• CINÉMATHÈQUE DE BÉJAÏA

    L’Algérie vue à travers l’œil de réalisateurs québécois

    Par : OUYOUGOUTE M.

    Le ciné-club “Allons voir un film” de l’association Project‘heurts de Béjaïa a fait, samedi dernier, sa rentrée cinématographique. Les organisateurs ont présenté le travail de cinq réalisateurs québécois, qui font partie du collectif “El-Djazaïr mon amour”.
    Le public béjaoui a eu à découvrir et à apprécier à travers les cinq courts métrages, autofinancés et tournés en mode kino – “vu le temps et les moyens”, a-t-on précisé – comment l’Algérie, en tant qu’espace réel, est “construite” dans l’imaginaire de réalisateurs québécois, qui n’ont, pour la plupart, jamais connu le pays, hormis à travers le prisme que leur renvoie la communauté algérienne, qui s’est installée par des vagues successives de migrants depuis les années 1980. Il s’agit de trois documentaires : La douceur de ses mains de Michael Pineault, 1-2-3 Viva Algeria de Yannick Nolin, Au rythme du temps d’Elias Djemil ; et de deux fictions : Une idée pour demain, de Guillaume Fournier, et Karim + Hadjer, de Samuel Matteau. Si le projet a abouti, c’est parce qu’il a été soutenu par Jean-Pierre Vézina et Raouf Benia, les producteurs – tous deux présents lors de la séance ainsi que quatre des cinq cinéastes. Ils ont suivi les réalisateurs, qui ont filmé l’Algérie à travers l’œil expert de cinéastes, de producteurs d’images, ce qui leur a permis de mettre un peu les Algériens face au miroir qu’ils renvoient, de les faire s’observer. Avec le seul Algérien d’origine, la caméra a fait plutôt un flashback sur l’Algérie des années 1990 jusqu’à aujourd’hui en passant par les années de terrorisme, qui ont dû faire fuir la famille d’Elias Djemil. Sous la thématique commune de l’amour, les films traitent respectivement du retour d’Elias Djemil sur sa terre natale après vingt et un ans, une Algérie que sa famille a dû quitter devant la menace fondamentaliste intégriste ; l’engouement du peuple algérien pour le football ; l’engagement des artistes algériens ; le rapport de fraternité et l’espoir couvé par la jeunesse ; l’amour dans une Algérie qui oscille entre tradition et modernité. Les courts métrages ont été projetés dans le cadre du Festival de cinéma de la ville de Québec au cabaret du Capitole en présence des cinéastes, le 17 septembre dernier. Une exposition de photographies a aussi été présentée au Diamant au cours de la même journée. Ils ont observé la réaction du public algérien, qui leur a réservé, a-t-on reconnu, un accueil des plus chaleureux, après avoir compris les motivations exactes qui animaient ceux qui voulaient filmer dans leur “intimité”. Aussi simplement, on rétorque : “Le projet Algérie mon amour est né de la volonté de créer un pont culturel entre l’Algérie et le Québec.” Et forcément les débats étaient houleux. Nombre de participants leur ont reproché leur vision crue de la société algérienne, les clichés, encore les clichés : “Être algérien ne signifie pas forcément être arabe et musulman”, ont dit certains. Quid du combat des Algériens, qui militent pour une République laïque, ouverte sur le monde, de la part des Algériens dans la lutte pour l’émancipation des peuples, de tous les combats justes. Les cinéastes ont reconnu avoir commis des maladresses et les ont justifiées par le manque de connaissance du terrain.

    M. O.

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  • DANS LES SALLES À PARTIR DE DEMAIN

    Sortie nationale de Fadhma N’Soumer

    Par : Rubrique Culturelle

    Le long-métrage  Fadhma N’Soumer de Belkacem Hadjadj sera visible, à partir de demain, sur l’ensemble du territoire national. Le film a été produit dans le cadre du Cinquantenaire de l’indépendance conjointement par l’Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC), le Centre national des études et recherches sur l’histoire du Mouvement national et la Révolution du 1er Novembre 54 (CNERMN 54) et Machaho production avec le soutien des ministères de la Culture et des Moudjahidine. La sortie du film se fera, dans une première phase,  dans 12 villes : Alger, Oran, Tlemcen, Sidi Bel-Abbès, Saïda, Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira, Batna, Khenchela, Souk Ahras et Tiaret. Des séances-débats avec le réalisateur et l’équipe du film seront organisées dans chacune de ces villes. Par ailleurs, cette sortie nationale sera l’occasion d’une expérience spécifique destinée à relancer l’animation cinématographique (et culturelle en général) dans les établissements scolaires, et ce, en coordination avec les ministères de l’Education nationale et de la Culture.  Elle consiste en l’organisation de séances  “spéciales lycée” dans les villes où le film sera à l’affiche. L’opération devait être officiellement inaugurée par une projection débat pour les lycéens d’Alger, et ce, hier à 14h à la salle Ibn Zeydoun (Riadh El Feth), en présence des ministres de l’Education nationale et de la Culture.

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  • UNE BONNE INITIATIVE POUR LE FILM DE BELKACEM HADJADJ

    Fadhma N'soumer en sortie nationale

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    Fadhma N'soumer en sortie nationale

    Dans le but de relancer l'animation culturelle dans les établissements scolaires, il est prévu aussi l'organisation de séances «spéciales lycée» dans les villes où le film sera à l'affiche, dont la première a eu lieu hier à Ibn Zeydoun...

    Une fois n'est pas coutume, un film algérien fera l'objet d'une sortie cinématographique dans tout le pays, qui englobera non seulement deux salles mais plusieurs et ce, à quelques exceptions (maison de la culture et théâtre régional), dans les différentes cinémathèques sur l'ensemble du territoire national.
    En effet, le nouveau film de Belkacem Hadjadj qui raconte les péripéties de la Jeanne d'Arc de Kabylie alias Fathma N'soumer fait l'objet d'une sortie nationale dans plusieurs villes du pays et ce, à partir du 16 octobre. La sortie du film se fera, dans une première phase, dans 12 villes à travers le territoire national: Alger, Oran, Tlemcen, Sidi Bel Abbès, Saïda, Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira, Batna, Khenchela, Souk Ahras et Tiaret. Des séances-débats avec le réalisateur et l'équipe du film seront organisées dans chacune de ces villes, nous apprend-on. Cette sortie nationale se veut également selon ses organisateurs, l'occasion d'une expérience spécifique destinée à relancer l'animation cinématographique (et culturelle en générale) dans les établissements scolaires, et ce, en coordination avec les ministères de l'Education nationale et de la Culture. Elle consiste en l'organisation de séances «spéciales lycée» dans les villes où le film sera à l'affiche.
    L'opération a été officiellement inaugurée par une projection débat pour les lycéens d'Alger, hier à la salle Ibn Zeydoun de Ryadh El Feth. Pour rappel, Fadhma N'soumer, a été produit dans le cadre du Cinquantenaire de l'Indépendance nationale conjointement par l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc), le Centre national des études et recherches sur l'histoire du Mouvement national et la Révolution du 1er Novembre 1954 (Cnermn 54) et Machaho production avec le soutien du ministère de la Culture et du ministère des Moudjahidine.
    Pour rappel, Fadhma N'soumer est campée par la comédienne caméléon Laetitia Eïdo qui incarne tant bien que mal cette femme courage qui a su impressionner l'armée française par tant de charisme, de sang froid et de détermination. L'honneur ou le nif étant un élément récurrent dans le cinéma de Hadjadj, notamment dans son film Machaho, Fadhma N'soumer est interprétée ici avec brio ne serait-ce un certaine froideur qui vient glacer par moment le personnage et le déréaliser pour le jeter dans la sphère de la mythification.
    Néanmoins, la comédienne parvient avec le temps à briser la glace et s'humaniser par petites touches substantielles qui la rendent attachante, aussi bien grâce à sa prestance que la profondeur perçant de son regard. S'il retrace le destin fabuleux de cette femme qui finit tragiquement le film mêle l'histoire à la fiction en attribuant à l'héroïne femme une relation imaginée avec un grand guerrier. Une fantaisie néanmoins appréciable, si ce n'est encore une fois les maladresses et manque d'audace dans le traitement de cette histoire à l'eau de rose qui peine à prendre forme et s'essouffle rapidement en bout de chagrin, malgré le caractère passionnel qui la caractérise.

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  • PROJECTION DE DJAZAÏR MON AMOUR À ALGER

    "Ma déclaration..."

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    Une scène du film Djazaïr mon amourUne scène du film Djazaïr mon amour

    Au programme de la salle El Mougar ce 14 octobre, 05 courts métrages seront projetés en présence des porteurs du projet ainsi que les réalisateurs des films.

    Ils viennent tous du Canada. Un est algérien d'origine et a dû quitter l'Algérie il y a 21 ans. Nous le retrouvons dans le court métrage, La douceur de ses mains, réalisé par Michaël Pineault. En 2013, cela fait donc 21 ans que la famille du narrateur a quitté l'Algérie à cause de la décennie noire. Il s'appelle Elias Djemil. Nous le retrouverons un peu plus tard, avec son propre court métrage. Là pour l'instant, on suit son retour chez lui. De mère russe et de père algérien, il décide donc d'aller revoir sa famille, basée à Oran.
    Malgré ses quelques défaillances techniques, le film reste attachant. Le jeune narrateur replonge dans le passé de son enfance et immortalise ces instants de bonheur présents, en photos noir et blanc, que l'on découvre dans ce film. Les retrouvailles familiales notamment avec sa grand-mère, aux mains très douces sont tendres et pleines d'humour. Dans un autre registre, moins personnel, et son documentaire de 19 mn, intitulé Au rythme du temps, Elias est allé au gré de sa villégiature dans sa ville natale, à la quête des autres. Chemin faisant, il rencontre un artiste. Il s'agit de Sadek Démocratoz qui évoque l'amour comme étant «la base de tout» pour faire de la musique. Les images oscillent entre le noir et blanc et les couleurs.
    La voix off de Sadek accompagne le spectateur dans son voyage au coeur d'El Bahia. La musique algérienne a-t-elle évolué? On est introduit chez Padidou édition qui évoque son rôle de soutenir les jeunes talents. Mais depuis le vent de Djwala fel lil de Hamidou, qui y a-t-il de nouveau? le rappeur Tox mais aussi Salima Abada qui évoque l'ouverture des champs médiatiques et d'une certaine liberté d'expression «tolérée», puis le manque de statut de l'artiste et la nécessité d'«appuyer» la jeune génération d'artistes et rejoint au final cette idée d'aimer pour faire ça, sans trop attendre d'aide...
    Sadek, quant à lui, évoque la philosophie de sa musique et son message. Bref un documentaire qui a le mérite de donner la parole en brossant le tableau d'une certaine frange de milieu musical indergoud, en Algérie de façon simple, rehaussée de quelques effets stylistiques. Changement de sujet. 1.2.3 viva l'Algérie est le nom d'un court métrage documentaire de Yannick Nolin. Ça débute avec ces lignes que l'on peut lire et qui ouvrent le film: «Le 12 octobre à Oran, était présenté dans un café, le premier match aller-retour de qualification pour la Coupe du monde 2014. L'Algérie affronte le Burkina Faso.»
    Première image, des parties de café, des hommes assis et un bruitage sonore du café qui vient vous introduire d'emblée dans cet univers masculin. On rentre dans le café. Retentit l'hymne algérien. Le match va commencer. La télé est en face. Il y a de tout, des jeunes, des moins jeunes et des barbus. Et des drapeaux bien évidemment partout. Des yeux rivés sur l'écran et cette folie supportrice. Gros plans sur certains visages expressifs. Et puis, cette image filmée de haut d'une scène de liesse quand on marque. Et le sourire aux lèvres. L'appel à la prière retentit.
    Pause de la première mi-temps. Certains regardent leur portable. D'autres la télé. La caméra est braquée par moments sur le match. Et d'autres moments sur les gens du café... Il n'y a pas de parole. Juste un film qui scrute les comportements bruts des gens et nous restitue leurs réactions lors d'un match de foot. Quoi de plus ordinaire que nous connaissions déjà. Des scènes d'excitations suivies de déceptions, puis d'emballement sont successivement montrées telles que nous les ressentions tous, lors d'un match décisif ou pas de l'Equipe nationale. On se lasse à la fin car le docu ne propose rien de si spécial à voir bien qu'il nous introduise dans ce café volontairement et nous impose ce qu'il voit. Les images oscillent d'ailleurs entre les supporters du stade montrés à l'écran et ceux du café. Et enfin cette fameuse pancarte lors du match: «l'Algérie diffuse le match de façon illégale sur sa chaîne nationale.» Fin du film avec des infos sur la participation algérienne à la Coupe du monde, au Brésil.
    Une idée pour demain est un autre court métrage signé Guillaume Fournier. Il est dédié aux «teneurs de moeurs», autrement dit, les hittistes! Dans un quartier paisible, Ahmed s'est refermé sur lui-même depuis qu'il a perdu dans un match de foot, faisant perdre son équipe. Son petit frère Anis tente de lui rendre le sourire et le ramener à la vie. Il va rejouer sur le terrain et tenter de marquer cette fois, aidé par une amie campée par Meriem Zobiri. Le film a cette particularité de focaliser surtout sur la pertinence du regard de l'enfant qui observe, écoute et propose des solutions aux grands. Un petit film mais astucieux. Sans trop d'éloquence. Karim + Hadjar de Samuel Matteau porte, lui, sur l'amour et ses péripéties.
    Le plus célèbre interprète du karaoké sur la place d'Alger est montré en train de chanter la Lama au Café des artistes à Alger. Mais en fait, non, l'histoire n'est pas la sienne mais tout autre! Celle d'un couple, Karim et Hadjar, qui déambule dans Alger, au Jardin d'Essai, font la fête au Café des artistes puis retournent se promener dans Alger.
    Un film muet, sans dialogue, juste les sons qui nous viennent du dehors. Puis le vent de fin de journée qui se lève. Et ces amoureux qui se regardent, s'effleurent, se touchent les mains, se regardent, sourient, se prennent par la main, bref s'aiment à leur façon. Et puis, cette phrase qu'inscrira la fille sur un mur en arabe classique: «Les oiseaux se cachent pour s'aimer.» Une dispute puis une réconciliation. Un film mi-doux, mi-fougueux comme les amoureux.
    Le film respire l'amour, mais aussi la mansuétude et le temps suranné. Comme ces prénoms qui sont taillés à même les feuilles de figues de barbarie. Très forte symbolique de l'amour rêche que vivent les jeunes Algériens, non sans heurts et obstacles. Des films à découvrir!

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  • L'AVIS DE DAVID FINCHER

    La télé est un meilleur terreau que le cinéma pour les films

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    La séduction qu'exercent sur le public et la critique les héros troubles des séries américaines «True Detective», Breaking Bad ou Orange is the new black montre que les personnages les plus intéressants sont aujourd'hui sur le petit écran, estime David Fincher, réalisateur à succès au cinéma. Ces personnages - détectives hors normes au fin fond de la Louisiane, professeur de chimie converti en trafiquant de drogue, jeune femme condamnée à la prison où elle retrouve son ancienne amante - doivent inspirer Hollywood, déclarait récemment le cinéaste à Paris, à l'occasion de la sortie en France de Gone Girl, un thriller avec Ben Affleck arrivé en tête du box-office aux Etats-Unis. «On appelle ça l'âge d'or de la télévisiion. Les gens (re)découvrent la télévision car c'est là où se trouvent tous les personnages les plus intéressants», ajoute le cinéaste, qui a lui aussi tâté de la série, avec le très ambitieux - et très réussi House of carards dont il a réalisé les deux premiers épisodes. «Ce sont des personnages qui déclarent agir d'une certaine manière, mais qui, au fil du temps, évoluent dans une autre direction. On n'a pas ça dans un film sur grand écran», dont la durée dépasse rarement les deux heures, souligne-t-il. Il y a peu de possibilités de réaliser autre chose que des films de «destruction» et «à grand spectacle», qui ont pour le moment la cote à Hollywood. C'est toujours «je viens de détruire Chicago, maintenant c'est au tour de Toronto». Gone girl, thriller qui réduit en charpie un mariage en apparence modèle, a bénéficié d'un budget confortable de 50 millions de dollars, «preuve qu'on peut faire autre chose que des films avec des héros en combinaison de plastique», souligne le réalisateur, faisant allusion à la vogue des super-héros. Mais pour la plupart des scénaristes et des réalisateurs, c'est à la télévision qu'on trouve la plus grande liberté créative, ajoute-t-il. «C'est vraiment là où l'on peut prendre un personnage et le regarder de près, observer ce qui le fait agir. Et le bonus, c'est que vous ne dépensez pas vingt millions de dollars par heure, mais cinq millions seulement. Si vous êtes capables de travailler de manière plus intimiste, alors la télévision offre beaucoup d'opportunités». Les acteurs aussi regardent d'un oeil neuf le travail pour la télévision. «Les deux domaines se confondent alors qu'il y a dix ans, les acteurs disaient je fais du cinéma, je ne veux pas faire de la télé». «Mais je crois que maintenant les comédiens vont là où il y a de bonnes histoires». Et si les séries télévisées à succès ont révélé de grands acteurs, devenus des stars à part entière, elles attirent également des acteurs de premier plan venus du cinéma. True Detective met ainsi en scène le tandem Matthew McConaughey (Oscar du meilleur acteur 2014) et Woody Harrelson.

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