• Histoires siciliennes, chroniques spatiales

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    Histoires siciliennes,

     

    chroniques spatiales

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    le 03.09.13 | 10h00 Réagissez

     

     

    C’est une histoire familiale, le retour de la fille aînée de New York dans sa famille à Amman pour préparer son mariage avec un Palestino-Américain. Lui est musulman et elle est chrétienne. Cela n’a aucune importance pour le jeune couple.

    Venise (Italie).
    De notre envoyé spécial


    La crise favorise la création cinématographique : La Mostra a reçu plus de 150 films italiens produits cette année, longs et courts métrages, parmi lesquels le festival devait opérer une sélection.  
    Le film court métrage de la Palestinienne Hiam Abbas est produit en Italie. Ce qui restera de Le Donne della Vicieria, tourné à Palerme avec Lubna Azabal, c’est un mélange de sensualité, de jubilation et de provocation. Hiam Abbas a voulu montrer un aspect différent de celui qui colle à la métropole sicilienne : ni violence ni mafia.
    C’est une Lubna Azabal en femme sicilienne volcanique et exubérante qui transmet ce message en entrant en scène une nuit d’été à Palerme pour exécuter une danse d’une beauté chorégraphique très réussie.  


    Giornata degli Autori


    L’actrice palestinienne est aussi dans un film palestino-jordano-américain : May in the summer, de Cherien Dabis, réalisatrice jordano-américaine. C’est une histoire familiale, le retour de la fille aînée de New York dans sa famille à Amman pour préparer son mariage avec un Palestino-Américain. Lui est musulman et elle est chrétienne. Cela n’a aucune importance pour le jeune couple. Mais la mère de la future mariée, incarnée par Hiam Abbas, s’y oppose.

    Cette histoire bien contée, c’est la recherche des vrais sentiments au sein d’une famille jordanienne. Vivant entre Amman et New York, il faut du temps pour apprendre à se connaître intimement, loin des convenances. Le récit est filmé d’une manière très moderne.
    Pour revenir à la Sicile, dans la compétition Via Castelina Bandeira, d’Emma Dante est aussi filmé à Palerme : une cité écrasée par le sirocco, avec des personnges étranges, à demi fous. Au coeur de la ville délabrée deux autos arrivent en même temps dans une ruelle étroite. Elles se retrouvent face à face. Il suffit que l’une recule de quelques mètres pour libérer le passage à l’autre. Mais les deux femmes au volant éteignent leur moteur et refusent de bouger. Ici, le folklore un peu poussiéreux sur la gentillesse des Siciliens vole en éclats. Il s’agit de deux personnages têtus comme des mules, obsédés par leur droit de priorité : les tractations des gens du quartier tournent court. La tension monte et la peur aussi : un homme organise des paris et récolte 1500 euros : laquelle des deux femmes va céder la première ? Emma Dante qui est sicilienne donne de la Sicile une vision hallucinante : c’est le territoire de l’obsession et de la frustration, d’une systématique aberration des comportements humains. Sujet difficile et mise en scène rigoureuse, ce film a bien gagné sa place dans la sélection officielle.

     
    Stephen Frears fait sensation


    Le film américain Joe de David Gordon Greene n’est pas à la même hauteur. Joe, titre du film et nom du héros, joué par Nicolas Cage, est un personnage brutal, avec des antécédents judiciares. C’est un ivrogne qui manie la gâchette sans état d’âme. Il n’inspire aucune confiance. dans cette histoire, tirée par les cheveux, Joe dirige une équipe chargée d’abattre de vieux arbres. Bref, aucune idée intelligente dans cette production tombée mystérieusement dans la sélection officielle.
    La BBC a produit le film de Stephen Frears, Philomenia, comme si c’était un de ses feuilletons tant redoutés pour leur ennui. Frears a bricolé un sujet sur une femme qui recherche son fils depuis cinquante ans. En Irlande, à l’âge de 16 ans, elle est tombée enceinte et sa famille l’a abandonnée dans un couvent. Le couvent a vendu le bébé à de riches américains sous couvert d’adoption.  Les histoires sinistres de couvents catholiques en Irlande et en Angleterre ont déjà été filmés des dizaines de fois avec plus de talent et de rigueur. Le travail de S. Frears ne restitue pas cette réalité dramatique forte. Cela reste dans la dimension d’un feuilleton anglais très bavard et très pesant.
     

    Azzedine Mabrouki
     
     
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