15/01/2013

Femmes méditerranéennes dans les films et la télévision: Selma Bargach
"Mon film parle de réconciliation et de fusion"

Maroc

Femmes méditerranéennes dans les films et la télévision: Selma Bargach

La 5e Corde, récompensé par le prix du Jury au Festival du cinéma africain de Khouribga, film évoquant le destin d’un homme depuis sa rencontre avec la musique andalouse, a été récompensé au Festival d’Oran du Film Arabe, qui s’est achevé le 22 décembre. Au lendemain de la cérémonie de clôture, la réalisatrice marocaine Selma Bargach, qui revêt actuellement le rôle de trésorière de l’URAM (Union des réalisateurs et auteurs marocains), a accordé une interview au journal Le Soi-echos, tout en faisant l’éloge, le sourire en bannière, du protagoniste de son film, le comédien tunisien Hichem Rostom, couronné meilleur acteur à Oran.

 

La 5e Corde a été présenté en compétition officielle au Festival d’Oran du Film Arabe et le prix d’interprétation masculine a récompensé le comédien Hichem Rostom. Que vous inspire cette nouvelle récompense?

J’étais très heureuse car Hichem est un acteur tunisien et ce festival se déroule en Algérie. Une fois de plus, l’art et la culture fédèrent les différents pays arabes, tel un Maghreb uni, quand les politiques ne parviennent pas à le faire. J’étais d’autant plus touchée, puisque la bande originale du film a été réalisée par Safy Boutella, talentueux compositeur algérien. Le choix de la musique est apparu au plus fort de l’écriture, car la musique est le personnage principal, il fallait le faire évoluer, tel un personnage à travers le parcours initiatique, spirituel de Malek (Ali Esmili).

La 5e Corde a connu une riche vie à travers les festivals…

Absolument ! Il a été présenté à Taïwan, en Corée du Sud, en Europe, ainsi qu’aux États-Unis. Je ne m’attendais à ce qu’il voyage autant et aussi bien. Il a été couronné par sept prix, cinq récompenses et deux mentions. Ce que j’en retiens surtout, ce sont les débats avec les différents publics des quatre coins du monde, s’avérant particulièrement enrichissants. Une jeune spectatrice marocaine, m’a remercié en me confiant que grâce à La 5e Corde, elle avait une image différente et qu’elle s’est réconcilié avec sa propre culture. Et le film parle précisément de réconciliation et de fusion.

Comment avez-vous vécu Festival du Film d’Oran… ?

Nous avons été très bien accueillies ma productrice, Rachida Saadi, et moi-même. Les Oranais apprécient énormément les Marocains, on est vraiment loin des discours politiques ayant tendance à nous diviser, les Algériens adorent notre culture. Le consul du Maroc, nous a honoré par sa présence et celle des membres du consulat. La communauté marocaine installée à Oran, est venue en grand nombre lors de la présentation du film. Les nombreuses télévisions nous ont interviewé activement, différents débats, tables rondes et rencontres ont ponctué cette semaine de festival qui a réuni 14 pays arabes et films en compétition officielle. Tous les accents chantant du Maghreb et du Machrek, ont fait un bel écho durant cet événement. Une table ronde s’est ainsi tenue autour d’un état des lieux du 7e art au Maghreb, englobant la production marocaine, algérienne et tunisienne dans l’optique de de co-production transversales. Le Maroc, a été cité en exemple et en modèle honorable, affichant une belle vitalité.

Justement, parlez-nous de l’URAM (Union des réalisateurs et auteurs marocains)…

L’URAM existe depuis 2001. J’en suis actuellement la trésorière, il s’agit d’un groupe d’auteurs et de cinéastes qui défendent activement, les droits et la diversité de la profession. Et ce, à travers toutes les initiatives relatives au cinéma. Une plateforme, ouverte au public, est en cours d’élaboration. Elle permet d’accéder aux informations propres aux différents métiers du 7e art au Maroc. Nous avons émis de nombreuses propositions lors des Assises Nationales du Cinéma, qui se sont tenues à Rabat, en octobre dernier. A présent, nous espérons que le plus grand nombre de ces demandes entrent dans les faits.

Pour lire l’interview originale, veuillez cliquer ici.

 

Source : Le Soir

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