• CANNES 2014 / Les films qui sortiront pendant le festiva

    1/ Les films qui sortiront pendant le festival (sauf s'ils ne sortent pas pendant le festival)

    Dans les calendriers de sorties que s'échangent les disitributeurs – et qui finissent par devenir publics – certains films surgissent spontanément à l'une des deux dates fatidiques : les mercredis de Cannes… Sont-ils déjà sélectionnés ? C'est le cas de Grace de Monaco, d'Olivier Dahan, qui ouvrira le Festival et sortira smultanément. Le 21 mai, on signale déjà Deux Jours, une nuit, de Jean-Pierre et Luc Dardenne, avec Marion Cotillard.

    Grace de Monaco, d'Olivier Dahan. © DR
    Grace de Monaco, d'Olivier Dahan. © DR

     

    Mais aussi, ça vient de sortir et le film avait échappé aux radars, The Homesman, de Tommy Lee Jones, coproduit (comme Trois Enterrements) par Luc Besson : un western qui raconte le convoyage de trois femmes jugées folles, du Nebraska à l'Iowa. Casting intéressant : outre Tommy himself, Meryl Streep, Hilary Swank, Hailee Steinfeld (de True Grit), etc. Si ces deux films n'y vont pas, je plonge nu du ponton du Majestic.

    Selon les listings, sortira(it) ainsi, toujours pendant le Festival, Maps to the stars, de David Cronenberg, satire de Hollywood (me dit-on) avec Robert Pattinson et Julianne Moore. S'il est sélectionné – mais on voit mal le Festival s'en passer –, Bird People, de Pascale Ferran, sortira le lendemain de son passage à Cannes : gros enjeu, économique et symbolique pour ce film avec Anaïs Demoustier, huit ans après Lady Chatterley. Egalement candidat à une sortie simultanée, La Chambre bleue, de Mathieu Amalric, d'après Georges Simenon – qui se contentera peut-être d'Un certain regard...

     2/ The subscribers”

    C'est pour rire qu'on a mis en anglais le terme « abonnés », qu'abhorre Thierry Fremaux, car la délégation britannique présumée ne contient que des grands noms, dont certains déjà palmés – pas tant la preuve que Cannes accueille toujours les mêmes, plutôt l'illustration du fait que le cinéma anglais a du mal à faire éclore de nouveaux talents…

    En et hors compétition, on trouvera  Mr Turner, de Mike Leigh, bio du peintre interprétée par le génial Timothy Spall. Leigh s'essaie ainsi pour la deuxième fois au film historique, après l'excellent (et méconnu), Topsy-Turvy. Avec Jimmy's Hall, qui reprend la question irlandaise là où s'arrêtait Le Vent se lève, Palme d'or 2006, Ken Loach signe, de son propre aveu, son dernier film de fiction, avant de se consacrer au documentaire : les (semi-)adieux d'un maître sont toujours bouleversants.

    Jimmy's Hall de Ken Loach. © DR
    Jimmy's Hall de Ken Loach. © DR

     

     

    Enfin, toujours dans une veine historique, John Boorman offre une suite officieuse à Hope and glory : Queen and country, avec David Thewlis – un Anglais s'engageant dans la guerre de Corée. On a (très) envie de voir tout ça…

    3/ Amis américains

    La sélection américaine, c'est, chaque année, la croix et la bannière. Le timing est mal fichu : c'est la saison des blockbusters qui commence, pas celle des films d'auteur (ou de ce qu'il en reste). Les majors retiennent leurs poulains, parfois contre leur gré : en 2011, Alexander Payne, proche du sélectionneur, aurait bien aimé montrer The Descendants à Cannes. La Fox en a jugé autrement, et le studio pourrait faire de même, cette année, avec la comédie d'Alejandro Gonzalez IñarrituBirdman, avec Michael Keaton – toujours pas vu par les sélectionneurs à l'heure où l'on écrit ces lignes. 

    Quels films, alors ? Outre Tommy Lee Jones cité plus haut, la compétition devrait accueillir Foxcatcher, de Bennett Miller (le réalisateur du Stratège) : l'histoire vraie des frères Schultz, lutteurs et médaillé olympiques à Los Angeles, dont l'un fut assassiné par leur ami et sponsor John Du Pont. Casting top : Channing Tatum et Mark Ruffalo en lutteurs, Steve Carrell en milliardaire schizo... Miam !

    Troisième film probable : How to catch a monster, première réalisation de Ryan Gosling, un conte fantastique moderne et noir, avec Saorse Ronan et... Barbara Steele, reine des gialli des sixties, aujourd'hui âgée de 76 ans. Du côté du hors-compétition, on devrait pouvoir voir Dragons 2, le film d'animation de Dean Deblois - parait que le 1 était bien. Et pourquoi pas, si Tom Cruise veut s'offrir un bain de foule cannois –  la scientologie a longtemps loué une boutique à côté de l'hôtel Grey d'Albion -Edge of tomorrow, de Doug Liman, sort le 28 mai.

    Welcome to New York de Abel Ferrara. © DR
    Welcome to New York de Abel Ferrara. © DR

     

    Restent deux cas épineux : 1/ Terrence Malick, qui pourrait bien avoir fini l'un ou l'autre des films sur lesquels il travaille (voire un troisième), par exemple Knight of cups, avec Christian Bale ou Natalie Portman. 2/ Abel Ferrara et son Welcome to New York qui brode sur l'affaire DSK et qu'on a quand même terriblement envie de voir... Vincent Maraval, qui le produit, sans aucun argent institutionnel, rêve, dit-on d'une sortie simultanée salles-vod, ce qui, pendant Cannes, ferait une bien jolie pagaille... Et pourquoi le film suivant de Ferrara, Pasolini, avec Willem Dafoe, déjà tourné, n'aurait-il pas aussi sa projo cannoise... ?

    4/ Exceptions françaises

    Ça se bouscule au portillon... On le dit chaque année, et, parfois, on, se trompe - c'est-à-dire que les films qui se bousculaient s'avèrent moins« cannables » que prévu. Outre Ferran et Amalric déjà cités, tout le monde voit déjà Olivier Assayas essayer son smoking pour Clouds of Sil Maria, avec Juliette Binoche et plein de gens bien - film en anglais, sur le théâtre, on est déjà fan. Devra-t-il aussi acheter une robe du soir à sa compagne, Mia Hansen Løve, qui a fini Eden, sur la naissance de la "french touch" ?

    Clouds of Sil Maria de Olivier Assayas. © DR
    Clouds of Sil Maria de Olivier Assayas. © DR

     

    On voit mal par ailleurs comment Cannes passerait à côté de trois films très différents : The Search, de Michel Hazanavicius, avec Bérénice Bejo et Annette Bening, mélo qu'on dit flamboyant sur la guerre en Tchétchénie; La Rançon de la gloire, de Xavier Beauvois, comédie sur les braqueurs (du dimanche) qui volèrent le cercueil de Charlie Chaplin ; Bande de filles, de Céline Sciamma, après Tomboy. On pronostique deux hors-compèt' et une séance de 17h...

    Mais que restera-t-il alors pour le nouveau film (pas de titre pour l'instant) d'Alain Cavalier ? Pour Saint-Laurent, de Bertrand Bonello ? Pour Les Métamorphoses, de Christophe Honoré, d'après Ovide ? Pour Adieu au langage, de Jean-Luc Gordard (en 3D) ? On voit mal François Ozon présenter Une nouvelle amie (un an après Jeune et Jolie), André Téchiné (L'Homme que l'on aimait trop) et Benoit Jacquot (Trois coeurs) ne souhaiteraient pas montrer leurs films sur la Croisette. Restent des prétendants respectables, qui accepteront sans doute Un Certain Regard ou les sections parallèles si elles s'offrent à eux : Retour à Ithaque, de Laurent Cantet, Faire l'amour, de Djinn Carrénard (Donoma), Geronimo, de Tony Gatlif, Maestro, de Léa Fazer (récit du dernier tournage d'Eric Rohmer), etc.

    5/ La galaxie des auteurs

    « Regardez-les passer ! / Eux, ce sont les sauvages / Ils vont où leur désir le veut, par-dessus monts / Et bois, et mers, et vents, et loin des esclavages / L'air qu'ils boivent ferait éclater vos poumons ». D'Europe ou d'ailleurs, viendront, en bande, les cinéastes qui comptent. Longue et alléchante liste qui traverse les continents : Christian Petzold (Phoenix), David Michod (The Rover), Nuri Bilge Ceylan (Sommeil d'hiver), Andrei Zviaguintsev (Leviathan), Atom Egoyan (The Captive), Liv Ulmann (Mademoiselle Julie), Im Kwon Taek (Jhwa jang), Eric Kho (The Charming Rose), Fatih Akin (The Cut), Xavier Dolan (Mommy), Roy Andersson (A pigeon sat on a branch reflecting on existence), Abdherramane Sissako (Le Chagrin des oiseaux) et, s'il le faut vraiment, Naomi Kawase (Still the water), Denys Arcand (Le Règne de la beauté), Emir Kusturica (On the milky road)

    Winter Sleep de Nuri Bilge Ceylan. DR
    Winter Sleep de Nuri Bilge Ceylan. DR

     

    6/ P-S : vrac et oublis (à compléter)

     
    Le conte de la princesse Kaguya

    Moi, personnellement, j'aimerais bien que Loin de la foule déchaînée, de Thomas Vintergberg, d'après Thomas Hardy, soit prêt, mais on me dit que, non, ça n'arrivera pas. J'aimerais bien voir aussi Jane got a gun, de Gavin O'Connor (repris après le départ de Lynn Ramsay) ou The Duke of Burgundy, de Peter Strickland (produit par Ben Wheatley). Côté documentaire, The Look of Silence, de Joshua Oppenheimer, sorte d'appendice à Act of killing, trouvera sans doute son chemin jusqu'à la salle Buñuel. Peut-être comme The Salt of the Earth, de Wim Wenders sur Sebastiao Salgado. Ou encore Ainsi va Le Monde, d'Yves Jeuland, regard sur le service politique du quotidien. Ultime pronostic : je vois dans ma soupe miso que Le Conte de la princesse Kaguya, d'Isao Takahata – le copain d'Hayao – sera hors-compétition.


    En savoir plus sur http://www.telerama.fr/festival-de-cannes/2014/cannes-2014-le-point-sur-les-derniers-pronostics,110465.php#utM0E30OUGyodtPz.99

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