• Nous sommes le seul pays au monde où on s'improvise réalisateur

    <h51 style="margin: 0px 0px 4px; padding: 0px; font-size: 1.1em; font-family: Verdana, sans-serif; color: rgb(164, 164, 160);">CINEMA, AMINE KAIS, CINEASTE</h51>


    Nous sommes le seul pays au monde où on s'improvise réalisateur

    Amine Kais fait partie de la jeune génération de réalisateurs qui veulent donner une dimension universelle au cinéma algérien en adaptant les nouvelles techniques et normes du 7e art. Il est le réalisateur du premier film algérien totalement fabriqué aux Etats-Unis. Dans cet entretien, il revient sur son parcours et nous parle de ses projets, dont un film sur la personnalité historique de l’Emir Abdelkader.

     

    Alger Hebdo : Parlez-nous de votre parcours au cinéma ?
    Amine Kais : 
    J'ai étudié à Toulouse à l'ESAV (France). Une excellente Ecole où on apprend à être un indépendant et pertinent. Maintenant il s'agit de la personnalité de chacun. Le cinéma est un métier lourd et il faut être très fort pour être dans le monde du 7e Art ! Et la notoriété est une donne avec laquelle on ne triche pas.

     

    Vous avez réalisé Les rues d’Alger et Affaires d’hommes, premier film algérien réalisé aux USA. Vous semblez affectionner les films d’action. Est-ce un choix ou juste un concours de circonstance ?
    J'aime les films d'action bien confectionnés, mais je m’arrange toujours pour y mettre des messages politiques et sociaux. C'est le cas pour ces deux films ! La politique, on l'a vit au quotidien, elle est fortement liée à notre vie de tous les jours. Faire l'autruche dans le cinéma ne sert à rien, il y a mille façon de raconter une histoire avec subtilité et élégance, l'image en ellemême montre les silences justifiés et les expressions des humains, les dialogues renforcent ce qu'on ne voit pas et ce que l'on doit entendre. Il faut se rappeler du cinéma soviétique des années 1950/1980 où l'on racontait presque tout avec une métaphore et des images iconoclastes. Malgré le système en place de l'époque, c'est ce qui a fait la force de beaucoup de réalisateurs comme Eiseinstein, Nikita Mikhalkov, Konchalovsky et bien d'autres. Je pense que ce sont les plus beaux films du monde avec aujourd'hui les films sud et nordcoréens, ainsi que la Chine et le Japon sans aucun doute.Je garde en mémoire Quand passent les cigognes ou La ballade du soldatAdieu ma concubine et l'incontournableRashomon. Le cinéma américain était de taille dans la période des années 1970 : John Schlesinger, Sydney Lumet, Arthur Penn et FF. Coppola et bien sûr Scorsese.

     

    Il y a un déficit de formation en Algérie dans les métiers liés au cinéma, à commencer par les scénaristes. Orson Wells disait que le succès d’un film, c’est l’histoire, l’histoire et puis l’histoire. Partagez-vous son point de vue ?
    Bien entendu que je partage l'avis du grand maître, Orson Welles. Il a été censuré par Joseph Kennedy et sa carrière a été pénible, mais aujourd'hui quand je revois All about true, un documentaire tourné sans son qui raconte la naissance d'un village brésilien, là encore le talent de l'inégalable Welles dévoile que le cinéma a ses secrets et que l'artiste existe plus que tout.Les formations sont nécessaires, je le répète depuis toujours.

     

    1 500 agences de communication et sociétés de production audiovisuelles ont cessé leur activité. Quel commentaire en faites-vous ?
    C’est tout simplement dramatique !

    Dans le discours officiel, on parle ces dernières années, notamment avec l’élaboration de la loi sur le cinéma, de relance du 7art. Or, il n’y a pas d’industrie qui suppose des financements adéquats, des structures comme des labos, des studios, du matériel et surtout des salles de cinéma dont on ne dispose pas en Algérie. Votre commentaire ?
    Je pense que nous sommes loin du compte ! Le cinéma est lucratif et a besoin de réelles structures de production. Les grands groupes industriels privés devraient s'y mettre, comme à l'origine du cinéma. Rappelons- nous que les inventeurs essentiels du cinéma furent les Frères Lumières, c'étaient aussi des inventeurs. Il faut penser aux retours sur investissements. Quand je vois certaines productions aux budgets effarants, je répond au plus profond de moi-même qu'avec la moitié j'aurais fais mille fois mieux ! Nous sommes le seul pays au monde où on s'improvise réalisateur et on passe directement à la réalisation d'un long métrage sans passer par le court-métrage. Il faut se poser la question. Pourquoi les productions et les films à gros budgets ne sont pas distribués ailleurs, dans les grandes salles !!? Les critères de distribution sont stricts par rapport au contenu, au sujet et à la force du film. C'est pour cela qu'il y a ce qu'on appelle le Box Office qui est le résultat d'un film réussi. J'ai pour exemple un cinéma riche de sens et faible en financement mais qui reste vivant ! C'est le cinéma iranien, un exemple inégalable.

    Est-ce vrai que vous voulez faire un film sur l’Emir Abdelkader ?
    Oui ! je vais le faire même si on en fera 2 avant (rires) ! C'est une histoire de famille, un film personnel et je veux retranscrire l'exil de ce grand homme, sa souffrance, la trahison de certaines familles et son sacrifice pour l'Algérie. L'Emir AbdelKader est un exemple, pour ceux qui ont compris qui il était réellement ! Même si c'est le dernier film de ma vie, je le ferais coûte que coûte. J'y travaille depuis 4 années.

     

    Des projets en cours ?
    Oui, je travaille sur des projets qui méritent d'être racontés de notre histoire peu connue. J'ai juste un proverbe à dire et qui résume mon engagement sans équivoque : «L'amour, c'est d’être toujours inquiet pour l’être qu'on aime.» Mon Algérie pour toujours.

    Prp. Fatma Haouari

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