• “Hollywood, c’est de la connerie”

    LE RÉALISATEUR JIM CUMMINGS ÉPINGLE L’ANTRE DU CINÉMA MONDIAL

    “Hollywood, c’est de la connerie”

     

     

    im Cummings s'appuie sur sa propre expérience – son deuxième film produit par MGM. Hollywood, “c'est la Corée du Nord” avec une “culture du silence” qui n'a pas fondamentalement changé, selon le jeune cinéaste.

    Hollywood et son environnement “toxique” sont en train de “s'effondrer”. C'est ce qu'entend prouver le réalisateur  américain Jim Cummings, avec son nouveau film, The Beta test, une comédie à suspense détonante. “On voulait prouver que le système, c'est de la connerie et qu'on n'en a pas besoin”, a confié le réalisateur à l'AFP, lors de la présentation de son long-métrage au Festival du film américain de Deauville (nord-ouest de la France), où il avait été couronné trois ans plus tôt pour son premier film, Thunder Road.“Fuck Hollywood !” lance volontiers ce cinéaste de 34 ans dont le film, cosigné avec P. J. McCabe, relève du thriller, mêlant drame et comédie, sang et burlesque. “On a fait un film” entièrement produit par le financement participatif, “sur cet agent idiot et nul dans un paysage hollywoodien qui s'effondre”, décrit-il. 

    À l'écran, Jordan Hines (Jim Cummings) codirige avec son ami P. J. (McCabe) une agence à Hollywood. Il a, comme “tout le monde”, pour modèle Harvey – qu'on imagine Weinstein, l'ancien producteur roi d'Hollywood qui a été condamné à 23 années de prison pour crimes sexuels. Mais lorsqu'il reçoit une lettre anonyme lui proposant un rendez-vous sexuel dans un hôtel, ce futur marié perd pied. L'hypocrisie du milieu dépeint va au-delà d'Hollywood. L'enthousiasme de Jordan pour les gens est si systématique que sa future épouse ne sait plus qui son promis apprécie vraiment. “Cela doit être épuisant de toujours prétendre  être soi”, lâche-t-elle. 

    Avec son physique plus Laurel que Hardy, Jim Cummings interprète son personnage, cheveux gominés et raie sur le côté, sur un mode clownesque. Et le spectateur est amené à se moquer de ce personnage minable avant d'éprouver de l'empathie pour ce qui lui reste d'humanité. “Hollywood, la plupart du temps, c'est un environnement de travail tellement affreux et toxique, en particulier pour les femmes”, poursuit le cinéaste. Les deux réalisateurs ont travaillé sur onze témoignages d'ex-employés des quatre plus grandes agences d'Hollywood. Jim Cummings s'appuie aussi sur sa propre expérience – son deuxième film produit par MGM. Hollywood, “c'est la Corée du Nord” avec une “culture du silence” qui n'a pas fondamentalement changé, selon le jeune cinéaste. 

    Le réalisateur admet, toutefois, que son passage chez MGM lui a permis de se faire connaître auprès d'un public plus large. La bonne nouvelle, selon lui, c'est que les agences d'Hollywood sont en passe de devenir aussi rares que les agences de voyage. “Neuf fois sur dix aujourd'hui, quand on veut joindre une personnalité, on passe par Instagram” et non par des agences, argumente Jim Cummings. Cela n'empêche pas le cinéaste d'être atterré par la récupération de données personnelles via les réseaux sociaux, pour vendre un produit ou une fausse information, autre grande thématique de ce film au budget de 350 000 dollars. “C'est un peu comme le Grand Ouest sauvage aujourd'hui. Il y a tant de données personnelles disponibles. C'est quelque chose de démentiel, de très dangereux” qui peut “détruire une élection”, s'inquiète le cinéaste. Les réseaux sociaux sont “utiles pour vous faire connaître quand vous êtes petit. Mais certains sont des monstres”, ajoute-t-il. 

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