production et tournage
Du plus modeste des films jusqu’au projet ambitieux, tout doit être produit dans les règles de l’art. Produire un film ne se limite pas, loin s’en faut, à trouver des financements. Il s’agit de mettre en place une structure permettant au réalisateur et à chaque participant du projet de pouvoir travailler et créer dans de bonnes conditions. Le producteur réunit et fédère les équipes, négocie des prêts ou une location à prix avantageux du matériel,
gère les aspects administratifs et s’assure du bon déroulement du tournage. Les bons producteurs ont aussi un apport artistique : un film est conçu avec un couple producteur et réalisateur.

Julien Séri, réalisateur
À neuf jours du tournage, il manquait 10 % du budget. J’ai donc renoncé à mon salaire et même plus pour que le film existe. Je suis ainsi devenu coproducteur.

Didar Dohmeri, productrice à Full House Films
Un producteur, c’est un capitaine à bord d’un bateau qui risque de chavirer à tout moment, au service d’un réalisateur auquel il croit.

Antoine Rein, producteur à Karé Production
Un simple pitch n’est pas suffisant : soit c’est du high concept, et le développement d’un high concept est ce qu’il y a de plus dur, donc quelques lignes ne sont pas suffisantes ; soit le concept n’est pas immédiatement fort et c’est le ton, le traitement, les personnages qui pourront (me) séduire. J’ai donc besoin au moins d’un synopsis détaillé (une dizaine de pages). (…) C’est très subjectif de mesurer le potentiel d’un script, mais je me demande toujours : « Aurais-je envie de dépenser 2 heures et 10 € pour aller le voir ? » Si mes associés et moi en avons envie, alors nous pensons que ça a du potentiel. À tort ou à raison.
Dans le livre
- Estimer le temps de tournage (identifier les scènes complexes, les regrouper),
- Concevoir un premier budget et quelques pistes pour le réduire,
- Comment financer son projet (les producteurs, les aides publiques, internet, les financements internationaux, etc.),
- Tourner sans budget (ou presque),
- Rencontrer des producteurs,
- Les aspects contractuels et légaux (assurance, autorisations, etc.),
- Un producteur nous parle de son métier : Thomas Verharghe de Sombrero Production.

Thomas Verhaeghe est producteur à Sombrero Films. Il est également membre de la commission long métrage de la Procirep et de la commission court métrage d’UniFrance et il intervient à l’université de la Sorbonne ainsi qu’à la faculté de Poitiers.
Un couple réalisateur-producteur doit fonder sa relation sur la confiance. Le producteur croit au projet du réalisateur, il croit en son talent ; le réalisateur croit au regard du producteur, il croit en sa capacité à accompagner le projet dans toutes ses étapes. En tant que producteur, je n’ai jamais eu la moindre tentation de tenir le stylo, la caméra ou la manette du banc de montage ou de l’auditorium. En revanche, à chaque étape, je donne mon avis, j’échange avec le réalisateur. Il y a un échange permanent, un échange de confiance.
Le délicieux moment du tournage est enfin arrivé ! Vous êtes fin prêt à concrétiser les images que vous avez imaginées depuis plusieurs semaines ou depuis plusieurs mois. Plus votre préparation sera précise et minutieuse, plus le tournage sera un moment créatif et, nous l’espérons, sans imprévus insurmontables. Dans ce chapitre, une large place est consacrée aux expériences des principaux corps de métiers indispensables sur un tournage afin de mieux comprendre l’importance et les responsabilités de chacun.

Rémi Bezançon, réalisateur et auteur (Premier jour du reste de ta vie, Un heureux événement, Zarafa, etc.)
La citation est connue, mais tellement vraie : « Quiconque a eu le privilège de réaliser un film est conscient que c’est comme vouloir écrire Guerre et Paix à bord d’une auto tamponneuse dans un parc d’attraction. Mais lorsqu’enfin la tâche est bien accomplie, peu de choses dans la vie peuvent se comparer à ce que l’on ressent alors. » Stanley Kubrick
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Nicolas Marié, acteur (Micmacs à tire-larigot, Le Vilain, Café Le Flore, etc.)
J’attends d’un jeune réalisateur qu’il soit enthousiaste, imaginatif et travailleur… Les erreurs les plus courantes sont l’impréparation, l’impréparation et l’impréparation…
Dans le livre
- Tourner avec un appareil photo reflex numérique (DSRL),
- Tourner avec un téléphone portable,
- Une journée type de tournage (la préparation du plateau, la mise en place, quand le tournage prend du retard : les astuces, etc.),
- Enregistrer correctement les dialogues,
- Faire une belle lumière,
- Habits, maquillage et coiffure,
- Maquillage spéciaux et autres artifices.

Charlotte Boulin, première assistante de réalisation
Sur un tournage, la meilleure astuce est de garder le sourire et la dynamique. Si le premier assistant montre du découragement ou de la lassitude, cela risque de déteindre sur toute l’équipe. Il y a beaucoup de façons très différentes d’appréhender ce métier, la mienne table sur l’humour et l’enthousiasme. Il faut rester très vigilant quant au rythme de techniciens fatigués, mais continuer à les motiver sans pour autant imposer à tout le monde un stress qui ne fera pas avancer les choses plus rapidement.