L'incontournable dimension politique dans le cinéma arabe
par Ziad Salah

Nous retrouverons la dimension politique dans les deux films syriens, les plus attendus de ce festival en raison de l'actualité dans ce pays. «My last friend» de Joud Said, montre la montée en puissance d'une autre génération d'éléments des services secrets sans scrupules. Comparativement à l'ancienne génération, ils sont formés dans des écoles étrangères, notamment russe. C'est cette génération qui va s'illustrer par sa cruauté durant la guerre qui ensanglante ce pays. Quant au film libanais «33 jours» de Jamal Shoorje, il est produit par et pour les besoins de propagande du Hizboallah et de l'Iran coproducteur de cette œuvre. D'ailleurs on attribue les prouesses techniques de ce film à la contribution iranienne. Le film jordanien «When I saw you» de Anne Marie Jacir est lui aussi à mettre sur le compte du cinéma engagé. Ce film revient sur les conditions de vie des Palestiniens dans un camp en Jordanie et sur les conditions difficiles de la naissance de la résistance armée palestinienne dans ce pays. Au-delà, le film montre cette préoccupation de retour au pays natal très ancrée chez les Palestiniens à commencer par les enfants. Même le film marocain «la cinquième corde», le plus plaisant de tous puisqu'il s'attaque visiblement au patrimoine musical dans ce pays peut s'apprêter à une lecture politique. Au-delà du patrimoine musical, c'est la transition vers la modernité qui est traitée dans ce film. Conflictuelle, cette transition est réussie sans grands heurts. Selma Bergach, encore jeune, fait preuve de beaucoup d'optimisme dans son premier film. En tout cas, ce festival, malgré les écueils de l'organisation, a montré un cinéma arabe digne d'intérêt.