• Casting : Charlie Hunnam sera le Roi Arthur de Guy Ritchie

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    le 31.08.14 | 10h00 Réagissez

     
     

     

    Christian Grey retrouvera Idris Elba dans Knights of the Round Table : King Arthur. Oyez ! Oyez ! L’Angleterre a un roi. Enfin, presque. D’après Deadline, le réalisateur Guy Ritchie aurait trouvé qui jouera le futur Roi Arthur dans Knights of the Round Table : King Arthur, sa nouvelle version de la geste arthurienne.

    Il s’agira de Charlie Hunnam, le héros de Sons of Anarchy et de Pacific Rim et choisi pour jouer Christian Grey dans 50 Nuances de Grey avant d’être remplacé par Jamie Dornan. Ici, Hunnam serait le choix numéro un de Ritchie face à Henry Cavill ou Jai Courtney, qui auraient auditionné pour le rôle. All hail the king ? Pas encore, puisque l’info n’est pas encore officielle.

    Idris Elba, maître d’armes. Si cela se confirme, Hunnam retrouvera donc Idris Elba, qui pourrait jouer son maître d’armes Sire Bédévère comme on l’a appris fin juillet. Elba jouait déjà Stacker Pentecost, chef et mentor de Charlie dans Pacific Rim. Les deux acteurs pourraient d’ailleurs être de retour dans Pacific Rim 2 que prépare à ses moments perdus Guillermo Del Toro. Ce dernier a déjà engagé Hunnam - qui fait aussi des pompes pour revenir dans une éventuelle saison 7 de Sons of Anarchy - pour tenir un rôle dans son mystérieux film d’horreur Crimson Peak (novembre 2015).

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     The Algerian » au festival des films du monde de Montréal

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    le 29.08.14 | 19h48 Réagissez

     

    Le film américain « The Algerian » sera projeté cette fin de semaine à Montréal dans le cadre du Festival des films du monde.

     

    Programmé dans la section Regards sur les cinémas du monde, « The Algerian » réalisé par Giovanni Zelko, suit le parcours d’Ali, joué par Ben Youcef, entre l’Algérie et les Etats-Unis.

    « Membre d'une cellule terroriste dormante en Algérie, le jeune homme caché sous une fausse identité d'étudiant aux États-Unis s'implique de plus en plus avec ceux qu'il était censé détruire », peut-on lire dans le synopsis du film - le premier de ce réalisateur indépendant diplômé de la Boston University.

    Les cinéphiles montréalais auront l’occasion de voir le film et de discuter avec le réalisateur qui sera présent aux trois projections prévues samedi et dimanche au Cinéma Quartier Latin 14.

    Plus d’info sur le festival voir ici

    Samir Ben
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  • GARDIENS DE LA GALAXIE DE JAMES GUNN

    Il continue à dominer le box-office américain

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    Il continue à dominer le box-office américain

    Gardiens de la galaxie a continué à dominer le box-office le week-end dernier après quatre semaines sur les écrans américains, suivi par les Ninja Turtles, tandis que Sin City: j'ai tué pour elle a fait flop. Selon les chiffres définitifs de la société spécialisée Exhibitor Relations publiés lundi dernier, la bande d'antihéros loufoques tirés des bandes dessinées de Marvel, incarnés par Chris Pratt, Zoe Saldana et les voix de Vin Diesel et Bradley Cooper, a encore généré 17,2 millions de dollars ce week-end et en a accumulé 251,4 depuis sa sortie. Les aventures des justiciers potaches Ninja turtles ont, de leur côté, recueilli 16,7 millions de dollars de recettes et plus de 145 millions de dollars depuis leur sortie, il y a trois semaines. Le film pour adolescents tragico-romantique Si je reste, qui met en scène une jeune fille Chloë Grâce Moretz) entre la vie et la mort après un grave accident de voiture, s'est inscrit en troisième position pour sa sortie nord-américaine avec 15,6 millions de dollars. En quatrième place, les aventures désopilantes des faux flics de Let's be cops ont récolté 10,8 millions de dollars, soit 45 millions sur deux semaines.
    Le film de football américain When the game stands tall s'est inscrit en cinquième position avec 8,3 millions de dollars. La galerie de gros bras d'Expendables 3, menée par Sylvester Stallone, Antonio Banderas et Harrison Ford, se retrouve en sixième position et engrange 6,5 millions de dollars, soit 27 millions en deux semaines, tandis que le monde futuriste sans émotions de The Giver se retrouve septième avec 6,45 millions de dollars. Sin City: j'ai tué pour elle tombe directement en 8e place avec 6,3 millions de dollars, une déception pour ce film de Frank Miller et Robert Rodriguez, suite de leur film sorti en 2005.
    Il est suivi par Les recettes du bonheur, avec Helen Mirren, qui génère encore 5,3 millions de dollars (32,5 millions en trois semaines) et Black Storm (3,8 millions de dollars, 38 millions en trois semaines)

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  • EL WAHRANI AU FESTIVAL D'ANGOULÊME

    Lyes Salem remporte le Valois du meilleur acteur

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    Lyes Salem remporte le Valois du meilleur acteur

    L'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc), Laith Media et Dharamsala sont heureux de vous annoncer que le film El Wahrani (l'Oranais) réalisé par Lyes Salem (production 2013-2014) a remporté le Valois du meilleur acteur pour Lyes Salem pour son interprétation dans le film à l'issue du 7e Festival du film d'Angoulême (France) le 26 août 2014. Pour rappel, El Wahrani est le second long métrage réalisé par Lyes Salem, il raconte l'histoire de deux amis, Djaffar et Hamid, durant les premières années euphoriques qui suivent l'indépendance, promis à un bel avenir dans une Algérie libre jusqu'au jour où la trahison les sépare. Lyes Salem avait déjà remporté le Valois d'or du meilleur premier film au Festival d'Angoulême avec sa première réalisation Mascarades en 2008.
    La sortie du film en salle en Algérie est programmé au courant de l'automne 2014. Des avant-premières seront organisées début septembre 2014 à Alger, Béjaïa et Oran. La sortie en salle en Europe est prévue le mois de novembre 2014.

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  • Juliette Binoche. Actrice française

    “Je veux tourner en algérie et dans le monde entier”

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    le 28.08.14 | 10h00 Réagissez

     
	Je regarderai d’abord les  films et le scénario du réalisateur algérien

     
    Je regarderai d’abord les  films et le scénario du...

     

    - Vous êtes vous préparée pour le film Mille fois bonne nuit d’Erik Poppe ?

    Quand vous allez en Afghanistan, c’est une tout autre situation. Quand vous allez principalement dans les pays arabes, c’est une différence réelle. J’ai beaucoup parlé avec Lynsey Addario qui est photographe de guerre. Elle a été en Afghanistan plusieurs fois. C’est hallucinant de voir comment elle prépare ses voyages. Cela n’est pas improvisé à la dernière minute. Et dire : «Chouette d’aller là-bas !» (rire). C’est plutôt organisé. Spécialement quand c’est dangereux. Faire ce film, c’est déjà une déclaration politique.

    - Votre rôle de photographe de guerre est déchirant et émouvant. A-t-il un message, une morale... ?

    Je ne sais pas si ce film donne une réponse, vous savez. Mais, définitivement il pose quelques questions. Parce qu’au début, elle (Rebecca, la photogragraphe de guerre) ne peut pas prendre de photos de ce kamikaze-terroriste (attentat suicide). A la fin de l’histoire, elle ne peut pas non plus le faire. Aussi, c’est une sorte de réflexion. Elle est riche de cette histoire. Cela ne donne pas de réponse.
    C’est à vous de comprendre ce que vous voulez comprendre avec cela. J’ai rencontré un photographe de guerre qui a décidé d’arrêter (son métier).

    Parce que c’était trop dur. Et se mettre dans une telle situation dangereuse, à ce moment-là,  vous pensez à votre vie : «Pourquoi ai-je besoin d’aller là-bas ?». Alors, bien sûr, vous trouvez beaucoup de raisons : «vous voulez montrer cela (la guerre) au monde» ; «vous avez la rage» ; «vous voulez montrer les choses, la réalité, la vérité…». Alors, vous mettez votre vie en danger ; être témoin d’une telle horreur. Il y a un questionnement comme : «que dois-je faire avec ma vie ?» ; «que dois-je rapporter aux autres sur la vie». Alors, c’est une intéressante question, Parce qu’il y a de plus en plus de photographes, spécialement des femmes, le monde occidental aidant, qui sont sur le terrain.

    Cela pose une autre question, et ce, comme une femme (photographe de guerre) qui a une passion. Une passion dangereuse. Pourquoi n’est-elle pas acceptée comme un homme se rendant dans des zones de guerre ? Et en même temps ayant une famille. Je veux dire qu’il y a de grandes différences. Les gens n’acceptent pas qu’une femme opère dans les zones de guerre. Et ils disent : «C’est une mauvaise mère !»

    - Le rôle de Rebecca était-il facile ou difficile à camper

    Si vous décidez d’incarner le rôle, vous acceptez la difficulté et cela devient facile. Si vous ne l’acceptez pas, ce n’est pas facile. Ils sont liés  ensemble. Il faut y aller et y entrer. C’est comme la vie. Si tu n’oses pas, «re-oses» pas… C’est horrible à vivre. Parce que vous ne le vivez pas. Malgré les difficultés, vous y allez. Et vous continuez… Rien n’est facile, rien n’est difficile. Vous n’avez qu’à juste le vivre.

    - En tant que mère, ce rôle a-t-il déteint sur vous ?

    Oh, je suis une combattante en tant que mère. Je me bats pour être une mère. Je ne peux pas renoncer à ma passion. Parce que c’est moi. Alors, tu dois combiner ces deux folles situations, de toute façon (rire). Parce que c’est ce que la vie t’a donné. Choisir entre l’un et l’autre ? Jamais ! Il y a des mères spéciales, ainsi que d’autres aussi spéciales. J’ai toujours été consciente des besoins des enfants. Ils voyagent beaucoup avec moi. Et des fois, ils choisissent de ne pas le faire avec moi (rire). Je veux dire que, toujours, c’est une adaptation de situation. Vous vous adaptez avec ce qui se passe. Parce que la vie change ses mouvements.

    Elle change tout le temps. Une bonne mère s’adapte. Et les meilleurs enfants, ce sont ceux qui s’adaptent. Je comprends certaines gens qui ont besoin d’aller à leur bureau de 8h à 17h. Je ne veux pas de cela. Probablement, c’est parce que je ne me sens pas instable à l’intérieur. Je ressens une sorte de stabilité à l’intérieur. Alors, je peux bouger, c’est o.k. ! Peut-être que si j’étais instable, j’aurais eu besoin de quelque chose de plus contrôlable. Je ne sais pas.

    - Vous avez toujours cette flamme en vous, celle du cinéma… La passion de continuer ?

    La flamme, vous l’avez ou vous ne l’avez pas. Alors, vous pouvez la mettre partout où vous voulez. J’essaie d’être ouverte et dévier de la réalité des choses. Et c’est beaucoup de travail (rire). J’ai tellement de chance. J’ai toujours cette passion pour ce que je fais. Voyager dans des pays où je rencontre des gens formidables. Je suis heureuse de présenter mon nouveau film parce qu’il s’agit du présent et du futur.

    - On parle d’un projet de film avec Abbas Kiarostami à partir d’un script de Jean-Claude Carrière. Des retrouvailles après Copie Conforme ?

    Pour le moment, il a besoin de pause. Il fait de la photographie, il s’adonne à la poésie. Mais, probablement il y pense beaucoup.

    - Jouer dans Godzilla de Gareth Edwards, un choix à 360° ... ?

    C’est ma nouvelle carrière ! (rire). J’ai reçu une très belle lettre de Gareth Edwards, le réalisateur. Et j’ai dit : o. k., je suis partante. C’était drôle. On a tourné à Vancouver (Canada).

    - Et travailler avec Olivier Assayas dans Sils Maria ?

    C était  une telle  bénédiction que de travailler avec lui. Parce que j’ai déjà fait un film avec lui. Et puis, Olivier (Assayas), je lui avait manqué (rire). Pendant le tournage, j’ai été tellement bénie. C’était mon rêve qui se réalisait. C’était juste une lueur ! Un gros projet !

    - Etes-vous sélective dans vos choix de films ?

    Les offres ne sont pas mon but. Je veux travailler avec des gens du monde entier. Issus de différents esprits, visions… Calculer entre un film commercial et un autre d’auteur, d’art… cela n’est pas moi.

    - Si un réalisateur algérien vous sollicitait pour un tournage à Alger, Oran...Â…

    Je regarderai d’abord ses films (rire). Je lirai d’abord son scénario. Et je le rencontrerai. Voilà !

    - Et le financement ?

    Eh bien, cela ça se discute (rire).

     

    K. Smail
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  • Crépuscule des ombres nouveau film de Mohamed Lakhdar Hamina

    Une fresque anticoloniale

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    le 28.08.14 | 10h00 Réagissez

     
	Lakhdar Hamina dirigeant Bernard Montiel

     

    Lakhdar Hamina dirigeant Bernard Montiel

     

    Crépuscule des ombres de Mohamed Lakhdar Hamina, une admirable fresque lyrique qui instruit le procès du colonialisme. Présenté en avant-première mondiale hors compétition le 24 août dernier dans le cadre du Festival du film francophone d’Angoulême, Crépuscule des ombres de Mohamed Lakhdar Hamina est une œuvre lyrique dont la rhétorique cinématographique ne ménage guère la période de colonisation de l’Algérie à travers un huis clos «éclaté», mettant en scène trois personnages dans l’immensité désertique du Sahara, lui-même quatrième personnage à part entière du film.

    Disciple d’un Stanley Kubrick, mais plus encore d’un David Lean, Mohamed Lakhdar Hamina n’a pas son pareil pour filmer le désert avec un sens artistique affirmé qui rappelle qu’il est un homme d’images plus que d’un propos ou d’un discours asséné en dehors des normes qui régissent une fiction cinématographique. On a longtemps cru que La dernière image présenté à Cannes en 1986 était un titre prémonitoire annonçant une fin de carrière.

    Que nenni ! Après 28 ans d’un long silence cinématographique, Mohamed Lakhdar Hamina nous revient sur grand écran, n’ayant rien perdu de son talent ni de son inspiration nourrie de sa propre histoire (son père est mort sous la torture — le film lui est d’ailleurs dédié —) qui renvoie immanquablement à ce système prétendument civilisationnel quand, seule, une expression barbare fondait son idéologie, depuis les enfumades de Bugeaud jusqu’à la fameuse corvée de bois, laquelle sera le déclencheur du drame qui va se nouer entre les trois protagonistes avec seuls le ciel et le sable pour témoins…

    La richesse du propos et du procès instruits par l’auteur résulte d’un pré-générique dans lequel un instituteur (Bernard Montiel) distille dans les petites têtes blondes de la 3e République toute la rhétorique justifiant l’occupation de l’Algérie, arrimée à la fameuse «sainte
    trinité» : «Par l’épée, par la croix et par la charrue» inscrite au fronton du domaine de Borgeaud, l’un des deux plus grands colons d’Algérie avec Blachette. Un second élément fondateur de la pensée du commandant Saintenac aperçu dans la classe, est souligné à travers l’épisode de la guerre d’Indochine, laquelle a autant prédéterminé les actes des parachutistes en Algérie qu’elle a fécondé la conscience nationaliste et révolutionnaire du côté algérien. L’intrigue motrice de Crépuscule des ombres, c’est une suite de situations qui met en interface trois personnages.

    Le commandant Saintenac, emmuré dans son idéologie coloniale, Lambert, un jeune objecteur de conscience révolté par les actes de barbarie dont il est témoin, et Khaled, jeune nationaliste nourri du message philosophique de son aïeul et de l’injonction de celui-ci à toujours «apprendre, apprendre et apprendre», ce qui développera tout au long de ses affrontements verbaux avec Saintenac une diatribe anticoloniale fortement argumentée au point de désarçonner son adversaire politique.

    Suite à une corvée de bois au cours de laquelle Lambert l’objecteur va prendre son destin en main, les trois hommes vont se retrouver à errer dans le désert des jours durant. Ces séquences portent le film à un très haut niveau d’incandescence où éclate le talent de MLH quant à marier, selon une sorte d’alchimie la dramaturgie avec la poésie et le lyrisme jusqu’à un dénouement final très éloigné des stéréotypes habituels au point d’habiller la conclusion d’une dimension quasi métaphysique.

    On retrouve là le caractère humaniste qui n’a cessé d’irriguer toute l’œuvre cinématographique de MLH depuis Le vent des Aurès jusqu’à ce Crépuscule des ombres en passant par Chronique des années de braise, sa palme d’or de 1975, et Vent de sable… Si ce film est une pure fiction arrimée à l’Histoire, le scénario est parsemé d’événements véridiques telle cette référence à la création d’un groupe nationaliste qui s’est autoproclamé la «CECA» (Communauté européenne du charbon et de l’acier) inventée par de jeunes gens ignorant qu’une blague de potache pouvait intriguer au point de provoquer des interrogatoires musclés de la part de la soldatesque française. De même la référence aux «IMNN» (Indigènes musulmans non naturalisés). Les joutes oratoires entre Saintenac et Khaled sont d’une densité telle que leur affrontement permanent rappelle un travail méticuleux sur les dialogues.
    Lors d’une de ces oppositions, Saintenac interpelle Khaled :

    «- Est-ce-que les Arabes ne sont pas venus comme colonisateurs ?
    * Non, comme conquérants, rétorque Khaled.
    * Et quelle est la différence ? renchérit Saintenac.
    * Le colonisateur vient en fratrie, assène Khaled. Son but : déposséder l’indigène de sa terre. Tandis que le conquérant, lui, il se mélange, il s’intègre et ne dépossède pas l’autochtone de ses biens. Voilà ce qu’ont fait les Arabes en étant porteurs d’un message et en s’intégrant au peuple berbère.»

    Voilà l’exemple d’une scène dialoguée remarquablement écrite avec un sens de la réplique qui court tout au long de ce drame où l’Histoire est convoquée au prétoire de personnages qui deviennent des emblèmes représentatifs d’un conflit qui ne cesse aujourd’hui encore de diviser l’Algérie et l’ancienne puissance coloniale qu’est la France, toujours aussi amnésique de ce passé peu glorieux. MLH a su se garder de certains pièges ou certains écueils. Celui, par exemple, qui aurait consisté à fabriquer un édito ou un tract ou de se montrer manichéen avec du tout blanc d’un côté et du tout noir de l’autre.

    Car, au-delà du système, ce sont des hommes qui le constituent avec une conscience et/ou une sensibilité qui leur est propre. Ainsi, le personnage de Saintenac n’est pas un bloc monolithique mais un être que les circonstances et les événements font faire bouger dans sa tête… quant à l’Histoire, comme le dit Khaled, elle n’est pas que juge, elle est procureur. Et plus loin «l’Histoire est rancunière», phrase qui fait écho à MLH lui-même, lequel insistant sur le fait que «le colonialisme est le mal absolu». On voit bien là que le propos du film est sous-tendu par une réflexion approfondie sur le phénomène colonial et ses mécanismes.

    La distinction entre le colonialisme et le peuple de France est également présente, car MLH ne s’est jamais trompé d’adversaire dans son œuvre, aussi accusatrice soit-elle du système colonial. Et de fait, la Révolution algérienne n’a jamais fait la guerre au peuple de France, quoi qu’en disent ou qu’en pensent certains esprits mal intentionnés. On a, à travers nos écrits antérieurs, souvent vanté les qualités d’homme d’images de MLH. Dans Crépuscule des ombres, une autre de ses facettes se révèle : celle de directeur d’acteurs. Les trois comédiens principaux, pourtant peu connus, sont remarquables et remarquablement dirigés. De même, aucun second rôle n’est secondaire ou effacé. Qu’il s’agisse de Saintenac (Laurent Hennequin), de Lambert (Nicolas Bridet) ou de Khaled (Samir Boitard) chacun d’eux habite son personnage avec conviction et crédibilité.

    Soulignons également le rôle de la bande son et plus particulièrement de la musique signée Vangelis, laquelle concourt admirablement à la dimension lyrique du film. Mais la dernière image qui nous a marqués n’est pas dans le film. A la sortie de la projection d’Angoulême, une femme d’âge mûr s’approche de MLH : «Je suis femme de parachutiste et je tiens à vous remercier pour ce film qui m’a ouvert les yeux !» Et de fait, on ressort de Crépuscule des ombres non pas anti-français, mais fier d’être algérien. Un film peut aussi être un devoir d’humanité.

    Mouloud Mimoun
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  • Festival du film africain de Cologne

    Yemma et La preuve en compétition

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    le 28.08.14 | 10h00 Réagissez

     

    Les deux longs métrages, Yemma de Djamila Sahraoui et La preuve d’Ammour Hakkar, seront projetés lors de la 13e édition du Festival du film africain de Cologne (Au-delà de l’Europe : nouveaux films d’Afrique) prévu du 18 au 28 septembre prochain, apprend-on auprès des organisateurs.

    Yemma et La preuve disputeront le prix du public du meilleur long métrage aux côtés de 14 autres productions dont Hom el kilab (Maroc), Firach wa ghata (Egypte), Malagasy Mankany (Madagascar) et Nichan (Ethiopie). Réalisé en 2012, écrit et réalisé par Djamila Sahraoui, Yemma relate l’histoire de Ouardia, également interprétée par Djamila Sahraoui, une mère qui tente de reprendre une vie normale dans une maison isolée dans la montagne après avoir perdu son fils Tarek (militaire) qui aurait été tué par son autre fils Ali, chef d’un des groupes terroristes.

    Le film a remporté plusieurs prix internationaux, dont celui de l’«expression artistique» du festival Medfilm à Rome (Italie 2013) et un autre au festival africain du cinéma de Ouagadougou (Fespaco 2012). Deuxième long métrage de Hakkar après La maison jaune, La preuve aborde un thème social, à savoir la stérilité chez l’homme. Le rôle principal est incarné par le jeune Nabil Asli. D’autre part, quatre autres productions seront projetées hors compétition. 

    APS
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