• Isabelle Huppert

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    Écrit par Christophe Dordain   
    29-07-2013

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    "Tip Top". Un film de Serge Bozon avec Isabelle Huppert, Sandrine Kiberlain, François Damiens.

    Sortie le 11 septembre 2013.

    Crédits photographiques : Rezo Films.

    PORTRAIT

    Isabelle Huppert est née le 16 mars 1953 à Paris. A 17 ans, après avoir obtenu son baccalauréat et le concours d'entrée au Conservatoire de Versailles et après avoir passé une licence de russe, elle s'inscrit au Conservatoire d'Art Dramatique, à Paris. C'est là que lui parviennent les premières propositions : une figuration dans Faustine et le bel été de Nina Companeez et une dramatique télé de Claude Santelli, "Madame Baptiste", d'après Maupassant. Le cinéma s'intéresse vraiment à elle avec "César et Rosalie", où elle incarne la petite sœur de Romy Schneider, ainsi que "Le bar de la fourche", aux côtés de Jacques Brel. Son nom deviendra populaire grâce aux "Valseuses" de Bertrand Blier, où elle incarne un adolescente bourgeoise tentée par le dévergondage sexuel.

    En 1974, elle tourne pour la première fois en Amérique dans "Rosebud", sous la direction d'Otto Preminger, et y effectue une tournée théâtrale avec "L'avare". Elle gagne ses galons de comédienne populaire un peu plus tard grâce au film de Bertrand Tavernier "Le juge et l'assassin", pour lequel elle reçoit le prix Suzanne-Bianchetti, qui récompense alors les meilleurs espoirs. Après l'extraordinaire succès de "La dentellière", Isabelle Huppert, à peine 20 ans, peut déjà se permettre de refuser des rôles.

    Avec un prix obtenu à Cannes pour sa prestation dans le "Violette Nozière" de Chabrol et un beau succès d'estime pour le "Loulou" de Pialat, elle part pour Hollywood pour y tourner "La porte du paradis", de Michael Cimino. L'échec commercial historique du film, ainsi que les conditions de tournage dans lesquelles elle y a évolué (interdiction totale de parler français à qui que ce soit) la font rappliquer dare-dare en France, où elle retrouve Bertrand Tavernier ("Coup de torchon"), s'acoquine avec Jean-Luc Godard ("Sauve qui peut (la vie"), puis "Passion"), Marco Ferreri ("L'histoire de Piera") ou bien encore Diane Kurys ("Coup de foudre", superbe histoire d'amitié entre deux femmes durant les années 50), et tous les metteurs en scène qui font le cinéma français de première classe.

    Protéiforme, capabale de passer du drame à la comédie (glacée) avec une certaine propension à l'intellectualisation, elle retrouve Claude Chabrol en 1988 avec "Une affaire de femmes", où, filmée quasiment en gros plan d'un bout à l'autre du film, elle reçoit pour l'occasion le Prix d'Interprétation au Festival de Venise. S'il lui est arrivé d'être passionnée et romantique ("La dame aux camélias" de Mauro Bolognini, "Les ailes de la colombe" de Benoît Jacquot), Isabelle Huppert a d'ores et déjà imposé une image de la perversité faite femme, ou dissimulée sous le masque de l'innocence ("Eaux profondes" de Michel Deville, "La truite" de Joseph Losey, "La femme de mon pote" de Bertrand Blier, "La garce" de Christine Pascal).

    Une image qu'elle cherche aussi à casser avec ses personnages de "Signé Charlotte", signé de sa sœur Caroline Huppert, où elle joue une chanteuse punk, et de "Sac de nœuds", de Josiane Balasko, dans lequel elle campe une sorte de Marilyn de banlieue en robe rose fluo. Depuis 1989, Isabelle Huppert est remontée sur les planches pour interpréter "Un mois à la campagne" de Tourgueniev, "Jeanne au Bûcher" d'Arthur Honegger et Paul Claudel, et "Orlando" de Virginia Woolf.

    Actrice de prestige s'il en est, celle qui a été nommée un nombre incalculable de fois au César de la Meilleure actrice n'a reçu ce prix qu'une seule fois, encore sous l'égide de Claude Chabrol et dans le sillage du triomphe commercial remporté par "La cérémonie". Un temps présidente de la commission de l'Avance sur Recettes et la plus internationale des actrices françaises, Isabelle Huppert tourne en Australie ("Cactus"), en Russie ("L'inondation", d'après un court roman de Zamiatine), en Allemagne ("Malina" et "Poussières d'amour", de Werner Schroeter), en Italie ("Les affinités électives", des frères Taviani) ou aux Etats-Unis ("Amateur", de Hal Hartley), affronte Béatrice Dalle dans "La vengeance d'une femme" sous l'égide de Jacques Doillon, quitte Daniel Auteuil dans "La séparation" puis retrouve Benoît Jacquot qui la fait tourner coup sur coup dans "Pas de scandale" et "La fausse suivante"

    Stakhanoviste des tournages depuis quelques années, Isabelle Huppert a enchaîné La vie moderne, où elle campait une sorte d'Emma Bovary moderne, "Saint-Cyr", dans lequelle elle incarne Madame de Maintenon, "La comédie de L'innocence" (ex-Fils de deux mères), un drame intimiste sous la direction de Raoul Ruiz, "Les destinées sentimentales", épopée costumée signée Olivier Assayas où elle était l'épouse délaissée du personnage joué par Charles Berling. Sèche et étrange PDG dans "Merci pour le chocolat", tourné sous la direction de Claude Chabrol avec lequel elle a déjà fait six films (ça crée des liens), elle est ensuite l'héroïne sulfureuse du film de Michael Haneke, "La pianiste", où elle incarnait une névrosée en quête de sensations que l'amour “ordinaire” ne peut lui offrir. Un rôle hallucinant pour un film qui fait logiquement scandale à Cannes et qui lui vaut le Prix d'interprétation décerné à l'unanimité du jury.

    L'unanimité, l'actrice la fait aussi en gorgonne frigide et langue de vipère, l'une des "8 femmes" outrancières et magnifiées par un François Ozon très joueur. Après sa nouvelle métamorphose dans "La vie promise" en prostituée et mère indigne, notre chère Isabelle retrouvait deux cinéastes qui l'avaient déjà précipitée dans les abîmes de la folie : Werner Shroeter avec "Deux" et Michael Haneke avec "Le temps des loups".

    L'exigence et la passion du renouvellement sont plus que jamais au cœur de son parcours, lorsqu'elle accepte d'être "Ma mère", celle que George Bataille a dépeinte abruptement et à laquelle Christophe Honoré fait un sort cinématographique : libre et monstrueuse, indépendante et castratrice. C'est une nouvelle performance pour Isabelle Huppert, mais le public préfère lui faire un triomphe dans le registre de la comédie, celui des "Sœurs fâchées", où elle affrontait Catherine Frot, la délurée.

    Après un nouvel essai américain non transformé en dépit d'une distribution de luxe ("J'adore Huckabees"), la comédienne a retrouvé Pascal Greggory, trois ans après "La vie promise", et découvrait l'univers de Patrice Chéreau en incarnant le rôle titre de "Gabrielle", avant de présenter en 2005 "L'ivresse du pouvoir" sous la direction de son complice Claude Chabrol, où elle incarnait une juge aux prises avec une affaire politico-économique de très grande envergure.

    Les facettes de son talent protéiforme ont encore été visibles dans "Nue Propriété" de Joachim Lafosse et dans "Home" de Ursula Meier. En ce début d'année 2009, on l'a vue dans le film de Rithy Panh : "Un Barrage contre le Pacifique". Après "Amour Cachée" aux côtés de Mélanie Laurent et d'Olivier Gourmet, "White Material" de Claire Denis, "Copacabana" de Marc Fitoussi, "Sans Queue ni Tête", "My Little Princess" et "Mon Pire Cauchemar" aux côtés de Benoît Poelvoorde, elle a été une journaliste kidnappée dans "Captive" avant "In Another Country", film qui était sorti en octobre 2012 sur les écrans nationaux. Sont attendus d'ici la fin de l'année "Tip Top" de Serge Bozon et "Abus de Faiblesse" de Catherine Breillat.

    (Sources consultées : dossier de presse du film)

     

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    FILMOGRAPHIE 

    1971 - Faustine (Nina Companez)

    1972 - Le bar de la fourche (Claude Sautet)

    1973 - L'amelopède (Rachel Weinberg)

    1974 - Les valseuses (Bertrand Blier)

    1975 - Docteur Françoise Gailland (Jean-Louis Bertucelli)

    1975 - Le juge et l'assassin (Bertrand Tavernier)

    1975 - Aloise (Liliane De Kermadec)

    1975 - Le petit Marcel (Jacques Fansten)

    1975 - Je suis Pierre Rivière (Christine Lupinska)

    1975 - Le grand délire (Denis Berry)

    1975 - Sérieux comme le plaisir (Robert Benayou)

    1975 - Dupont Lajoie (Yves Boisset)

    1976 - La dentellière (Claude Goretta)

    1977 - La belle emmerdeuse (Roger Coggio)

    1977 - Les indiens sont encore loin (Patricia Moraz)

    1978 - Violette Nozière (Claude Chabrol)

    1979 - Retour à la bien aimée (Jean-françois Adam)

    1979 - Sauve qui peut la vie (Jean-Luc Godard)

    1979 - Les soeurs Brönte (André Téchiné)

    1980 - Les portes du paradis (Michael Cimino)

    1980 - Loulou (Maurice Pialat)

    1980 - Les ailes de la Colombe (Benoît Jacquot)

    1980 - Les héritières (Marta Meszaros)

    1981 - Eaux profondes (Michel Deville)

    1981 - La dame aux camélias (Mauro Bologni)

    1981 - Coup du torchon (Bertrand Tavernier)

    1982 - La storia di piera (Marco Ferreri)

    1982 - Passion (Jean-Luc Godard)

    1982 - La truite (Joseph Losey)

    1983 - La femme de mon pote (Bertrand Blier)

    1983 - Coup de foudre (Diane Kurys)

    1984 - Signé Charlotte (Caroline Huppert)

    1984 - Sac de noeuds (Josiane Balasko)

    1986 - Faux témoin (Curtis Hanson)

    1987 - Migrations (Alexandar Petrovic)

    1987 - Milan Noir (Roland Chammah)

    1987 - Les possédés (Andrzej Wajda)

    1988 - Une affaire de femme (Claude Chabrol)

    1989 - La vengeance d'une femme (Jacques Doillon)

    1991 - Madame Bovary (Claude Chabrol)

    1991 - Contre l'oubli (Court-métrage)

    1991 - Malina (Werner Schroeter)

    1992 - Après l'amour (Diane Kurys)

    1993 - L'inondation (Igor Minayev)

    1994 - Amateur (Hal Hartley)

    1994 - La séparation (Christian Vincent)

    1995 - La cérémonie (Claude Chabrol)

    1996 - Le affinità elettive (Paolo & Vittorio Taviani)

    1996 - Poussières d'amour (Werner Schroeder)

    1997 - Rien ne va plus (Claude Chabrol)

    1997 - Les palmes de Mr Shutz (Claude Pinoteau)

    1998 - L'école de la chair (Benoît Jacquot)

    1999 - La fausse suivante (Benoît Jacquot)

    1999 - Pas de scandale (Benoît Jacquot)

    1999 - Saint Cyr (Patricia Mazuy)

    1999 - La vie moderne (Laurence Ferreira Barbosa)

    1999 - Fils de deux mères (Raoul Ruiz)

    1999 - Les destinées sentimentales (Olivier Assayas)

    2000 - La comédie de l'innocence (Ruiz)

    2000 - Merci pour le chocolat (Claude Chabrol)

    2001 - La pianiste (Haneke)

    2001 - 8 femmes (François Ozon)

    2002 - La vie promise (Olivier Dahan)

    2002 - Deux (Shroeter)

    2002 - Le temps des loups (Michael Haneke)

    2003 - La Fleur du Mal (Chabrol)

    2004 - Ma mère (Honoré)

    2004 - I Love Huckabee’s (David O Russel)

    2004 - Les sœurs fâchées (Leclère)

    2005 - Gabrielle (Patrice Chéreau)

    2005 - L'ivresse du pouvoir (Claude Chabrol)

    2007 - Nue Propriété (Joachim Lafosse)

    2008 - Home (Ursula Meier)

    2009 - I'm Not A Fucking Princess (Ionesco)

    2009 - Villa Amalia (Benoît Jacquot)

    2009 - Un Barrage contre le Pacifique (Pahn)

    2009 - Amour Caché (Capone)

    2010 - White Material (Denis)

    2010 - Copacabana (Fitoussi)

    2010 - Sans Queue ni Tête (Labrune)

    2011 - Médée Miracle (De Bernardi)

    2011 - My Little Princess (Ionesco)

    2011 - Mon Pire Cauchemar (Fontaine)

    2012 - Captive (Mendonza)

    2012 - In Another Country (Sang-Soo)

    2012 - Amour (Haneke)

    2013 - Tip Top (Bozon)

    2013 - Abus de Faiblesse (Breillat)

    Dernière mise à jour : ( 30-07-2013 )

     

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