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L'Institut Cervantès d'Alger a organisé avant-hier, une table ronde consacrée au «cinéma féminin» au siège de l'Institut, en présence de l'ambassadeur d'Algérie en Espagne du temps de Franco et de Juan Carlos.
Cette rencontre a été animée par le critique de cinéma, Ahmed Bedjaoui, la réalisatrice et scénariste Fatma-Zohra Zamoum et le critique et réalisateur Salim Aggar en présence de Mme Raquel Romero, directrice de l'Institut Cervantès d'Alger.
Cette table ronde a été organisée en prévision du cycle sur le cinéma féminin espagnol organisé par l'Institut Cervantes du 23 au 26 mars. Lors de cette conférence, Fatma-Zohra Zamoum, première à intervenir dans le débat «la question du cinéma au féminin est très complexe. Il s'agit avant tout d'une particularité singulière à chacun. Une passion», précisant que la place de la femme dans le cinéma est réduite puisqu'il n'existe qu'une seule femme qui a décroché la Palme d'or à Cannes et une seule femme qui a obtenu un Oscar à Hollywood. La réalisatrice a indiqué que ce cycle cinématographique féminin reflète très bien ces différences. Il s'agit d'une série de préoccupations pour s'occuper de l'Autre, de soi et essentiellement beaucoup de sensibilité. Mme Zamoum a notamment déclaré qu'il y a un déséquilibre dans le fait que sur 20 000 cinéastes dans le monde, il n'y a que 600 femmes qui exercent ce métier, soit 3% de femmes seulement. De son côté Ahmed Bedjaoui, lui, a été très direct en indiquant que le cinéma féminin espagnol a toujours été considéré comme un cinéma féministe. «Il n'est pas possible de parler de cinéma féminin espagnol sans rappeler Carlos Saura avec Tango, Le dernier jour... et bien sûr tout le travail élaboré par Almodovar.» Pour l'ancien conseiller du ministère de la Culture, Almodovar représente la féminité dans toute sa quintessence! Un cinéma truffé de repères, d'évocation féministe. Un cinéma qui n'était pas dépourvu du regard sur les femmes. Un cinéma d'introspection, à l'image d'Almodovar. Pour lui, le parallèle qui existe entre le cinéma algérien et espagnol. Il la définit dans l'existence d'un cinéma espagnol entamé par les femmes au début des années 1940. Un cinéma, selon le critique, qui reproduisait les clichés toujours en direction de Franco, avec le toréro qui symbolisait, par ailleurs, la virilité franquiste. Le rapprochement avec le cinéma algérien est dans la rupture brutale qui a eu lieu après la chute de Franco. En conclusion, Ahmed Bedjaoui est revenu sur le choix de la sélection proposée par l'ICA pour l'espace féminin. Il a précisé: «Il s'agit là de quatre films dont la tendance est totalement différente.». De son côté, Salim Aggar, modérateur de la table ronde a tenu à mettre l'accent sur la place de l'une des réalisatrices présentée dans le cadre de ce cycle Pilar Miró et qui fut directrice du cinéma espagnol et première femme responsable à la télévision espagnole. Enfin Mme, la directrice de l'Institut Cervantès d'Alger, Mme Raquel Romero est intervenu pour donner un aperçu sur la situation culturelle de l'Espagne et salué les interventions des invités à cette table ronde et la hauteur du débat échangé.