Polémique "Hors-la-loi" : Rachid Bouchareb appelle au calme  
 Le réalisateur Algérien sort de sa réserve
 

Alger (Les 3 écrans) - Après plusieurs semaines de silence, Rachid Bouchareb est enfin sorti de sa réserve et a accordé une première réaction à l’AFP et cela dans le but d’apaiser la tension, qui monte depuis plusieurs jours au sujet de son film Hors la loi. 
Le réalisateur de Cheb et d’Indigènes est en train de préparer sa communication. Au bureau de sa production Tassalit, situé  passage des Taillandiers à Paris, les demandes d’interviews affluent de partout. Son attaché de presse Guerar est dépassé et a du mal à contenir toutes les demandes venus soit de France, du Maghreb ou des autres pays d’Europe et d’Amerique. Ce qui est sur  est que le réalisateur ne s’exprimera qu’après la projection de son film prévue le 21 mai à la Croisette et à partir du 24 mai à Paris. "Hors-la-loi" sera projeté en avant première à Alger le 21 septembre et sortira en salles en France le 22 septembre.

Voici pour nos lecteurs la dépêche AFP, sur la première réaction de Rachid Bouchareb à ses détracteurs.

AFP- CANNES — Le réalisateur franco-algérien Rachid Bouchareb appelle au calme jeudi après "les passions" déclenchées par son film "Hors-la-loi" en compétition au 63e Festival de Cannes et souhaite que les désaccords suscités par cette "fiction" s'expriment "dans la sérénité". "Depuis trois semaines, une polémique précède la présentation à Cannes de mon film « Hors La Loi », alors que ceux qui participent à cette polémique n'ont pas vu le film", dit le cinéaste, s'exprimant pour la première fois sur les attaques contre le film, dans une déclaration envoyée au festival. "Devant de telles passions et dans un souci d'apaisement, il m’apparaît important de rappeler deux choses", poursuit-il. «Hors la loi», est un film de fiction, une saga qui raconte l’histoire de trois frères algériens et de leur mère sur une période de plus de trente-cinq ans, du milieu des années trente à l'indépendance de l'Algérie en 1962", précise Rachid Bouchareb, depuis Los Angeles où il planche sur un autre projet. "Il faut qu’il soit possible que le cinéma aborde tous les sujets", ajoute le réalisateur dont le long métrage, dévoilé le 21 mai à Cannes, concourt pour la Palme d'or sous la bannière de l'Algérie. Se défendant de vouloir faire œuvre d'historien, il poursuit : "Je le fais en cinéaste, avec ma sensibilité, sans obliger quiconque à la partager. Après les projections, il sera temps que le débat public se déroule". "Attaché comme je le suis à la liberté d’expression, il me paraît normal que certains puissent être en désaccord avec mon film, mais je souhaite que ce désaccord s’exprime dans un cadre pacifique et dans la sérénité du débat d’idées", affirme encore Rachid Bouchareb. "Pour le monde entier, la France est une terre de liberté et je suis particulièrement fier d’y montrer mon film, dans le plus prestigieux des festivals. Je souhaite que cette projection se fasse dans le respect mutuel et dans un climat serein", conclut-il. Avant toute projection, "Hors-la-loi" a été accusé de "falsifier l'histoire" par l'extrême droite, des associations de harkis, d'anciens combattants et de pieds-noirs, ainsi que par le député UMP des Alpes-Maritimes Lionnel Luca. Douze intellectuels dont sept historiens ont dénoncé de leur côté un "retour en force de la bonne conscience coloniale", tandis que la Ligue des droits de l'homme (LDH) s'insurgeait contre les "pressions" exercées sur les financeurs du film et le festival.

(AFP)

   
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