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    Selon l'ordre prévu au découpage, le monteur assemble les plans. Il choisit parmi les prises des plans tournées celles qui conviendront le mieux au propos du film. Le monteur peut proposer et effectuer des modifications importantes par rapport au découpage, on appelle souvent cette étape "la seconde écriture du film".

    Le travail du monteur consiste à assembler les plans selon l'ordre prévu au découpage. Le monteur choisit parmi les prises des plans tournés celles qui conviendront le mieux (jeu des acteurs, éclairage) au propos du film et il les relie entre elles, scène par scène, séquence par séquence pour faire des éléments dispersés que sont les plans (entre 600 et 1000 en moyenne) un tout cohérent, dont le rythme aussi respecte les intentions du réalisateur. Sur ses indications le monteur peut proposer et effectuer des modifications importantes par rapport au découpage. Le rythme du film est donné au montage par une succession de plans courts (rapide), ou de plans longs (lent). On appelle souvent le montage "la seconde écriture du film ". Le chef-monteur est assisté d'un assistant-monteur dont le rôle est de répertorier et de repérer précisément les images tournées pour en préparer ainsi le montage.

    PARCOURS

    Fabrice Rouaud> 1 an à Ciné-Sup (Nantes) BTS montage, assistant puis monteur de courts métrages.

    FABRICE ROUAUD monteur

    " Même si je ne suis intervenu qu'après le tournage, j'ai suivi le film avant. J'avais travaillé sur le court-métrage d'Alain, Tourbillons et je m'entends bien avec lui. J'ai donc lu le scénario très tôt et j'en ai beaucoup parlé avec Alain. Pendant le tournage, j'ai vu les rushes et fait quelques suggestions pour les futurs raccords mais je ne vais jamais sur le tournage, je ne veux pas ressentir l'usure de l'émotion qui se passe forcément sur le tournage. Non, je veux avoir du recul et surtout j'attends d'être avec le réalisateur pour commencer vraiment à travailler, j'ai besoin d'être avec lui.

    Il faut se rendre compte que le monteur est celui qui accueille l'auteur une fois que tout est tourné : on ne peut rien rajouter, la réalité est là, on n 'a plus que les images pour faire le film. C'est un moment difficile pour l'auteur et c'est là qu'il est le plus fragile. Il faut à la fois être franc avec lui et le ménager, puis envisager avec lui les solutions à trouver.

    Le montage, c'est à la fois de la dentelle et du sauvetage. Et là, avec Alain, on a réécrit le début du film, on a fragmenté, on a choisi un récit éclaté, on a repris l'idée du Tourbillons pour y intégrer les scènes du mariage, ce qui a donné, au début un rythme haletant qui fait qu 'après la scène de la Sainte-Chapelle fait calme, apaisée, trop peut-être. Une autre difficulté de ce film venait de ce personnage seul, isolé, qui doute et c'est toujours difficile de faire passer cela sans ennuyer le spectateur. Alors, avec Alain, on a oublié le sens et on a travaillé sur les tensions et on a tout restructuré autour des scènes de douche. On s'est perdu pour à la fin retrouver le scénario, autrement. C'est dur pour un auteur mais c'est nécessaire, j'ai appris cela avec Téchiné. Cela implique aussi un travail très précis sur le rythme. Par exemple, la dernière scène de douche était un peu longue, alors j'ai rajouté, oui ''rajouté ''dix secondes, j'ai joué sur l'ennui du spectateur, l'ennui avec ce personnage avec qui, par ailleurs, on a du mal à s'identifier. Et là ça a été efficace."

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