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Après douze jours de compétition pour les 21 longs métrages sélectionnés, le jury du Festival de Cannes 2022, présidé par Vincent Lindon, a remis ses prix, samedi, lors d’une cérémonie de clôture animée par Virginie Efira. Et de désigner le successeur de «Titane» de Julia Ducournau.
Par Abla Selles
Cette année, c’est le réalisateur suédois Ruben Östlund qui remporte la Palme d’or pour «Sans filtre» ou «Triangle of Sadness» en VO.
Il s’agit de la deuxième Palme d’or pour le cinéaste de 48 ans qui avait déjà obtenu le précieux trophée en 2017 pour «The Square». Euphorique sur la scène du Grand théâtre Lumière, le Suédois à l’humour grinçant rejoint, à 48 ans, le club très fermé des doubles palmés, parmi lesquels les frères Dardenne et Ken Loach. «Tout le jury a été extrêmement choqué par ce film», a annoncé Vincent Lindon, président du jury.
«Lorsque nous avons commencé ce film, nous n’avions qu’un but : essayer de faire un film qui intéresse le public et qui le fasse réfléchir avec provocation», a déclaré le Suédois, en recevant son prix.
«Sans filtre» est une satire jouissive qui fait voler en éclats les codes de la société moderne en suivant un couple d’influenceurs et mannequins dans une croisière de luxe où rien ne se passe comme prévu.
Parmi les autres prix de la soirée, il y a l’actrice iranienne Zar Amir Ebrahimi qui a obtenu le prix d’interprétation féminine pour son rôle dans le thriller «Holy Spider» (Les Nuits de Mashhad) d’Ali Abbasi.
Cette actrice, qui a dû quitter l’Iran pour la France en 2008 à la suite d’un scandale sexuel, s’est exprimée en farsi en recevant son prix. «Ce soir j’ai le sentiment d’avoir eu un parcours très long avant d’arriver ici sur cette scène (…), un parcours marqué par des humiliations», a-t-elle dit, remerciant la France de l’avoir accueillie.
L’acteur sud-coréen Song Kang-ho, 55 ans, a remporté le prix d’interprétation masculine pour son rôle dans «Les bonnes étoiles» du Japonais Hirokazu Kore-Eda. Acteur fétiche de son compatriote Bong Joon-ho, et star de son film «Parasite», Palme d’Or 2019, il joue dans ce film de Kore-eda un homme impliqué dans un trafic de bébés, qui va former une petite famille de bric et de broc autour de lui.
Les réalisateurs Charlotte Vandermeersch et Felix Van Groeningen (pour «Les Huit Montagnes») et Jerzy Skolimowski (pour «EO») se partagent un prix du jury ex æquo, tandis qu’un prix spécial du 75e anniversaire a été remis aux frères Jean-Pierre et Luc Dardenne pour «Tori et Lokita».
Le film «War Pony» sur les destins entremêlés de deux garçons vivant dans une réserve amérindienne a remporté samedi soir la Caméra d’or au 75e Festival de Cannes, qui récompense un premier film toutes catégories confondues.
Présenté à Un Certain regard, ce premier film est signé de Gina Gammel et de Riley Kough, la petite-fille d’Elvis Presley.
«J’ai l’impression que je vais m’évanouir. C’est un des films importants, spécial cette année, c’est merveilleux d’être reconnue en tant que tel. C’est un rêve pour nous depuis que nous sommes petites filles», a déclaré Gina Gammel, en acceptant sur scène la récompense.
Retransmise sur France 2 (et non Canal+ pour la première fois depuis 28 ans), la cérémonie de clôture de cette 75e édition s’est déroulée sans anicroche, alors que le raté de Spike Lee, prédécesseur de Vincent Lindon en 2021 qui avait révélé par mégarde la Palme d’or au début de la cérémonie, était encore dans tous les esprits.
A. S.