• Le film engagé de retour à Alger

    Le film engagé de retour à Alger

    C’est un retour très attendu à Alger depuis la reprise des activités culturelles : celui du Festival international du cinéma d’Alger (FICA), dédié au film engagé, dont la 11e édition se tiendra du 2 au 10 décembre à l’Office Riad-El-Feth.
    Après une absence de deux ans en raison des restrictions imposées par la crise sanitaire, le Festival international du cinéma d’Alger revient pour une 11e édition foisonnante, ont annoncé hier les organisateurs lors d’un point de presse.


    Cet événement majeur de la cartographie festivalière dédiée au 7e art en Algérie verra la participation de dizaines de films sélectionnés dans les différentes sections, dont les traditionnelles longs, courts et documentaires mais aussi de nouvelles créées cette année dont les Focus et les avant-premières.


    Six longs métrages fiction seront en lice, venus d’Algérie, Palestine, Suède, Royaume-Uni, Rwanda, France… Parmi eux, le très attendu De nos frères blessés de Cisterne Hélier, adapté du brillant roman éponyme de Jospeh Andras qui raconte la passionnante et tragique histoire du militant anticolonialiste Fernand Iveton, seul Européen guillotiné durant la guerre de libération.

    On note également la participation du Suédois Mikael Häfström avec le film Le patient parfait, un pur polar scandinave où deux journalistes d’investigation mènent une contre-enquête sur une série de crimes pour lesquels un homme a été jugé et condamné depuis une vingtaine d’années.
    Côté courts, 12 films seront en compétition dont Toute la nuit de Fayçal Hammoul où l’écrivaine Hajar Bali joue le rôle d’une femme placardant, dans la nuit algéroise, des avis de recherche de sa fille disparue ; Au plaisir les ordures (Canada) qui s’insinue dans les rapports tendus entre dominants et dominés à travers un diner partagé par trois éboueurs et le premier ministre canadien.


    La section des documentaires, quant à elle, compte huit films dont le dernier Mila Turajlik (Serbie), une habituée du festival, qui revient sur les archives filmiques du journaliste yougoslave Stevan Labudovic, fervent soutien de la guerre de Libération nationale. Du Mexique nous vient un passionnant film intitulé Silence radio de Juliana Fanjul qui se fait renvoyer de la chaîne où elle travaille depuis des années et qui mène à présent un combat contre la corruption et la désinformation.


    Les moments forts de cette 11e édition se trouveront également du côté des avant-premières dont celle de La dernière reine signé Damien Ounouri et Adila Bendimerad qui raconte l’épopée de Zaphira, veuve du roi Selim, qui lutte contre les Turcs et essaie de découvrir l’identité de l’assassin de son mari. La salle Ibn Zeydoun abritera également le long métrage Saint Omer d’Alice Diop, candidat de la France aux Oscars, qui romance un fait divers fascinant et analyse à travers lui l’impensé qui anime les médias français quand il s’agit de l’Afrique. Nos frangins, dernier film de Rachid Bouchareb qui revient sur l’affaire Oussekine sera aussi de la partie.


    Une autre rubrique créée cette année consiste en des focus thématiques avec débats et projections de films. Parmi eux, le 60e anniversaire de l’indépendance qui verra la projection de plusieurs documentaires dont celui consacré au guérillero argentin, soutien de l’ALN, Roberto Muniz décédé récemment ; les archives filmiques avec la projection du documentaire Archie Sheep chez les Touaregs tourné par Ghaouti Bendedouche à l’occasion du Festival panafricain en 1969.


    La question des femmes sera également exposée à travers des films et des débats, dont Usure de Ludmila Akkache, Leur Algérie de Lina Soualem, La sœur de quelqu’un de Kady Traoré (Burkina-Faso), tandis que le focus découverte s’attèlera à présenter les œuvres de jeunes cinéastes algériens.


    Enfin, le jury long métrage, qui compte parmi ses membres Denise Brahimi, sera présidé cette année par Merzak Allouache dont le dernier film, La famille, sera également au programme de cette 11e édition ; les courts métrages seront départagés par un jury présidé par Saïd Mehdaoui, accompagné de Chakib Bendiab entre autres, alors que les documentaires seront soumis au regard d’un jury composé de Ali Fethi Ayadi, Sophie Bachelier, Luca Peretti, Andrey Diarra, etc.


    L’ouverture de cette 11e édition du FICA aura lieu ce vendredi à 19h à la salle Ibn Zeydoun avec le film palestinien L’étranger de Ameer Fakhr-Eddine.
    Sarah H.

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