J’ai beaucoup de demandes concernant tout ce qui tient au traitement des photos numériques, que ce soit pour le développement des images RAW ou pour la retouche en elle-même (correction des défauts, etc…). Il y a beaucoup à dire sur le sujet, mais pour commencer il me faut vous présenter lesoutils que j’utilise pour tirer le maximum de mes photos numériques.
Les logiciels les plus utilisés sont Adobe Photoshop pour la retouche et Adobe Lightroom pour le développement des fichiers RAW. Ce n’est pas un hasard, ce sont des logiciels d’excellente qualité et utilisés par les professionnels. Problème : ils coûtent (très) cher. (comptez 1000€ pour Photoshop et 300€ pour Lightroom, rien que ça). Et si vous avez cette somme à dépenser, je vous conseillerai plutôt de vous acheter l’objectif de vos rêves, et/ou un trépied, et/ou du matériel de studio, bref de quoi faire de meilleures prises de vue
Je vous parle donc ici uniquement d’outils gratuits, et je ne remets pas en cause la qualité de la suite Adobe, qui n’est plus à démontrer. Cela dit, on peut obtenir des résultats très satisfaisants avec deux logiciels libres et gratuits : Gimp et UFRaw. Ces logiciels sont certes un choix personnel, mais ils restent selon moi les meilleurs logiciels gratuits pour débuter le travail de vos photos numériques. (Si vous souhaitez aller plus loin en termes de développement numérique, vous pouvez utiliser le logiciel de développement numérique RawTherapee en lieu et place d’UFRaw.)
Gimp est l’équivalent libre et gratuit de Photoshop. Il lui manque certaines fonctions bien utiles, notamment les styles de calque, mais la grande majorité des fonctionnalités dont vous aurez besoin sont présentes, et c’est déjà pas mal.
Gimp peut être installé sans problème sous Windows, Mac OS (en anglais) ou Linux (pré-installé, ou sinon disponible dans les paquets).
Gimp se présente sous la forme de 3 fenêtres :
- la fenêtre principale où vous ouvrez votre image, avec les menus habituels Fichier, Edition, Affichage, etc… ainsi que des menus spécifiques au travail sur l’image comme Image, Calque, Outils, Filtres, etc…
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la fenêtre « Boîte à outils »où vous pouvez sélectionner les outils avec lesquels vous pouvez travailler : pinceau, crayon, gomme, divers outils de sélection, texte, etc, ainsi que leurs paramètres.
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la fenêtre « Calques, Canaux, Chemins »qui vous permettra d’organiser et de paramétrer vos calques, d’annuler une action, etc…
Je ne rentrerai pas dans le détail de leur utilisation, d’autres articles seront là pour ça
Le RAW est une sorte de négatif numérique. En fait, c’est un format d’image brut : il contient toutes les informations captées par votre appareil. Hé non, ce n’était pas déjà le cas avec le JPEG ! En effet, les images enregistrées en JPEG sont déjà compressées par votre appareil, qui y applique automatiquement toute une série de réglages concernant les couleurs et les contrastes notamment. Malheureusement, il ne fait pas toujours ça très bien. D’où l’intérêt de faire ça nous même.
Les fichiers RAW prennent plus de place mais permettent une flexibilité infiniment plus grande quand vous traitez vos images, c’est pourquoi je vous recommande fortement d’utiliser ce format.
Si vous travaillez en RAW, et j’espère que c’est le cas puisque je vous l’avais fortement recommandé dans mon article sur les conseils de base, vous aurez besoin de développer vos clichés. En effet, comme un négatif, le RAW a besoin d’un peu de travail pour produire une image définitive.
C’est là qu’intervient UFRaw, un logiciel libre qui permet de développer simplement vos fichiers RAW. UFRaw peut être utilisé comme logiciel indépendant ou s’intégrer directement à Gimp. La deuxième solution est à envisager si vous souhaitez effectuer quelques retouches après le développement, sinon vous pouvez tout aussi bien utiliser UFRaw indépendamment.
Comme Gimp, UFRaw est disponible sous Windows, Mac OS (si vous avez installé Gimp grâce au lien que je vous ai donné plus haut, il est normalement déjà inclus) et Linux (en général le paquet s’appellegimp-ufraw)
UFRaw se présente sous la forme d’une fenêtre avec à droite l’aperçu de l’image obtenue avec vos réglages (donc un aperçu de ce qu’elle sera une fois développée), et à gauche différentes informations et réglages possibles. Si vous avez une version en anglais, pas d’inquiétude : il y a à tout casser une demie-douzaine de mots, pas besoin d’être bilingue pour ça.
Comme pour Gimp, je n’en détaillerai pas l’utilisation dans cet article, mais je vais vous présenter les principales fonctions, avec un lien vers la vidéo qui explique plus en détails chaque fonction.
Comme vous pouvez le voir, la fenêtre de réglage se décompose plus ou moins en trois parties :
- en haut, la réglette de l’exposition avec le symbole +/- que vous retrouvez sur votre appareil également.
- Au milieu une partie avec différents onglets sur laquelle nous allons revenir juste après.
- En bas, l’histogramme RVB (pour Rouge, Vert, Bleu) de l’image, qui se modifie avec vos réglages. Si vous ne savez pas ce que c’est, jetez un oeil au cours sur l’histogramme. Sachez juste qu’il vous sera très utile pour déterminer l’exposition que vous souhaitez dans vos photos.
Revenons donc sur les différents onglets. Voici les principaux et ce qu’ils vous permettront de faire en quelques clics avec un peu de pratique :
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l’onglet Balance des blancs. La balance des blancs vous permet de réchauffer ou de refroidir les couleurs de votre image très facilement, et sans aucune perte de qualité grâce au RAW. Cet onglet vous permet via le menu déroulant de sélectionner des réglages prédéfinis selon l’éclairage (soleil, ombre, nuageux, tungstène, etc…). Cette option se trouve souvent sur votre appareil, mais cela vous évite d’y réfléchir à la prise de vue. Vous pouvez également la régler plus finementsi vous le souhaitez.
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l’onglet Noir et Blanc qui vous permet de convertir votre image en… noir et blanc de différentes manières, et notamment avec le mélangeur de couches(« Channel Mixer »).
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l’onglet Courbes pour travailler le contrastefinement. Vous tomberez rapidement amoureux(se) de cet outil, vous verrez
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l’onglet Recadragequi vous permet… de recadrer ! (scoop !
) Vous pouvez changer les dimensions, mais aussi les proportions pour mettre au format carré par exemple.
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l’onglet des données EXIF (c’est le petit nom qu’on leur donne). Il regroupe des informations sur la prise de vue et notamment la longueur focale, l’ouverture, la vitesse d’obturation et lasensibilité ISO. Très utile pour juger de l’impact de vos réglages sur vos clichés.
Voilà donc les deux logiciels que je vous invite à installer tout de suite. N’hésitez pas à commencer à expérimenter avec. Que vous ayez déjà utilisé d’autres logiciels (comme ceux d’Adobe) ou non, il vous faudra un peu de temps pour maîtriser ces deux outils. Cela dit, ce n’est pas si long de savoir utiliser les principales fonctions, et ça améliore de façon stupéfiante la qualité de vos clichés ! A mon sens, développer ses négatifs numériques (ou RAW) fait partie intégrante de la photographie numérique.
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