Cinéma. 66e festival du film de Locarno Ecran total
le 03.08.13 | 10h00 Réagissez
Karim Moussaoui présente Les jours d’avant, en compétition
dans la section Léopards de demain au 66e Festival de Locarno (7-17 août).
Denzel Washington est le héros de 2 Guns,film américain de
Baltazar Kormakur, qui ouvrira, le 7 août, le festival sur la
Piazza Grande. Une histoire sur fond de trafic de drogue.
Le Festival de Locarno, considéré en Suisse comme le
«top event» culturel, pratique une politique de recherche
, d’hommages, de rétrospectives au sens le plus large possible.
Open Doors, section consacrée cette année au cinéma de Georgie,
Azerbaïdjan et Arménie, rassemble quasiment toute l’œuvre de
Artavadz Pelechian, figure historique et incontestée du cinéma arménien.
Le travail magnifique de Tariq Téguia
Un subtil dosage d’hommages et de rétrospectives réunit cette année
les cinéastes, George Cukor, Werner Herzog, Ottar Iosseliani,
Paulo Rocha et les acteurs et actrices, Anna Karina, Jacqueline
Bisset, Sergio Casttellito. De même que Marilyn Monroe dans le
documentaire Marilyn :The Last Days de Patty Ivins Spetch.
Anna Karima pour sa part présentera L’Etranger de
Luchino Visconti, tourné à Alger. Au programme aussi
quatre films syriens réalisés par Reem Ali :
Runda Maddah, Hisham al Zouki, Nidal Hassen et Nidal al Did.
Sans doute parce qu’Alger est en passe de (re) devenir un berceau
du cinéma d’auteur, à commencer par le travail magnifique de
Tariq Téguia, le Festival de Locarno a choisi de sélectionner
Les jours d’avant dans une section consacrée à un cinéma
qui n’est ni commercial ni de divertissement, mais qui se situe
à l’extrême opposé. Karim Moussaoui part sur les traces
de Rabah Ameur-Zaimeche qui, il y a deux ans, a fait un tabac
sur les rives du lac Majeur, avec son très beau film, Les chants de
Mandrin. Dans la même trajectoire, 20 films en première mondiale
sont présents dans la compétition officielle, ils s’ajoutent aux
15 productions de la section Cinéastes du Présent.
Le Festival de Locarno a montré depuis longtemps son
attachement au cinéma des contrées lointaines. Dans le
programme, des films viennent de Chine, Corée du
Sud, Japon, Taïwan, Indonésie, Thailande, Australie,
Argentine, Mexique, sans compter Open Doors et sa
sélection d’Asie centrale. Le Festival de Locarno,
c’est l’échiquier mondial, mais aussi national, avec
l’ensemble des récentes productions suisses à découvrir,
notamment des films d’auteurs connus, comme
Yves Yersin, Lionel Baier ou Jean-Marie Straub, dont l
e dernier film est une production helvétique.
On dirait que Straub ne s’arrête jamais de tourner.
A une époque, c’était Godard. Mais à peine un film bouclé,
Straub entame le tournage d’un nouveau.
Les deux extrêmes se rejoignent
A Locarno, il s’agit d’un essai de 35 minutes : un conte
de Michel de Montaigne. Straub a, semble-t-il, choisi un texte
du volume II de Montaigne, période de transition entre
le Moyen-Age et les temps modernes, où le grand penseu
r français (de Bordeaux) raconte une aventure qui lui est
arrivée et comment cette expérience douloureuse
l’a sauvé du danger. Au Festival de Locarno, les deux
extrêmes se rejoignent. Entre le film de Denzel Washington,
un «block-buster» qui va rapporter des millions de recette
dans le monde et ce phénomène rarissime d’un essai sur le
s Essais de Montaigne, infiniment plus modeste, il y a tout
un monde qui explique la diversité et l’attraction du «top event» suisse.