quittés au mois de mars dernier, laissant en héritage son immense passion du cinéma. Il nous a fait partager avec bonheur, ses connaissances et son enthousiasme. Il considérait le cinéma, non seulement comme un art, mais aussi comme le moyen d'aller vers l'autre et de faire vivre ensemble les groupes les plus divers. C'était un véritable orfèvre en la matière, dans la qualité de ses présentations appuyées par son regard enchanteur. Cheville ouvrière du Festival, il avait rejoint Mario Gubilei, initiateur de cet événement en 1990. Il avait réussi à fédérer les énergies nécessaires à la pérennité de cette grande manifestation culturelle», écrit-on. Aussi, cette année et pour son 25ème anniversaire, le public est convié à découvrir ou de redécouvrir des films cultes ayant marqué la production du Monde arabe avec la signature de grands réalisateurs, mais aussi avec des thématiques riches et diversifiées. La proximité avec le mileu scolaire étant le cheval de bataille de cette manifestation et autre versant non négligeable, le Festival s'applique à mettre en place des ateliers d'éducation à l'image en direction des jeunes en temps et hors temps scolaire avec la création d'un atelier de programmation, d'un atelier de réalisation, d'une formation jury jeune, assurer des projections spéciales avec la présence de professionnels. L'Algérie sera fortement présente, notamment avec de nombreux réalisateurs et/ou intervenants qui seront présents avec leurs films avec des avant-premières comme pour le film de Lyes Salem qui présentera son tout nouveau film, en avant-première, L'Oranais, Tarik Teguia avec son excellent et singulier long métrage Revolution Zendj, Yamina Bachir Chouikh avec son nouveau film qui a mis plus de 5 ans pour naître, L'Andalou, mais aussi Amor Hakkar et son moins méritant La preuve, (Algérie), Nassima Guessoum et son intriguant documentaire 10.949 Femmes, mais aussi Abdenour Zahzah avec son court métrage Garagouz. Au programme aussi des rétrospectives de films, notamment de Nabil Ayouche (Ali Zawa), Youssef Chahine (Le destin) ou encore El Gusto de Saphinez Bousbia, et Silence des palais de Moufida Tlatli. Cinq prix sont remis chaque année: le Prix du public, le Prix de la jeunesse, le Prix de la presse et le Prix du Val de Fensch et le Prix du court métrage. Le Festival du film arabe est aussi un festival de spectacles qui s'ouvre aux autres pratiques artistiques en accueillant des artistes, peintres et écrivains du Monde arabe. Il propose des animations environnantes à travers des expositions, des ateliers de calligraphie, des contes pour enfants, des conférences, des spectacles, un espace littérature...
    «Les films sélectionnés témoignent d'une diversité thématique et esthétique, des films attentifs au rythme des êtres «à ce qui bruisse constamment» selon la formule de Tariq Teguia. «Ce cinéma reflète l'état des lieux de pays secoués par de violents conflits, mais il encourage aussi l'affirmation individuelle contre les normes traditionnelles et idéologiques et laisse entrevoir des passerelles pour réduire les conflits», soulignent les organisateurs. En effet, l'ambiance festive et chaleureuse qui se dégage de ce festival n'égale que le travail remarquable consenti entre autres par les bénévoles qui se donnent à fond pour la réussite de cet événement qui tend à se rapprocher et de leurs cultures, dans un grand esprit de fraternité et de tolérance. De paix tout simplement...

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  • Nos salles obscures ne sont pas près de voir le jour

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    le 10.10.14 | 10h00 Réagissez

     
	Rénovées ou pas, nos salles de cinéma restent désespérément fermées.

    | © Salim M.
    Rénovées ou pas, nos salles de cinéma restent...

     

    Avec près de 400 salles dans les années 1970, l’Algérie a été longtemps l’un des pays du continent les mieux équipés pour les cinéphiles. Un patrimoine tombé en ruine que les pouvoirs publics ont annoncé vouloir réhabiliter. Etat des lieux.

    Des trous béants dans les murs de la salle principale, des cafards morts qui gisent sur le sol, le cinéma Sierra Maestra a perdu de sa superbe. Situé en plein cœur d’Alger dans le quartier Meissonnier, le bâtiment a été rénové en 2008 avant d’ouvrir ses portes au public en 2010. Une ouverture de courte durée puisque dès 2012, le cinéma ferme à nouveau. Une situation qui à présent s’éternise. «C’est une histoire de politique», s’impatiente Karima Chibah, la responsable en charge de la salle.

    Selon elle, c’est la responsabilité du maire actuel qui est en cause. «Il est passé au cinéma alors que l’on projetait Batman et a trouvé que ce n’était pas bien.» Quelques semaines plus tard, le cinéma est frappé d’une interdiction de projeter. A peine plus loin, une autre salle historique du cœur d’Alger affiche portes closes. Rénovée en 2012, la salle l’Afrique est restée fermée depuis. Pourtant, la rénovation de ces deux salles a coûté, selon l’ancien maire de la commune de Sidi M’hamed, M. Bourouina, près de 20 milliards de centimes, financée par l’APC.

    Une situation que Yaïci Abdou, président de l’Office en charge des salles, a du mal à s’expliquer. Il évoque les raisons politiques mais aussi et surtout structurelles. «Il nous manque 10 milliards de centimes pour faire quelque chose de bien et pouvoir exploiter les salles.» De l’argent qui n’arrive pas. Une fois les rénovations finies, difficile de faire comprendre aux membres de l’APC l’intérêt concret qu’il y a à exploiter une salle de cinéma, selon lui.

    Rénovation

    La mairie d’Alger-Centre a, elle aussi, engagé ces dernières années des sommes importantes pour la rénovation de salles de cinéma. L’Algeria est la seule salle à avoir ouvert (l’ABC et le Debussy ouvriront en novembre). Selon Mohamed Loukal, président de l’office en charge de la gestion, trois autres salles sont en cours «d’ouverture». Pourtant, en passant devant l’Algeria, difficile d’y déceler une salle de cinéma. Aucune affiche pour attirer les spectateurs, seule une jaquette de DVD un peu perdue au milieu de la façade annonce le seul film projeté de la semaine. «Aujourd’hui, on accueille près de 12 personnes par séance, pas de quoi dégager des bénéfices.»

    La salle de 500 places reste sous perfusion de la commune et de sa subvention de 30 millions de dinars par an. Depuis le milieu des années 2000, un bras de fer s’est engagé entre les communes et le ministère de la Culture. Si les collectivités ne réhabilitent pas les salles situées sur leur territoire, elles passeront alors dans le giron du ministère. A Alger où les APC ont les moyens d’assurer la rénovation, comme à Sidi M’hamed ou à Alger-Centre, elles s’en sont chargées. Mais dans des communes de moindre envergure, c’est bien le ministère de la Culture qui s’en est emparé et a assuré leur rénovation.

    Pourtant, le constat est souvent le même. Hormis les cinémas dépendant de la Cinémathèque algérienne, les salles rénovées restent fermées. C’est le cas, notamment, à Guelma. Officiellement, ce serait pour des raisons de matériel : les sièges achetés ne sont pas ignifugés. Mais selon une source proche du dossier, «la salle de cinéma de Guelma est un dossier noir». «Le problème c’est qu’ils n’ont pas de politique cohérente», juge Salim Hamdi, ancien responsable de la Cinémathèque d’Alger. «On a parfois le sentiment que tout le monde est plus intéressé par les marchés de rénovation que par le fonctionnement de la salle.»

    Numérique

    Sur les 40 salles que gère le ministère de la Culture, près d’une vingtaine auraient été rénovées sans être pour autant exploitées. «Cela ne va jamais au-delà de la rénovation. Ils ne fixent pas d’objectif de réussite en terme d’exploitation. C’est très fragmentaire, c’est de l’improvisation.» Un manque de vision qui pèche aussi cruellement pour les distributeurs, cheville ouvrière du cinéma algérien. Les difficultés d’importation des films occidentaux récents sont pour eux au cœur du problème, notamment la procédure du visa d’exploitation, souvent longue et laborieuse. «Pour obtenir le visa, il faut fournir un DVD du film, ce qui pour les gros films est rarement le cas. Je dois donc parfois acheter un DVD pirate pour obtenir un visa. Vous vous rendez compte !»

    Dans ces conditions, aucun film récent ne sort à temps en Algérie. Résultat : les spectateurs ne viennent pas et les salles ne sont pas rentables. Un cercle vicieux. Autre raison avancée par un professionnel du secteur préférant garder l’anonymat, une technique défaillante. «Il faut savoir que pour rénover les salles, ils ont acheté des projecteurs 35 mm, alors que depuis fin 2012 tous les films européens et américains passaient en numérique. C’est aberrant.» Difficile donc aujourd’hui d’importer et de diffuser en Algérie des films récents, pour la simple et bonne raison qu’ils ne sont presque pas projetables dans le pays. «Je pense honnêtement qu’ils n’étaient pas au courant de ce changement au moment de faire les investissements», explique-t-il. A 120 000 euros le projecteur numérique, la facture risque d’être salée pour les salles qui devront se rééquiper. A commencer par les salles de Constantine. En 2015, la ville sera capitale de la culture arabe, une année de culture et donc de cinéma.

    Maxime Bayce
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    L’Oranais de Lyes Salem (2014)

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    le 10.10.14 | 10h00 Réagissez

    | © D. R.
     

     

    Béchar. Lundi 6 à 17h. Dans une Algérie nouvellement indépendante, les rêves les plus fous sont permis, la ferveur nationaliste ne se ressent pas, elle se vit et le réalisateur nous la fait vivre à Oran, ville méditerranéenne par excellence où l’espoir n’a de limites que la profondeur de la mer. Djaffar et Hamid sont deux amis que rien ne devait séparer, qui ont vécu les prémices de la Libération nationale ensemble, qui ont hurlé l’hymne national ensemble dans les rues et dont les vies sont inextricablement liées.

    Pourtant, la trahison s’immisce dans leur relation, peu à peu celle-ci s’étiole. Elle est le reflet du gâchis que vit le pays après quelques années d’indépendance, une triste fresque qui passe de l’euphorie au désenchantement, à l’amertume, à la déception. Après Mascarades, le réalisateur s’illustre par la justesse de son tournage qui magnifie des scènes de vie quotidienne et celle de ces décors. Le jeu mesuré des acteurs dénote une maîtrise appréciable. Autant d’ingrédients qui font de ce film un must-see, une référence certaine du cinéma algérien. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’il est en lice pour décrocher le prestigieux Bayard d’or du Festival de francophone de Namur. Au regard de toutes ces qualités narratives et historiques, il devrait être un sérieux candidat à la victoire finale.  
     

    Amrane Mahfoud Medjani
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