Invitée du Forum El Moudjahid

Khalida Toumi présente la politique culturelle en Algérie

Par : Ali Farès

Le livre, le cinéma, le patrimoine culturel. Trois volets que la ministre a développés en mettant en exergue les efforts mais aussi les contraintes liés à leurs réalisations.

Même si la démagogie est le propre des politiques, la ministre de la culture a presque dérogé à la règle lors de la conférence de presse qu’elle a animée mardi au forum culturel du quotidien El Moudjahid. Comme préambule elle préfère aller de l’avant pour préciser que l’Etat algérien mène une bonne politique en matière culturelle, quand bien même l’Unesco ne la voit pas de ce point de vue. Entamant son intervention sur la politique du livre, elle annonce que l’objectif étant de permettre au livre d’atteindre le citoyen par d’abord le soutien de toute la chaine et son développement. Comprendre par le droit à l’Algérien d’accéder au livre. «L’Etat a décidé que la priorité dans ce domaine est de faire arriver le livre jusqu’au dernier coin du pays», dira-t-elle et de renchérir que cette politique se traduit depuis 2006 par une bibliothèque par commune. «Un projet de société et un programme civilisationnel», lance-t-elle comme slogan. Selon la conférencière, ce programme, inscrit dans le cadre du Fonds Culturel au profit des collectivités locales (FCCL) ciblant la totalité des collectivités du pays compte actuellement 1212 bibliothèques dont 962 réalisées par le ministère de l’intérieur et des collectivités locales, le restant (250) par son département ministériel. Et pour alimenter ces infrastructures communales, la ministre a fait savoir que plus de 3500 titres totalisant 3,2 millions d’exemplaires édités en Algérie ont été achetés. Toutefois, souligne-t-elle, le problème rencontré réside dans la distribution où tout n’est pas clair notamment au plan de la réglementation, ce qui a amené, selon la ministre, a réfléchir au niveau du gouvernement à une base légale devant permettre aux Algériens d’ouvrir des librairies et surtout de se plier aux prix uniformisés à travers le territoire national. S’il est vrai que la création du FDAL, ne date pas d’aujourd’hui, les textes d’encadrement ont quant à eux été revus et particulièrement la partie réservée au livre qui était très minime. Il fallait donc instaurer une cohérence. Comme elle fera noter que les anciennes dispositions relatives au soutien étaient favorables uniquement à l’édition. On notera également l’introduction du soutien financier pour les ateliers d’écriture dans le but d’encourager et soutenir les créateurs.

«Venez investir !»

Au chapitre cinéma, la ministre a rappelé la volonté du gouvernement de faire revivre le secteur après une hibernation de plusieurs années dont elle refuse la cause liée à la décennie noire. «Il n’y pas que la terreur qui a tué la production cinématographique c’est aussi le régime. On est passé du régime socialiste où l’Etat prenait tout sur son compte à un système libéral», dit-elle, avant d’ajouter : «pourquoi a-t-on dissous le CAAIC, l’ENPA, l’ANAF ? Entre 1990 et 1997, sous les injonctions du FMI l’Etat s’est désengagé de la gestion du cinéma. Le privé quant à lui n’a pas versé un centime que ce soit pour construire ou pour restaurer les salles de cinéma, théâtres, musées ou autres». Cependant elle affirme l’aval de l’Etat pour qui veut investir dans le cadre de la loi de finances 2010. «Nous leur disons venez investir s’il vous plait». Une volonté confirmée par la commission chargée d’étudier les dossiers qui a validé 25 cas sur 52 en 2012. Revenant sur le dossier des salles de cinéma, la ministre a rappelé que les salles obscures étant toujours entre les mains des collectivités locales, qui n’ont d’ailleurs pas les moyens de les exploiter ou de les gérer, le département de Khalida Toumi a demandé de les récupérer. Un vœu qui sera sans doute réalisé par le biais du premier ministre Sellal qui a recommandé une réunion entre le ministère de l’intérieur et celui de la culture pour trouver une solution à cette question. Toutefois le ministère de la culture, comme l’a annoncé son premier responsable veut prendre uniquement la partie réhabilitation et non la gestion. Pour cela il est question de créer un EPIC devant se charger de la réhabilitation aux normes internationales et de les gérer. La ministre a également fait savoir qu’à partir de juin prochain aucun film occidental en support pellicule 35mm ne sera vendu en Algérie. «Nous serons obligés de passer au numérique comme cela se fait ailleurs, notamment en France ou un budget a été voté pour cela». Au troisième volet consacré au patrimoine culturel, la ministre a rappelé qu’ici aussi l’Etat algérien n’est pas contre l’investissement privé. Du plan de sauvegarde du périmètre de la Casbah, elle dira que ce dernier a été adopté par le gouvernement en janvier 2012 et qu’en conséquence l’Etat s’engage à prendre en charge la première tranche. Mais la difficulté essentielle réside dans le fait que le relogement des familles dont beaucoup sont des squatteurs, reste un problème ne relevant pas du seul secteur de la culture mais d’un conseil intersectoriel. Actuellement 25BET sont en place.

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