Zoom sur le plus grand cinéaste algérien : Lakhdar Hamina
Zoom sur le plus grand cinéaste algérien : Lakhdar Hamina
Mohammed Lakhdar Hamina est un cinéaste, acteur et réalisateur algérien, né en Algérie en 1934. Il fait partie de ces cinéastes qui ont réussi ce pari fou : donner vie au septième art, en Algérie.
Ce grand prodige entame ses études en Algérie, puis les poursuit en France, où il voue une grande passion au cinéma.
Pionnier du 7ème art en Algérie, combattif et surtout déterminé, il raconte à sa manière les conditions de vie du peuple algérien durant sa lutte pour l’indépendance. Son premier film, intitulé « Le vent des Aurès » est un hommage à sa grand-mère. Il met en scène une mère, devenue un symbole pour tous, qui s’en va à la recherche de son fils, emprisonné durant la guerre. Cette “femme courage” est peut-être cette Algérie qu’il a vue souffrir. Ce film est couronné du prix de la première œuvre au festival de Cannes en 1967.
Mohammed Lakhdar Hamina aborde souvent des sujets inspirés par cette guerre qui l’a tant marqué. Il les défend avec tout son art comme il les a défendus avant avec toute sa force et son courage, bravant la violence, les maladies, la prison, l’exil etc.
Des scénarios superbes, des images fortes à la fois tragiques et vraies. Des souvenirs personnels qu’il veut partager avec tous les Hommes épris de “liberté, d’égalité et de fraternité”. Chaque scène, chaque film de Mohammed Lakhdar Hamina est un appel à la mémoire, car l’histoire constitue l’homme.
Mohammed Lakhdar Hamina est l’auteur de la première super-production du cinéma algérien, le célèbre film « Chronique des années de braise », à travers lequel il présente une tranche de sa vie durant la période 1934-1954, période que d’aucuns considèrent comme la plus décisive de ce que sera plus tard l’avenir de l’Algérie. Il tente d’expliquer peut-être aussi pourquoi s’est déclenchée une telle guerre. Il décrit la révolte d’un peuple entier, dans un film techniquement surprenant (en couleur et en format panoramique). Le film suscite une polémique extraordinaire et un succès fulgurant, et remporte la Palme d’Or à Cannes en 1975. Une prestigieuse récompense qui se trouve être la seule décernée à un film arabo-africain, jusqu’à aujourd’hui.
Ce génie du cinéma algérien traite de cette période de brutalité et de souffrance avec beaucoup de réalisme et parfois même avec humour, voulant certainement appliquer l’adage de ses ancêtres qui parle de “ce malheur qui fait à la fois rire et pleurer”, et ce à travers des repèrs historiques de son vécu personnel et de celui de son peuple.
Mohammed Lakhdar Hamina a le mérite d’avoir hissé le cinéma algérien au sommet, dans tous les festivals internationaux.
Ecrit par Wassila Hanane GUENDIL