• L’homme qui a vendu sa peau projeté à Alger Une satire implacable

    L’homme qui a vendu sa peau projeté à AlgerUne satire implacable

     

    La 7e édition des Journées du film européen se poursuit à la Cinémathèque d’Alger jusqu’au 26 janvier. Samedi soir, l’Allemagne était présente avec le long métrage L’homme qui a vendu sa peau signé par la réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania.

    Récompensé à la Mostra de Venise par le prix d’interprétation masculine et nommé à l’Oscar du meilleur film étranger, L’homme qui a vendu sa peau s’attaque à la question des réfugiés, à laquelle sont dédiées ces 7e Journées du film européen, par le biais de l’art, du marché et du cynisme global du système.


    Kaouther Ben Hania, déjà saluée pour ses deux précédents films (Le challat de Tunis et La belle et la meute), nous offre ici une œuvre d’une rare force qui met en miroir la tragédie des réfugiés syriens, le verrouillage des cœurs et des frontières et la cruauté d’un monde bâti sur la valeur marchande.

    L’histoire est celle de Sam Ali (Yahia Mahayni), un Syrien réfugié au Liban qui ne rêve que d’aller en Belgique pour rejoindre sa bien-aimée (Dea Liane), récemment mariée à un diplomate.

    En s’incrustant dans le vernissage d’un célèbre artiste coté, ce dernier lui propose de devenir le support d’une nouvelle œuvre d’art en contrepartie d’un visa et d’une rémunération généreuse.

    Sam vend ainsi sa peau à l’artiste qui lui tatoue un énorme visa Schengen sur le dos. Le contrat, qui s’assimile à un pacte faustien, stipule que le Syrien doit désormais se mettre à la disposition de l’artiste pour toute exposition ou transaction partout dans le monde.

    «Dans un monde où la marchandise circule plus librement que les humains, j’ai transformé un candidat à l’exil en œuvre d’art pour lui permettre d’entrer en Europe», explique-t-il aux médias.

    Devenu objet artistique vivant valant des millions de dollars, Sam se fait exposer dans une espèce de zoo humain muséal et provoque indignation et fascination tout en expérimentant un sentiment paradoxal d’une liberté achetée au prix d’une prison, celle de son propre corps.


    Kaouther Ben Hania mène son récit avec une justesse admirable en mêlant satire sociale, drame personnel et caricature délibérée du capitalisme.

    A l’image de ses personnages, tous incarnés avec maestria par un casting de haut vol où figure Monica Belucci dans le rôle de l’assistante de l’artiste, elle passe aisément d’un registre à un autre en renforçant le propos acerbe de son film d’une dose d’humour au vitriol tout en élaborant une esthétique puissante qui s’enfonce à la fois dans la psychologie complexe des personnages et dans les méandres d’un système ultra-cynique.


    L’homme qui a vendu sa peau s’avère ainsi un réquisitoire implacable mais subtil dont la charge politique cohabite intelligemment avec un geste artistique fort.
    Les journées du film européen se poursuivent à Alger, Béjaïa et Oran jusqu’au 26 janvier avec des films venus d’Espagne, de Suède, de France et d’Autriche.
    Sarah Haider

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