• Des films pour dénoncer les injustices

    LA 4E EDITION DES JOURNÉES DU FILM JORDANIEN EN ALGÉRIE

    Des films pour dénoncer les injustices

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    La vie continue...La vie continue...

    My love awaits me by the Sea de la réalisatrice Mais Darwazah est un documentaire poignant, assez romantique mais qui se veut lucide sur le pays de ses origines.

    Elle vit en Jordanie mais décide de retourner là ou sa famille est restée, soit en Palestine d'où peut être ce regard tendre mais distancier, quelque peu naïf et romantique mais qui se veut lucide sur le pays de ses origines. Un film qui parait d'emblée niais mais il n'en reste pas moins triste et poignant, dévoilant la réalité sociopolitique âpre dans laquelle est plongée la population palestinienne, entre rêve fantôme entravé et espoir trahi. «L'imaginaire et le rêve combinés forment la réalité» dit la voix off de la réalisatrice. Une phrase lourde de sens quand on voit tout ces jeunes pressés de disposer de leur liberté, de vivre et de prendre activement à la construction de leur pays. Entre évanescence et résistance, ce film oscille en effet entre fiction fantasmée et vérité crue, celle de la réalisatrice qui choisit d'inventer une histoire pour dessiner les fils de ce récit qui, lui est loin d'être le fruit d'une imagination. Sur les traces donc de son amoureux fictif qu'elle tend désespérément à attendre à côté de la mer s'élève tout un symbole de l'injustice contre l'humanité qui dénie à ce dernier le droit de jouir d'un simple rêve, soit de planter un arbre ou de nager dans cette mer, dont d'aucuns rêvent de la saisir et s y perdre dedans. De Haïfa à Israël, la réalisatrice revient dans son pays, interroge sa mère, ses racines, sa rencontre avec son père, puis un groupe de jeunes qui rêvent de paix tout en évoquant la vie surréaliste qu'ils traversent faisant de cette guerre tout un chapelet de films qu'ils se montent dans leur tête en se racontant ceci entre potes, pour dédramatiser cette folie meurtrière au quotidien. De l'humour en somme pour déjouer les tensions. L'un d'entre eux explique qu'en Palestine chaque jour diffère de l'autre, ce qui fait qu'on ne s'ennuie pas et c'est ce qui fait aussi la particularité et le charme presque de cette contrée maudite. Apres les images du fameux mur de la honte, Mais Darwazah part à la rencontre d'un couple avec une fillette. La femme native du Canada a choisi de suivre son mari et rester en Palestine. Entre ces images de profonde tendresse et d'affection qui unissent le couple, se cache derrière la misère de la violence sourde qui prévaut au quotidien et dont les Palestiniens subissent et y sont confrontés au jour le jour. Cette image idyllique de ce couple serein est loin de nous attendrir car nous sommes vite rattrapés par la réalité, par ses mots. Le mari dénonce le fait de vivre dans le déni en permanence en espérant vivre un jour comme tout le monde c'est-à-dire de «façon normale, avec la possibilité de planter un arbre, et le voir grandir, juste ça!». La mer a la part belle dans ce film où chaque plan inspire la mélancolie et la poésie tout en étant ouvert sur l'avenir, hypothétique sans doute mais imprégné d'espoir. Très beau film documentaire qui a fait l'ouverture samedi dernier de la 4ème Edition des Journées du film jordanien en Algérie, organisée par l'Aarc du 10 au 12 janvier 2015 en partenariat avec la Cinémathèque algérienne. Ce film de 80 mn avait également été projeté à l'ouverture du Festival international du film de Toronto en 2013. Il a participé ensuite à plusieurs festivals cinématographiques internationaux dont les festivals de Dubaï et de l'Ismaïlia en Egypte. Figuraient également aussi au menu de cette nouvelle édition plusieurs films dont The United du réalisateur Amin Matalqa, et des courts métrages A Cold Morning in Novembre de Robert Abboud, Hotel Zaatari de Mais Salem et Zaid BaQaeen), Shake de Deema Dabis et I Want to speak at Nasa de Suha Ismaiel. Notons que la productrice Rula Nasser Al Rawashdeh et le réalisateur Zaid BaQaeen qui devaient accompagner la délégation jordanienne et ces films n'ont pu venir car immobilisés en Jordanie par une tempête de neige nous assure-t-on auprès de l'Aarc. Enfin, les 4èmes Journées du film jordanien s'inscrivent dans le cadre de la coopération entre l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc) et la Royal film Commission visant à faire connaître les dernières productions du septième art dans les deux pays.

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