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Par hechache2 le 17 Novembre 2014 à 18:51
28 ANS APRÈS LA SORTIE DE SON DERNIER FILM
La dernière image révolutionnaire de Lakhdar Hamina
Par Lundi 17 Novembre 2014A 80 ans et plus de 28 ans après avoir présenté son film La Dernière image à Cannes Mohamed Lakhdar, revient sur la scène cinématographique avec un film testament. Sans son film le plus abouti de sa carrière.
Il y a longtemps qu'on n'a pas vu de cinéma algérien de cette envergure. 28 ans après La Dernière image, Mohamed Lakhdar Hamina le seul cinéaste arabe et africain possédant une Palme d'or, revient à la caméra, avec son dernier film Crépuscule des ombres. Du grand cinéma, du spectacle, une fresque cinématographique à la hauteur du parcours du cinéaste algérien le plus prolifique.
Crépuscule des ombres, un film qui a mis 7 ans pour voir le jour (le temps de la guerre de libération) et qui demeure le travail cinématographique, le plus accompli jamais réalisé par un cinéaste algérien local.
Inscrit en marge des films réalisés dans le cadre du 50e anniversaire de l'indépendance, le film de Lakhdar Hamina s'illustre par son travail artistique, cinématographique mais aussi politique. Car au delà du travail artistique de cinéaste, le réalisateur de Décembre et de Chroniques des années de braise, l'enfant terrible du cinéma algérien, s'illustre par son engagement politique à dénoncer la colonisation française et les affres de la guerre. Crépuscule des ombres est un film de guerre sur fond de combat d'idées.
Le film nous renvoie à 1958, où le commandant Saintenac qui est retranché dans sa citadelle au coeur du Grand Erg, mène sa guerre féroce. Pour lui, l'Algérie c'est la France. Objecteur de conscience, protégé depuis Paris, le soldat Lambert arrive. Il est perçu par Saintenac comme un ver dans le fruit. Seule issue pour le commandant: «briser ce blanc bec». Il torture moralement Lambert en torturant physiquement Khaled, ce fils du désert révolté par l'injustice coloniale qui se bat pour sa dignité d'homme libre.
Dans une «corvée de bois», Lambert refuse d'exécuter Khaled et désarme le commandant. C'est la fuite vers le désert. Un road-movie infernal. Au delà de cette sombre page de l'Histoire, entre convictions et doutes, dans le chaos de la guerre d'Algérie, des hommes font face à leur destin.
C'est connu, Mohamed Lakhdar Hamina est l'un des seuls cinéastes qui a su percer les secrets de la lumière dans le désert. Avec une image signée par Alessandro Pesci, qui a travaillé avec Nanni Moretti et une musique signée par le Grec Vangelis, le film nous emporte dans le tourbillon de la guerre et la lutte des idées.
Mais l'image n'est pas sa seule force artistique, Mohamed Lakhdar Hamina est un cinéaste qui a des messages à faire passer. Dans la deuxième partie du film où sont plongés les héros du film, le réalisateur impose son discours: la mort de Guy Monnerot, le 1er novembre était une bavure, les Arabes sont des conquérants et la France des occupants, que l'armée française ne respecte pas les conventions de Genève, qu'elle empoisonne les puits du désert, en tuant les pauvres nomades.
Lakhdar Hamina a rassemblé dans un film toutes les réponses aux historiens français. Un film sans doute le plus abouti de sa filmographie. Le cinéaste algérien sait également faire découvrir ses personnages en faisant sortir le meilleur d'eux-mêmes. Comme par son habitude, le réalisateur algérien, choisit des figures étincelantes de la comédie dramatique pour interpréter les rôles principaux dans ses films.
Des figures peu connues du public algérien et du cinéma mondial, mais qui ont gagné les galons de l'homme à la Palme d'or. Ses trois héros ont eu des parcours opposés Samir Boitard, qui interprète le rôle de Khaled, a joué notamment dans le film Le président de Dupontel, il joue également dans la série de Canal+ Engrenages. Le commandant français est interprété par Laurent Hennequin, un chanteur à la base qui réussit sa conversion à la télévision, puisqu'il joue dans la série française Profilage. Enfin, Nicolas Bridet, le projecteur de conscience, est un comédien prolifique qui a joué dans une quinzaine de films français avant de rejoindre le Maestro algérien.
Sur le plan cinématographique, l'utilisation de la langue française par les moudjahidines a été mal perçue par les observateurs, mais le cinéaste s'en défend, puisque Khaled, le chef des moudjahidine du groupe Ceca (une brigade secrète qui a réellement existé dans le maquis aurassien) est un étudiant de la Sorbonne membre de l'Ugma et qui a été recruté à la mosquée de Paris. Pour Lakhdar Hamina, l'utilisation de la langue française est un faux débat, l'essentiel est dans les rapports avec l'Autre.
Crépuscules des ombres, qui est coproduit entre l'Aarc, Sunset Entertainment, le Fdatic et le Centre national des études et recherches sur l'Histoire du mouvement national et sur la révolution du 1er Novembre 1954 (Cnermnr 1954),en partenariat avec Sonatrach a coûté entre 5 et 6 millions d'euros. Un budget modeste, affirme le réalisateur qui a dénoncé les multitudes blocages pour la production de ce film important pour la filmographie algérienne.
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Par hechache2 le 25 Novembre 2014 à 12:26
Ahmed Bédjaoui et Denis Martinez exposent au Bastion 23
Flash-back soixante-huitard
le 25.11.14 | 10h00 Réagissez
Un certain regard d’Ahmed Bédjaoui (à droite) et...L’un est Mister «cinéma» algérien. L’autre est plasticien. L’un a l’œil design. L’autre se voit en peinture. Deux grands esprits qui se rencontrent. Pas d’ego ni prétention. Au contraire. Des pairs, deux «pères» et compères se donnant la réplique pour un flash-back soixante-huitard cinématique.
Ahmed Bedjaoui, le Mister (et non pas mystère) «cinéma» algérien, celui qu’on ne présente plus, l’enfant terrible de la télévision, journaliste, critique, auteur, conseiller, producteur et enseigant, et Denis Martinez, l’un des fondateurs du fameux groupe Aouchem - comme la factory new yorkaise d’Andy Warhol, n’ont fait ni figuration ni leur «cinoche». Ils ont planté le décor ou encore leur plateau au Bastion 23, samedi soir. Une exposition baptisée «Au cœur des années 60’, mémoire d’une rencontre entre Denis Martinez et Ahmed Bedjaoui autour d’un projet commun». Un titre — pour ne pas dire un statut — long attestant de la longévité artistique du tandem Bedjaoui-Martinez.
Cette exposition proprement dit offre en fait un travelling nostalgique d’une belle époque d’une Algérie soixante-huitarde, progressiste, la Mecque des révolutionnaires et autres anti-impérialistes. Il s’agit d’un prolongement ou encore d’une extension de l’ouvrage de très bonne facture, signé aux éditions Chihab, intitulé Images et visages au cœur de la bataille de Tlemcen, cosigné avec Denis Martinez. Un livre retraçant la révolution, la résistance, le nationalisme d’un peuple entier, le Colonel Lotfi, un stratège de la guérilla urbaine, Tlemcen…
La rencontre, la collaboration créative entre Ahmed Bédjaoui et Denis Martinez est immortalisée par des instantanés nostalgiques et résolument mnémoniques célébrant l’Algérie post-coloniale et avide de culture. L’idée de cette exposition en 2011, en découvrant cette débauche documentaire du travail élaboré en commun sur des films. «Les années 1960 en Algérie, la culture était dans la rue et non pas dans les bureaux. Dans La Casbah, dans les artères d’Alger.
Le cœur de la capitale battait au rythme de la Cinémathèque, le Théâtre national algérien, les Galeries algériennes ou encore la rédaction d’El Moudjahid où je travaillais. Ce n’était pas loin. Vous pouviez rejoindre ces lieux en 10 minutes. Cela se passait dans un mouchoir. Vous pouviez croiser l’acteur et réalisateur Mohamed Zinet, le grand peintre M’hamed Issiakhem, l’illustre poète Djamal Amrani, Momo, le comédien éperdument épris d’El Bahdja… On vivait ensemble.
La culture n’était pas planifiée et embastillée. Il y avait cette liberté en errance… Un jour, jadis, la culture en Algérie était dans la rue. On n’a aucune amertume ! C’est irremplaçable ! On a vécu vite et fort. Pour vous dire que cela existait. On aimait l’Algérie sans ostentation ni exhibition de banderoles. On avait un rêve. Et ce rêve ne nous a jamais quitté…», se souviendra avec force Ahmed Bedjaoui. Aussi, l’exposition «Au cœur des années 60’, mémoire d’une rencontre entre Denis Martinez et Ahmed Bedjaoui autour d’un projet commun» fleure bon l’univers pittoresque de La Casbah, «l’aura» des lieux mythiques d’Alger comme la Cinémathèque algérienne, le noir et blanc, les couleurs chatoyantes du «Pop Art» très cher à Andy Warhol, des réminiscences cinéphiles, musicales et voire sociétales.
Une «story-telling» convoquant la mémoire de Youcef Chanine, Cheikh M’hamed El Anka, Ahmed Wahbi, Khedda Alloula, le Festival panafricain de 1969, Abdelkader Alloula, Aboubekr Belkaïd, Jean Sénac... Des affiches, des posters, des portraits, des extraits, des tableaux, des toiles ou des photos comme celle du tournage du film Z de Costa Gavras où Ahmed Bedjaoui était assistant.
Ou encore un pan d’histoire illustré par cette affiche des Blacks Panthers Party, n’ayant pas pris aucune ride, où l’on voit Hey P. New, ministre de la Défense, armé. A l’époque du «black is beautiful», du cinéma «Blaxploitation» et de l’engagement légendaire d’Angela Davis. «Les générations qui arrivent ne sont pas au courant de ce qui s’est passé au lendemain de l’indépendance. Elles peuvent penser que rien ne s’est passé. C’est pourquoi les témoignages sont si importants pour réveiller les mémoires…», Souligne Denis Martinez.
K. Smail
Ahmed Bédjaoui et Denis Martinez exposent au Bastion 23
Flash-back soixante-huitard
le 25.11.14 | 10h00 Réagissez
Un certain regard d’Ahmed Bédjaoui (à droite) et...L’un est Mister «cinéma» algérien. L’autre est plasticien. L’un a l’œil design. L’autre se voit en peinture. Deux grands esprits qui se rencontrent. Pas d’ego ni prétention. Au contraire. Des pairs, deux «pères» et compères se donnant la réplique pour un flash-back soixante-huitard cinématique.
Ahmed Bedjaoui, le Mister (et non pas mystère) «cinéma» algérien, celui qu’on ne présente plus, l’enfant terrible de la télévision, journaliste, critique, auteur, conseiller, producteur et enseigant, et Denis Martinez, l’un des fondateurs du fameux groupe Aouchem - comme la factory new yorkaise d’Andy Warhol, n’ont fait ni figuration ni leur «cinoche». Ils ont planté le décor ou encore leur plateau au Bastion 23, samedi soir. Une exposition baptisée «Au cœur des années 60’, mémoire d’une rencontre entre Denis Martinez et Ahmed Bedjaoui autour d’un projet commun». Un titre — pour ne pas dire un statut — long attestant de la longévité artistique du tandem Bedjaoui-Martinez.
Cette exposition proprement dit offre en fait un travelling nostalgique d’une belle époque d’une Algérie soixante-huitarde, progressiste, la Mecque des révolutionnaires et autres anti-impérialistes. Il s’agit d’un prolongement ou encore d’une extension de l’ouvrage de très bonne facture, signé aux éditions Chihab, intitulé Images et visages au cœur de la bataille de Tlemcen, cosigné avec Denis Martinez. Un livre retraçant la révolution, la résistance, le nationalisme d’un peuple entier, le Colonel Lotfi, un stratège de la guérilla urbaine, Tlemcen…
La rencontre, la collaboration créative entre Ahmed Bédjaoui et Denis Martinez est immortalisée par des instantanés nostalgiques et résolument mnémoniques célébrant l’Algérie post-coloniale et avide de culture. L’idée de cette exposition en 2011, en découvrant cette débauche documentaire du travail élaboré en commun sur des films. «Les années 1960 en Algérie, la culture était dans la rue et non pas dans les bureaux. Dans La Casbah, dans les artères d’Alger.
Le cœur de la capitale battait au rythme de la Cinémathèque, le Théâtre national algérien, les Galeries algériennes ou encore la rédaction d’El Moudjahid où je travaillais. Ce n’était pas loin. Vous pouviez rejoindre ces lieux en 10 minutes. Cela se passait dans un mouchoir. Vous pouviez croiser l’acteur et réalisateur Mohamed Zinet, le grand peintre M’hamed Issiakhem, l’illustre poète Djamal Amrani, Momo, le comédien éperdument épris d’El Bahdja… On vivait ensemble.
La culture n’était pas planifiée et embastillée. Il y avait cette liberté en errance… Un jour, jadis, la culture en Algérie était dans la rue. On n’a aucune amertume ! C’est irremplaçable ! On a vécu vite et fort. Pour vous dire que cela existait. On aimait l’Algérie sans ostentation ni exhibition de banderoles. On avait un rêve. Et ce rêve ne nous a jamais quitté…», se souviendra avec force Ahmed Bedjaoui. Aussi, l’exposition «Au cœur des années 60’, mémoire d’une rencontre entre Denis Martinez et Ahmed Bedjaoui autour d’un projet commun» fleure bon l’univers pittoresque de La Casbah, «l’aura» des lieux mythiques d’Alger comme la Cinémathèque algérienne, le noir et blanc, les couleurs chatoyantes du «Pop Art» très cher à Andy Warhol, des réminiscences cinéphiles, musicales et voire sociétales.
Une «story-telling» convoquant la mémoire de Youcef Chanine, Cheikh M’hamed El Anka, Ahmed Wahbi, Khedda Alloula, le Festival panafricain de 1969, Abdelkader Alloula, Aboubekr Belkaïd, Jean Sénac... Des affiches, des posters, des portraits, des extraits, des tableaux, des toiles ou des photos comme celle du tournage du film Z de Costa Gavras où Ahmed Bedjaoui était assistant.
Ou encore un pan d’histoire illustré par cette affiche des Blacks Panthers Party, n’ayant pas pris aucune ride, où l’on voit Hey P. New, ministre de la Défense, armé. A l’époque du «black is beautiful», du cinéma «Blaxploitation» et de l’engagement légendaire d’Angela Davis. «Les générations qui arrivent ne sont pas au courant de ce qui s’est passé au lendemain de l’indépendance. Elles peuvent penser que rien ne s’est passé. C’est pourquoi les témoignages sont si importants pour réveiller les mémoires…», Souligne Denis Martinez.
K. Smail
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Par hechache2 le 16 Janvier 2015 à 14:45
LA 4E EDITION DES JOURNÉES DU FILM JORDANIEN EN ALGÉRIE
Des films pour dénoncer les injustices
Par Mardi 13 Janvier 2015My love awaits me by the Sea de la réalisatrice Mais Darwazah est un documentaire poignant, assez romantique mais qui se veut lucide sur le pays de ses origines.
Elle vit en Jordanie mais décide de retourner là ou sa famille est restée, soit en Palestine d'où peut être ce regard tendre mais distancier, quelque peu naïf et romantique mais qui se veut lucide sur le pays de ses origines. Un film qui parait d'emblée niais mais il n'en reste pas moins triste et poignant, dévoilant la réalité sociopolitique âpre dans laquelle est plongée la population palestinienne, entre rêve fantôme entravé et espoir trahi. «L'imaginaire et le rêve combinés forment la réalité» dit la voix off de la réalisatrice. Une phrase lourde de sens quand on voit tout ces jeunes pressés de disposer de leur liberté, de vivre et de prendre activement à la construction de leur pays. Entre évanescence et résistance, ce film oscille en effet entre fiction fantasmée et vérité crue, celle de la réalisatrice qui choisit d'inventer une histoire pour dessiner les fils de ce récit qui, lui est loin d'être le fruit d'une imagination. Sur les traces donc de son amoureux fictif qu'elle tend désespérément à attendre à côté de la mer s'élève tout un symbole de l'injustice contre l'humanité qui dénie à ce dernier le droit de jouir d'un simple rêve, soit de planter un arbre ou de nager dans cette mer, dont d'aucuns rêvent de la saisir et s y perdre dedans. De Haïfa à Israël, la réalisatrice revient dans son pays, interroge sa mère, ses racines, sa rencontre avec son père, puis un groupe de jeunes qui rêvent de paix tout en évoquant la vie surréaliste qu'ils traversent faisant de cette guerre tout un chapelet de films qu'ils se montent dans leur tête en se racontant ceci entre potes, pour dédramatiser cette folie meurtrière au quotidien. De l'humour en somme pour déjouer les tensions. L'un d'entre eux explique qu'en Palestine chaque jour diffère de l'autre, ce qui fait qu'on ne s'ennuie pas et c'est ce qui fait aussi la particularité et le charme presque de cette contrée maudite. Apres les images du fameux mur de la honte, Mais Darwazah part à la rencontre d'un couple avec une fillette. La femme native du Canada a choisi de suivre son mari et rester en Palestine. Entre ces images de profonde tendresse et d'affection qui unissent le couple, se cache derrière la misère de la violence sourde qui prévaut au quotidien et dont les Palestiniens subissent et y sont confrontés au jour le jour. Cette image idyllique de ce couple serein est loin de nous attendrir car nous sommes vite rattrapés par la réalité, par ses mots. Le mari dénonce le fait de vivre dans le déni en permanence en espérant vivre un jour comme tout le monde c'est-à-dire de «façon normale, avec la possibilité de planter un arbre, et le voir grandir, juste ça!». La mer a la part belle dans ce film où chaque plan inspire la mélancolie et la poésie tout en étant ouvert sur l'avenir, hypothétique sans doute mais imprégné d'espoir. Très beau film documentaire qui a fait l'ouverture samedi dernier de la 4ème Edition des Journées du film jordanien en Algérie, organisée par l'Aarc du 10 au 12 janvier 2015 en partenariat avec la Cinémathèque algérienne. Ce film de 80 mn avait également été projeté à l'ouverture du Festival international du film de Toronto en 2013. Il a participé ensuite à plusieurs festivals cinématographiques internationaux dont les festivals de Dubaï et de l'Ismaïlia en Egypte. Figuraient également aussi au menu de cette nouvelle édition plusieurs films dont The United du réalisateur Amin Matalqa, et des courts métrages A Cold Morning in Novembre de Robert Abboud, Hotel Zaatari de Mais Salem et Zaid BaQaeen), Shake de Deema Dabis et I Want to speak at Nasa de Suha Ismaiel. Notons que la productrice Rula Nasser Al Rawashdeh et le réalisateur Zaid BaQaeen qui devaient accompagner la délégation jordanienne et ces films n'ont pu venir car immobilisés en Jordanie par une tempête de neige nous assure-t-on auprès de l'Aarc. Enfin, les 4èmes Journées du film jordanien s'inscrivent dans le cadre de la coopération entre l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc) et la Royal film Commission visant à faire connaître les dernières productions du septième art dans les deux pays.
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Par hechache2 le 18 Janvier 2015 à 12:14
Décès de la comédienne Fatiha Berber
Grandeur et prestance
le 18.01.15 | 10h00 Réagissez
Fatiha Berber, une grande dame et une illustre comédienneFatiha Berber, de son vrai nom Fatiha Bellal, originaire des Issers, en Kabylie, était talentueuse, raffinée, élégante, au port altier, algéroise jusqu’au bout des ongles était, non seulement, cette «enfant de la télé», mais aussi une comédienne classieuse ayant donné la réplique à de grands noms du théâtre et du cinéma algériens.
Des comparses avec qui elle a travaillé, tels que Mahieddine Bachtarzi, Keltoum, Othmane Aliouet, Sid Ali Kouiret, Bahia Rachedi ou encore Rouiched, dont elle était la présidente de l’association Les amis de Rouiched . Alors que ses premières armes, pour ne pas dire ses premières amours, furent le chant et la chanson au sein de l’orchestre de la diva Meriem Fekkaï.
La preuve ! Fatiha Berber s’essayera au chant dans des opérettes mises en scène par Mustapha Gribi, comme La Loterie, une opérette de Abderrahmane Azziz, Mariage d’une muette, de Mahieddine Bachtarzi, Dhinn, de Mustapha Gribi ou encore Les Femmes savantes, de Molière.
Le théâtre était son école. Ses premières classes, c’était à l’âge de 14 ans. C’est sa mère qui l’emmenait au théâtre voir les pièces de Mahieddine Bachtarzi. Pour ce faire, elle fréquentera le conservatoire d’Alger.
Mais sa carrière cathodique aura été riche. Car Fatiha Berber était une figure emblématique de la Télévision algérienne.
«Une enfant de la télé»Elle jouera dans des téléfilms comme Nos Mères (Mustapha Badie, 1965), Une Femme exemplaire (Farouk Mezouane, 1969), A prendre ou à laisser, (Djamel Bendedouche, 1971), L’après-pétrole, de Mohamed Hilmi (1988), La Médaille de Hassan, de Rouiched, réalisé par Hadj Rahim (1989), Une Famille comme les autres, de Amar Tribeche ( 1990), La destinée de Djamel Fezzaz, (1991), La Gazelle, de Djamel Fezzaz (1992), Un mercredi soir, de Yahia Debboub (1992), Dernier jour de grève, de Hadj Rahim (1992), Les Cœurs oppressés, de Belkacem Ouahdi (1992), Mélodie de l’espoir, de Djamel Fezzaz (1994)… Ou encore dans les Aïd El Kébir, de Karin Albou (1998), Fella Wal Barie, de Hafsa Koudil (2003), Le joueur, de Djamel Fezzaz ( 2006), El Bedra, de Djamel Eddine Hazourli ( 2007), Le Médaillon, de Baya El Hachemi (2009), El Massir, Couscous Bladi…
Au cinéma, Fatiha Berber ne fera guère de la figuration, mais son «cinoche» dans des films comme Faits divers, de Mahmoud Othmane (1973), Hassan taxi, de Mohamed Slim Riad (1978), Ah Ya Hassen, et Les Concierges, réalisés par Rouiched, 100% arabica, de Mahmoud Zemmouri (1996), L’Autre monde, de Merzak Allouache (2001), Raï, de Thomas Gilou (1994) ou encore Prima del tramonto Madre Alì, (1999).
Le réalisateur algérien Nadir Moknèche (Viva Laldjérie, long métrage produit par Sunday Morning Productions Délice Paloma, Goodbye Morocco …) l’ayant dirigée dans son succès d’estime, le film Le Harem de Mme Osmane, soulignera sa mémoire : «Oui, Fatiha Berber a incarné un rôle dans ‘‘Le Harem de Mme Osmane’’ sorti en 2000. C’était quelqu’un avec qui on était très à l’aise, vous considérant aussitôt comme quelqu’un de sa famille… ». Fatiha Berber était mère de cinq enfants et grand-mère de cinq petits-enfants.
Elle restera cette force tranquille, cette prestance et puis merci !
K. Smail
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