La société du spectacle. Guy Debord, 1973
le 28.02.14 | 10h00 Réagissez
Mercredi 5 mars. Alger. A 18h30.
C’est l’histoire d’un mec. Complètement seul. Mais qui n’en a rien à cirer. Il pense, il mange, il éructe parfois, il se fait plaisir autant que se peut. Et puis, un jour, il écrit… parfois même, il filme. C’est un être humain qui refuse de s’apitoyer sur son sort, qui se prend la tête, qui existe à travers la question essentielle : «Pourquoi ?». Aujourd’hui, posez-là, vous serez la risée de tous. Revenons à Guy Debord, notre penseur. En 1967, il publie La Société du spectacle . Une bombe. Aucune démonstration, aucune analyse rhétorique, juste des présentations par A+B que la société dans laquelle nous vivons est vouée à un échec total. Mais qu’il ne faut surtout pas s’énerver, c’est normal.
La consommation devient alors l’un des mots les plus violents du dictionnaire. 6 ans plus tard, pour enfoncer le clou, Debord prend son essai et le filme. Ça donnera un collage d’extraits filmiques, de scènes alentours et de texte narré en voix-off. Film remarquable, sans concession, sans trace linéaire, sans ces trucs bien formatés qui adoucissent le spectateur. Non, juste un écran, des images, et toi. C’est la définition du cinéma ? Oui, d’ailleurs des décennies plus tard, un certain Arnaud Desplechin saura parfaitement résumer le film de Debord : «Les gens qui ne vont pas au cinéma sont des gens qui n’aiment pas la vie.» A l’Institut français. 7, rue Hassani Issad. Tél. : 021.737.820.