• Projet. Les quartiers font leur Cinéma

    Projet. Les quartiers font leur Cinéma

    • 15 Jui 2013
    • Par : Meryem Saadi
    • Culture
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    Projet.  Les quartiers  font leur Cinéma

     

     

    Tanjazoom n’est pas un festival comme les autres : les courts-métrages projetés ont tous été filmés, joués et montés par des jeunes issus de quartiers populaires. La deuxième édition a eu lieu à Tanger du 27 au 29 juin, couronnée par une cérémonie de remise des prix enflammée.

     

    Le jour de gloire est arrivé pour les 400 jeunes réunis ce soir dans la salle de la Cinémathèque du Rif de Tanger. Il est 20h, la cérémonie de remise des prix du festival Tanjazoom vient de commencer et ils ont hâte de savoir quels courts-métrages le jury a choisi de récompenser. Car ces films, ce sont les leurs, ceux qu’ils ont réalisés et qui ont été projetés durant les trois jours de ce festival de cinéma social, du 27 au 29 juin. Les yeux sont rivés sur le jury, présidé par la réalisatrice tangéroise Farida Belyazid, et composé notamment de l’actrice Fatym Layachi, l’enseignant et poète Jalal El Hakmaoui, l’homme de lettres Ahmed Abbou ou encore le militant associatif Salim Gharroudi. Et le gagnant est… A chaque fois que le nom d’un lauréat est annoncé, une explosion d’hystérie résonne dans la salle. Les yeux remplis de gratitude, les apprentis réalisateurs montent un à un récupérer leurs précieux trophées et passent de longues minutes à remercier toutes les personnes qui les ont aidés, de près ou de loin. C’est que ces jeunes reviennent de très loin justement.

     

    De la réalité au rêve

    Issus de milieux populaires, ils ont grandi dans un environnement social peu propice à la culture, encore moins au cinéma. Grâce à Tanjazoom, fruit du partenariat entre sept associations tangéroises et l’association espagnole Casal dels Infants, ils ont pu s’initier au 7ème art. “L’objectif est de donner à des jeunes Tangérois en difficulté scolaire les outils d’expression nécessaires pour qu’ils puissent décoder et déchiffrer leur réalité”, explique Claire Trichot, responsable du projet. Sur le terrain, cela se traduit par deux cycles de formation par an et  un accompagnement cinématographique, à la fois technique et thématique prodigué au sein des associations partenaires. Jusqu’à présent, plus de 400 jeunes âgés de 14 à 18 ans en ont bénéficié.

    “Vous savez, dans ces quartiers, heureusement qu’il y a des associations. Parce qu’à part les écoles, il n’y a absolument rien pour les jeunes”, explique Fadwa, jeune et jolie membre de l’une des associations participantes. Et ce ne sont pas les jeunes qui diront le contraire. En discutant avec eux, on comprend très vite que leurs éducateurs et leurs camarades sont pour eux une véritable famille de substitution. Leurs films, eux, montrent qu’ils ont un message à faire passer. Que ce soit avec humour ou avec sérieux, à chaque fois c’est un véritable cri au secours. Les thèmes sont très souvent les mêmes : la violence dans leur quartier, le harcèlement sexuel, les maux de l’éducation nationale. Le rap occupe également une large place, comme dans Nassah, du nom du rappeur qui est au cœur de ce court-métrage réalisé par l’association Jiwar et qui a remporté le premier prix. Et comme Nassah, tous ces jeunes veulent une seule chose : réussir à la force de leur talent. Certains se voient déjà acteurs, d’autres réalisateurs, monteurs ou ingénieurs du son. Une nouvelle perspective s’est donc ouverte à eux, grâce à Tanjazoom. Une très belle initiative, qui devrait être élargie d’urgence aux autres villes du Maroc.

     
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