• Chef opérateur

     
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    Le chef opérateur, responsable de tout une équipe gère les éclairages du film ainsi que les image qu'il surveille lors du montage par le laboratoire technique.

    En fonction des intentions du scénario, précisées dans le découpage technique et des instructionsdu réalisateur, le chef opérateur construit les lumières du film. Il est responsable de l'image. Sur le tournage, il dirige tous ceux qui contribuent à éclairer et à cadrer ce qui va être filmé. Après le tournage, il suit le résultat obtenu, au montage/image d'abord, puis au laboratoire (développement, étalonnage. Le chef-op est à la tête d 'une équipe, aux tâches précises : le chef-éclairagiste et ses techniciens installent les lumières (projecteurs, réflecteurs etc. . ), le cadreur filme, assisté par les machinistes (pour les travellings par exemple), le premier assistant est responsable du point et de la netteté de l'image, le second assistant alimente la caméra en pellicule et gère ce qui a été tourné …

     

    PARCOURS

    • Pierre Stoeber > bac S, stages à la télé et à l'INA, prépare et réussit l'école Louis Lumière en cours du soir, assistant sur des courts métrages, puis des longs.
    • Sara Cornu > Ciné Sup à Nantes, Femis image, assistante image sur des courts et des long-métrages.

    PIERRE STOEBER Chef-opérateur

    " 80 % du travail sur un film se fait avant le tournage, pour L'Afrance comme pour les autres. On s'est imprégné du scénario et du découpage et tout se fait à partir des repérages.

    Premiers repérages : premières options pour construire les lumières.

    Deuxièmes repérages : les options sont précisées. Cette précision était d'autant plus importante pour moi que j'avais un double travail sur ce film : j'étais chef-op et aussi cadreur -sauf pour les plans tournés avec la steady-cam (j'ai été formé pour ça aussi, mais on a pris quelqu'un d'autre.

    Pour la lumière, l'image, les difficultés se sont produites là où on les attendait : en extérieur, faute de temps pour la mise en place (location brève du car de police), faute de figurants au bon moment (par exemple pour les scènes de nuit à Belleville, les plans avec les policiers, avec les sdf). Pour le chantier, en revanche, pas de problème majeur. Entre le repérage et le tournage, l'immeuble avait poussé de trois étages, on a seulement porté le matos plus haut. Mais la vraie difficulté-et l'intérêt du point de vue technique de ce film étaient le mélange pellicule/vidéo, pour créer des climats différents, par la lumière, le grain de la photo… Même si le spectateur ne voit pas comment c'est fait, il perçoit seulement le résultat. Ainsi le début en France est-il saturé, chaud, pour faire ressembler la France au Sénégal puis on évolue vers une atmosphère plus dure, tournée en vidéo, plus fluo, plus verte, comme à la préfecture. Il y avait une sorte de construction dramatique par le choix du support : de la pellicule à la vidéo avec une image de plus en plus sale, en vidéo pour la séquence d 'errance, jusqu'au suicide. Et donc j'ai dû avoir mon plan de travail à moi, coordonné avec celui de l'assistant, parce que j'avais une sorte de scénario/lumière, un texte de 6 pages décrivant l'avancée du film du point de vue de l'image mais, évidemment les scènes n 'ont pas été tournées dans l'ordre chronologique de l'histoire …

    Et ce travail a eu bien sûr sa suite au laboratoire : il a fallu d'abord étalonner entre elles les scènes tournées en vidéo avant de les kinescoper-les mettre en film-et ensuite étalonner tout l'ensemble. On a un peu manqué de temps pour peaufiner l'opération, mais vraiment tout le travail sur ce film, son propos, son ambiance, tout cela valait le coup. "

    SARA CORNU 1ère assistante opératrice

    "Bien sûr, le boulot de la première assistante est de veiller à la netteté de l'image mais il commence bien avant : elle est responsable des caméras louées-elles sont toujours louées -et il faut vérifier qu'elles fonctionnent bien, faire des essais, vérifier que tous les accessoires liés aux caméras sont en bon état, que les optiques conviennent aux caméras car, en cas de pépin sur le tournage, pour que les assurances suivent, il faut que tout ait été bien vérifié avant. Sur un tournage, soit on est un exécutant, soit on est un collaborateur : les chefs op les plus anciens ont tendance à jouer un rôle pédagogique ; ils expliquent leurs principes de travail et on a une certaine initiative possible. Les plus jeunes, eux, ont plus tendance à donner des instructions. De toute façon, nous sommes la mémoire du chef op.

    Sur L'Afrance la tâche n'était pas simple parce qu 'il n 'y avait pas de deuxième assistant. Normalement sa tâche est effectivement de charger la pellicule, de gérer le stock des pellicules, mais aussi d'aider le premier assistant, à faire le point par exemple, s'il veut apprendre pour devenir premier assistant. Là, il n'était pas là pour m'aider et en plus je devais faire son travail : charger la caméra, gérer les métrages tournés. J'étais souvent débordée. Heureusement j'ai été aidée par un stagiaire machiniste, mais c'était parfois angoissant pour moi : il devait placer la "raquette " qui permet de faire le point sur les visages mais la mettait-il au bon endroit ?, j'étais trop loin pour vérifier … On était aussi chiche en pellicule, on avait des métrages limités pour cinq types d'émulsion et si, au tournage, on changeait d'émulsion, il fallait faire des acrobaties avec le stock. Je me souviens de discussions de deux heures, presque tous les soirs, avec la scripte pour refaire nos calculs de métrage et se battre le lendemain pour avoir d'autres pelloches. Paradoxalement, les scènes tournées en vidéo étaient moins tendues pour moi car la gestion des cassettes vidéo est plus simple que celle de la pellicule. Finalement, pendant qu'on tournait en vidéo, je pouvais préparer le reste du travail."

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  • Maquilleur

     
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    Le travail du maquilleur est de veiller à la crédibilité des personnages du film, ainsi que de vérifier qu'aucun visage ne brille sous les différents éclairages.

    Son travail consiste à préparer la peau des comédiens et des figurants pour gommer les effets de brillance qui sont gênants sous certains éclairages, pour aussi effacer de petites imperfections (barbe qui pousse trop vite, etc. . )et pour accentuer les traits d'un visage pour faire passer une sensation (fatigue, maladie …) Cela peut aller jusqu'au vieillissement d'un personnage et même jusqu' à des effets spéciaux (blessure, anomalie physique, etc…)

    PARCOURS

    Céline Colinet> études d'économie mais intérêt pour le dessin et la sculpture, découvre le maquillage, fait une école privée (Mme Caranche) où elle travaille en liaison avec la Femis, puis travaille surdes courts métrages et pour des troupesde théâtre.

    CELINE COLINET maquilleuse

    "Qui est plus près des comédiens que nous, les maquilleuses ? A quelques centimètres tous les matins, de longues minutes, et de temps en temps dans la journée pour des raccords. Cela crée une forte intimité et des relations qui doivent être de confiance car c'est un moment -juste avant de tourner-à la fois de grande concentration et d'angoisse pour les comédiens. Souvent, c'est là qu 'ils parlent d'eux, pour décompresser. Et cela recommence tous les jours. .

    Cela était particulièrement vrai pour L'Afrance où Djolof Mbengué découvrait un tournage. C'était difficile pour lui. Au début ce rite quotidien l'embêtait, après il s'y sentait bien et nous avons continué à nous voir après le tournage. C'est cet aspect-là de notre métier que je préfère mettre en avant, il est au moins aussi important que l'aspect technique. Notre travail va de la routine -maquiller pour éviter les reflets-à des choses plus élaborées. Moi ce que je préfère c'est le travail sur le vieillissement des personnages avec ce que cela nécessite de réflexion sur les traits d 'un visage ou encore de faire se ressembler 3 enfants différents qui interprètent le même personnage à des âges différents. J'aime bien aussi les effets spéciaux ; mais c'est plus rare, on a tendance à régler ça par le numérique …

    Sur L'Afrance, la scène où j'ai eu le plus de travail a été celle du mariage. C'était une fête et il faisait chaud sur le plateau mais pas question que les gens suent dès le début … à la fin cela pouvait aller, cela signifiait bien le temps qui passe. Donc il a fallu souvent intervenir au début, alors que les figurants n'étaient pas habitués et ne comprenaient pas toujours …"

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  • Costumier

     
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    Le rôle du costumier consiste à trouver les tenues vestimentaires appropriées pour chaque comédien du film.

    "Etre costumier, c'est prolonger le travail des comédiens en choisissant pour eux ou en fabriquant les vêtements qui correspondent à leur personnage, en fonction de l'époque, du lieu, du milieu social et en réfléchissant à ce qu'un vêtement peut révéler de la psychologie d'un personnage. Le créateur de costumes les conçoit, le chef costumier et le costumier sont responsables de la recherche ou de la fabrication des costumes nécessaires pour chaque scène. Ils gèrent leur propre budget pour cela et organisent l'arrivée sur le tournage des costumes nécessaires. Sur le tournage, les habilleurs (euses) s'occupent de maintenir en état les costumes, aident les comédiens à s'habiller et veillent avec la scripte à ce que les costumes soient raccord d'un plan à l'autre.

    PARCOURS

    Claire Chanat> fait du théâtre, participe pour s'amuser au travail sur les costumes et après 3/4 ans devient costumière.

    CLAIRE CHANAT costumière

    "Pour moi, un bon costume c'est un costume qu'on ne remarque pas, à moins que le réalisateur le veuille. Le costume doit coller au personnage et ne pas se mettre en avant. Un jour Delphine, l'actrice principale m' a proposé une de ses robes, j'ai accepté, ça allait mais après elle a continué et je trouvais que ce qu 'elle amenait était trop voyant, comme au mariage. Cela me gênait.

    Et sur L'Afrance j'étais seule, aidée seulement trois jours par une amie, sur le mariage. J'ai fonctionné plus en tant que "styliste "(comme dans la pub), c'est-à-dire que je ne faisais pas faire les costumes, je les cherchais. Et je les ai pas mal cherchés, aidée par Amèle, la directrice du casting figurants. Quand quelqu'un acceptait de figurer, je l'appelais et lui demandais d'apporter ses vêtements personnels ou de me donner ses mensurations et je cherchais aux Puces, dans ma "bijoute " et celle d 'une amie. J'ai écumé toutes les arrière-boutiques de la Goutte d'Or à la recherche de costumes africains, sous les regards étonnés des hommes du quartier. Mais, avant le tournage, j'avais commencé par faire des recherches, historiques, géopolitiques sur le Sénégal et le costume africain. En discutant avec Albert Mendy qui joue le rôle d'Oumar, j'ai appris que pour les Sénégalais un tissu particulier était le must du must, le signe de la richesse et de la classe et c'est ce que je lui ai fait porter … partout les codes sociaux passent par le vêtement. Mais on peut aussi jouer avec les apriori des spectateurs, jouer sur le décalage.

    Ainsi au début du film El Hadj est habillé tout de beige, le côté harmonieux de sa garde-robe communique l'impression qu 'il est bien alors qu 'il y a comme une cassure avec ce qui est dans sa tête et qui va apparaître peu à peu : le beige va se salir. Bien sûr, la costumière n'est pas seule dans ses choix : le chef décorateur a son mot à dire. Il faut par exemple faire attention aux rapports de couleurs. Le chef-op aussi : avec un costume trop brillant, il va y avoir des phosphorescences avec certaines lumières. On peut même travailler avec l'ingénieur du son : une chaussure qui craque, ça peut avoir du sens. Mais surtout il faut commencer par de nombreux débats avec le réalisateur et je les ai eus avec Alain. Au début il a refusé les propositions que je lui faisais pour les costumes d'El Hadj, je lui ai demandé de décrire ce qu 'il voulait et je me suis rendu compte qu 'il se décrivait, lui : il voulait au fond qu'El Hadj lui ressemble. J'ai alors compris comment il fallait l'habiller."

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  • Accessoiriste

     
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    L'accessoiriste apporte une vérité au film par le biais des objets, de la nourriture utilisée par les acteurs et peut-être chargée de la création de certains effets spéciaux. Delphine Girard nous explique son métier.

    L'accessoiriste a la responsabilitéde tous les objets manipulés par les comédiens sur le plateau. Il doit les préparer, les apporter pour la scène voulue et les ranger. Cela concerne aussi ce que mangent et boivent les personnages dans le film. L'accessoiriste peut aussi être chargé de réaliser certains effets spéciaux : pluie, neige, impacts de balle, etc.

    PARCOURS

    Delphine Girard> 5 ans à l'école Boulle, une école d'art, décoration, puis accessoiriste "pour être présente sur le plateau ".

    DELPHINE GIRARD accessoiriste

    "Sur ce film, ça a commencé assez fort. J'étais responsable de l'oiseau tricolore du Trocadéro, il fallait bien le remonter pour qu'il prenne un bon envol, il avait un parcours précis à faire et il devait bien atterrir. En plus, il pleuvait …

    Il y a eu d 'autres scènes diffi ciles comme le mariage. Il y avait là entre 30 et 50 personnes, cela devait avoir l'air d'une vraie fête, à manger, à boire … Puis le temps passe, le buffet évolue, il faut faire varier le niveau du liquide dans les verres, les nappes se salissent peu à peu, boules de pains, tâches de vin, tout cela tourné en trois jours. Mais là où je suis le moins à l'aise, c'est quand il faut préparer ce que mangent les comédiens devant la caméra. Je suis accessoiriste et pas cuisinière et ce que je cuisine est mauvais, et on ne se gêne pas pour me le dire !

    Quelquefois les limites de notre intervention ne sont pas claires. Par exemple au football, un personnage porte un sac de sport : c'est à la costumière ou à moi de le fournir ? Ou quand El Hadj est blessé, on soigne sa plaie : est-ce à moi ou à la maquilleusede fournir le coton ? Ca n'a l'air de rien, mais si on ne veut pas retarder le tournage, il faut avoir perçu tout cela avant et avoir trouvé la solution. Tantôt c'est l'un, tantôt c'est l'autre : tout cela doit être calé avant."

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  • Chef décorateur

     
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    Il est celui qui imagine et crée les décors en fonction du scénario et du budget accordé par le producteur.

    A partir du scénario et des lieux qui y sont décrits et en liaison, pour le budget, avec le producteur, le chef-décorateur conçoit les décors dont on lui demandera de superviser ensuite la construction. Il en dessine les caractéristiques principales par des croquis généraux que des assistants-décorateurs développeront et préciseront sous sa direction. La construction en sera confiée ensuite à un chef constructeur et à son équipe. Un ensemblier décorateur sera chargé de "donner de la vie " à ces décors,, de les "habiller " avec ses accessoiristes.

    PARCOURS

    Philippe Barthelemy > Beaux Arts, Arts appliqués, architecte d'intérieur, travail dans une entreprise de décoration, constructeur sur des longs métrages.

    PHILIPPE BARTHELEMY chef décorateur

    "Moi je m 'inscris en faux contre la légende qui veut que le travail du chef-décorateur soit fini quand le tournage commence. Certes la préparation est essentielle, primordiale : sur L'Afrance, elle a duré six semaines. Après plusieurs lectures du scénario, j'ai fait, avec le producteur et le réalisateur, plusieurs fois le tour des lieux de tournage repérés. C'est moi qui ai proposé l'hôpital psychiatrique de Ville-Evrard où j'avais déjà tourné un autre film. On a vu qu 'il y avait là trois endroits où l'on pouvait construire les décors du mariage, de la Sainte-Chapelle, du foyer et de l'appartement. J'ai proposé des dessins de décors, construction et peinture et il a fallu en reprendre certains éléments car ils ne convenaient pas à Alain. L'intérêt de ce métier est qu'il faut, pour chaque film, faire des recherches nouvelles. Je ne savais pas ce que pouvait être un foyer d'immigrés : c'est meublé comment ? Au mur : peinture ou tapisserie ? etc. Il a fallu visiter des foyers pour proposer des choses.

    Mais, pour en venir au tournage, oui, j'y étais, du début à la fin. Parce que, vu le peu de temps de location des locaux, il fallait anticiper le décor du tournage des plans suivants, entre le moment de la construction et le moment du tournage il fallait faire très vite. Et puis j'avais une équipe réduite : un assistant, deux constructeurs/peintres et un accessoiriste. Bref, on a un peu utilisé l'hôpital psychiatrique comme un grand studio, mais il y a eu bien d 'autres lieux qu 'il a fallu aménager : le centre de rétention et la cellule ont été reconstitués dans une grande cave et la cuisine dans une vraie cuisine de collectivité qu'on a installée et utilisée pendant deux jours. Peu d'interventions sur les décors d'extérieur, genre quelques plaques de rue que l'accessoiriste a camouflées … Oui, ce fut un film parfois difficile mais attachant -grâce à Alain-, on s'est tous donnés. Heureusement qu'il y a des films comme celui-là et pas que des superproductions."

     
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