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Salle Sahel Abou Leila à l’affiche
Salle SahelAbou Leila à l’affiche
La salle de cinéma Sahel abrite, jusqu’au 4 juin, plusieurs projections de films algériens récents. Située à Cheraga, cette salle est gérée par l’établissement Art et Culture.
Cinq longs métrages récents sont actuellement projetés à la salle Sahel de Cheraga jusqu’au 4 juin à raison de trois séances quotidiennes (23h, 15h et 17h).
Sortis ces trois dernières années, ces films ont été rarement vus par les spectateurs algérois en raison d’une distribution aléatoire, due notamment à la crise sanitaire de Covid-19 et la fermeture des espaces culturels qu’elle avait induite.
Parmi eux, celui qui retient le plus l’attention est, sans doute, Abou Leila de Amine Sidi-Boumediene (2020) ; un regard singulier sur les traumas de la décennie noire, porté par un réalisateur qui s’était déjà distingué avec ses deux courts métrages Demain Alger et L’île.
Synopsis : « Algérie, 1994. S. et Lotfi, deux amis d’enfance, traversent le désert à la recherche d’Abou Leila, un dangereux criminel.La quête semble absurde dans l’immensité du Sahara. Mais S., dont la santé mentale est vacillante, est convaincu d’y trouver Abou Leila. Lotfi, lui, n’a qu’une idée en tête : éloigner S. de la capitale. C’est en s’enfonçant dans le désert qu’ils vont se confronter à leur propre violence.»
Dans les rôles titres, on retrouve Lyes Salem et Slimane Benouari, dirigés d’une main de maître, dans un récit pourtant difficile, cauchemardesque et lancinant qui fouille au plus profond des non-dits et de l’indicible renfermés par cette blessure majeure dans l’histoire de l’Algérie contemporaine.
Projeté brièvement à Alger en 2021, le film disparaît des écrans et ne fait pas l’objet d’une véritable sortie nationale. Il est encore à l’affiche du cinéma Sahel vendredi et dimanche.
Le programme prévoit également la projection du dernier film de Abdelkrim Bahloul Djennia dont la seule présentation au public remonte à son avant-première fin 2022.Il s’agit d’un curieux objet cinématographique mêlant le fantastique à l’histoire d’amour en invoquant diverses symboliques mystiques et légendaires de la culture algérienne.
Avec Belkacem Hadjadj et Sofia Manousha dans les rôles principaux, le film séduit par l’originalité de son scénario et la sobriété de sa mise en scène.
Jeudi et samedi, deux autres longs métrages sont à l’affiche de la salle Sahel : Matarès de Rachid Benhadj, un récit filmé à hauteur d’enfant dans le cimetière romain de Tipaza où le réalisateur aborde sans concession la problématique de l’accueil des réfugiés subsahariens mais aussi celle de l’enfance abusée.
Enfin, Héliopolis de Djaâfer Gacem nous plonge dans les coulisses et le préambule du massacre du 8 mai 1945, à travers le destin d’une famille algérienne et les tensions, voire les conflits, politiques qui sous-tendent les rapports entre ses membres.
Sarah H.« AVEC DES PROJECTIONS EN PLEIN AIR Le cinéma s’invite à MédéaLe cinéma algérien : une renaissance artistique en plein essor »
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