• photo ;Fatiha Ouyed " Culture et métissage".

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    Une exposition atypique de photos, "Culture et métissage" a eu lieu ce 19 septembre 2011 à la maison de la culture Mouloud Mammeri. Fatiha Ouyed, nous présente une trentaine de portraits de sa création, dans des ombres sombres elle a glissé des sujets portant les habits et bijoux du pays, où l'imaginaire rencontre l'abstrait.

     

    Elle avait mis de côté toute la pédagogie ressassée pendant des années de cours qu'elle dispensait dans son école, et s'est laissée guider par son instinct créateur, alimenté par les connaissances accumulées de cette longue expérience, pour créer et rassembler une collection de photos artistiques.

     

    Contrairement à l'image stéréotypée des femmes que nous avons l'habitude de voir et que beaucoup préfèrent, comme par exemple une grande blonde mince aux yeux bleus avec des habits et bijoux traditionnels pour représenter les différentes régions d'Algérie, Fatiha a fait appel à deux charmantes étudiantes Angolaises et leur a fait porter des habits et bijoux de Kabylie et du constantinois ainsi qu'à un membre de la troupe folklorique de Constantine, lors de leur passage à Tizi-Ouzou.

     

    Elle nous montre, que l'Algérie métissée et multiculturelle peut se voir aussi dans ces visages, elle veut aussi surprendre et susciter un questionnement du public, mais pas le choquer. Les sujets soumis à son regard vif, à travers les objectifs de ses appareils photos se transforment en toiles, où elle a su cultiver pour chacune d'elle, une palette de couleurs disposée en clair obscure, comme pour auréoler ses personnages. La palette noire prédomine dans la totalité des œuvres présentées par l'artiste, qui elle-même est élégamment vêtue de noir. Comme pour démystifier l'idée du noir synonyme de deuil, de tristesse, de malheur, du néant, "aberkane" en kabyle, dans ses photographies il exprime aussi : l'élégance, la beauté, le charme, l'amour, la joie, la fête et le bonheur éternel.

     

    Dans notre pays nous n'avons pas encore une culture photographique, cinématographique ou picturale développée, il n'est donc pas facile de savoir lire et interpréter les œuvres de l'artiste. Il n'y a qu'à observer les salons de parents, de voisins et d'amis, même parmi les intellectuels ou les plus nantis, vous n'y trouverez pas une seule œuvre d'art d'artistes algériens. Des postiches bons marchés fabriqués en Chine et des tableaux ostentatoires ornent les murs des maisons. Dans la bibliothèque, sur les étagères apparentes il y a quelques livres épars, généralement non lus, le reste du meuble est rempli de vaisselles. Fatiha qui a cette culture et ce savoir faire pour créer, est exaspérée par cet état de fait et aussi par le peu d'images qui représente l'Algérie à l'étranger, hormis ce touareg dans le désert sur son chameau, que l'on trouve dans les boutiques duty free des aéroports.

     

    Il y a peu de temps l'ordinateur était réservé à l'informaticien, l'appareil photo à un photographe, et quelque temps avant, l'écrivain était seul propriétaire privilégié du stylo, aujourd'hui ces objets sont totalement démocratisés et se trouvent dans tous les foyers, maintenant il faut apprendre à bien les utiliser. C'est ce que tente de transmettre Fatiha Ouyed avec un évident talent.

                                                                                            Mohamed Tabèche le, 19septembre 2011

     

     

     
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