Monteur son

 
  • Agrandir
  • Réduire
  • Imprimer
  • Partager

Le monteur/son est un spécialiste du son dont le travail consiste à prolonger le montage/image en assemblant, suivant les choix esthétiques du réalisateur, les éléments sonores recueillis pendant le tournage sur différentes bandes sonores (les paroles, les sons d'ambiance, les sons seuls, etc. . ). Il intègre la musique et crée éventuellement des sons nouveaux (du simple bruitage à des sons plus complexes) dans le but d'enrichir l'univers sonore du film.

PARCOURS

Raphaël Sohier > bac scientifique, licence d'histoire de l'art, Femis section son, prise de son et montage son sur des documentaires

RAPHAEL SOHIER monteur/son

"C'est difficile à expliquer mais ce film poussait à essayer des choses. J'étais arrivé dessus au moment du montage image. C'est le producteur avec qui j'étais à la Femis qui m 'a fait lire le scénario puis présenté à Alain et dès les premières discussions avec lui j'ai senti que je pourrais proposer des choses. En plus j'avais quand même six heures d'enregistrement du tournage. Alors on a essayé de voir comment, du point de vue sonore, on pourrait faire passer le crescendo du malaise du protagoniste. On a finalement pris comme modèle le début, le mélange d'Afrique et de Trocadéro en jouant sur la perception, allant vers un son de plus en plus brouillé puis vers un son de plus en plus clair, avant de revenir à un son beaucoup plus chronologique à partir des délires du personnage. On a travaillé sur des sonorités de plus en plus abstraites, raisonnant sur des trames de graves, des fréquences de néon et dans des scènes d'action nous avons ajouté des éléments venant d'Afrique-j'ai utilisé des enregistrements que je venais de faire lors du tournage d'un documentaire en Guinée. Nous avons mis aussi des chants de grenouilles, des gouttes d'eau.

L'idée n'était pas de faire des effets sonores mais de jouer sur l'ambiguïté : on sait pas si on est sur un son de grenouille ou de néon ... Dans la scène d'amour, Alain voulait quelque chose qui ne soit pas seulement tendre, j'ai proposé un son d'orage et de pluie douce. On n'a pas joué le réalisme : le son des escaliers du chantier a été enregistré dans ma cage d'escalier, avec une réverbération assez forte. On a aussi joué de mélanges sonores comme au générique où le sentiment d'agression par la circulation est relié au son de la sirène du premier mercredi du mois et en harmonie avec la musique. Car c'est là une autre caractéristique de ce film : j'ai pu travailler en parallèle avec le musicien, Philippe Gomis, plan par plan. Nous avons, pour chaque scène, discuté ambiances et fréquences, il y a eu une intégration réciproque des recherches sur les mêmes harmonisations, et cela, c'est quelque chose d'exceptionnel."

 
Retour à l'accueil