• Naguère d'Algérie tournée 1962

    CRITIQUE

    Naguère d'Algérie

     

    Par DOUHAIRE SAMUEL

    Tournée en 1962, une fiction à valeur de témoignage ressort à Paris.

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    En janvier 1962, l'Américain James Blue, tout juste sorti major de l'Idhec (l'école de cinéma parisienne), achève les prises de vues de son premier film à Alger et dans la plaine de la Mitidja. Deux mois plus tard, le FLN et le pouvoir gaulliste signaient les accords d'Evian mettant fin à la guerre d'Algérie et préparant l'indépendance du pays. Le rapprochement entre les deux dates souligne l'intérêt historique des Oliviers de la justice, pratiquement invisible depuis sa sortie dans les salles françaises voici quarante-deux ans. Réalisée dans un style quasi documentaire «au milieu des bruits et de l'agitation de la ville», cette fiction sur un jeune pied-noir qui retourne à Bab-el-Oued alors que son père agonise est un témoignage précieux sur l'Algérie lors des derniers mois de ce que l'on appelait encore les «événements». La caméra de James Blue enregistre la présence pesante de l'armée dans les rues, une fouille au corps à l'entrée d'une épicerie, une opération de déminage aux allures de routine, les fermes cernées de barbelés et protégées par le contingent. Mais elle montre aussi, au-delà de la tension, que la vie continue, via le foisonnement multiethnique des marchés d'Alger, la détente des Européens aux terrasses des cafés...

    Idéalisée. «Nous nous sommes tous efforcés ­ metteur en scène, auteur, interprètes ­ de nous effacer devant l'Algérie, qui est à la fois le sujet, le paysage et le principal personnage du film», expliquait à l'époque Jean Pélégri, auteur du roman qu'il a lui-même adapté à l'écran. Au milieu d'autres comédiens amateurs, européens et arabes, l'écrivain pied-noir (1920-2003) incarne également le personnage emblématique du film : le fermier bâtisseur de la Mitidja, qui a introduit la vigne en Algérie et meurt au moment où se consomme le divorce entre la métropole et ses départements de l'autre côté de la Méditerranée. Les flash-backs racontent une Algérie rurale idéalisée par le souvenir, où un colon sévère mais humaniste pouvait vivre en harmonie avec ses employés musulmans. «Ce sont les Arabes qui m'ont appris à être juste, analyse le vieux Jean au soir de sa vie. Si tu es juste avec eux, ils ne l'oublient jamais.» Les Oliviers de la justice porte la nostalgie d'une Algérie métissée dont l'éclatement, sans doute inévitable, aurait peut-être pu se produire sans violence. Mais, du fait même de son tournage à chaud, voire à cran (les studios du producteur Georges Derocles furent la cible d'un attentat), le film laisse poindre l'amertume du gâchis. Jean le pied-noir et Saïd l'Arabe partageaient leurs jeux d'enfant. Vingt ans plus tard, le premier pleure la terre natale qu'il va bientôt perdre, le second est devenu fellagha...

    « Fellag nous parle de "Monsieur Lazhar"Né quelque part", de Mohamed Hamidi »
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  • Commentaires

    1
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