Histoire et cinéma   
 Le film La bataille d’Alger vu par la critique américaine
 

Cette contribution est peut-être la première initiative visant à créer un espace en langue anglaise sur le site web de l’association ‘’A nous les écrans’’, qui abritera une sorte de résumé de la presse anglophone en plus des participations des membres. Le but serait de proposer aux lecteurs anglophones une opportunité de connaitre les films Algériens ouvrant ainsi les deux quarts restant de notre fenêtre d’exposition. Un autre objectif, sous-jacent celui-la, est celui de connaitre l’appréciation de la partie Anglo-saxon du Monde sur notre cinéma prioritairement puis le cinéma, Maghrebin et Arabe. Pour l’inauguration nous avons synthétisé pour vous une série articles parus dans la presse anglophone particulièrement américaine sur le film La bataille d’Alger. La Majorité des articles proposée, couvrent en fait l’événement de la projection du d’une part la projection du film dans le movie Forum de New York et quelques salles a Los Angeles et Washighton en Janvier 2004, et d’autre part la projection privée organisée par …le Pentagone. Stuart Klawans du New York Times, considère que le film n’intéressera pas uniquement pour sa grande puissance artistique et son ‘’toujours-neuf’’ intérêt politique. Le film sera intéressant aussi pour la cinématographie de Marcello Gatti qui avait inaugure le style ‘’newsreal-like immediacy ‘’ ayant donne au film un ton et la spontanéité du reportage d’actualité si saisissant lors des premières projections en 1966. Seront contents aussi les architectes ou tout simplement ceux qui sont en quête d’exotisme, en découvrant la structure de la veille Casbah ou se déroule la majorité des événements du film. Enfin qui ne sera pas intéressé de voir le film pour la musique percutante du légendaire Ennio Morricone ? Voici pour commencer la traduction de la critique de Peter Rainer publié dans le New York Magazine

Farid Herda 

Peter Rainer, offre une remarquable critique dans le New York Magazine. La Bataille d’Alger est électrifiant de réalisme à tel point que les distributeurs du film à sa sortie aux USA, avaient ajouté une mention ‘’Pas un seul extrait d’actualité ni de documentaire utilise dans ce film’’. L’auteur continue en proposant une analogie connue entre ‘’ la Bataille d’Alger’’ et ‘’Le Cuirassé Potemkine’’ tout deux considérés comme exemple de la mise en scène provocante, ‘’à la documentaire’’ du film politique. Cependant si Eisenstein, avait eu recours a un florilège de techniques hautement théâtrales ayant conféré un formalisme au chaos révolutionnaire qu’il avait libéré, Pontecorvo pour sa part a eu recours a une approche plus souple et spontanée, bien que chorégraphiée. Le réalisme extraordinaire qu’on peut mettre à l’actif du film est peut-être, la combinaison de deux influences néo-réalistes majeures du réalisateur : Rome, ville ouverte et Paisa de Rossellini (Paisa, le film qui avait inspire Pontecorvo à devenir Metteur en scène), sans oublier son expérience comme militant anti-Fasciste qui avait commandé la résistance de Milan en 1943. Peter Rainer, nous dresse par ailleurs, un profil intéressant des deux protagonistes du film ; Ali La Pointe et son adversaire le Colonel Mathieu. Ali, un paysan illettré avec des allures de héro prolétaire dote d’un regard fascinant est choisis par Pontecorvo pour être le centre brulant du film, petit voleur à l’ origine, il est ensuite testé et recruté par le FLN après sa sortie de prison ou il s’est radicalisé suite aux exécutions de compatriotes dont il était témoin. Ali n’est pas tant un personnage, que la personnification du musulman oppresse en quête active de liberté. Gillo Pontecorvo aime les visages qui laissent transparaitre une profonde charge émotionnelle, et avec Ali, il nous gratifie d’un masque inoubliable de souffrance et de rage, il y a un destin dans ce regard d’acétylène, un destin de ceux pour qui le Temps a sonné. A l’Opposé, le Colonel Mathieu / General Massu, interprété par Jean Martin, le seul acteur professionnel du film, (ironiquement, Martin, initialement un acteur de théâtre, était sur liste noire en France pour avoir signé un manifeste contre la guerre en Algérie). Alors qu’Ali est de feu, Martin est de glace, il représente l’efficacité militaire dans son sens le plus draconien, la conférence qu’il donne a ses troupes de parachutiste, est un exemple édifiant sur la manière qu’il conçoit pour décapitation du FLN. Dans la conférence de presse ou il exhibe un leader du FLN capturé, ses mots provoquent la sympathie dans la salle. Il peut représenter le paradigme de Pontecorvo du méchant colonialiste, cependant comme dans presque tous les films de méchant, il a les meilleures lignes du dialogue. Cet homme qui a combattu au cote de la résistance et qui a participer dans la récente défaite de la France en Indochine, est donné son dû. Quand Mathieu, explique aux reporters qu’ils doivent accepter les conséquences s’ils veulent que la France gagne la guerre, il ne fait qu’exposer le sale boulot – la torture - derrière toute politique de maintien d’ordre que les gens du pouvoir préfèrent ne pas savoir.  Peter Rainer ajoute que Pontecorvo, laisse clairement entendre que les (je cite) terroristes doivent aussi faire face à leur examen de conscience, illustrée par une scène évocatrice, lorsque trois femmes du FLN habillées pour paraitre des femmes occidentales afin d’infiltrer le Quartier Européen. Nous voyons, un homme d’affaire fatigué au bar, des passagers attendant le bus, des adolescents entrain de danser et d’une manière particulière un enfant mangeant son cornet de glace, le tout prêt a  explosé en morceaux. Est-ce que Pontecorvo essaye de nous dire que ces gens sont des victimes tragiques d’une guerre nécessaire ? Peut-être. Mais en fin de compte l’horreur, conséquence de la Bataille d’Alger ne peut pas s’ajuster a des formulations partisanes nettes, c’est peut-être a cause de cela que des groupes, des Black Panthers au Pentagone ont essayes de clamer que le film convient à leur agendas, pour le dernier, l’illustration par la phrase-bande annonce de l’ancien conseiller de la sécurité National Zbigniew Brzezinski “Si vous voulez comprendre ce qui se passe maintenant (2004) en Iraq, je vous recommande la Bataille d’Alger !’’ Ce qui révèle Pontecorvo, en tant qu’artiste et non seulement comme propagandiste de génie, c’est la douleur qu’il essaye de réprimer, qui, néanmoins s’exprime, abondamment dans son film, le sens que tous les parties impliquées dans ce conflit ont perdus leurs âmes et que tous les hommes sont des charognards. A vous de voir…     

Synthèse et traduction Farid Herda  


“LEGENDARY! RIVETING! When a re-release combines great artistic power with lasting political interest, celluloid junkies are not the only ones who ought to be excited.

A GREAT MOVIE!” – Stuart Klawans, The New York Times “BREATHTAKING! STUNNINGLY PROVOCATIVE! ELECTRIFYINGLY TIMELY!Its anatomy of terror remains unsurpassed!”

– Peter Rainer, New York Magazine “A MASTERPIECE! MOVES LIKE A THRILLER! Its ASTONISHING IMMEDIACY anticipates the artfully raw you-are-there vérité of Bloody Sunday and Black Hawk Down.”

– J. Hoberman, The American Prospect “THE BEST MOVIE I SAW ALL YEAR – THEN, IN 1968, AND NOW!”

– Stephen Hunter, The Washington Post “Pontecorvo’s fierce piece of 1965 agitprop is suddenly HOT HOT HOT… No movie so effectively squeezes you into the shoes of grassroots combatants…ASTONISHLY TIMELY AND AN ELECTION YEAR MUST-SEE!”

– Michael Atkinson, Village Voice“A MASTERPIECE! Surely the Most Harrowing Political Epic Ever!" – Philip Gourevitch, The New Yorker   BRILLIANT! UNFORGETTABLE! Mesmerizing Pace and Immediacy!”– Michael Wilmington, Chicago Tribune “PULSES WITH ENERGY! As Urgent, Intense, Prescient as Ever!"

– Ann Hornaday, The Washington Post  AN EXTRAORDINARY FILM! A TAUT AND SUSPENSEFUL THRILLER!”– David Sterritt, Christian Science Monitor “ASTONISHING! A Political Thriller of Unmatched Realism!” – A.O. Scott, The New York Times

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