DJINNS - LA CRITIQUE

Dunes de sang

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Au croisement des genres, entre le film de guerre et l’ épouvante, Djinns ne manque pas d’ambition. En revanche, niveau rythme... Quel ennui !

L’argument : Algérie, 1960. Une section de paras français est envoyée à la recherche d’un avion disparu dans le désert algérien. L’épave de l’avion est rapidement localisée, mais il n’y a aucun survivant, juste une mallette estampillée "secret défense". Prise d’assaut par des soldats ennemis, la troupe trouve refuge dans une étrange citadelle abandonnée. Malgré les mises en garde de la Gardienne des lieux, ils réveillent les Djinns, les esprits maléfiques du désert...

Notre avis : Pour leur premier film, Hugues et Sandra Martin ont décidé de sonder l’Histoire française et de revenir sur l’indépendance de l’Algérie. Le résultat est un film de guerre où l’attention portée sur chaque protagoniste (soldats français ou fellaghas) se veut objective et toujours introspective. L’aventure d’une poignée de paras français en quête d’une épave d’avion dans le désert devient très rapidement une quête de soi et une parabole sur la culpabilité. Un contenu métaphorique qui explose dans la seconde moitié du métrage, ouvertement fantastique, où une troisième armée se soulève, celle des Djinns, les esprits du désert, qui voient d’un très mauvais œil les présences étrangères sur leur territoire.
Plus un drame psychologique qu’un réel film de genre, notamment durant l’interminable première heure,Djinns se révèle finalement surprenante à bien des égards. On apprécie ses effets spéciaux, le design de ses esprits maléfiques, le climat de folie qui règne au cœur de la citadelle où vont se réfugier les soldats français, et la splendeur des décors naturels (le désert marocain).
Malheureusement, pour arriver aux scènes de suspense plutôt bien troussées, il faut avaler des litres de dialogues soporifiques qui confirment le malaise des auteurs Français quand il s’agit de faire un film d’épouvante. Toujours s’excuser en faisant du pied aux critiques, comme pour leur dire "vous voyez, on a un scénario, on a de la psychologie et c’est pas gore"... Au final, Djinns va s’aliéner tous les publics, les jeunes qui trouveront cela trop long/lent/bavard et les adultes exigeants, rarement encouragés par l’intrusion du surnaturel dans leurs affaires d’état.

 
Frédéric Mignard
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