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    Ecrire un scénario de documentaire

    mardi 21 mars 2006, par Benoît Labourdette.

    Ecrire un scénario de documentaire

    Au départ des questions :

    - Qu’est-ce qu’on documentaire ? Un regard sur le réel ? Une rencontre entre un cinéaste et une réalité ?

    - Quelle est la valeur d’un documentaire ? Dans la qualité de la spontanéité, la vérité, de cette rencontre ?

    - Spontanéité et vérité sont-elles deux notions équivalentes ?

    - Si tout est écrit, préparé, mis en scène, est-ce encore un documentaire ?

    La réalité des réalisateurs

    Chaque cinéaste a une approche particulière.

    - Certains cinéastes attendent très longtemps avant de « sortir » leur caméra et de filmer. Alain Degré, réalisateur du documentaire « Life goes on in the Kalahari » (1991), magnifique film sur la vie des mangoustes, passe longtemps avec les animaux, à vivre avec eux, à se faire accepter. Puis, il amène son coussin avec lui, qui est son pied de caméra, il le fait accepter. Et enfin, il amène sa caméra 16mm. Et quand, après ce long temps de rencontre, il commence à filmer, il est parmi eux, il filme de tout près, jamais avec un zoom. C’est aussi la méthode qu’a eue, dix ans plus tard, Jacques Perrin, pour son film « Le peuple migrateur », pour lequel les opérateurs ont carrément élevé eux-mêmes les oiseaux.

    - Certains cinéastes tournent immédiatement, et le sujet leur vient en écrivant-filmant. La caméra stylo.

    On peut convenir qu’il est difficile d’écrire un documentaire aussi précisément qu’une fiction ; et c’est même sans doute antinomique avec le genre.

    La rencontre avec le réel

    - Par la rencontre.

    - Par la lecture.

    - Par l’écriture.

    - Par la prise de son.

    - Par internet, aujourd’hui.

    - Par le tournage d’images. Je le mets en dernier, mais à mon sens, il devrait être en premier, car on parle de « cinéma » documentaire, par opposition au reportage télévisuel. « Cinéma », c’est à dire un art de la forme au service d’un fond, un art qui a conscience de sa présence et de son impact, un art qui assume et qui travaille le fait que la simple présence de la caméra agit sur l’environnement, un art qui sait, justement, que dès qu’une caméra est là, ce n’est plus le réel, ce n’est plus le même réel, c’est un réel qui se sait regardé, c’est un réel qui se met en scène lui-même, qui revendique son « droit à l’image ». La caméra ne peut pas se cacher. La rencontre si particulière au cinéma documentaire, sa qualité profonde, vient sans doute de la prise en compte de sa spécificité, d’être là en train de faire du cinéma. Nous faire croire qu’un documentaire n’est qu’un sujet, qu’on va filmer pour le transmettre, est mentir. Le vrai sujet est dans cette rencontre du cinéma avec un morceau de réel, de l’impact, sur le réel et sur les spectateurs - alors participants de cette expérience -, l’expérience d’un regard porté, l’expérience du travail du regard. Ce travail du regard peut s’opérer, surtout, dans la confrontation directe de la caméra avec son sujet je pense, même s’il n’est pas impossible par d’autres voies.

    La réalité de la production

    Si vous cherchez un financement pour votre projet de documentaire, on va vous demander un scénario. Cela pourrait être un dossier d’investigation, un projet, une direction, ce qui serait plus logique avec le genre documentaire. Non, c’est un scénario qu’il faut. Sinon, personne n’investit, ni le secteur public, ni le secteur privé.

    Deux solutions

    - Le premier parti à prendre : avoir de l’imagination, écrire tout, pour prouver qu’on est capable de « tenir » sur la durée, et assumer que le film sera peut-être complètement différent au bout du compte.

    - Le deuxième parti à prendre : tourner son film, sans financement, et puis une fois qu’il est fait, en écrire le scénario, et solliciter de l’argent pour le produire. C’est ce qui se passe régulièrement avec les demandes d’aides à la production au Centre National du Cinéma (CNC) : cet organisme n’aide pas les projets déjà réalisés, le film ne doit pas avoir été tourné. Il est déjà tourné, mais on ne le dit pas. On en écrit le scénario. Qui est dupe ? Et des projets obtiennent des aides de cette façon. Pourquoi pas.

    Pourquoi écrire un scénario de documentaire ?

    Ecrire, c’est indispensable, car l’écriture nous permet de préciser notre pensée. Ecrire un scénario, comme si un documentaire était un film de fiction, sans doute cela peut correspondre à certains projets, mais à l’évidence pas à tous.

    La raison d’écrire un scénario de documentaire tient souvent à celle de convaincre, pour que le film puisse exister. Ne soyons pas restrictifs, certains documentaires sont au contraire très écrits, et trouvent leurs qualités dans cette écriture, déjà, avant d’être réalisés. Des documentaires qui reconstruisent. Par contre, si le projet est fragile, est fondé justement sur l’appréhension d’une rencontre entre le cinéma et un sujet, écrire peut avoir l’effet inverse, peut scléroser le projet, peut rendre la vérité de la rencontre future, sa naïveté, qui est la condition de la découverte, pervertie, et peut tuer la qualité du film, qui tenait justement à cette fragilité.

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