Créer une Cinémathèque Tunisienne
VIII
SYNTHESE DES PROPOSITIONS
La culture du cinéma
1 – Créer une Cinémathèque Tunisienne
2 – Réformer les festivals de cinéma existants et encourager le lancement de nouveaux
3 – Organiser, promouvoir et accompagner la critique cinématographique
4 – Encourager la redynamisation des ciné-clubs
5 – Créer des Centres Régionaux de Cinéma
6 – Promouvoir le court-métrage, le documentaire, l’animation et l’expérimental
7 – Encourager toute forme d’activité institutionnalisée ou non autour du cinéma
L’enseignement et la formation
1 – Créer une matière « Cinéma » enseignée dés l’école jusqu’au bac (au même titre que les matières « Arts plastiques », « Arts dramatiques » ou « Musique »)
2 – Réformer, améliorer et mieux accompagner l’enseignement du cinéma au niveau du supérieur
3 – Mettre en place une formation académique spécifique pour le cinéma d’animation
4 – Mettre à niveau les professionnels et former professionnellement les non-diplômés
5 – Encourager la redynamisation du cinéma amateur
6 – Relancer le projet de « Baccalauréat Artistique » et lancer l’idée d’un « Campus Art »
La réorganisation du métier
1 – Réformer la « Carte d’Identité Professionnelle »
2 – Mettre en place un « contrat type » et des conditions générales d’engagement claires, précises, adaptées et adoptées par tous
3 – Repenser les assurances et la C.N.S.S. appliquées au cinéma
4 – Encourager la réforme et le développement des syndicats et des associations professionnels
La production et le financement
1 – Refonder le système des subventions
2 – Encourager l’éclosion de nouveaux talents
3 – Responsabiliser les producteurs
4 – Encourager les sociétés de productions actives et qui s’ouvrent à des financements variés
5 – Faire participer les producteurs tunisiens aux accords de coopération avec d’autre pays
6 – Obliger légalement les opérateurs de télécommunications, les fournisseurs d’accès Internet et les chaînes de télévision à participer au financement d’œuvres audiovisuelles et cinématographiques
7 - Mettre en place un mécanisme communément appelé « tax shelter »
8 – Créer des institutions bancaires spécialisées dans la production de l’image
9 – Délivrer des agréments aux établissements de crédits pour proposer des produits financiers destinés au financement du cinéma et de l’audiovisuel (type Sofica en France)
La diffusion du film
1 – Créer une législation « art et essai »
2 – Revoir la classification des salles et instaurer la billetterie unique
3 – Encourager vivement la création de salles de quartiers et d’art et essai et assurer leur pérennité en s’opposant entre autre dans un premier temps à la création de multiplexes
4 – Soutenir la production tunisienne et la diversité des formes et des formats tant au niveau de la distribution que de l’exploitation
5 – Créer une entité interministérielle qui concevra et appliquera un plan national de sortie progressive du piratage
6 – Encourager la création de sociétés d’édition vidéo et d’exportation et assurer leur pérennité
7 – Accompagner les distributeurs, les exploitants, les éditeurs vidéo et les exportateurs
8 – Créer avec les partenaires maghrébins un réseau de salles pour la diffusion et la promotion des cinémas du Maghreb
Le Centre Tunisien de la Cinématographie
1 – Mettre en place une « Taxe Culture »
2 – Réinstaurer la taxe sur les produits alcoolisés
3 – Taxer tous les moyens de la chaine du piratage
4 – Taxer les films publicitaires
5 – Créer un petit pourcentage de la redevance télévision de la S.T.E.G. allant au cinéma
6 – Accompagner le laboratoire
7 – Créer une Agence Nationale de Promotion de la Cinématographie Tunisienne
8 – Exonérer des impôts les nouvelles sociétés de production durant les trois premières années de leur existence
9 – Avantager fiscalement la création de nouvelles salles de cinéma
10 – Instaurer le « guichet unique »
11 – Encourager, promouvoir et réguler les tournages des films étrangers en Tunisie
12 – Créer un site web du Centre Tunisien de la Cinématographie
IX
CONCLUSION GENERALE
Ce qui peut et doit être fait en attendant le C.T.C. devra être accompli. Le C.T.C .ne doit pas dans l’immédiat être considéré comme un initiateur impératif mais comme un continuateur essentiel d’un large programme d’action dont certaines peuvent et doivent être entreprises instantanément. Parmi ces nombreux chantiers et projets à mettre en place au plus vite : la Cinémathèque Tunisienne, un Fond exceptionnel pour la relance de la diffusion, un Plan national de sortie progressive du piratage et l’inclusion d’une matière « cinéma » depuis l’école primaire jusqu’au bac. De cette manière, le terrain sera préparé pour qu’au moment de sa création, le C.T.C. puisse amorcer et réussir le sursaut industriel nécessaire à la pérennité du cinéma et consistant en l’espèce à la mise en place des différents outils législatifs et fiscaux adéquats, le lancement des Centres Régionaux du Cinéma et l’accompagnement (notamment financier) de la profession.
Le C.T.C. n’est pas un objectif ou une fin en soi, c’est un mécanisme et un outil pour assurer le bon fonctionnement du secteur du cinéma, préserver ses acquits quand ils seront réalisés et les développer pour les amener à évoluer constamment. L’objectif est le cinéma : artistiquement important afin de mieux diffuser notre culture et industriellement performant afin de participer au dynamisme de notre économie.
La Tunisie est un pays émergent dont les arts et la culture gagneraient à l’être aussi. Notre pays possède les potentialités humaines pour jouer les premiers rôles dans les manifestations artistiques de tout genre et notre culture de part la richesse de son histoire et de son présent peut briller parmi les cultures du monde.
Aujourd’hui, nous sommes à un moment charnière de l’histoire universelle dans laquelle, après quelques années de tension, l’orient et l’occident semblent se rapprocher de nouveau. Au sein de cette nouvelle donne géopolitique en train de s’amorcer, la Tunisie gagnerait stratégiquement si elle investissait et s’investissait dans les arts et la culture.
XI
LES AUTEURS DU RAPPORT
Ont élaboré ce rapport préliminaire :
Khaled Chaouch Producteur
Amen Gharbi Réalisateur – Chef opérateur
Ali Hassouna Réalisateur
ismaël Critique
Chawki Knis Producteur
Kamel Laaridhi Réalisateur
Amine Messaadi Chef opérateur
Lassaad Oueslati Réalisateur
Nassredine Shili Réalisateur – Acteur
Ala Eddine Slim Réalisateur
Moncef Taleb Ingénieur du son
Ridha Tlili Réalisateur
Nadia Touijer Réalisatrice – Monteuse
Ont prit en charge la rédaction de la synthèse finale :
ismaël Critique
Chawki Knis Producteur
Amine Messaadi Chef opérateur
Ala Eddine Slim Réalisateur
Nadia Touijer Réalisatrice – Monteuse
Ont contribué :
Mohamed Ali Chérif Producteur
Mélik Kochbati Président d’association et directeur de festival
Aymen Mbarki Artiste d’animation
Abou Seoud Messadi Assureur et producteur délégué
Ala Eddine Abu Taleb Artiste d’animation
Remerciements :
Makrem Ayari
Mounir Baaziz
Mehdi Bouhlel
Fathi Doghri
Helmi Dridi
Moncef Fehri
Malek Gnaoui
Wissem Hadded
Faten Hafnaoui
Zied Meddeb Hamrouni
Khlil Ben Hmida
Moustapha Houidi
Ibrahim Letaief
Mahmoud Ben Mahmoud
Rabii Massouidi
Marouane Meddeb
Safe Messadi
Mohamed Ali Nahdi
Aymen Sahli
Karim Souaki
Kais Zaied
Le Collectif Indépendant d’Action pour le Cinéma
Le Collectif Indépendant d’Action pour le Cinéma est un groupe de travail informel, qui s’est constitué de manière spontané mais déterminée.
Il est constitué pour l’instant de 13 personnes de profils, parcours et métiers du cinéma différents. Il reste néanmoins ouvert à toutes les compétences, les énergies et les points de vue.
Contact : collectifcinema@gmail.com