Rachid Djrourou, commissaire

Algérie News : Vous avez déclaré lors de votre allocution d’ouverture que vous souhaitiez être le responsable de la continuité et non de la rupture avec l’ancienne administration. Pouvez-vous nous en dire plus ?  
Rachid Djrourou : C’est le gage de la réussite du festival : ne pas se focaliser sur la rupture avec l’autre tout en mettant tout à l’œuvre à créer de nouveaux espaces, que ce soit au niveau de la maison de la culture qu’ailleurs dans la wilaya. Je ne veux pas que le festival soit confiné dans un seul endroit, et c’est pour cela que nous avons organisé cette année des spectacles de «halqa» dans les places publiques de Mostaganem et que nous avons donné aux lauréats de rejouer leurs pièces au niveau des théâtres régionaux du pays, lesquels doivent s’impliquer dans le lancement de nouveaux talents. Je suis convaincu qu’un prix de festival se concrétise dans l’utilisation de la récompense financière donnée au gagnant, c’est-à-dire acheter des décors ou produire un nouveau spectacle. Je veux aussi encourager la participation des troupes venues de l’extérieur de la wilaya car ce sont elles, qui donnent au festival sa réputation au niveau national et animent réellement la scène théâtrale amateure. Je pense que nous disposons aujourd’hui des moyens nécessaires pour booster le théâtre amateur, à condition que les différents festivals coordonnent leurs efforts afin de mettre le budget du ministère de la Culture au service des acteurs du domaine théâtral.

Malgré ses 45 années d’existence, le Festival de Mostaganem n’a pas pu se hisser au niveau des autres manifestations culturelles du pays. Comment expliquez-vous cela ?
Ce constat nous est très amer. Le Festival de Mostaganem est le plus vieux du monde, après celui d’Avignon. Pourtant, nous n’avons pas pu atteindre le niveau et la force nécessaires et cela reste notre premier objectif. Je ne pense pas que ce soit la responsabilité du seul commissaire ni une simple question de moyens financiers. J’avais signalé dans mon intervention que le rôle des associations théâtrales est indispensable dans la dynamisation du festival car ce sont la base principale de toute manifestation culturelle et ont la capacité de faire grandir l’événement. Quant à moi, en tant que commissaire, ma mission est de bien gérer le budget alloué par l’Etat selon un cahier de charges bien précis.

Lors de précédentes éditions, les organisateurs ont tenté d’élargir la participation au niveau méditerranéen, puis maghrébin, puis international. Pensez-vous que Mostaganem a aujourd’hui besoin de renouer avec cette ouverture ?
Pour parler franchement, le festival est une lucarne pour les amateurs algériens et il doit le rester. D’autant que pour la dimension internationale, le Festival de Béjaïa est là pour inviter les troupes étrangères et arabes afin de faire connaître leur travaux au public algérien.

Propos recueillis par : N. S.

 
 
Retour à l'accueil