Semaine du film documentaire à la cinémathèque d’Alger : Plongée dans le Patrimoine et l’histoire
Prévue du 22 au 27 janvier à la cinémathèque d’Alger, et reportée à cause du variant Omicron, les passionnés du grand écran attendent avec impatience la projection des treize films prévus pour cet événement.
Organisée par le Centre algérien de développement du cinéma (CADC) en collaboration avec le Centre algérien de la cinématographie (CAC), la diffusion de quatre films en avant-première. Il s’agit d’abord de Sophonisbe, reine sacrifiée de Cirta du regretté Abdallah Touhami qui met en avant la légendaire reine de Numidie, Sophonisbe, épouse de Syphax puis de Massinissa, et qui s’est donnée la mort en s'empoisonnant. La première œuvre cinématographique du septième art algérien qui traite de l'archéologie maritime sera au rendez-vous avec la cinéaste, Fatiha Afiane.
Elle signe Bahrouna (Notre mer), un focus sur les trésors abyssaux de notre large côte, riche d’histoires. Hocine Saâdi présente pour sa part sa dernière production intitulée Ni là-bas, ni là-bas, un hommage aux nombreux militants de la Fédération FLN de France qui ont grandement contribué au recouvrement de la souveraineté nationale, souvent au péril de leur vie. Le quatrième et dernier film dont la projection est prévue en avant-première est également à caractère historique. Il s’agit de Patronymes algériens, haine française de Fatiha Bourouine.
Une aubaine pour les cinéphiles
La semaine du film documentaire est une occasion de présenter au public plusieurs films produits ces cinq dernières années, dont le tout récent Body + Art de Fatma Zohra Zamoum. Projeté en avant-première à Alger il y a quinze jours, le film, dont la réalisation à duré treize ans, met en exergue l’art contemporain et l’art de «performance» des années 1960 et 1970 essentiellement en Autriche et en Allemagne. De son côté, le réalisateur Hassan Ferhani récidive après le succès de Dans ma tête un rond-point avec un autre œuvre similaire produite en 2019 intitulée 143, rue du désert. Un long-métrage qui relate le quotidien de Malika, 74 ans, qui décide d’ouvrir une buvette pour les routiers au milieu du désert.
Place à la musique avec Babylone Constantine
de Sid Ahmed Semiane. Un film documentaire qui revient sur le franc succès de Dima Jazz, un des plus grands festivals, tenu depuis l’an 2000 à Constantine et qui a accueilli de grands noms de la musique mondiale. Le premier est également au menu de cette manifestation avec
André Ravereau de Jean Asselmeyer. Un long-métrage qui revient sur les traces et les lieux de création et de recherche de l’architecte français, notamment au Mzab où il a longuement vécu, ainsi qu’à la Casbah d’Alger.
Produit en 2015, dans le cadre de la manifestation culturelle «Constantine, capitale de la culture arabe », le documentaire de Salem Brahimi L’émir Abdelkader
sera projeté pour revenir sur l’incroyable destin du grand stratège militaire ayant lutté férocement contre l’ordre coloniale.
Spécialiste des documentaires de la mémoire, Said Oulmi présente Les camps de regroupement avec des témoignages poignants sur la barbarie infligée au peuple algérien durant plusieurs decennies. Mohamed Latreche présente de son coté UGEMA , un retour sur l’histoire de l’Union générale des étudiants musulmans algériens, crée en 1955 à Paris et pierre angulaire du mouvement nationaliste.
Un autre film de mémoire est au menu de la semaine du film documentaire réalisée par Meriam- Dorothée Kellou dont le titre est À Mansourah tu nous as séparé », un drame historique poignant qui traite des camps de concentration, inspiré de l’histoire véridique du père de la cinéaste.
Enfin, Ali Ayadi propose aux mordus du grand écran une œuvre intitulée Enrico Mattei et la révolution algérienne, industriel et homme politique algérien ayant soutenu la cause algérienne.
Kader Bentounes