• EnviroFest 2022 — « Méditerranée, l’odyssée de la vie », de Frédéric Fougea: Un fascinant voyage dans la Grande Bleue 

    En 79 mn, le documentaire de Frédéric Fougea, « Méditerranée, l’odyssée de la vie », raconte cette mer qui unit 27 pays comme personne encore ne l’a encore fait. La force de ses images incarne un fascinant voyage à la rencontre des animaux et des plantes qui habitent à cent mille lieues sous l’eau. Le film qui fera des tournées dans plusieurs villes côtière cet été, a été projeté dimanche dernier dans le cadre de la cinquième édition de l’EnviroFest, grâce au soutien de l’Association « La Saison Bleue ».

    « Il existe tout près de nous un monde où la nature cache encore certains de ses plus beaux secrets.

    Une entaille dans l’écorce terrestre entre l’Afrique, l’Asie et l’Europe. La Méditerranée ! Une mer profonde où règne une vie sauvage exceptionnelle. Des eaux si bleues qu’elles attirent les voyageurs du monde entier. Cette mer a vu naître les civilisations, les premières cités, les premiers navigateurs. Aucun espace naturel n’a été autant marqué par la présence de l’homme. Comment le vivant s’adapte-t-il à nous ? ».

    C’est sur ces mots, racontés par la voix porteuse de merveilleux de Camélia Jordana que démarre le magnifique  documentaire de Frédéric Fougea, « Méditerranée, l’odyssée de la vie ». Le film de 79 mn a été projeté avant-hier après-midi à la Cité de la culture dans le cadre de la cinquième édition d’EnviroFest Tunisia (du 20 au 25 mai) dans une salle à moitié pleine d’enfants. Diffusé le 21 avril 2022 sur France 2, ce documentaire-évènement a demandé deux années de tournage dans quinze pays différents. Ces deux ans de tournage ont été nécessaires pour le réalisateur afin de rendre compte d’un écosystème menacé, mais bien vivant. Voilà une chose à dire aux nouvelles générations afin de les sensibiliser à la protection de cette mer intérieure, si précieuse pour l’équilibre écologique des 27 pays situés sur son pourtour, une mer qui nourrit depuis des siècles des millions d’individus.

    Du pouvoir de résilience de la Méditerranée

    Tout en évitant l’alarmisme et le catastrophisme, Frédéric Fougea a bien réussi ce pari. En faisant plonger le spectateur cent mille lieues sous les eaux bleu turquoise de la Méditerranée, le réalisateur fait des animaux ses principaux personnages, adoptant leur point de vue, exposant leur affect et démontrant leur génie, notamment pour s’orienter dans l’immensité bleue de l’océan. Une tortue caouanne traverse la Méditerranée de la France à la Grèce pour aller pondre ses œufs sur la plage de sa naissance, les thons rouges font un périple épique depuis l’océan Atlantique pour se reproduire là où ils sont nés, en Méditerranée, une cigogne mâle parcourt le ciel de la mer intérieure pour construire son nid sur ses rivages, quelque part sur les côtes italiennes. La vie les anime tous. Ils font la richesse de la biodiversité de cette région du monde. Mais le plastique, « L’équivalent de 34 000 bouteilles en plastique atterrissent en Méditerranée chaque minute », indique la voix douce de Camélia Jordana, l’intense trafic maritime et la surexploitation des ressources halieutiques représentent de réels dangers pour ces espèces.

    « Comment les animaux sauvages parviennent-ils à donner naissance, à éduquer leurs petits, à devenir adultes, à se séduire, à se dépasser, à conquérir de nouveaux territoires ?

    Et cette mer. Attaquée de toute part…

    Comment résiste-t-elle à la pression ?

    Comment fait-elle pour panser ses plaies ?  Et pour renaître ? ».

    Le texte de « Méditerranée, l’odyssée de la vie », que clame Camélia Jordana, est aussi beau que les images, qui défilent sur l’écran et dont on ne se lasse pas. Et malgré les catastrophes écologiques, la Méditerranée trouve dans ses entrailles la force de se régénérer. Grande est sa capacité de résilience. La preuve, trente ans après une marée noire, l’épave d’un pétrolier abrite désormais des coraux et des poissons !

    Malgré sa longueur, le jeune public présent dans la salle a suivi le film jusqu’au bout et participé activement au débat, qui l’a suivi, animé par Hisham Ben Khamsa, président d’EnviroFest et Yassine Sghaier, du Spa/ Rac, soit le Centre d’Activités régionales pour les Aires Spécialement Protégées.

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  • 75e festival de Cannes | En compétition : Les films favoris

    Des films de noms importants du cinéma mondial ont drainé la grande foule sur la Croisette. Quels sont les plus favoris pour figurer au palmarès de cette 75e édition. Le détail.

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    «J’espère que vous ne plaisantez pas et que je mérite vraiment vos applaudissements», a lancé, hier, amusé le réalisateur canadien David Cronenberg à la fin de la projection de son film «Crimes of the future», en lice pour la Palme d’or du 75e Festival de Cannes avec 20 autres longs-métrages.

    Trois jours seulement nous séparent de la proclamation du palmarès et on peut d’ores et déjà se demander si «Crimes of the future» fera partie des films favoris. Certes, on comprend le doute qui s’est emparé de Cronenberg tant son film est difficile à digérer après toutes ses séquences déroulant la métamorphose du corps d’un célèbre artiste performer et ces horribles scènes d’ablation d’organes. C’est là, la manière du réalisateur de «Crash» de fouiller les corps et les âmes en proposant, dans ce «Crimes of the future» épisode 2, le premier ayant été réalisé en 1972. Cette même idée de la transformation du monde par la technologie, le nouveau sexe, les nouvelles maladies, la médecine et autres.Dans la droite ligne de «La mouche», «Faux semblants» et «Existenz», ce nouvel opus du genre science-fiction sculpte inlassablement la plastique ténébreuse de l’évolution  humaine façon Cronenberg.Malgré l’accueil mitigé de la critique, ce film pourrait figurer au palmarès en raison de cette vision anticipative de l’humanité.

    «Decision to leave», du Sud-Coréen Park Chan-Work, creuse le sillon entamé en 2016 avec «Mademoiselle» en proposant un cinéma moins brutal en nette opposition avec ses films précédents, dont «Lady Vengeance» et  «Old Boy» qui a scandalisé la Croisette, en 2004 en raison de la violence horrifique qu’il véhicule.

    Dans «Decision to leave», le réalisateur met en scène une enquête sur la mort d’un homme, survenue au sommet d’une montagne, le détective qui soupçonne la femme de la victime est déstabilisé par son attirance pour elle. Une histoire d’amour en mode thriller romantique où le réalisateur multiplie les retournements afin de maintenir l’intérêt du spectateur. En vain. Car, malgré les scènes hitchcokiennes, l’ennui submerge ce polar lyrique ponctué de stéréotypes. Ìl est peu probable de voir ces films figurer au palmarès !

    Thriller, comédie et tragédie

    Toutefois, d’autres films pourraient être primés, voire remporter la récompense suprême.Parmi les favoris, citons notamment : «Triangle of sadness» ou «Sans filtre», une comédie politique du Suédois Ruben Ostlund, détenteur de la Palme d’or, en 2017, pour «The Square» où il a enclenché son idée-force et son propos  pétris d’humour et de sarcasmes consistant à critiquer, voire laminer, la société occidentale en se focalisant, chaque fois, sur un monde particulier, le monde de l’art contemporain dans «The square» et le monde de la mode, et du luxe dans ce nouvel opus où il force, encore davantage, le trait en dénonçant, grâce au rire et à la satire, le monde égoïste et cynique du capitalisme et des ultra-riches.

    On peut citer, aussi, «La Femme de Tchaïkovski» du Russe Kirill Serebrennikov qui se focalise sur le personnage d’Antonina Milioukova, la femme du musicien russe, éperdument éprise de l’artiste, prête à tout pour briser son indifférence, mais le mariage ne fera que les désunir davantage.

    «R.M.N.» de Cristian Mungiu

    Dans ce drame, le réalisateur met en scène avec maestria et de manière émouvante, dans la Russie du XIXe siècle, cette descente aux enfers des plus tragiques, entre frustrations et humiliation, d’une femme amoureuse.

    Obsessionnellement amoureuse d’un homme attiré par les jeunes hommes, or, c’est justement ce déni de la réalité que dénonce le réalisateur en empruntant le chemin du grand cinéma, fond et forme confondus, avec en prime un fabuleux jeu d’acteurs Odin Biron (Tchaïkovsky) et Alena Mikhaïlova (Antonina). «RMN» est le dernier-né du Roumain Cristian Mungiu avec lequel il revient en compétition après l’attachant «4 mois, 3 semaines, 2 jours», Palme d’or en 2007. Poursuivant dans la voie du cinéma social, il situe l’action en Transylvanie, dans un village multiethnique, troublé par le recrutement d’ouvriers étrangers dans une entreprise locale.

    La peur de l’autre, la haine, la xénophobie s’installent et sont dénoncées par le réalisateur qui, à travers cette communauté, fait un diagnostic de la Roumanie, voire de l’Europe, minée par la montée du nationalisme. «R.M.N.» en roumain veut dire «IRM», ou scanner, et c’est ce qu’entreprend le cinéaste en scannant la société roumaine d’aujourd’hui, embourbée dans la crise économique, les frustrations, le racisme, l’exclusion et l’intolérance car, malgré la mosaïque des ethnies dans ce village de Transylvanie, la fracture et la haine entre les différentes communautés sont profondément manifestes, ce qui est montré dans un plan magistral, plan séquence fixe de facture classique et entre éléments dramatiques et de thriller «R.M.N.» vient confirmer l’importance du cinéma de Mungiu, malgré un rythme parfois lent. Enfin, «Hi-Han» du grand cinéaste polonais Jerzy Skolimowski qui, à 84 ans, est de retour à Cannes avec une sixième sélection en compétition, a ému la croisette tant le héros du film, un âne qui, après avoir été libéré d’un cirque, par des activistes de la cause animale, s’est échappé en traversant le pays.

    Dans son trip de la Pologne à l’Italie, l’animal sera confronté au monde fou et cruel des hommes.Le réalisateur de «Deep-end» et de «Travail au noir» attire, ici, l’attention sur les positions excessives de certains activistes qui, quoique mûs de bonnes intentions, agissent, parfois, de manière contre-productive.

    En mettant en scène le périple d’un âne pour qui, le monde est un lieu mystérieux, le réalisateur affiche son point de vue, dans  un festival visuel où triomphent la nature et l’innocence. De quoi mériter vraiment une récompense.

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  • CANNES-CHRONO (8/8) - ONE MORE TIME

     

    par T. H.

    Accueil - Chrono Actu en continue - Chrono-actuOn a classé les "Palmes d'or" de ces 20 dernières années - Benzine Magazine

    Les humeurs de notre envoyé spécial à Cannes entre réalité augmentée et délire-fictions. Dernières impressions avant le palmarès et la clôture de la 75ème édition du Festival aujourd'hui.

    Mercredi 11H45. Où on en était déjà ? Ah, oui, mon premier film pakistanais ! En compétition officielle, Leila's Brothers de Saeed Roustaee. Etrange, l'histoire du film se déroule en Iran. C'est même un drame familial totalement iranien, un film de mafia style Le Parrain à Téhéran. Drogue, trafics en tous genres, petits meurtres entre bandes rivales. Pour survivre aux embargos imposés, on s'organise comme on peut au pays des mollahs. Ce thriller un peu longuet (2H50) est sans doute passionnant. À revoir les yeux ouverts, une nuit d'insomnie par exemple.

    Mercredi 12H59.... Ah, mince ce n'était pas un film pakistanais, je me suis trompé de salle ! Leila's Brothers est un film iranien comme son réalisateur Saeed Roustaee.

    Le film pakistanais, Joyland, de Saïm Sadiq c'était dans la salle d'à coté. On mourra donc sans avoir vu un seul film pakistanais dans sa vie, tel est le mektoub ! Pour se consoler, on notera que ce film qu'on n'a pas vu et qui raconte les mésaventures d'une transsexuelle à Lahore a été financé à 95% pour les Etats-Unis -où vit depuis ses études à Columbia son réalisateur.

    Jeudi 00H00. Encore un phénomène inquiétant dû aux dérèglements climatiques, cosmiques et tectoniques : Il était plus facile de décrocher la lune que d'avoir un cartoon d'invitation pour la fête du film Elvis- Un chef d'oeuvre dans la catégorie des biopics selon ceux qui ont pu accéder à la séance. Décidément, tout est bio de nos jours, même les pics, même les morts, même les Spressley.

    Jeudi 00H30. Loin du vacarme de la fête d'Elvis, la nuit était délicieusement douce dans le luxueux yacht du magnat égyptien Naguib Essawires. Une poignée d'invités a été conviée à un dîner gastronomique aussi copieux que raffiné. Les frères Essawirès ont tenu à nous rassurer : le festival de cinéma qu'ils sont créé à El gouna, la petite ville balnéaire sur la mer rouge qu'ils ont construite, continuera malgré la crise qui touche les pauvres - qui font tout pour nous empêcher de vivre.

    Ah que c'était bien d'être choyé par un équipage anglais- que des blondes sexy et des blonds musclés- à notre entière disposition; serveurs souriants et obéissants, attentifs à ce que notre coupe de champagne ne soit jamais vide. Avec les convives les discussions en anglais arabiscoté et en arabe englishisé ont tournés autours du transfert qui a défrayé la chronique cette année: Amir Ramsès le directeur artistique d'El gouna film festival a été débauché par le festival du Caire ! So bad ! Yes, one more brochette of crevettes, pliz !

    JEUDI 08H10. À la supérette «Au petit Sousse» ça ne parlait que du non-transfert d'un certain Kylian M'bappé. Les pauvres sont peut-être sympathiques mais leurs sujets de discussions ne sont pas au niveau, reconnaissons-le sans sombrer dans la caricature, on leur laisse ça à eux.

    JEUDI 08H25. À Haïfa, Walid un écrivain palestinien dépressif et père de deux enfants ne va pas bien. À défaut de pouvoir écrire, il consacre toutes ses journées aux tâches ménagères pendant que son épouse infirmière bosse à l'hôpital. Son nouveau voisin, Jallal, même âge et même situation familiale, a l'air plus sympa, même si c'est un voyou. Devenus amis, Walid le dépressif demande à Jalil l'endetté de le tuer en feignant un accident de chasse. Mediterranean Fever est un drame psychologique donc, et c'est le deuxième long métrage de Maha Haj.

    Avec ce film ennuyeux mais néanmoins prétentieux l'ancienne première assistante d'Elia Suleiman veut sans doute nous dire qu'on peut être palestinien et parler d'autre chose que de la colonisation et de l'apartheid subis. Fallait-il vraiment pour nous en convaincre passer par la case daubes indigestes ?

    JEUDI 11H00. Le nouveau film du japonais Hirokazu Kore-eda, Les Bonnes Etoiles, tourné en Corée du Sud, est un drame joyeux dont l'intrigue par du phénomène des «baby boxes», des coffres sécurisés dévolus au dépôt anonyme de nourrissons. Aussi passionnant que terrifiant, on aime beaucoup !

    Jeudi 13h30. Quelqu'un peut-il nous dire ce que fout exactement l'envoyé du Quotidien d'Oran au déjeuner de la fondation gan pour le cinéma ? Je n'ai rien contre les compagnies d'assurances, mais je n'assure pas de rester ici une fois le dessert servi... Allez, ok, je reste aussi pour le café !

    Jeudi 15H55. Rencontre avec Galo Diallo, l'agent des stars des TikTok, Instagram, Snapchat, YouTube and co... Accompagné d'une vingtaine de comédiens des petits écrans, l'homme de l'agence Smile, qu'il a créée en 2016, gère les intérêts de 20 créateurs de contenus, à l'attention des 30 millions d'abonnés, et négocie des contrats pour ses stars avec des plateformes de streaming. Les grands gagnants de cette édition de Cannes viennent de ce monde.

    Après les pleurnicheries des industriels du cinéma ( chute vertigineuse des entrées dans les salles), puis les lamentations des plates-formes ( pertes des abonnés en cascades, et leurs actions qui s'effondrent dans la bourse), enfin du positif. Conclusion, c'est la théorie des poissons, mais à l'envers, les petits écrans bouffent les moyens écrans qui ont bouffé les grands écrans. C'est mal formulé, mais vous avez compris ! Sinon je peux vous faxer un dessin.

    JEUDI 22H55. Beaucoup de monde à la Close-party de la Quinzaine, car le dj serait très archi-populaire, même si son nom ne nous dit rien (première alerte). Plein de monde, mais Sofia D est déjà de l'autre côté de la mer, pour proposer le rôle du Colonel Senoussi -refusé par Elia Suleiman, John Malkovich et Chawki Amari- à Mohamed Mazouni ( très bonne idée).

    Alors qu'on essayait de faire semblant de danser sur un énième remix de l'inépuisable One more time des inévitables Daft Punk, un collègue de Télérama me glisse à l'oreille «Fais attention à ton coeur» ( deuxième alerte). Quand il ne restait plus de champagne tiède et plus de macarons verts fondants dans la chaleur de la nuit, il fallait bien se résigner à quitter les pistes de danse. A la sortie de la plage où se déroulait la fête, les organisateurs, avec plein d'empathie, me demandent si je veux un Uber pour rentrer le coucher (troisième alerte)

    VENDREDI 02H20. Je ne rentre pas seul à l'hôtel, na ! Un dernier miracle, un dernier coup ? One more time, the last ?

    VENDREDI 04h30. Après la petite mort, le grand sommeil. Entre temps on apprend le décès de Ray Liotta. One more dead.

    VENDREDI 07h00. On commence par faire les valises, pour les pronostics on verra après. Mais qui doit-on primer ? Le plus vieux et le plus sage des réalisateurs en compétition, le polonais ,Jerzy Skolimowski ( 84 ans) pour Hi-han ? Poétique variation du film Au hasard Balthazar, ou l'errance d'un âne en proie à la folie des hommes.

    Ou le plus jeune des prétendants à la palme, le flamand rose Lukas Dhont (31 ans) qui poursuit son exploration de la fin de l'enfance dans Close qui nous a tant fait pleurer ? Et notre chouchou le Boy from Heaven de Tarik Saleh, va-t-il être sacrifié pour un film russe anti-russe ou pour d'un film ukrainien pro-otan ? Pronostics, pronostics, le festival s'achève, et nous achève.

    Reviendrons-nous l'année prochaine ? Si oui, dans quel état ? Déjà mort ou à demi-mort ? Merci d'avoir été nombreux à ne pas partager du tout nos contenus. Se faire liker par les doigts de la main étrangère, non merci : on perd la tête et le style, mais on garde notre fond de fierté microscopique. Merci aux robots d'Apple et aux correctrices du Quotidien d'Oran pour leur étroite collaboration : le festival de Cannes, des cliques et des coquilles vous doit tout !

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  • Le Caftan bleu, le film mal cousu de Maryam Touzani en clôture d'Un certain Regard

    Le Bleu du caftan de Maryam Touzani (2022) - Unifrance

    On aurait tant aimé ne pas être tant déçu par le deuxième film de la marocaine Maryam Touzani, Le caftan bleu, co-écrit avec son mari Nabil Ayouche et dévoilé lors de la clôture d'un Certain Regard.

    Dédié aux derniers «mâalems»- maîtres artisans du caftan fait main, le film se focalise sur les souffrances intérieures de Halim, un quincagénaire qui peine à mener une double-vie : le jour il tient la boutique avec sa femme qu'il aime tendrement et le soir dans les hamams de la médina de Salé il offre son corps aux hommes anonymes pour assouvir ce plaisir interdit qui le rend si malheureux.

    L'arrivée dans son échoppe d'un apprenti aux yeux de biche va accentuer son malaise d'homosexuel forcément refoulé dans une société conservatrice et machiste. Pour qu'il puisse à la fin du film assumer sa différence, la réalisatrice n'hésite pas à faire mourir son épouse d'un cancer larmoyant. Chaque scène, chaque dialogue, chaque plan est prévisible.

    Dans ce film qu'on aurait taxé de misogyne s'il n'était pas réalisé par une réalisatrice arabe, toutes les bonnes intentions s'avèrent vaines et les coutures visibles. Pire, jamais l'acteur palestinien Salah Bakri (dans le rôle de Halim) et l'actrice belge Loubna Azabal (dans celui de sa femme qui se meurt) n'ont été aussi peu crédibles à l'écran. C'est un «film fragile» résume la presse française, avec cette condescendance que Le Caftan bleu appelle de toutes ses faibles forces.

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  • 75ème édition du festival de Cannes - Entre l'Algérie et le Maroc, la guerre des Chiffons

    On a classé les "Palmes d'or" de ces 20 dernières années - Benzine Magazine

    par De Notre Envoyé Spécial À Cannes : Tewfik Hakem

    En exclusivité pour Le Quotidien d'Oran, une nouvelle photo du prochain et très attendu film de Damien et Adila Ounouri sur la dernière reine d'Alger face au terrible Baba-Arroudj. Et une polémique de chiffon on ne peut plus emblématique entre les deux voisins du grand Maghreb désuni.

    Un peu de pipolerie ne nuit pas à la santé de la presse généraliste : olé, olé, la comédienne Adila Bendimerad va bientôt mettre au monde son premier enfant. Et scoop, le père, le réalisateur Damien Ounouri ( accessoirement son mari), ne souhaite toujours pas savoir s'il s'agit d'une fille ou d'un garçon.

    L'arrivée imminente de ce premier bébé coïncide avec la finition annoncée du premier long-métrage du couple, «La Dernière», non retenu par 75e festival de Cannes. Après «Kindil el Bahr» le couple glamour de la nouvelle vague du cinéma algérien revient avec une production digne des écrans. En ce moment à Paris, ils fignolent le montage de ce très attendu long-métrage , et nous offre en exclusivité cette photo du film.

    Et quelle image ! Adila B dans le rôle de Zaphira, la dernière reine d'Alger, face au terrible manchot Baba-Arroudj. On peut voir toute la tension du film dans cette photo exclusive. Résumons (mais pas trop) l'histoire de La Dernière. Nous sommes au début du 16 ème siècle, et les espagnols attaquent notre pays si riche. Pour faire sortir les Castillants, le roi Samir Toumi fait appel à Baba-Arroudj le terrible et sa bande de janissaires coupeurs de têtes. Une fois sa mission accomplie vis à vis des espagnols, le corsaire sanguinaire se plait à Alger où les femmes sont belles et la bouffe plutôt bonne. Il décide alors denous débarrasser une bonne fois pour toutes du roi Samir Toumi - qui effectivement n'a pas de charisme , il ressemble plus à un chanteur de mariage pour femmes ou tout au plus à un éternel primo-écrivain pour Instituts français qu'à un roi digne de Mezguena. Bref, le corsaire a une main de fer a des plans diaboliques en béton : il fait tuer le roi et se proclame sultan d'Alger, en promettant au passage aux incrédules une nouvelle Algérie- ce qui ne l'empêche pas au passage d'étouffer tous les opposants (lesquels, déjà à l'époque, s'arrangent pour ne pas être solidaires entre eux). Zaphira, la dernière des épouses de Samir Toumi, si bien incarnée par Adila Bendimerad, refuse le coup d'Etat et au lieu de rentrer chez ses parents à Miliana comme le lui demandent expressément ses frères, rêve de devenir la nouvelle Kahina d'Alger.

    Cette image nous donne un aperçu du film, la dernière reine d'Alger se bat contre la puissance envahissante, mais dans les regards on devine qu'une autre passion consume les deux protagonistes principaux. Baba-Arroudj est fou amoureux de la petite rebelle et la princesse qui a été trop longtemps délaissée par son pleutre de mari n'est pas insensible au corps musclé de son bourreau... On n'en dira pas plus pour ne pas divulgacher l'affaire.

    Espérons néanmoins que cette image du film, la deuxième à être diffusée, ne produise pas les mêmes effets que la première.

    Car il y a déjà eu une image du film publiée par le magazine britannique Screen qui a provoqué sur la toile une polémique aussi incroyable, irréaliste, fantaisiste qu'emblématique de l'état des relations délétères entre le Maroc et l'Algérie.

    La photo en question ( ci-dessous), représente la reine entourée de ses femmes de compagnie. Dès sa publication, des trolls marocains ont accusé les algériens de vouloir s'approprier «le caftan marocain». L'affaire aurait prêté à sourire si elle n'était pas allé aussi loin. Sur la page Facebook de Doha Film Institut (un des producteurs du film) et sur celle de l'actrice Nadia Tereszkiewicz (qui joue la Scandinave dans notre film, la compagne d'Aroudj, et est à l'affiche des Amandiers à Cannes), les attaques ont été féroces. L'actrice Nadia Tereszkiewicz qui avait publié la photo a été contrainte de fermer son compte après avoir reçu 2000 messages injuriants en une nuit -et, semble-t-il, autant d'insultes en privé. Pire, les producteurs qataris ont demandé officiellement des «clarifications» à Damien et Adila Bendimerad en ce qui concerné cette affaire d'appropriation textilesques et culturelle présumée. Avec des documents certifiés par des historiens, Adila Bendimerad a été obligé de se justifier auprès de son bailleur qatari.

    On sait que le Maroc et l'Algérie se font la guerre pour la paternité du couscous, dans le but de l'inscrire au patrimoine de l'Unesco avec leur drapeau flottant au dessus, ah l'enjeu de taille ! Cette histoire de couscous à classer nous a fait doucement sourire, car après-tout vaut mieux une guerre de graines de couscous qu'une deuxième guerre des sables. Mais elle nous attriste en même temps;

    «Couscous, caftans, c'est pas à toi c'est à moi». On en est là !?

    Pour que cesse ces chamailleries stupides entre les deux incorrigibles et immatures voisins, faut-il encore faire appel à un quelconque Barberousse des temps modernes ? Erdogan qu'est-ce que tu peux nous proposer comme plan cette fois-ci ?

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  • Décès de Chafia Boudraa: Une étoile du cinéma algérien s’éteint

    Quelques jours après le décès de Ahmed Benaissa, la grande actrice et doyenne du cinéma algérien, Chafia Boudrâa, nous a quittés dimanche à Alger, à l’âge de 92 ans. La défunte a été inhumée le jour-même en présence d’un grand nombre d’artistes et de fans. Par Abla Selles L’actrice, qui a marqué le petit et grand écrans, a toujours su représenter la femme algérienne durant la guerre de Libération nationale et même après l’indépendance.

    C’est la grande figure du théâtre et du cinéma algériens qui a incarné le fameux personnage de «Lala Aini» dans le feuilleton télévisé «L’incendie», œuvre majestueuse adaptée du roman éponyme de Mohammed Dib et réalisée par Mustapha Badie.

    En quatre décennies, Chafia Boudrâa, de son vrai nom Atika Boudrâa, a notamment interprété des rôles dans le film «Le mariage de Moussa» de Tayeb Mefti, «Leila et les autres» de Sid Ali Mazif, «L’évasion de Hassan Terro» de Mustapha Badie, «Une femme pour mon fils» de Ali Ghalem, «Un vampire au paradis» de Abdelkrim Bahloul, «Le cri des hommes» de Okacha Touita et «Hors-la-loi» de Rachid Bouchareb, qui va la mener au Festival de Cannes.

    Présente lors de cet évènement international, Chafia Boudraa était aussi l’ambassadrisse du patrimoine et de la culture algérienne en portant un karakou qui a suscité l’admiration des participants et la fierté des Algériennes. Au petit écran, l’actrice a aussi été distribuée dans plusieurs œuvres télévisées françaises, notamment «Sixième gauche» de Claire Blangille, «Le Secret d’Elissa Rhaïs» de Jacques Otmezguine, «L’un contre l’autre» de Dominique Baron ou encore «Just like a woman» et «L’honneur de ma famille» de Rachid Bouchareb.

    Dans le 4e art, l’actrice qui a campé notamment le rôle de la veuve dans «La Mégère apprivoisée» du Théâtre national d’Alger (TNA), a été aussi distribuée dans un monologue mis en scène par Hamida Ait El Hadj, sur la situation de la femme, «Souk ennsa». De nombreux hommages ont été rendus à Chafia Boudraâ, notamment par le TNA, le Festival du film arabe d’Oran ou encore le Festival du film de Mascate, en reconnaissance du talent avéré et du parcours exceptionnels de cette grande figure de la culture algérienne qui a voué sa vie et sa carrière au service de l’art. A. S.

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    Khaled Benaïssa, acteur : Un artiste au talent pluriel

     

    Artiste et comédien accompli, Khaled Benaïssa, 44 ans (né à Annaba en 1978), a déjà une riche carrière à son actif, lui qui a découvert le cinéma très jeune, art qu’il a écumé pendant quinze bonnes longues années.

    Par Mahfoud Mhenni

    «L’art et le cinéma pour moi sont une grande histoire d’amour, surtout que j’ai découvert le septième art très jeune, influencé que j’étais par mon entourage immédiat», nous dira Bensaïssa, rencontré en marge d’un événement sportif.  Il faut savoir que Khaled est le fils du célèbre metteur en scène de théâtre Slimane Benaïssa et le frère de Mehdi Benaïssa, directeur artistique des Journées cinématographiques d’Alger.

    Celui qui a tourné dans nombre de feuilletons et de films, dont «Timoucha», «El Khaoua», «Mascarades», «L’Oranais» et «Papicha», entre autres, a tenté aussi d’autres expériences et cela lui a valu aussi des prix et des consécrations, sachant qu’il est aussi réalisateur, en plus de son métier de comédien. D’ailleurs, en décembre 2008, le jury du Festival de Taghit a récompensé son court-métrage «Sektou» (Ils se sont tus) par la Caméra d’or, ainsi que le grand prix du festival.

     Cette même réalisation lui a valu  de décrocher le poulain d’or au Fespaco 2009 qui révélera son ambition d’auteur et de réalisateur. Des critiques pensent qu’il est parmi les meilleurs acteurs algériens du moment, surtout que ses dernières apparitions ont ébloui le public, notamment son rôle au film «L’Oranais», où il avait interprété un politique corrompu. Interrogé sur son absence des écrans durant ce dernier ramadhan, Benaïssa nous avouera qu’il est aspiré par un projet personnel qui le tient à cœur, et qu’il devra bientôt présenter.

    «Je réserve des surprises à mes fans et je ferais, en tout cas, de mon mieux pour les satisfaire, surtout que le public reste très important pour tout comédien», a-t-il-indiqué.

    «Je suis un grand sportif et je pratique de nombreuses disciplines»
    Appelé à s’exprimer sur la raison de sa présence lors de la présentation du Trail Azro N’thor, compétition qui aura lieu ce vendredi dans la commune de Tirourda à Aïn El Hammam (Tizi-Ouzou), le comédien nous dira qu’il participe à cet événement et prendra part au départ de la course la plus difficile, à savoir celle du 37,7 km. «C’est ma deuxième participation, étant donné que j’étais présent lors de l’édition de la saison dernière où j’avais décroché la 24e place», nous dira Benaïssa, ajoutant qu’il avait participé à cette compétition pour préparer le Marathon de Paris auquel il a aussi participé.

      Pour l’édition de cette année, il compte aussi laisser son empreinte et faire de son mieux. «Au-delà de l’aspect sportif, ce genre de compétition revêt aussi un caractère social que j’affectionne, surtout qu’en tant que comédien je dois être proche de mon public. Je vais vous surprendre en vous disant que j’ai même été pris en charge chez l’hébergeur et cela reste quelque chose de spécial pour moi», nous a-t-il affirmé. Il nous révélera son grand coup de cœur pour le sport, affirmant pratiquer plusieurs sports à la fois, en autres, le sport équestre, la natation, l’athlétisme.  «A titre d’exemple, pour ce trail d’Azro N’thor, je m’entraîne quotidiennement avec l’entraîneur de l’équipe Run.dz, Rachid Mahour Bacha, et je reste assidu et régulier», nous a-t-il indiqué.

    M. M.

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  • 75e Festival de Cannes

    Rima Abdul-Malak tacle un barrage et applaudit «Le Barrage» de Ali Cherri

     

    Ali Cherri fouille l’âme de son personnage principal, Maher, comme un égyptologue le ferait avec le Sphinx.

    Mardi en soirée, Rima Abdul-Malek, la nouvelle ministre de la Culture, montait les marches en compagnie de six jeunes qui avaient été refoulés d'une projection, leur Pass tout fier, mais aussi incrédules presque de se retrouver foulant le tapis rouge. La veille, ces mêmes cinéphiles avaient été empêchés de voir un film malgré leur Pass culture.

    Or, ce sésame permet aux 15-18 ans (scolarisés ou pas) de disposer d'un crédit de 300 euros à utiliser pour l'achat ou la location de biens culturels. Et il se trouve que ce Pass culture a été pensé par Rima Abdul-Malak du temps où elle était la conseillère médias à l'Élysée... Donc pour cette soirée bien particulière, puisque le festival fêtait sa 75e édition, ce fut également l'occasion de fêter d'une belle manière et avec éclat, le premier anniversaire du lancement de ce Pass culture.

    Mardi toujours, en fin de matinée, la ministre de la Culture débarquait sans protocole aucun au Palais de la Croisette pour assister à la projection du film du réalisateur et plasticien libanais Ali Cherri, «Al Sed» («Le Barrage») à la Quinzaine des Réalisateurs. Une oeuvre qui a été longuement applaudie malgré l'aridité de son espace, un no man's land soudanais où l'ex-dictateur El Bachir avait érigé un immense barrage sans tenir compte ni du patrimoine culturel et humain détruit où déplacé à coups de bulldozer. Ali Cherri a situé son histoire, durant la période où la jeunesse soudanaise était entrée en résistance contre le régime despotique du colonel Al Béchir.


    Près du barrage de Merowe, sous un soleil de plomb, Maher travaille dans une briqueterie traditionnelle alimentée par les eaux du Nil. Maher, en marge de son dur labeur, entretient un mystère autour d'un édifice qu'il façonne à mains nues, dans un endroit assez éloigné, dans le désert.

    Avant d'aller plus en avant, il est utile de rappeler que ce barrage depuis son érection, en 2010, a déjà affecté sérieusement l'écosystème en bloquant la migration des poissons et en dégradant la qualité de l'eau. «Je suis attiré par les catastrophes de tout genre et j'aime les interroger pour savoir leur impact sur l'homme et la nature» rappelle Ali Cherri qui s'était même déplacé en Algérie pour examiner les conséquences des séismes qui s'y sont produits.

    En atelier, il interroge les imaginaires autour de la boue, «élément corrosif, mais d'où la vie peut jaillir», prenant comme point de départ des espaces envahis par la boue, tels que les musées archéologiques de Fukushima ensevelis après le tsunami ou encore l'inondation des réserves du Louvre en juin 2016, ou bien sûr le barrage de Merowe sur le Nil au Soudan.

    Merowe qui sera aussi le cadre du premier long métrage, qui au-delà de l'oeuvre du plasticien avéré, est aussi une profonde introspection qui sonde l'être au plus profond de lui-même. Ali Cherri fouille l'âme de son personnage principal, Maher, comme un égyptologue le ferait avec le Sphinx. Cherri, le plasticien, rappelle à bien des égards celui de l'Égyptien Hassan Fathy («Construire avec le peuple»), avec la même bienveillance en tout cas. Partout, le cinéaste guette l'humain (Maher) dans sa quête.

    Quand, avec la glaise humectée, Maher élève patiemment sa tour de terre, dans laquelle il croit déceler un visage aussi déchirant que celui du «Cri» de Munch, il en arrive même à entendre, à bas bruit, les injonctions et les propos comme sortis de la bouche d'un oracle qui le met en garde contre sa recherche effrénée de ce qu'il n'aura jamais... Son mausolée qu'il croyait avoir sauvé des eaux en furie du Nil proche, en le bâtissant plus loin sur les terres désertiques, finira par s'écrouler suite à des trombes d'eau, de cette pluie rare en ces lieux, mais le plus souvent porteuse de catastrophe, mais aussi de vie, pour les premiers patients.

    Et cela est décelable, dans le regard droit final, face à la caméra de Maher. Un long gros plan, où se lira le désarroi, la détresse de Maher, de ses larmes naissantes qui finissent par prendre une couleur tel un ru échappé d'un flot du Nil et qui finira par éclairer avec beaucoup de discrétion un sourire naissant.


    «Le comble du pessimisme, c'est l'optimisme.». Avec cette leçon de cinéma charriant aussi une leçon de vie, Ali Cherri aura rendu à ce gigantesque bloc de béton, un peu de vie, d'humanité. Comme dans «Théorème» de Pasolini, Maher dans «Al Sed» ne perçoit plus que ce vide bien plein comme d'un faisceau de perspectives nietzschéennes, où s'entremêlent des pulsions et surtout des volontés. Une belle oeuvre que cette oeuvre de Ali Cherri! 

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  • CANNES-CHRONO (7/8) - OMAR GATLATO LA FRAISE
    Les humeurs de notre envoyé spécial à Cannes entre réalité augmentée et délire-fictions.



    Mardi 17H45. La levée de l'embargo concernant le tournage imminent en Algérie du fameux film dont tout le monde parle à Cannes est encore plus imminente....

    MARDI 17H59. ... très imminente !

    Mardi 18H00. Breaking news. Producteur et scénariste, Elias Belkeddar, 33 ans, est aussi réalisateur. Après quelques courts remarqués et primés, il s'apprête à tourner en Algérie son premier long-métrage intitulé pour l'instant Omar la fraise, avec Réda Kateb dans le rôle titre, Benoît Magimel et plein d'acteurs algériens qui se reconnaîtront- l'embargo est levé mais nous préférons ne nous divulguer qui en fera partie et qui ne sera pas content de ne pas y être. Pour endosser le rôle principal Réda Kateb a laissé poussé ses cheveux comme on peut le voir en exclusivité dans le Quotidien d'Oran. Réda Kateb as Omar la fraise, un voyou quadragénaire obligé de quitter la France pour échapper à la justice et qui vient se planquer à Alger.

    Les autorités algériennes n'aimant pas répondre aux injonctions de l'ancienne puissance coloniale, elles n'expulsent donc pas le fugitif. À Alger, le quotidien de notre harrag est ponctué de petites combines et de beaucoup de mélancolie noyée dans les bars d'Alger et parfois dans les bras de Zohra, sa copine. Alors qu'il se sent vieillir Omar la Fraise rencontre le jeune Momo et sa bande de voyous locaux low-cost qui tentent de dévaliser les clients du bar. Omar prend alors ces jeunes sous son aile...

    Omar la fraise d'Elias Belkeddar est selon son jeune réalisateur sous influences des films de Sergio Leone et Takeshi Kitano.

    Si personne ne meurt d'ici-là on peut rêver d'un beau Cannes pour 2023. Avec Omar la fraise et Meursault, contre-enquête, le film. Dix ans ou presque après Chawki Amari, Kamel Daoud devrait lui aussi fouler le tapis rouge du prestigieux festival. Mais pas dans la même catégorie, et pas pour des prunes ou pour des fraises.

    Mercredi 07H45. Finalement ils n'ont rien fait ! Les réalisateurs arabes présents à Cannes cette année voulaient profiter de cet évènement médiatique pour exprimer leur condamnation de l'assassinat de la journaliste palestinienne Shereen Abou Aqlàa par l'armée israélienne. Leila Shahid était même venue à Cannes pour l'occasion. Pour rien. Heureusement d'autres cinéastes et comédiens dont Pedro Almodovar, Mike Leigh, Jim Jarmuch, Ken Loach, Hani Abou Assad, et les comédiennes Tilda Swinton et Susan Saradon ne les ont pas attendu pour appeler dans une lettre à des mesures significatives pour «garantir la responsabilité pour l'assassinat de la journaliste d'Al- Jazira et de tous les autres civils palestiniens».

    Mercredi 08H10. Le festival saoudien de cinéma, Le Red Sea Film Festival a organisé sur les terrains du luxueux palace Hôtel du Cap-Eden-Roc, situé au Cap d'Antibes près de Cannes, le gala «Celebration of Women in Cinema» en hommage aux cinéastes femmes et aux actrices présentes au Festival de Cannes : «C'est au cœur de la mission de Red Sea «d'autonomiser" les femmes talentueuses qui oeuvrent devant et derrière la caméra pour avoir un impact positif sur l'avenir de l'industrie cinématographique et inspirer une future génération de femmes créatives» stipule le communiqué de cet évènement saoudou-saoudien qui a dû coûter une blinde. J'en vois qui rient maintenant et qui vont pleurer en décembre quand ils ne seront plus invités à Djeddah pour Le Red Sea Film Festival el-moubarak, vitrine de la nouvelle Arabie saoudite.

    MERCREDI 08H25. Dans 5 minutes commence la projection du film pakistanais, en compétition officielle, Leila's Brothers de Saeed Roustaee. Ce sera notre premier film pakistanais, et vous, vous avez déjà vu des films pakistanais dans votre vie ? On se retrouve samedi pour la clôture festival, avec un programme alléchant, où il sera entre autres question de la guerre du caftan qui fait rage entre le Maroc et l'Algérie par écrans interposés. Le temps d'appuyer sur send et on éteint le téléphone, la séance va commencer...
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  • Montée des marches pour la comédienne algérienne Chahrazed Kracheni

    Montée des marches pour la comédienne algérienne Chahrazed Kracheni

    - elle aussi, fraichement installée en France. Pour son premier Cannes

    elle a droit à tout, les grandes marques lui filent des robes de soirées

    gratis, les sponsors des fêtes lui envoient des cartons d'invitation.

    Bien évidement ce n'est pas la série «El-Khawa» qui la rend aussi célèbre sur la Croisette- ou du moins pas que ça- c'est son compte Instagram et ses

    1,5 millions de followers qui fait que cette influenceuse-comme on dit- a plus d'importance que n'importe quel grand critique confirmé, fut-il du Quotidien d'Oran.

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