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    Sus au piratage !

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    le 03.04.14 | 10h00 Réagissez

     
	Les autorités  plus que jamais décidées à lutter contre la contrefaçon des produits culturels.
    | © D. R.
    Les autorités  plus que jamais décidées...

     

    1 739 829 CD, DVD, DVX et autres cassettes audio seront détruits, cet après-midi au Palais de la culture, à Alger, dans le cadre de l’opération anti-piratage.

    L’auteur de cette opération de destruction d’envergure, la 2e du genre, n’est autre que l’Office national des droits d’auteur et droits voisins (ONDA). Il s’agit de supports illicites recelant des œuvres piratées saisies lors des fréquents contrôles du marché de l’édition dans toute l’Algérie. 1 739 829 CD, DVD, DVX gravés et non pas pressés et des cassettes audio (200 000 unités) dupliquées sans autorisation, d’une valeur de 8 milliards de centimes environ, seront de ce fait détruits. A titre illustratif, 15 000 CD piratés de l’album C’est la vie de Khaled ont été saisis à Oran. Seront présents à cette opération entrant dans le cadre la lutte contre le piratage, Khaled, Mami, Billal, Aït Menguellet, Alaoua, Mohamed Lamine, Houari Benchenet, Hakim Salhi, Safy Boutella, Rabah Asma, Djamel Allam, Blaoui El Houari, Hadj Tahar Fergani, Hadj El Ghaffour…

    «On m’a volé ma chanson !»

    Une présence cautionnant le respect à l’acte créatif dans toute son acception et dimension plurielle et diverse. «Cette opération permettra aux producteurs de revenir et promouvoir les jeunes talents. Il s’agit d’envoyer un signal très fort de l’Etat algérien. C’est montrer qu’on est respectueux des droits d’auteur. Et de réaffirmer que l’Etat est engagé dans la lutte contre le piratage. Nous sommes interpellés par les Nations unies, l’Union européenne… Les Etats-Unis constatent un effort dans la lutte anti-piratage. Mais cela n’est pas suffisant. Les autres secteurs sont affectés aussi, comme l’agriculture ou la santé.

    Les USA déplorent que l’on interdise une liste de leurs médicaments en Algérie. Donc, nous sommes engagés à œuvrer, développer et promouvoir la propriété intellectuelle. Notre stratégie porte sur un travail de sensibilisation de par des actions allant de concert avec la société civile…», soulignera Sami Bencheikh, directeur général de l’Office national des droits d’auteur et droits voisins (ONDA), lors de la conférence de presse qu’il a donnée hier matin au centre culturel Aïssa Messaoudi de la Radio nationale, à Alger.

    De front, les actions contre la contrefaçon sont effectuées par 14 agences régionales de contrôle, avec  la coopération effective de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), la Gendarmerie nationale et des Douanes algériennes, et ce, à l’issue de la signature d’un protocole de coopération avec l’ONDA. Un plan a été mis en place pour surveiller et assister les agents et contrôleurs de l’ONDA et poursuivre les contrevenants, qui risquent entre 3 et 6 ans (récidive) de prison et une amende de 500 000 DA. «Je lance un appel à nos amis de la justice pour s’impliquer davantage dans la lutte contre le piratage et d’appliquer la loi», interpellera Sami Bencheikh.

    Microsoft contre le bootleg d’état

    Toujours en matière de lutte contre le piratage, notamment dans  la contrefaçon informatique, un protocole d’accord a été paraphé récemment entre l’Office national des droits d’auteurs (ONDA) et Microsoft Algérie. Une collaboration se manifestant à travers un plan d’information et la sensibilisation au piratage à travers l’organisation d’événements pédagogiques et didactiques portant sur le logiciel proprement dit et la propriété intellectuelle, ainsi qu’un cycle de formations et de sessions de sensibilisation des agents et autres assimilés s’investissant dans la lutte contre le piratage de logiciels.

    «Microsoft est prêt à ne pas poursuivre le piratage du marché informel. Mais il nous exhorte à diminuer le piratage d’Etat. Au sein des institutions, ministères, administrations, banques, hôpitaux, Sonatrach, Sonelgaz, assurances… il nous demande d’utiliser les logiciels originaux…», indiquera Sami Bencheikh. Par ailleurs, demain une convention entre l’ONDA et Mobilis, l’opérateur de téléphonie, sera signée concernant les royalities des sonneries.
     

    K. Smail
     
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  • Cinéma «made in Bangkok»

    Kung-fu et compagnie

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    le 31.03.14 | 10h00 Réagissez

     
	Scène du film L’honneur du dragon de Tony Jaa.

    | © D. R.

    Scène du film L’honneur du dragon de Tony Jaa.

     

    Pour un cinéphile, Bangkok mérite le voyage. C’est une ville de cinéma. Cela saute aux yeux quand on arrive sur les rives de la Chao Phraya.

    Bangkok (Thaïlande)
    De notre envoyé spécial

    Quand les néons s’allument, une invraisemblable quantité d’affiches de films attirent le regard sur des panneaux géants et illuminés. Films d’action, kung-fu à la chinoise, comédies et mélodrames passent dans les salles réunies aux derniers étages des shopping centers. Il y a aussi une bonne moisson de films d’horreur à qui le box-office semble faire la part belle. Et des films sur la boxe thaïlandaise qui font courir les jeunes spectateurs, comme L’honneur du dragon, réalisé par Tony Jaa, qui fait mieux que les productions d’Hollywood. A Bangkok, les cinéastes talentueux sont légion, ceux qui font des films d’art et essais destinés plus à concourir dans les festivals internationaux qu’à connaître une bonne carrière nationale. Il s’agit de Apichapong Weerasthakul, Wisit Sasanatieng, Nonzee Nimibut... Si leurs films ne font pas recette, ils se rattrapent sur les DVD en tournant des courts métrages vendus aux chaînes de télévision. A. Weerasthakul a enchaîné deux documentaires dont l’un sur le tsunami, Ghost Of Asia, a eu du succès.

    Les grosses productions dominent cependant. Comme partout ailleurs, les producteurs visent les recettes et savent d’avance qu’un thriller sanglant, un kung-fu au rythme époustouflant, ou encore quelque chose d’infernal, sont autrement plus rentables. Sur une des affiches de Bangkok, on lit ce titre : Dynamite Warrior, et on devine que les recettes pèseront lourd dans les poches du producteur. A côté des six grands studios qui gèrent en Thaïlande la production, la distribution et l’exploitation, il y a aussi des investisseurs indépendants qui, eux, sans scrupules, enchaînent des productions très vite et à moindre frais, en visant tant le marché intérieur que l’étranger. Une avalanche de médiocrités destinées, comme en Inde et à Hong Kong, au grand public.

    Seul objectif : le jack-pot. Curieusement, en Thaïlande, il y a aussi un cinéma «officiel», produit par des organismes étatiques avec des histoires de rois, de princes et princesses... King Naresuan est une biopic sur le roi de Thaïlande, qui a proclamé au XVIe siècle l’indépendance du pays occupé par les Birmans. L’exportation du cinéma thaï hors des frontières, à Singapour, Birmanie, Malaisie, n’obtient pas de bons résultats, car la concurrence du cinéma chinois est rude.

    A l’extérieur de la Chine, le cinéma chinois s’appuie sur une large diaspora et sur des salles très nombreuses situées dans les «China Towns» de nombreux pays. En marge du festival du film documentaire de Bangkok, la cinémathèque donnait la possibilité au critique étranger de passage de visionner quantité de films récents, d’art et essais, tous bien faits, aux thèmes assez délicats, qui font oublier les séquences chocs du cinéma thaï populaire. Dear Dakanda, de Khomkrit Treewimol, est une histoire d’amour clandestin entre un jeune homme et sa petite amie. Crying Tiger, de Santi Taephanich, est une chronique de la vie dans la Cité des anges (Bangkok) de jeunes Thaïlandais venus du Nord et qui essayent de survivre dans un environnement difficile. Ordinary Romance, de Teekhadet Vucharadhamin, montre la déchirure et la réconciliation d’un couple.

    Wonderful Town est une chronique heureuse d’un village, Takua Pa, du sud de la Thaïlande, après avoir connu les souffrances causées par le tsunami. The Coffin, de Ekachai Ukrongthan, explique le rituel thaï : se coucher dans un cercueil pour tromper la mort. One Night Husband, de Pimpaka Tohveera, raconte la mauvaise surprise d’une femme qui découvre la véritable identité de son mari après sa disparition pendant la nuit de noces. Ainsi, Bangkok est devenu un des pôles cinématographiques en Asie. C’est encore loin d’égaler Hong Kong. Dans l’étrange situation de crise politique que vit la Thaïlande depuis de longs mois, à Bangkok on continue à faire du cinéma (sous toutes ses formes) avec l’espoir qu’un jour prochain les partis politiques règlent leurs querelles pour que les affiches de films vibrent encore sous les néons .
     

    Azzedine Mabrouki
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