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Festival National de la Photographie d?Art au Mama
Festival National de la Photographie d’Art au Mama
Variétés de thèmes et de talents
le 12.10.14 | 10h00 Réagissez
| © D. R.Feriel Daoya Achir, son talent : «Y’a pas photo».Vingt et un photographes algériens aux parcours différents, mais à la passion commune, exposent leurs clichés au MaMa.
La cinquième édition du Festival national de la photographie d’art (Fespa) est de retour au MaMa, avec une imposante exposition photographique intitulée «La condition humaine». Le vernissage de cette exposition de photographie s’est déroulé, jeudi dernier, en fin d’après-midi, en présence d’une assistance nombreuse, fidèle à ce genre de rendez-vous culturel. Vingt et un photographes professionnels et amateurs, originaires de différentes wilayas du pays, dévoilent le temps de cette exposition, des clichés récents en couleur et en noir et blanc.
Aucun thème spécifique n’a été retenu pour cette édition 2014. En effet, le thème de la présente édition tourne autour de la découverte et de l’ouverture. Pour le commissaire du festival et directeur du MaMa, Mohamed Djehiche, l’objectif essentiel de ce Fespa 2014 est, justement, d’«élargir la vision du festival et la volonté de faire connaître les photographes et leurs travaux sans imposition de thème, sans les limiter, mais de donner libre cours à leur talent et inspiration ainsi qu’à leur personnalité. Le résultat devrait être des travaux variés, loin de l’uniformité et du déjà-vu, de quoi rendre cette édition bien plus intéressante». Ainsi, le visiteur est convié à découvrir un ensemble de 120 clichés, répartis au niveau du sous-sol et du premier étage. Les prises de vue sont plus saisissantes les unes que les autres et les thèmes aussi variés que divers.
Agée d’une vingtaine d’années, Feriel Daouya Achir d’Alger livre une série de six portraits, riches en couleur et en lumière. Le projet qu’elle dévoile n’est autre que le fruit d’un mémoire qu’elle devait présenter lors de la formation qu’elle a effectuée l’année dernière au niveau de l’école privée Artissimo. Intitulée «Psychographie», la collection de cette étudiante en deuxième année de sociologie est inspirée de la conception freudienne. Le portait d’une femme à la longue chevelure au vent et au regard pertinent se donne à voir sous différentes angles.
Chaque couleur a une signification, et ce, par rapport à l’état d’esprit du sujet. On retrouve au départ une femme qui hésite à faire un choix entre le bien et le mal. Par la suite, ses traits sont souriants, car elle semble avoir fait le bon choix, mais elle est vite rattrapée par cette sensation de diabolisation. Cette artiste s’est toujours plue à réaliser des clichés abstraits ou en macro. Elle a choisi de travailler en studio depuis 2011 afin de mieux réaliser ses œuvres en toute tranquillité. Feriel confie que si elle a choisi de poursuivre des études en sociologie, c’est pour, justement, se plonger et s’incruster dans la société. «J’ose prendre des photos pour mieux détecter que ce que notre société est en train de vivre».
De son côté, notre confrère Amar Bouras propose une installation vidéo au titre suivant : «24° 3’55’ N-5°3’23’E». A la fois photographe, plasticien, vidéaste et cinéaste, Amar Bouras mêle dans son travail des techniques mixtes et du multimédia. Il s’est servi de tirages numériques pour mettre en avant-plan la géolocalisation de l’endroit du point zéro des essais nucléaires en Algérie. L’artiste a essayé de représenter sur ces deux œuvres la montagne, vue par Google à travers de petites images. C’est au pied de cette montagne que des Algériens creusent, toujours, pour récupérer tous genres d’objets radioactifs en argent ou en métal, faisant fi des dangers que cela représente pour la santé de l’être humain.
Les objets en question sont enterrés à deux centimètres sous le sol. Ils ont visibles à l’œil nu. Dans la troisième image, Amar Bouras s’attarde sur les déchets que jettent les Algériens en plein désert. Un véritable cimetière à ciel ouvert.... Si le travail de Amar Bouras est précis, il n’en demeure pas moins qu’il tente de sensibiliser les gens sur le danger de la radioactivité. «Je travaille sur ce projet depuis2012. Je n’ai pas encore terminé. C’est un projet qui demande beaucoup de déplacements. Je suis arrivé à un stade où je ne peux aller plus loin sans une aide scientifique. Je ne peux pas m’aventurer dans ces endroits à risque sans équipement adéquat», argue-t-il d’un ton connaisseur.
De son côté, Fourar Bachir propose de livrer le bleu de la Méditerranée à travers un voyage qu’il a effectué au Maroc. Originaire des Aurès, il a découvert la photographie en 1978 lors de ses études universitaires. La couleur bleue a une symbolique particulière chez lui. Armé de son boîtier, il a immortalisé une ville mauresque, peinte toute de bleu. Ici et là, on aperçoit des enfants jouant sur les pavés d’un ancien quartier. C’est parce que cette exposition de photographie est une imposante thématique qu’un détour du côté du MaMa est à conseiller. Avis aux amateurs.
Nacima Chabani
« LE FESTIVAL DU FILM ASIATIQUE DE DEAUVILLE VOUS DONNE RENDEZ-VOUS EN 2015Une centaine de clichés pour dire la condition humaine »
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