LES HORS-LA-LOI - LA CRITIQUE

Western couscous

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- Durée : 1h45mn 
- Titre algérien : Al kharijun an al qanum 
- Année de production : 1968

Les Algériens règlent leurs comptes avec les colons français à travers ce long-métrage qui prend la forme d’un western classique. Malgré un manque de nuances, l’ensemble se regarde sans déplaisir.

L’argument : A l’époque de l’Algérie Française, 3 compères algériens joignent leurs efforts pour échapper à l’armée et à l’administration française qui cèdent devant leurs ruses.

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© Splendor Films

Notre avis : Après l’indépendance de l’Algérie survenue en 1962, les structures cinématographiques présentes à Alger ont permis de réaliser bon nombre de longs-métrages dont les qualités techniques sont indéniables, même si la qualité artistique des œuvres est parfois contestable. La plupart des cinéastesalgériens se lancent dans une critique revancharde envers les colons français, faisant fi de la moindre nuance. C’est malheureusement le cas de Tewfik Fares qui nous présente ici un panel de personnages français tous plus détestables les uns que les autres, tandis que la plupart des Arabes sont présentés comme des hommes d’honneur. Les seuls autochtones peu sympathiques sont bien évidemment ceux qui collaborent avec l’envahisseur français. Malgré cette simplification abusive de l’histoire, Les hors-la-loi (1968) demeure un spectacle fort agréable à regarder.

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Tout d’abord, les personnages sont plutôt bien dessinés, du déserteur au voleur, en passant par le paysan poursuivi pour avoir succombé aux charmes vénéneux d’une Française libidineuse. Ils sont incarnés avec conviction par des acteurs que l’on a déjà entrevu dans le cultissime La bataille d’Alger de Gillo Pontecorvo ou les films de Mohammed Lakhdar-Hamina. Grâce à une jolie photographie couleur et une séduisante musique de Georges Moustaki, Les hors-la-loi reprend le schéma classique du western avec ses brigands aux louables intentions qui doivent lutter contre un pouvoir totalitaire. Quelques chevauchées, des fusillades et la prise d’une gendarmerie sous haute surveillance sont les morceaux de bravoure que nous propose le réalisateur Tewfik Fares, dans un grand respect de la tradition cinématographique américaine. Malgré un certain manque de rythme et des péripéties un peu chiches en action, ce « western couscous » est à (re)découvrir en salles, afin de mieux appréhender le point de vue des Algériens sur la colonisation. Un sujet qui n’a pas fini d’agiter les consciences de part et d’autre de la Méditerranée.

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Virgile Dumez
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