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    Techniques

    Animation et ordinateur

    Peter Foldès lors de la réalisation de son film <strong><em>Metadata</em></strong> en 1971. © ONF

    Peter Foldès lors de la réalisation de son filmMetadata en 1971. © ONF

    <strong><em>Metadata</em></strong> (1971) - Peter Foldès. © ONF

    Metadata (1971) - Peter Foldès. © ONF

    Pierre M. Trudeau manipule un capteur de mouvement pour faire bouger ses personnages. Photo: Caroline Hayeur. © ONF

    Pierre M. Trudeau manipule un capteur de mouvement pour faire bouger ses personnages. Photo: Caroline Hayeur. © ONF

    <strong><em>Opération Coucou</em></strong> (2002) - Pierre M. Trudeau. © ONF

    Opération Coucou(2002) - Pierre M. Trudeau. © ONF

    <strong><em>Showa Shizan</em></strong> (2002) - Alison Reiko Loader. © ONF

    Showa Shizan (2002) - Alison Reiko Loader. © ONF

    Nicolas Brault lors de la réalisation de son film <strong><em>Antagonia</em></strong> (2002). © ONF

    Nicolas Brault lors de la réalisation de son film Antagonia(2002). © ONF

    <strong><em>Antagonia</em></strong> (2002) - Nicolas Brault. Photo: Caroline Hayeur. © ONF

    Antagonia (2002) - Nicolas Brault. Photo: Caroline Hayeur. © ONF

    Paul Morstad a utilisé le système SANDDE<sup>MD</sup> lors de la réalisation de <strong><em>Moon Man</em></strong> (2004). © ONF

    Paul Morstad a utilisé le système SANDDEMDlors de la réalisation de Moon Man (2004). © ONF

    <strong><em>Moon Man</em></strong> (2004) - Paul Morstad. © ONF

    Moon Man (2004) - Paul Morstad. © ONF

    Chris Landreth dans <strong><em>Ryan</em></strong> (2004). © Copper Heart Entertainment/ ONF

    Chris Landreth dansRyan (2004). © Copper Heart Entertainment/ ONF

    <strong><em>Ryan</em></strong> (2004) - Chris Landreth © Copper Heart Entertainment/ ONF

    Ryan (2004) - Chris Landreth © Copper Heart Entertainment/ ONF

    Voir des extraits de films utilisant cette technique

    Coucou, Monsieur Edgar!, 1999

    Coucou, Monsieur Edgar!, 1999

    Voir cet extrait

    Par Marcel Jean
    Spécialiste du cinéma d’animation

    Au cours des année 1960, quelques grandes compagnies américaines du domaine de l'informatique mettent des ordinateurs à la disposition de certains cinéastes expérimentaux. C'est ainsi qu'en 1966, IBM met sur pied un programme de recherche pour lequel elle engage John Whitney, qui y réalise des films commePermutations (1968). Quelques années plus tôt, Stan VanDerBeek avait amorcé la réalisation de sesPoem Fields (1964-1970) en utilisant le langage Beflix, conçu par Kenneth Knowlton, un ingénieur à l'emploi des Bell Telephone Laboratories. Ces expériences comptent parmi les premières réalisations concluantes de films animés par ordinateur. Il s'agit de films abstraits conçus dans le plus pur esprit du mouvement « underground ».

    On ne peut cependant affirmer que ces films marquent le début de l'art informatique. En effet, l'Américain Ben P. Laposky avait réalisé les premières abstractions électroniques en 1952, puis, en 1960, les Allemands Alsleben et Fetter avaient fabriqué les premières images de synthèse sur ordinateur.

    À l'ONF, dès les années 1960, l'ordinateur sert dans la conception de films expérimentaux. On peut citer en exemple Bernard Longpré (Test 0558, 1965) et Pierre Hébert (Autour de la perception, 1968), qui à ce chapitre font figure de pionniers. Dans aucun des deux cas, cependant, il ne s'agit d'infographie, l'ordinateur n'ayant pas eu à générer d'images. Pour Autour de la perception, par exemple, Hébert a utilisé l'ordinateur afin de créer l'agencement aléatoire de formes géométriques réalisées en papier découpé.

    Il faut attendre 1971 et Métadata, de Peter Foldès, pour en arriver aux débuts de l'infographie. Cinéaste d'origine hongroise ayant travaillé en France, en Grande-Bretagne et aux États-Unis, Foldès enchaîne ensuite avec La faim (1974), un film dénonçant la surconsommation et dans lequel le cinéaste poursuit les recherches techniques amorcées avec Métadata.

    En 1981, Pierre Moretti réalise Variations graphiques sur Télidon; il s’agit d’un essai destiné à illustrer les possibilités graphiques de Télidon, un système de vidéotexte dont le développement est soutenu par le gouvernement canadien. Au cours de la décennie 1980, à l’initiative du producteur Robert Forget, l’ONF produit des segments animés pour les filmsTransition (Colin Low, 1987, réalisé en stéréoscopie) et Urgence(Colin Low et Tony Ianzelo, 1988). Pour ce dernier film, l'animation, signée Doris Kochanek, est transférée sur support Imax, une première.

    En parallèle, Forget produit Si seulement... (Marc Aubry, 1988), dans lequel les techniques d'animation informatisées sont appliquées à certaines phases de la procédure du dessin animé traditionnel. En effet, après que l'animateur a réalisé les dessins-clés sur papier, ceux-ci sont numérisés et l'ordinateur génère les intervalles. De même, le traçage et le coloriage sont aussi réalisés informatiquement. Le film d’Aubry annonce la possibilité de multiplier informatiquement le nombre de niveaux (ou de couches) d'images sans rencontrer les limites de densité et les problèmes de manipulation inhérents au cellulo. On remarque d'ailleurs, au cours des années qui suivent la réalisation de ce film, que l'ensemble de l'industrie du dessin animé a progressivement recours a des procédés informatiques pour ces étapes. Parmi le grand nombre de films illustrant ce changement technologique, signalons Overdose (Claude Cloutier, 1994), Le garçon qui a vu l’iceberg (Paul Driessen, 2000), Flux (Chris Hinton, 2002), Noël Noël (Nicolas Lemay, 2003) et Nuit d’orage (Michèle Lemieux, 2003).

    En 1989, Marc Aubry et Michel Hébert réalisent L'anniversaire, pour lequel ils utilisent l'infographie 3-D. Il s'agit, avec Les miroirs du temps (Jean-Jacques Leduc, 1990), des premières percées de l’ONF dans ce domaine. D’autres suivront, comme La Salla (Richard Condie, 1996), Coucou, Monsieur Edgar! (Pierre M. Trudeau, 1999) et Showa Shinzan (Alison Reiko Loader, 2002). Terminé en 2004, Ryan (Chris Landreth), documentaire animé sur le cinéaste Ryan Larkin, constitue un véritable sommet dans le domaine de l’image composite.

    Au cours des années 1990, l’ordinateur devient un outil complémentaire dans les mains de cinéastes utilisant les techniques traditionnelles. On peut ainsi affirmer qu’à la fin de cette décennie, la plupart d’entre eux, d'une façon ou d'une autre, font usage de l'ordinateur dans la réalisation de leurs films. Ainsi l'apport informatique se généralise et se diversifie. Par exemple, pour La plante humaine (1996), Pierre Hébert numérise ses images gravées sur pellicule et procède au coloriage informatiquement. De son côté, John Weldon développe pour The Hungry Squid (2002) la « recyclomation », une ingénieuse manière de travailler avec des marionnettes, des photographies et des logiciels simples. Pour L’Éternel et le brocanteur (2002), Michel Murray filme à partir de prises de vues réelles, de photographies et d’images diverses numérisées, ce qui lui permet de créer un étonnant univers de science-fiction. Certains cinéastes, comme Nicolas Brault (Antagonia, 2002), réalisent aussi des dessins animés en travaillant directement sur une tablette graphique.

    La constante volonté d’expérimentation et d’innovation technique des artistes évoluant à l’ONF se manifeste notamment à travers l’utilisation du système Imax SANDDE (Stereoscopic Animation Drawing Device), qui permet de dessiner avec une relative simplicité des films d’animation en relief. Munro Ferguson (Falling in Love Again, 2003; June, 2003) et Paul Morstad (Moon Man, 2004) ont utilisé avec succès ce système développé par Roman Kroitor.

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